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CENTRE D'ETUDES
SUPERIEURES D'ØSTFOLD
Français des Affaires et Commerce International Renaud Soufflot de Magny |
OBJECTIFS
1. Expliquer
2. Informer
METHODES
1. Collecte, vérification et analyse des données
statistiques
2. Edition et publication
3. Promotion du site
RESULTATS
1. Une totale liberté éditoriale
2. Les citations dans la presse écrite et en ligne
3. Un relatif succès d’audience
QUESTIONS
1. Questions liées à la maintenance du
site
2. Citations et propriété intellectuelle
Le 21 avril dernier, le président Jacques Chirac annonçait au pays lors d’une intervention radiodiffusée sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer aux urnes les Français près d’un an avant l’échéance prévue. Immédiatement, les grands instituts de sondages spécialisés dans les études politiques (1) mirent en œuvre des dispositifs d’urgence destinés à recueillir et analyser des données de façon à la fois fiable et rapide.
C’est aussi dans l’urgence qu’a été mis sur pied, au Centre d’études supérieures d’Østfold en Norvège, un site Internet à vocation informative et didactique consacré pour l’essentiel aux études préélectorales (2).
OBJECTIFS :
1. Expliquer :
Le suivi de l’opinion joue en France un rôle croissant
dans le déroulement des campagnes et la presse, écrite comme
audiovisuelle, leur accorde une large place . Le Monde lui-même,
pourtant longtemps méfiant envers l’"artefact" (3)
que constitueraient les pourcentages des sondeurs, n’a-t-il pas cru bon
de créer à l’occasion de la dernière élection
une rubrique quotidienne intitulée "Le sondage du jour" ?
Or paradoxalement, les articles expliquant au grand public les techniques des sondages d’opinion et leurs éventuelles faiblesses sont relativement rares. L’électeur moyen, submergé de chiffres, a du mal à prendre du recul. Ce phénomène est accentué par la relative complexité du système électoral en vigueur pour les élections législatives (4), à l’opposé du mode de scrutin plus "transparent" de la présidentielle.
C’est d’abord pour remédier partiellement à ce manque que ce site a été créé. Nous avons recensé l’ensemble des sondages officiellement publiés à partir de la dissolution (au total 32 enquêtes d’intentions de vote, le plus souvent accompagnées de projections en sièges entre le 21 avril et le 17 mai 1997) et nous avons mis "en ligne" chaque semaine une petite analyse de ces chiffres en essayant d’évaluer leur portée et en insistant sur les zones d’ombre (fort taux d’indécision, position d’arbitre de l’électorat Front national).
C’est également dans un souci didactique que nous avons incorporé au site une bibliographie renvoyant à des ouvrages et articles traitant des sondages et une page "Débats" alimentée par l’abondant courrier électronique reçu en mai-juin.
2. Informer :
La loi du 19 juillet 1977 "relative à la publication
et à la diffusion de certains sondages" interdit dans son article
11 la diffusion sur le sol français des enquêtes préélectorales
pendant la semaine précédant chaque tour de scrutin. En revanche,
leur réalisation et leur commercialisation sont autorisées,
ce qui conduit malheureusement à une démocratie à
deux vitesses, avec d’un côté des états-majors politiques,
des journalistes et de gros investisseurs financiers qui savent et de l’autre
les citoyens ordinaires privés de cet élément d’appréciation
et devant se contenter de rumeurs parfois
totalement infondées.
L’apparition d’Internet rend à l’évidence cette loi obsolète car un site Web basé à l’étranger ne saurait tomber sous le coup de cette réglementation. La Commission des sondages, contactée par nos soins, nous a confirmé cette interprétation des textes. La Commission s’apprêtait d’ailleurs à remettre au Gouvernement des propositions de réforme de la loi de 1977, mais les élections survenant de façon anticipée, elle n’a pas eu le temps de mener à terme ses travaux.
Cette fois-ci, de nombreux sites, évidemment consultables par tout Français connecté au réseau mondial, ont publié des chiffres de sondages "confidentiels". Parmi eux, citons ceux de la Tribune de Genève (5), du Daily Telegraph ou le fameux "Secrets de campagne", hébergé par un serveur américain, mais émanation du quotidien Libération. Devant l’absurdité de la situation (les quelques centaines de milliers d’internautes français ayant accès à ces données), plusieurs supports classiques ont décidé de violer ouvertement la loi de 1977 et de publier avec une plus ou moins grande précision ce qui commençait à devenir un secret de polichinelle, malgré les risques encourus sur le plan juridique (6). Ce fut en particulier le cas des éditions papier des quotidiens la République des Pyrénées, Le Parisien, La Tribune Desfossés, France-Soir, mais aussi de l’Agence France-Presse, de France-Culture et de plusieurs serveurs basés en France dont ceux de Libération et de Canal +.
Cette frénésie dans la recherche du "dernier sondage" a toutefois conduit à un certain nombre de dérapages, notamment sur Secrets de campagne déjà cité (7). Or une fausse information diffusée sur la Toile peut vite être répercutée et reprise dans le monde entier. La volonté d’informer qui nous a poussé à rendre publiques des données chiffrées les deux semaines précédant le vote doit donc s’accompagner d’une exigence de rigueur tant dans la collecte que dans la présentation de l’information.
METHODES :
1. Collecte, vérification
et analyse des données statistiques :
Pendant la période de publication autorisée,
nous avons essayé d’exercer une veille aussi vigilante que possible
afin d’être exhaustif dans la collecte du matériau brut. Soulignons
ici que le Centre d’études supérieures d’Østfold dispose
de moyens techniques non négligeables qui contribuent grandement
à "désenclaver" l’école. Internet a été
la première source d’informations, d’autant que Real Audio / Real
Video permet d’écouter de tout point du globe les journaux des principales
chaînes de radio françaises et de LCI. La possibilité
de capter par satellite les télévisions diffusées
par voie hertzienne sur le sol français a également été
un plus. Lorsque les données obtenues n’étaient que fragmentaires,
nous avons utilisé le téléphone, demandant à
des proches en France de nous communiquer les résultats plus détaillés
publiés dans la presse ou contactant directement les instituts de
sondage.
Les choses ont été plus complexes au cours des deux semaines pendant lesquelles la publication des sondages était officiellement interdite. A l’exception des enquêtes réalisées par CSA pour le compte de la Tribune de Genève, les chiffres trouvés sur Internet étaient le résultat de "fuites" dont rien ne garantissait la fiabilité. Nous nous sommes alors livré à un travail journalistique afin de ne reprendre sur le site de l’école que des chiffres vérifiés, que ce soit auprès des sondeurs, de leurs commanditaires, ou d’autres sources dont la fiabilité ne pouvait être mise en cause. Cela n’a pas toujours été possible : les instituts vendent en effet fort cher leurs études à des clients qui ne souhaitent pas que le grand public y ait accès quelques heures plus tard. Mais nous avons préféré ne pas succomber à la tentation du "scoop" et ne rien publier dont la véracité ait pu faire l’objet de doutes.
L’analyse des données a été réalisée à partir de ce que l’on connaît de la technique du sondage et des projections en sièges et du suivi de la campagne, ce qui a permis de mettre en garde contre l’idée que l’élection était jouée d’avance (8). Dans un souci de vulgarisation, nous avons cherché, tout en restant précis, à éviter les mathématisations excessives.
2. Edition et publication :
Restait encore à éditer et installer tout
cela sur le réseau, si possible en temps réel.
Là aussi les moyens techniques du Centre d’études supérieures d’Østfold nous ont été d’un grand secours, tout comme l’aide précieuse d’Annette Stavem, du département informatique. Alors que nous avions écrit nos premières pages directement en langage HTML (lourd à manier), nous avons par la suite utilisé l’éditeur de Netscape Navigator 3.01 Gold dont l’utilisation s’apparente à un traitement de texte classique et qui convertit automatiquement textes et tableaux en codes compréhensibles par tout navigateur.
Depuis peu, l’école accorde à tout enseignant, mais aussi à tout étudiant, un espace où chacun peut stocker ses propres pages Web, directement consultables par quiconque. Autrement dit, il suffisait en principe de transférer un fichier dans cette zone pour actualiser nos pages sans passer par aucun intermédiaire.
Du moins en théorie car ce site a obtenu un tel succès qu’il a parfois été impossible d’accéder aux fichiers à modifier, les pages sur les sondages étant en permanence consultées par un internaute ! Le service informatique a parfois dû couper tout le serveur de l’extérieur pour que la mise à jour puisse être effectuée.
D’autres problèmes sont apparus. Ainsi, le réseau est-il malheureusement tombé en panne les 24 et 25 mai (veille et jour du premier tour). Pour compenser ces désagréments, nous avons créé un site miroir sur le serveur de Geocities, situé aux Etats-Unis, afin de disposer d’une éventuelle roue de secours.
3. Promotion du site :
Par courtoisie vis-à-vis des sites avec lesquels
nous avions établi des liens hypertexte, nous les avons informé
de l’existence de notre propre page. Un petit mailing électronique
(consistant en un court texte - quatre lignes) a ainsi été
adressé aux principaux partis politiques et à une vingtaine
d’organes de presse, ainsi qu’aux trois instituts de sondage français
déjà présents sur Internet.
De plus, nous avons incorporé l’adresse du site aux listes de quelques annuaires ou moteurs de recherche internationaux.
RESULTATS :
1. Une totale liberté éditoriale
:
Un des principaux avantages de la publication de documents
sur le Web est la totale liberté éditoriale dont on dispose,
aucune censure préalable n’étant possible. En contrepartie,
et bien qu’on ait utilisé le logo du Centre d’études supérieures
d’Østfold dans l’en-tête de chaque page, il nous a semblé
bon de préciser systématiquement : "Les opinions exprimées
dans cette page ne représentent pas forcément les vues du
Centre d'études supérieures d'Østfold et n'engagent
que son auteur".
2. Les citations dans la presse écrite
et en ligne :
Plusieurs organes de presse ont fait allusion à
ce site ou ont publié son adresse. C’est notamment le cas du Monde,
du Parisien-Aujourd’hui, de la Tribune Desfosses, du Monde informatique
(et pour ces deux derniers titres de leur édition en ligne). Des
journaux électroniques ou d’autres serveurs ont également
établi des liens : ainsi de Marianne en ligne, Wanadoo-Zappez ou
d’Adminet. Certains ont insisté sur le fait que le site était
relativement peu saturé, d’autres sur la vérification des
sources ou la qualité des analyses.
Mais il est clair que c’est la publication des sondages "confidentiels" qui a le plus contribué au "succès d’audience" de ces pages.
3. Un relatif succès d’audience
:
Sans prétendre en quoi que ce soit rivaliser avec
les grands serveurs tels celui de La Tribune de Genève, ce site
a en effet été plus fréquenté qu’on ne l’aurait
supposé.
Nous avons installé sur chaque page le compteur E-Stat d’Echo. Pendant la semaine précédant le premier tour, plus de 15 000 accès ont été enregistrés malgré la panne de réseau du week-end. Et le serveur de certification d’audience a comptabilisé près de 30 000 consultations entre les deux tours.
E-Stat enregistre la provenance de chaque connexion, ce qui permet de se faire un idée plus précise du profil des visiteurs. Sans surprise, près des trois quarts des hôtes identifiés étaient localisés en France, mais près de 15 % étaient basés aux Etats-Unis, le reste se répartissant pour l’essentiel entre pays francophones et/ou limitrophes de la France (9).
Au delà de l’aspect quantitatif, c’est la qualité de certains messages envoyés par courrier électronique par des internautes réagissant au site qui a été l’élément le plus intéressant, deux d’entre eux ayant même débouché par la suite sur des rencontres "in real life" en Norvège et en France.
On peut citer comme exemple un message d’encouragement d’Eric Dupin(10), journaliste et maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris qui a été le point de départ d’une correspondance suivie.
QUESTIONS :
1. Questions liées à
la maintenance du site :
Cette première expérience n’en a pas moins
soulevé un certain nombre de questions qu’il faudra prendre en compte
dans la perspective du développement de ce site ou d’autres.
La première concerne la difficulté de travailler seul, fût-ce dans un cadre institutionnel. L’aspect artisanal de ce site n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, les one-man newspapers du XVIIIe siècle ! Cela autorise certes une totale liberté, mais est également extrêmement contraignant si l’on veut proposer une information régulièrement mise à jour, ce qui était rendu nécessaire par la nature même des pages proposées.
La seconde concerne la forme. Un écran Web se distingue d’une feuille de papier tant par son format que par son mode de lecture. Les notes en bas de page n’y ont guère de place, mais il est souhaitable de multiplier les liens hypertextes. Sans tomber dans la gadgetisation, il peut également être bon de jouer sur les polices de caractère.
Enfin et surtout, la structure d’ensemble du site doit être soigneusement pensée au préalable. Il faut avouer que cela n’a pas été suffisamment le cas en l’espèce et que le site ayant gonflé bien plus que prévu au départ, sa lisibilité a pu en pâtir.
2. Citations et propriété
intellectuelle :
Un autre problème concerne les citations. Nous
avons essayé de mentionner le plus systématiquement possible
nos sources et d’établir des liens hypertextes lorsque celles-ci
se trouvaient sur Internet. Il semble que cette "nétiquette" élémentaire
ne soit pas toujours respectée puisque nous avons découvert
par hasard des éléments de notre site purement et simplement
"repiqués" sur un autre.
La question de la propriété intellectuelle se pose différemment lorsqu’un serveur Minitel établit une simple passerelle vers Internet et recommande à son public de se connecter à tel ou tel site (11).
De même, on ne saurait prétendre avoir le moindre contrôle sur d’autres pages établissant des liens, même si cela peut parfois prêter à confusion. C’est ainsi que pendant la campagne, la page d’accueil du Front national a proposé immédiatement après son logo un lien avec nos propres pages (12), ce qui nous a valu de recevoir un mail d’un sympathisant FN pensant visiblement que notre site était une émanation de son parti...
PERSPECTIVES :
Les pages consacrées aux sondages ne sont pas
les premières réalisées au sein du département
"Sciences sociales et langues étrangères" du Centre d’études
supérieures d’Østfold. Une première
sélection
de liens consacrés à l’actualité et à la vie
politique avait déjà été installée il
y a un an, à destination en premier lieu des étudiants de
la section Français des affaires et commerce international. Mais
le site décrit dans cet article a eu la chance de se trouver "en
situation", du fait de l’actualité politique, d’une législation
sur les sondages archaïque et d’un relatif sous-développement
français en matière de nouvelles technologies de l’information.
Cette première étape, qui a illustré s’il en était besoin combien le Web peut jouer un rôle important pour la visibilité et la vulgarisation des travaux des chercheurs, demande à être confirmée. Notre intention à moyen terme est d’étoffer le site afin qu’il puisse répondre aussi aux attentes hors campagne, même s’il est clair que son public sera alors beaucoup plus limité.
De façon plus globale, les leçons tirées de l’expérience décrite ci-dessus pourront être utilisées dans la perspective d’une plus grande intégration des nouvelles technologies dans l’enseignement. D’ores et déjà, nos étudiants sont amenés à effectuer sur Internet des recherches dans des domaines qui relèvent directement du contenu de leur formation (13). En les familiarisant le plus tôt possible au réseau, on espère parallèlement développer leur sens critique et leur donner envie d’en devenir acteurs.
Notes :
(1) En France, six instituts, réalisant pourtant
l’essentiel de leur chiffre d’affaires grâce à des études
commerciales, maîtrisent les techniques des sondages d’intentions
de vote. Il s’agit de l’IFOP, de la SOFRES, de BVA, d’IPSOS, de CSA, et
de Louis-Harris.
(2) Nouvelle adresse : http://www.geocities.com/rsmsondages (NB : le contenu de ce site est évolutif)
(3) On reprend ici l’expression de Pierre Bourdieu dans son fameux exposé de 1972 : "L’'opinion publique' qui est manifestée dans les premières pages de journaux sous la forme de pourcentages (60 % des Français sont favorables à ...), cette opinion publique est un artefact pur et simple dont la fonction est de dissimuler que l’état de l’opinion à un moment donné du temps est un système de forces, de tensions et qu’il n’est rien de plus inadéquat pour représenter l’état de l’opinion qu’un pourcentage" (publié dans Les Temps modernes, no 318, janvier 1973 et repris dans Questions de sociologie, Editions de Minuit, 1980).
(4) Scrutin majoritaire uninominal à deux tours dans le cadre de 577 circonscriptions avec possibilité de maintien au second tour des candidats ayant obtenu plus de 12,5 % des inscrits.
(5) Pour éviter l’engorgement de son site, la Tribune de Genève a même envoyé par courrier électronique à toute personne en faisant la demande les résultats du sondage qu’elle avait fait réaliser par CSA avant le second tour. Il existe d’ailleurs un flou juridique car si l’on s’accorde généralement pour assimiler à une "publication" les pages diffusées sur le Web et à une "correspondance privée" ce qui transite par e-mail, qu’en est-il dès lors qu’un message électronique est expédié à des dizaines de milliers de personnes ?
(6) L’article 90-1 du Code électoral auquel renvoie la loi du 19 juillet 1977 prévoit des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 500 000 francs d’amende.
(7) Ce site, par ailleurs bien informé, a fait état le 20 mai d’un sondage attribué à la SOFRES que celle-ci nous a formellement démenti avoir réalisé. Plus grave, toute la soirée du 29 mai, Secrets de campagne a titré sur le fait que le dernier CSA/Tribune de Genève accordait la majorité absolue au seul Parti socialiste alors que l’enquête en question ne donnait une victoire à la gauche qu’avec l’aide du Parti communiste.
(8) C’est ainsi que nous avons qualifié de "coup de poker" la dissolution (chronique du 25 avril) et titré "Incertitude" notre dernier commentaire avant le premier tour (chronique du 20 mai).
(9) Pour l’anecdote et à titre d’exemple, il est toujours amusant de savoir que le site a été consulté quatre fois depuis le Burkina-Fasso ou trois fois depuis le Qatar...
(10) Auteur notamment de Oui, non, sans opinion : 50 ans de sondages IFOP, InterEditions, 1990
(11) C’est ce qu’a fait 36-15 LEPARISIEN, proposant aux minitélistes une sélection de sept sites consacrés aux sondages, dont celui d’Østfold. Le serveur du Parisien a ainsi perçu 1,73 francs par minute de connexion à des pages dont il n’avait nullement la responsabilité éditoriale.
(12) Il y a d’ailleurs là une attitude paradoxale car le Front national se montre toujours très critique envers les enquêtes d’opinion. Au soir du premier tour, Jean-Marie Le Pen regrettait ainsi que les citoyens aient été gavés de "sondages manipulés".
(13) Voir l’article de Camilla Bjørke (en allemand) dans Språk og Marked, nr.16, 1997