CENTRE D'ETUDES SUPERIEURES D'ØSTFOLD Français des Affaires et Commerce International Renaud Soufflot de Magny

L'Eurobaromètre montre clairement que sentiment national et sentiment européen n'ont rien d'incompatible.
 

Dans un avenir proche, vous voyez-vous...

© Renaud Soufflot de Magny, 1998. Reproduction autorisée avec mention de la source.

On constate que près de la moitié des citoyens de l'UE (46 %) choisissent les réponses combinant les deux sentiments: 40 % se voient dans un proche avenir "(nationalité) et Européens", 6 % "Européens et (nationalité)".  46 % se sentent uniquement de leur nationalité et 6 % seulement Européens. Seuls 3 % ne se prononcent pas.

Grosso modo, le sentiment européen diminue avec l'âge. Les moins de 24 ans sont 58 % à se sentir, à des degrés divers, Européens; seuls 38 % d’entre eux se sentent uniquement de leur nationalité. Les chiffres sont sensiblement identiques chez les 25-39 ans : respectivement 57 % et 40 %. Chez les 40-54 ans, le sentiment européen est moins intense : on le rencontre chez 53 % des individus (“nationalité seulement”: 45 %).  En revanche, les plus de 55 ans (autrement dit les générations nées avant 1941) ne sont que 40 % à se voir Européens dans un avenir proche; il n’y a que dans cette tranche d’âge qu’on trouve une majorité (57 %) qui affiche un sentiment national “exclusif”.
 

Dans un avenir proche, vous voyez-vous...

© Renaud Soufflot de Magny, 1998. Reproduction autorisée avec mention de la source.

On ne sera guère surpris de constater qu'il existe une forte corrélation entre le soutien à l'appartenance à l'UE et le sentiment européen. Ces deux indices sont les plus élevés dans la population jeune, diplômée (ou en cours d'études) et qui influence son entourage.
 
 

Satisfaction envers l'appartenance à l'UE et sentiment européen Question 1: D'une façon générale, pensez-vous que le fait pour (notre pays) de faire partie de l'Union européenne est... 1. une mauvaise chose 2. une chose ni bonne, ni mauvaise 3. une bonne chose  Questions 2: Dans un avenir proche, vous voyez-vous... 1. (nationalité) seulement 2. (nationalité) et Européen 3. Européen et (nationalité) 4. Européen seulement

© Renaud Soufflot de Magny, 1998. Reproduction autorisée avec mention de la source.

Mais il faut se montrer plus nuancé lorsqu'on examine la situation par pays.
 

Satisfaction envers l'appartenance à l'UE et sentiment européen Question 1: D'une façon générale, pensez-vous que le fait pour (notre pays) de faire partie de l'Union européenne est... une bonne chose / une chose ni bonne, ni mauvaise / une mauvaise chose Questions 2: Dans un avenir proche, vous voyez-vous... (nationalité) seulement / (nationalité) et Européen / Européen et (nationalité) / Européen seulement

© Renaud Soufflot de Magny, 1998. Reproduction autorisée avec mention de la source.

Certes, les Suédois sont les "moins européens" selon les deux critères (à peine un tiers se sent Européen à un certain degré; à peine un quart voit l'appartenance comme une bonne chose). Certes, les Luxembourgeois, très satisfaits de l'appartenance, sont ceux qui se sentent le plus Européens (71 %, mais le fait qu'il y réside une forte proportion d'étrangers ressortissants d'autres pays de l'UE explique en pqrtie ce phénomène).

Mais on trouve aussi des pays satisfaits de leur adhésion, mais où le sentiment national continue à prédominer. C'est le cas de l'Irlande (premier pays en termes de satisfaction, neuvième en termes de sentiment européen) ou, dans une moindre mesure, de la Grèce.
Les Français à l'inverse, peu enthousiastes vis-à-vis de l'appartenance (46 % y voient une bonne chose), se classent au deuxième rang lorsqu'il s'agit de se sentir Européen dans un avenir proche (63 %).
 

Source: Eurobaromètre numéro 46
Depuis 1973, les sondages Eurobaromètre sont effectués deux fois par an pour le compte de la Commission européenne (DG X).

L'Eurobaromètre 46, publié au printemps 1997, est le dernier qui a posé la question "Dans un avenir proche, vous voyez-vous... (nationalité) seulement / (nationalité) et Européen / Européen et (nationalité) / Européen seulement".
Au total, ce sont plus de 16000 personnes, âgées d’au moins 15 ans et ayant la nationalité d’un Etat membre, qui ont été interrogées entre le 12 octobre et le 11 novembre 1996, à raison d’un miller de sondés par Etat, à l’exception de l’Allemagne (un millier à l’Ouest et un millier à l’Est), du Royaume-Uni (environ 1300) et du Luxembourg (environ 600).

Bien que la période d'enquête soit relativement ancienne, ce sondage est un indicateur assez fiable de l'état d'esprit des Européens. En effet, les données présentées ici concernent des tendances lourdes, peu susceptibles d'évolution brutale en quelques années.
 

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	Sentiment national et sentiment européen
	Confiance entre les peuples
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Source animations: Animfactory, Andy Ewans
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© Renaud Soufflot de Magny, 1998