CENTRE D'ETUDES SUPERIEURES D'ØSTFOLD
Français des Affaires et Commerce International
Renaud Soufflot de Magny


DOSSIER 
 EUROPE 

La construction européenne s'est-elle réalisée sans les opinions publiques, voire, comme on l'entend souvent, contre elles ?
Il est vrai que l'édifice actuel est le fruit d'une vision partagée par une élite politique plus que d'une volonté affirmée des peuples eux-mêmes. Mais ceux-ci soutiennent globalement le processus en cours.

Au début des années 50, les "pères fondateurs", désireux d'assurer la paix sur le Vieux continent, ont jeté les bases de ce qui allait devenir l'Union européenne, sans vraiment consulter des populations encore traumatisées par les blessures de la guerre. Leur approche a été pragmatique. Si l'objectif à terme était politique (dans son discours du 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, ne parlait-il pas d'"une fédération européenne indispensable à la préservation de la paix" ?), on a commencé par l'économie.

Au fil des ans et à mesure que les communautés élargissaient leur champ d'intervention, la technicité des dossiers, la complexité et l'opacité du processus décisionnel n'ont guère contribué à mobiliser les opinions autour du projet européen. Tout en demeurant très largement favorables à cette dernière, les citoyens ont développé un certain agacement devant le "déficit démocratique" et les "eurocrates" coupés du terrain.
En oubliant parfois, dans la dénonciation de "Bruxelles", que l'instance suprême de l'Union, le Conseil européen, est composé de chefs d'Etat et de gouvernement démocratiquement choisis.

En 1992, plusieurs secousses ont rappelé les opinions au bon souvenir des dirigeants politiques:  le premier rejet du traité de Maastricht par les électeurs danois; le "oui" du bout des lèvres des Français; le refus des Suisses d'adhérer à l'Espace économique européen. En 1994, c'était au tour des Norvégiens de se prononcer contre l'adhésion à l'UE.

Les dirigeants européens semblent aujourd'hui avoir pris conscience de la nécessité d'être plus réceptifs aux attentes des citoyens, et de mieux leur expliquer leurs décisions. D'autant que l'Europe devient un sujet important des débats politiques nationaux et que le Parlement européen, longtemps simple forum de discussion, mais dont les pouvoirs s'étoffent progressivement, est élu au suffrage universel direct .

Le suivi de l'opinion sur les questions européennes est largement facilité par l'existence d'outils tels que l'Eurobaromètre. Depuis les années 70, la Commission européenne fait procéder à des sondages réguliers dans tous les Etats membres, ce qui permet des études comparatives dans le temps et dans l'espace. D'autres instruments, moins complets mais plus souples, ont été mis sur pied, tels que les "Tendances des Opinions Publiques en Europe" mesurées par Ipsos pour l'AFP, mais qui ne concernent que cinq Etats.
 
 
Appartenance à l'UE: niveau de satisfaction
Sentiment national et sentiment européen
Confiance entre les peuples
Sentiment sur l'euro

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© Renaud Soufflot de Magny, 1998

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