CENTRE D'ETUDES SUPERIEURES D'ØSTFOLD
Français des Affaires et Commerce International
Renaud Soufflot de Magny

LEGISLATIVES 97
LES SONDAGES
(Période de publication autorisée)

Ce site récapitule les intentions de vote et les projections en sièges publiées par les grands instituts de sondages depuis le mois d'avril, accompagnées de commentaires permettant de mieux les comprendre. Par souci de simplification, c'est le point moyen qui est retenu lorsque les instituts proposent des "fourchettes".

Egalement sur ce site :
>>> LES SONDAGES "CONFIDENTIELS" (1er et 2d tours)
>>> BILANS ET ANALYSES
> Ce site s'est é galement enrichi d'une rubrique "Débats" et d'une bibliographie sur les sondages et l'opinion.
 

> Je remercie toutes les personnes qui m'ont apporté leurs encouragements et leurs suggestions depuis l'ouverture de ce site. Parmi eux, je voudrais particulièrement mentionner Eric Dupin, journaliste, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris


ACTE I : COUP DE POKER
(25 avril 1997)

Intentions de vote (en % des suffrages exprimés) :
BVA
Match

27/03-5/04
(1673)

CSA
EdJ

7-8/04
(1005)

SOFRES
Figaro

18-19/04
(1000)

LHF
 

18-19/04
(951)

Ext.G
1
2
2
2
PC
10,5
9
10
9
PS/DG
28
28
28
26,5
Ecolo.
9
7
6,5
8,5
UDF/RPR/DD
38
38
39
40
FN
13,5
16
14,5
14

Projections en sièges :
BVA
Match

27/03-5/04
(1673)

SOFRES
Figaro

18-19/04
(1000)

Ext.G
0
0
PC
23
27
PS/DG
257
208
Ecolo.
4
0
UDF/RPR/DD
270
318
FN
1
2

La dissolution de l'Assemblée nationale annoncée lundi 21 avril par le Président de la République constitue de sa part un "coup de poker" car les jeux sont loin d'être faits à en croire les sondages réalisés avant la déclaration de Jacques Chirac.

UDF et RPR, qui devraient présenter des candidats communs dans la quasi-totalité des circonscriptions arrivent certes en tête. Si on leur adjoint les Divers droite, ils devanceraient aujourd'hui les candidats socialistes et divers gauche d'au moins une dizaine de points. Mais le rapport de force est très différent si l'on ajoute le score du PC.

Les projections en siège divergent. Selon la SOFRES, la majorité sortante serait probablement en mesure de l'emporter si les élections avaient lieu aujourd'hui avec un total de plus de 300 sièges (la majorité absolue étant de 278 sièges en métropole). La simulation de BVA (réalisée il est vrai avant que les rumeurs de dissolution ne prennent de l'ampleur) donne en revanche une courte victoire à la gauche, le PS ayant alors besoin des députés communistes pour former une majorité.

Il sera particulièrement intéressant de suivre l'évolution de deux tendances politiques :

Il faudra suivre non seulement les scores de ces mouvements au premier tour, mais aussi les reports de voix au second. En réalité, la prudence s'impose, d'autant que beaucoup d'électeurs sont susceptibles de changer d'avis (44 % de ceux certains d'aller voter selon BVA). On se trouve actuellement dans la pire situation pour les sondeurs : un déplacement d'un ou deux points des intentions de vote peut suffire à faire basculer la majorité dans un camp ou dans un autre.


ACTE II : EFFET D'ANNONCE
(2 mai 1997)

Intentions de vote (en % des suffrages exprimés) :
CSA
Auj/
Par
22/04
(1002)
IPSOS
Point

22-23/04
(1633)

IFOP
JDD/
BFM
25/04
(1000)
BVA
Match

24-26/04
(1030)

SOFRES
Figaro

25-26/04
(1000)

LHF
LCI

25-26/04
(1004)

LHF
Val.act.

28/04
(945)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
28-29/04
(1048)
Ext.G
1
1,5
2
2
2,5
2
2
2
PC
9
10
10
10
9
10
10,5
10
PS/DG
28
29
26
28
29,5
26
26
29
Ecolo.
6
5
6,5
7
5
7
7
6
UDF/RPR/DD
43
39,5
39,5
39
40
40
39
39
FN
13
15
16
14
14
15
15,5
14

Projections en sièges :
CSA
Auj/
Par
22/04
(1002)
IPSOS
Point

22-23/04
(1633)

IFOP
JDD/
BFM
25/04
(1000)
BVA
Match

24-26/04
(1030)

SOFRES
Figaro

25-26/04
(1000)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
28-29/04
(1048)
Ext.G
0
0
0
0
0
0
PC
20
28
22
18
23
21
PS/DG
201
256
210
238
202
237
Ecolo.
1
0
0
2
0
0
UDF/RPR/DD
332
292
321
296
329
296
FN
1
1
2
1
1
1

Bien que l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale n'ait guère constituée une surprise tant les rumeurs s'étaient faites information au cours de la semaine précédant la déclaration de Jacques Chirac, son officialisation a eu un effet plutôt bénéfique pour la majorité à en croire les sondages.

Les six instituts qui vont publier des enquêtes régulières pendant la campagne donnent en effet un léger avantage à l'UDF, au RPR et à leurs alliés divers droite. En voix, on ne peut qu'être frappé par la stabilité des intentions de vote au premier tour (à l'exception de celles enregistrées par CSA le 22 avril, lendemain même de l'intervention du chef de l'Etat, témoignant d'une forte poussée de la majorité; mais les derniers chiffres de cet institut n'ont plus rien d'atypiques comparés à ceux des autres sondeurs).
La majorité sortante frise les 40 %, PC, PS et divers gauche additionnés arrivant un peu derrière. Notons, ce qui n'est guère surprenant (cf Acte I), l'effritement écologiste. Le Front national semble quant à lui bien arrimé aux alentours de 15 %.

Si les instituts arrivent à des résultats concordants en voix, leurs conclusions diffèrent lorsqu'il s'agit d'estimer ce que serait la majorité parlementaire issue des urnes si les élections avaient lieu aujourd'hui.
Alors que la SOFRES accorde 329 députés sur 555 à la majorité sortante, IPSOS se contente de lui en attribuer 292 sur 577 (DOM-TOM compris), soit une majorité d'à peine trois voix. BVA qui préfère publier des intervalles arrive à un point moyen de 296 sièges, mais le bas de sa fourchette ne situe la majorité présidentielle qu'à 267 sièges, ce qui signifierait une victoire de la gauche.

Comment expliquer ces divergences et quelles leçons en tirer à trois semaines et demie du scrutin ?

En conclusion, malgré une entrée en campagne plutôt réussie pour la majorité présidentielle, le jeu est extrêmement ouvert et on est loin de la situation de 1993 où la seule question concernait l'ampleur de la victoire UDF-RPR. Les instituts eux-mêmes, échaudés par l'élection présidentielle de 1995, publient souvent des fourchettes et rappellent dans leurs fiches techniques qu'ils n'ont pas vocation à émettre des pronostics (IPSOS souligne par exemple que "les résultats d'intention de vote ne constituent pas un élément de prévision du résultat électoral"; "L'IFOP, qui ne publiera que des fourchettes de sièges, appelle à la prudence dans l'interprétation de ces projections", etc.).

Les jours qui viennent permettront peut-être d'affiner ces résultats. A compter du 5 mai, on disposera de la liste complète des candidats, ce qui permettra des enquêtes à partir de candidatures réelles. Mais aujourd'hui on ne peut qu'insister sur la fragilité de l'avance de la majorité sortante.


ACTE III : ET SI LA GAUCHE...
(10 mai 1997)

Intentions de vote (en % des suffrages exprimés) :
IPSOS
Point

29-30/04
(1620)

CSA
Huma

30/04-2/05
(1010)

BVA
Match
F2/Eur1
30/04-3/05
(958)
SOFRES
Figaro

2-3/05
(1000)

LHF
LCI/
Po.Op
2-3/05
IFOP
JDD/
BFM
2/05
(1002)
LHF
Val. Act.

5/05
(1003)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
5-6/05
(1003)
IPSOS
Point

6-7/05
(1591)

Ext.G
1
2,5
2,5
2
2
2,5
2
1,5
1,5
PC
10
11
11
10
10,5
10
10
10
9
PS/DG
28
26
26
30
27,5
28,5
28
30
29
Ecolo.
5
7,5
7,5
5
7
7
6,5
4,5
6
UDF/RPR/DD
40,5
40
40
38
38
38
39
40,5
38
FN
15,5
13
13
15
15
14
14,5
13,5
16
Divers
0,5

Projections en sièges :
IPSOS
Point

29-30/04
(1620)

CSA
Huma

30/04-2/05
(1010)

BVA
Match
F2/Eur1
30/04-3/05
(958)
SOFRES
Figaro

2-3/05
(1000)

IFOP
JDD/
BFM
2/05
(1002)
LHF
Val. Act.

5/05
(1003)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
5-6/05
(1003)
IPSOS
Point

6-7/05
(1591)

Ext.G
0
0
0
0
0
0
0
0
PC
26
26
26
26
26
27
21
22
PS/DG
219
232
232
236
244
224
232
264
Ecolo.
2
2
UDF/RPR/DD
331
294
294
291
284
302
301
290
FN
1
1
1
2
1
2
1
1

La dernière fournée de sondages pré-électoraux témoigne d’une consolidation des positions de la gauche, mettant la victoire à sa portée. En effet, les projections en nombre de députés ne donnent plus qu’une très courte avance à la majorité sortante. Si l’on considère les points moyens des fourchettes publiées par les différents instituts, elle ne disposerait plus que de 290 à 302 députés sur un total de 555 ou 577 (selon que les DOM-TOM sont ou non pris en compte), ce qui signifierait de un à 24 sièges de majorité.

A ce stade, on peut faire plusieurs remarques :


ACTE IV : LA DROITE REVIENT !
(15 mai 1997)

Intentions de vote (en % des suffrages exprimés) :
IFOP
JDD/
BFM
9/05
(914)
SOFRES
Figaro

9-10/05
(1000)

BVA
Match
F2/Eur1
9-10/05
(1075)
LHF
LCI/
Po.Op.
9-10/05
(1005)
CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
12-13/05
(1023)
LHF
Val. Act.

12-13/05
(1001)

Ext.G
3
2
1,5
2
1,5
2
PC
9
10
11,5
9
10,5
10
PS/DG
26,5
29,5
27
28
28
29
Ecolo.
7
5
8
6
7
7
UDF/RPR/DD
41
39,5
37,5
40
39,5
37,5
FN
13,5
14
14,5
15
13,5
14,5
Divers
-
-
-
-
-
-

Projections en sièges :
IFOP
JDD/
BFM
9/05
(914)
SOFRES
Figaro

9-10/05
(1000)

BVA
Match
F2/Eur1
9-10/05
(1075)
CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
12-13/05
(1023)
LHF
Val. Act.

12-13/05
(1001)

Ext.G
0
0
0
0
0
PC
18
25
22
22
26
PS/DG
192
174
226
215
200
Ecolo.
0
3
UDF/RPR/DD
343
354
303
317
327
FN
2
2
1
1
2

Alors que les enquêtes réalisées sur le terrain au tout début du mois de mai faisaient état d'une progression de la gauche en terme de sièges, les derniers sondages publiés la créditent à peine de 200 à 250 députés (rappelons que la majorité absolue se situe à 278 sièges en France métropolitaine). Dans le même temps, les intentions de vote en faveur de la majorité sortante s'effritent. Comment expliquer cet apparent paradoxe ?


ACTE V : INCERTITUDE
(20 mai 1997)

Intentions de vote (en % des suffrages exprimés) :
IPSOS
Point

13-14/05
(1633)

BVA
Match
F2/Eur1
15-16/05
(2036)
CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
15-16/05
(1008)
LHF
LCI/
Po.Op.
15-16/05
(1005)
IFOP
JDD/
BFM
16/05
(1003)
SOFRES
TF1

16-17/05
(1000)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
16-17/05
(1012)
Ext.G
1,5
2
3
2,5
2,5
2
3,5
PC
9
10,5
10,5
9,5
10
10
10,5
PS/DG
28,5
27
27
27
27
28
26,5
Ecolo.
5,5
7
7,5
7
6,5
6
8
UDF/RPR/DD
39
38,5
38
39
39,5
40
37,5
FN
15
14
14
15
14
13
14
Divers
1,5
1
-
-
0,5
1
-

Projections en sièges :
IPSOS
Point

13-14/05
(1633)

BVA
Match
F2/Eur1
9-10/05
(1075)
CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
15-16/05
(1008)
IFOP
JDD/
BFM
16/05
(1003)
SOFRES
TF1

16-17/05
(1000)

CSA
Auj/Par
F3/Rad.F
16-17/05
(1012)
Ext.G
0
0
0
0
0
0
PC
27
22
23
24
27
24
PS/DG
226
228
233
205
198
234
Ecolo.
2
UDF/RPR/DD
323
302
299
325
329
297
FN
1
1
0
1
1
0

La dernière vague d'enquêtes pré-électorales ne fait guère apparaître de bouleversement par rapport à ce que nous écrivions la semaine passée. Les courbes restent relativement étales, avec toutefois une légère tendance à l’érosion des scores PS/divers gauche, tandis que l'extrême gauche et les candidats inclassables grignotent quelques dixièmes. Alors que s'est achevée samedi la période pendant laquelle la publication des sondages est autorisée sur le sol français, que conclure de l'examen des 34 études d'opinion recensées ci-dessus ?

Les projections en sièges continuent à accorder une majorité absolue au bloc UDF/RPR/Divers droite, comprise entre 19 (CSA) et 51 sièges (SOFRES), mais ces chiffres ne sont pour le moment qu'une indication. Si la "discipline républicaine" devrait fonctionner à gauche, les électeurs du Front national seront en position d'arbitres dans de nombreuses circonscriptions.

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LIENS :


Les opinions exprimées dans cette page ne représentent pas forcément les vues du Centre d'études supérieures d'Østfold et n'engagent que son auteur.
De synspunktene som står her er ikke nødvendigvis representative for Høgskolen i Østfold. Jeg alene er ansvarlig for innholdet.
© Renaud Soufflot de Magny, 1997

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