Il ne suffit qu'un cour instant
La forêt était calme et ensoleillée. Une légère brise rafraîchissante balayait les feuilles rougeâtres. Il se trouvait là, majestueux et serein,, au milieu du bois. Silencieusement, il releva la tête, son splendide panache se détachait du boisé prédominant. Superbement, il contrastait dans cette magnifique végétation. Subtilement, il orienta ses oreilles dans la direction de ce bruit inquiétant. L'odeur gagna alors son museau humide, il s'aperçut ainsi de l'évidence du danger. Inquiet il remua, ses muscles se tendirent, il voulut fuir, mais il était déjà trop tard. La détonation résonnante se fit entendre. Ne dirigeant plus sa destinée, il bascula dans le vide. L'inquiétude se lisait encore dans ses yeux vitreux et son corps sans vie resterait à jamais inanimé. Pour lui tout était maintenant terminé, car un chasseur courageux, luttant pour sa survie, l'avait froidement, mais fermement abattu. Mais pourquoi? Pour rien!
Bien sûr, il y a 20 milles ans l'être humain était bien obligé de chasser pour pouvoir se nourrir et cela pouvait paraître assez naturel qu'une espèce en chasse une autre. Mais de nos jours, ce n'est plus de la chasse, ça devient du massacre. Tuer un animal pour le plaisir de tuer alors qu'on en n'a pas besoin, car nous avons amplement de quoi se nourrir autrement, c'est quelque chose d'horrible. Surtout maintenant l'objectif n'est plus de se nourrir, qui est un objectif logique et normal, il est de satisfaire une espèce de pulsion de destruction. De plus, nous sommes actuellement capables d'exterminer les animaux avec tellement de faciliter que ça en devient inquiétant.
Les gens devraient s'apercevoir que la chasse est devenue inutile. Enfin, s'ils veulent à tout prix ressentir l'émotion primitive de la traque, pourquoi ne remplacent-ils pas leurs fusils par des appareils photos. Ils ne feraient aucun mal à l'animal et ils éprouveraient la même effervescence, mais de façon amplement plus positive. Ce qui est plus important, c'est qu'ils en ramèneraient quelque chose de bien plus beau qu'un corps mort devenu trophée, ils en ramèneraient l'image d'un être qui vit toujours libre.