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DIMANCHE 15 MARS A PARTIR
DE 20 HEURES
ESTIMATIONS NATIONALES ET REGIONALES
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CENTRE D'ETUDES
SUPERIEURES D'ØSTFOLD
Français des Affaires et Commerce International Renaud Soufflot de Magny |
REGARDS SUR QUELQUES POINTS CHAUDS
ILE-DE-FRANCE
Les sismographes en alerte
"Un tremblement de terre". C'est ainsi que Charles Pasqua, tête de liste RPR-UDF dans les Hauts-de-Seine, qualifiait récemment l'éventuelle perte pour la droite de la première région de France (10,6 millions d'habitants, près d'un tiers de la production nationale). En écho, Lionel Jospin devait lancer lors du grand meeting de la gauche plurielle au Zénith : "Quelque chose me fait penser que le terre pourrait bien trembler en Ile-de-France".
La gauche avait pourtant commencé la campagne en cafouillant quelque peu. Le choix de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, à qui reste attaché une image de compétence et d'intégrité, comme chef de file de la droite, affaiblissait un peu le discours sur les casserolles traînées par plusieurs sortants UDF-RPR.
Les pantalonnades autour de la désignation du leader de la gauche ne devait guère améliorer la situation. Le ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn aurait sans doute fait un très bon président de région, mais il y aurait alors eu un cumul l'obligeant à quitter Bercy. Sommé de choisir, DSK accepta finalement de n'être plus que "porte-parole" de la campagne en Ile-de-France, sans en être le candidat à la présidence. Après moult hésitations et revirements, les socialistes s'accordèrent sur Jean-Paul Huchon, maire de Conflans-Sainte-Honorine et surtout ancien directeur de cabinet de Michel Rocard à Matignon, de la tutelle duquel il venait de s'émanciper sans élégance.
Malgré le manque de charisme de Jean-Paul Huchon, encore assez peu connu du grand public, les sondages montrent que le jeu est extrêmement ouvert, alors que la droite avait réussi à "sauver les meubles" lors des législatives de juillet 1997 - et ce, malgré le maintien au second tour de plusieurs candidats Front national facilitant l'élection de députés socialistes.
La "gauche plurielle" se présente cette fois unie dans les huit départements, ce qui lui donne mathématiquement un petit coup de pouce pour la répartition des sièges. Dans deux départements, la tête de liste est communiste : c'est le cas dans le Val-de-Marne (Michel Germa) et en Seine-Saint-Denis, un des derniers bastions du PC, représenté en l'occurrence par Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports. Face à elle, Lutte ouvrière présente Arlette Laguiller. La région est une de celle où l'extrême gauche pourrait le plus bénéficier de la stratégie unitaire de la gauche.
Si aucun des deux grands bloc n'obtient la majorité absolue, la bataille pour la présidence promet d'être riche d'enseignements. Le Front national pourrait y jouer un rôle clé. Edouard Balladur, tête de liste à Paris (où un sondage le place derrière la candidate socialiste jeune et quasi-inconnue, Marie-Pierre de la Gontrie) a en tout cas d'ores et déjà annoncé qu'il ne briguerait pas la présidence de la région sans y disposer d'une majorité relative.
PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR
Le Front national sur ses terres
Avec quatre mairies (Toulon, Orange, Vitrolles et Marignane) et jusqu'à il y a peu un député (invalidé par le Conseil constitutionnel), le Front national se sent sur ses terres en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Jean-Marie Le Pen n'y était-il pas arrivé en tête de l'élection présidentielle de 1995 ?
Le Sud-est est une des zones clés de la stratégie de conquête du pouvoir par le FN. Son président, Jean-Marie Le Pen est candidat dans les Alpes-Maritimes et son délégué général, Bruno Mégret l'est dans les Bouches-du-Rhône, département pesant le plus lourd en termes de sièges. Il sera intéressant de comparer leurs résultats respectifs en ayant en tête les luttes internes du parti (Bruno Mégret représente l'aile "technocratique" du parti, la plus favorable à une ouverture vers la droite classique).
Rien ne laisse toutefois présager en l'état que le FN pourrait, comme il le souhaite, décrocher la présidence de la région. Non seulement parce que les sondages ne laissent pas entrevoir de percée significative du FN (il semble qu'il y ait plutôt stabilisation à un niveau élevé), mais surtout parce que le parti d'extrême droite continue à être isolé.
Alors qu'en 1986, Jean-Claude Gaudin (UDF) avait passé un accord de gestion avec le Front national, rien de tel ne s'est produit en 1992 et les principaux dirigeants de l'UDF et du RPR ont affirmé avec clarté leur refus de toute alliance, bien que les tentations soient parfois fortes au niveau local. François Léotard, chef de file de la droite modérée dans la région et candidat dans le Var, est même devenu au fil des ans un des ennemis numéro un pour le FN.
Le président de l'UDF, qui semble s'être bien remis des attaques calomnieuses de deux "journalistes", joue ici plus qu'une présidence de région. C'est son avenir national qui pourrait être compromis en cas d'échec.
Côté socialiste, on peut compter sur quelques grosses pointures
telles que Michel Vauzelle (candidat à la présidence, qui
se présente dans les Bouches-du-Rhône) ou Elizabeth Guigou
(Vaucluse). Mais la dissidence du président du Conseil général
des Bouches-du-Rhône, Lucien Weygand, qui présente ses propres
listes dans quatre départements sur six, pourrait faire perdre quelques
plumes à la gauche. Les sondages ne créditent les listes
de "Lulu" que de quelques pour cents, mais ils sont suffisants pour coûter
quelques sièges à la gauche plurielle. Si le résultat
du 15 mars est serré, il n'est pas exclu que les élus "Weygand"
puissent faire basculer la majorité.
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