Problématisation sur l'euthanasie
(Etape 1)
Liste d'idées et d'arguments
Vs la q 1:
1) Euthanasie signifie "mort douce et sans souffrance". Euthanasier quelqu'un, c'est provoquer sa mort, certes, mais pas pour n'importe quel motif: pour mettre fin à ses souffrances, pour l'en libérer. On peut donc penser que c'est rendre service à quelqu'un, surtout si la demande est faite par la personne qui souffre.
Vs la q 2:
2) Un crime est un acte qui va à l'encontre de la loi, qui est interdit par la loi, donc illégal et passible d'une sanction. Comme la loi actuelle canadienne interdit l'euthanasie, la considère comme un acte criminel, elle est, de fait, un crime, mais ne le serait évidemment plus si on changeait la loi et qu'on la décriminalisait.
Vs la q 5, 5a et 5b (justification d'un meurtre)
3) Si on se réfère au principe "Tu ne tueras point" et qu'on juge que ce principe ne tolère aucune exception, alors le meurtre "euthanasique" ne se justifie jamais, même pas dans les pires circonstances, même pas dans le cas de souffrances extrêmes ou d'une agonie douloureuse qui s'éternise.
4) Si on affirme que le respect de la vie est un principe qui, lui non plus, ne souffre aucune exception, alors il n'y a pas moyen de justifier le meurtre par compassion.
5) Ce qui distingue l'euthanasie d'un meurtre "ordinaire" (ou de tout autre catégorie de meurtre), c'est le motif de l'acte posé: pour abréger ou faire cesser des souffrances jugées inhumaines, pour faire cesser un état qui n'a plus rien d'humain et qui est sans rémission, sans espoir d'être corrigé et qui se terminera de toute façon par la mort à plus ou moins brève échéance. Or, c'est un motif qui justifie de provoquer la mort.
Vs les qs 6 à 11 (euthanasier un animal et un être humain)
6) On euthanasie un animal soit parce qu'il est devenu embarrassant, soit parce qu'il est malade et souffrant. Etant donné que nous nous considérons les maîtres des animaux, nous considérons donc que nous avons le droit de vie et de mort sur eux. Mais ce n'est pas le cas pour les êtres humains: le temps de l'esclavage est terminé et nous n'avons pas le droit de vie et de mort sur un autre être humain!
7) On trouve inhumain de laisser souffrir un animal atteint d'une maladie incurable ou d'un handicap sérieux. Il est tout aussi, et davantage encore inhumain de laisser souffrir un être humain!
8) Si on peut euthanasier un animal parce qu'il est devenu embarrassant, on ne peut le faire pour cette raison d'un être humain. C'est moralement inacceptable. La seule raison valable et acceptable est de mettre fin à ses souffrances.
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idées et arguments
Idées et arguments tournant autour des questions
de définition:
Dans le rapport de la Commission sénatoriale, nous avons appris qu'on distinguait trois types d'euthanasie: volontaire (la personne l'a demandé), involontaire (contre la volonté exprimée de la personne) et non volontaire (on ne sait pas ce qu'elle veut ou voudrait). |
9) Il faut interdire les trois types d'euthanasie et continuer
à les considérer comme des actes criminels. (Recommandation
de la Commission sénatoriale)
10) On ne devrait légaliser que l'euthanasie volontaire, suite à une étude approfondie de chaque cas.
11) Seule l'euthanasie involontaire devrait continuer à être considérée comme criminelle.
12) On devrait décriminaliser les trois mais en établissant des critères et conditions.
Note sur ces 4 idées:
Nous avons là des points de vue exprimés, mais nous ne détenons pas les arguments à l'appui de chacun d'eux! Or, il faut les trouver. Pour ce faire, il faut se mettre à la place des personnes qui y croient et chercher sur quoi elles s'appuient ou, encore, lire là-dessus, si elles se sont exprimées. Les membres de la Commission sénatoriale l'ont fait; donc, on peut trouver les arguments reliés à l'idée # 9. Dans leur rapport, pratiquement tous les points de vue ont été exprimés, arguments à l'appui. Nous allons donc les reprendre.
Les arguments des membres de la Commission sénatoriale
canadienne et de certains témoins qui s'y sont présentés contre la décriminalisation de l'euthanasie |
Ils sont de deux ordres: d'abord, la référence à des valeurs et à des principes, ensuite, des craintes à propos des conséquences d'une légalisation de l'euthanasie et de l'aide au suicide, légalisation qui créerait, selon les membres de la Commission, plus de risques que d'avantages. Nous présentons donc leurs arguments en les classant tout de suite sous ce deux ordres.
a) les arguments à propos de valeurs et de principes:
13) Le droit canadien est consacré, en grande partie,
à la protection des personnes vulnérables et de la vie humaine
en général. Or, l'euthanasie va dans le sens contraire. Selon
un dénommé Johnston, "les premiers à mourir seraient
les faibles et les non instruits, les personnes sans défense, et
non pas ceux et celles à la volonté farouche, ceux confrontés
aux situations les plus pénibles. En effet, ce serait les personnes
ordinaires dont la poursuite de l'existence est mal acceptée par
les parents ou par un système de soins de santé incompréhensif
et peu compatissant." (Rapport de la Commission, ch VII) D'autres
avancent que ces personnes devraient justifier quotidiennement leur droit
de vivre et d'occuper une place dans les établissements de soins
((ch VII, p. 6)
Conclusion: "Le meilleur moyen de protéger efficacement la vie et les personnes vulnérables de la société est d'interdire, sans exception, l'aide au suicide." (Annexe L, p. 3) |
14) Le caractère sacré de la vie est un principe
fondamental sur lequel repose une bonne partie de la tradition juridique
canadienne. Or, l'euthanasie va dans le sens contraire.
"Dans une société pluraliste, le respect de la vie est une valeur sociétale qui transcende les valeurs individuelles et religieuses ou les différentes valeurs culturelles." (ch 7, p.18) note |
et:
"Toute décision, qu'il s'agisse de respecter un testament biologique ou de la nécessité d'agir sans instructions connues, ne devrait aller que dans le sens de la protection de la vie elle-même. Au fil des siècles, les sociétés ont fait de la protection de la vie la pierre angulaire de leurs fondements moraux. Toute dérogation à ce principe mettra en danger la société tout entière et ses valeurs, en sapant les préceptes fondamentaux que sont le caractère sacré de la vie et notre devoir de protéger la vie. " (Les loubavitch de C-B, cités dans le rapport de la Commission sénatoriale, ch V) |
15) On n'a pas le droit de décider de la mort de quelqu'un.
La vie n'est pas quelque chose dont on décide. Il faut s'en remettre
au Créateur.
16) On reconnaît l'autonomie de la personne, mais "il faut, à l'occasion, limiter cette autonomie dans l'intérêt de la société." (ch 7, p.17) Or, l'intérêt de la société, c'est le respect de la vie et ce respect de la vie doit avoir préséance.
b) les arguments à propos des risques d'une modification
de la loi:
17) Le risque est trop grand de s'engager sur "la pente glissante".
18) Légaliser l'euthanasie et/ou l'aide au suicide, c'est "mettre le doigt dans l'engrenage": il y aura élargissement de la zone grise, et des pressions, même subtiles, pourront être faites sur les personnes considérées comme des fardeaux, soit pour leur famille, soit pour le système de santé.
19) A cause de ces pressions qui pourraient être faites, il deviendrait alors difficile de déterminer si un choix éclairé a été fait sans contrainte, si la demande d'aide au suicide est bel et bien volontaire.
20) Si l'aide au suicide est décriminalisée (ou légalisée), on croit que cela mènera tout droit à la légalisation de l'euthanasie volontaire, et peut-être même à l'euthanasie involontaire de personnes âgées, des handicapés et d'autres personnes vulnérables.
21) Il sera difficile de surveiller et de contrôler le respect des garanties ou des mesures de précaution. "On ne pourra jamais établir des mesures de sauvegarde permettant de s'assurer du consentement libre et volontaire du patient." (ch 8 p.11)
"Si l'on tolère l'euthanasie ou l'aide au suicide, on sape la valeur absolue de la vie, ce qui signifie que l'euthanasie sera de plus en plus fréquente, aussi bien pour les patients consentants que pour les autres. Les témoins se sont dits particulièrement inquiets pour les personnes âgées ou invalides qui pourraient se sentir poussées par des pressions sociales ou émotionnelles à demander l'euthanasie afin de ne pas être une charge pour leur famille ou pour la société." (Annexe O, 2e paragraphe) |
22) On a terriblement peur des abus qui pourraient se produire:
accélérer la mort d'un parent dont on attend un héritage,
meurtre déguisé, élimination de personnes ou de catégories
de personnes considérées comme des fardeaux, abus médicaux
dans un contexte de restrictions et de compressions budgétaires,
"épuration de la race", élimination de personnes
que l'on croyait incurables et qui auraient pu s'en tirer...
c) D'autres arguments:
23) Il faut mourir de causes naturelles. Lorsqu'il y a refus ou interruption de traitement, la personne meurt de causes naturelles, la mort vient "naturellement". Ce n'est pas le cas de l'euthanasie ou de l'aide au suicide, qui consiste à provoquer la mort du patient par un moyen "non naturel".
24) Il faut que la loi montre bien que le suicide ne doit jamais être encouragé.
25) La loi doit aussi protéger la profession médicale contre la perte de confiance ou d'intégrité qui est en jeu. En légalisant l'euthanasie, on risque de miner la confiance entre le patient et les soignants: le premier aurait peur qu'on décide de mettre fin à sa vie ou qu'on ne lui donne pas tous les traitements requis.
26) Légaliser l'euthanasie, c'est banaliser la mort et la présenter comme une solution aux problèmes.
27) Même dans la souffrance physique, la vie humaine est quand même possible.
28) La fin de la vie représente souvent un "nouvel espoir"; c'est le temps de la réconciliation, du pardon, de la compassion, de l'amour, de l'affection.
29) Légaliser l'euthanasie et l'aide au suicide aurait des répercussions néfastes sur la conscience collective. On passerait alors le message que le suicide est une solution appropriée. On ne peut laisser entendre que l'aide au suicide soit une réponse légitime à la souffrance, surtout dans un contexte où, au Canada, le taux de suicide chez les jeunes et les autochtones est élevé.
30) Tout le monde s'entend pour dire qu'il faut mourir dans la dignité. Mais:
... «mourir dans la dignité» ne se réduit pas à choisir l'heure de sa mort ou une façon de mourir, mais comporte le droit de recevoir jusqu'à la fin les soins nécessaires pour soulager la douleur et d'être traité avec attention et compassion, autrement dit le droit de sentir que l'on reste une personne. Il y a dignité dans la mort lorsque la personne peut faire face aux dernières étapes de la vie avec le sentiment qu'elle vaut quelque chose et qu'elle est l'objet des soins, de la sollicitude et de la compassion auxquels ont droit tous les êtres humains. (Ch 7, section "Opinions des membres qui s'opposent à la modification de la législation actuelle") |
31) Le très petit nombre de cas où un traitement
convenable est impossible ne justifie pas la légalisation de l'euthansasie
"car une telle mesure exposerait les personnes les plus vulnérables
à de graves risques et porterait atteinte à la vie comme
valeur fondamentale dans la société." (ch 7 p. 12)
32) Il y a risque d'euthanasier des personnes dont la vie semblerait ne plus avoir aucun sens, aucun but ni aucune valeur.
33) La légalisation de l'aide au suicide, et non de l'euthanasie volontaire, créerait une inégalité contraire à l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés. Il faut donc maintenir l'interdiction de l'aide au suicide plutôt que de risquer d'ouvrir la porte à l'euthanasie.
34) Ce n'est pas tellement la mort qui est souhaitée par les malades, mais l'amour, l'affection et le soutien souvent manquants. C'est donc de ce côté-là qu'il faut travailler.
35) Il y a toujours l'espoir d'une guérison possible, voire d'un miracle.
36) Pour éviter tous les risques et dangers inhérents à la légalisation de l'aide au suicide et à l'euthanasie, mieux vaut miser sur l'amélioration des soins palliatifs. C'est la meilleure façon de lutter contre l'euthanasie.
"De bons soins palliatifs permettraient de soulager les souffrances qui conduisent aux demandes d'aide au suicide, sans les inconvénients de l'aide au suicide." (ch 7 p.7) |
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3e retour à la liste de nos idées
et arguments
Nous revoici à notre liste d'idées et d'arguments, suite à une très brève incursion dans notre liste de questions. Il nous faut, maintenant, établir la liste des idées et arguments en faveur de la décriminalisation de l'euthanasie. Suite à notre propre réflexion et à la lecture du rapport de la Commission sénatoriale sur l'euthanasie, nous avons:
Arguments en faveur de la décriminalisation de l'euthanasie |
a) Les arguments tournant autour du respect (ou de la revendication) de certains droits:
37) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du
droit des personnes à prendre certaines décisions concernant
leur propre traitement médical.
38) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de décider soi-même de ce qui doit ou ne doit pas être fait avec son corps.
39) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit à l'intégrité (être intact), droit assuré par l'article 10 du code civil québécois.
40) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de refuser un traitement ou de demander son interruption.
41) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de contrôler les derniers moments de sa vie; de choisir le moment et la manière dont on mettra fin à sa vie.
42) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de mourir en paix, sans moyens artificiels et/ou agressifs pour prolonger inutilement la vie.
43) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de mourir dans la dignité.
"La mort fait partie intégrante de la vie, alors la mort comme étape de la vie a droit à la protection constitutionnelle par l'article 7. Il s'ensuit que le droit de mourir avec dignité devrait être aussi bien protégé que n'importe quel autre aspect du droit à la vie. Des interdictions édictées par l'État, qui imposeraient une mort atroce et douloureuse à un malade en phase terminale, handicapé et lucide, constituerait une insulte à la dignité humaine." (Le juge Cory dans l'affaire Rodriguez, cité dans le rapport de la Commission sénatoriale, Annexe L) |
44) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de mourir, point.
45) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du droit de conscience (nos valeurs fondamentales, notre sens de la dignité personnelle, notre évaluation de la qualité de vie.) Autrement dit, il faut donner priorité, dans la prise de décision, à ce que pense et vit la personne concernée elle-même (lorsqu'elle peut l'exprimer ou l'a exprimé, bien entendu).
"Nul n'a le droit de dicter à autrui ses croyances ou valeurs." (Kiely, cité dans le rapport de la Commission, ch VII) |
b) Arguments gravitant autour de l'évocation de
certaines valeurs
46) Décriminaliser au nom de la qualité de
la vie. (Le seul fait de vivre n'est pas suffisant, c'est reconnu.)
47) Décriminaliser au nom de l'autonomie et de l'auto-détermination, qui sont plus importantes que le simple fait de vivre.
48) Décriminaliser au nom de la liberté, qui est supérieure au strict respect de la vie.
49) Décriminaliser au nom de la dignité de la personne humaine.
c) Arguments évoquant certains principes:
50) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom de ce qui est humain: libérer une personne de ses souffrances est humain; la laisser souffrir est inhumain.
51) L'euthanasie est une réponse charitable et adéquate à la souffrance.
52) Mourir dans la souffrance est absurde et inutile, pour soi et pour ses proches.
53) Les soi-disant bienfaits de la souffrance ont une limite.
"Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde"; voilà un enseignement qui me rejoint beaucoup plus que les efforts intenses que l'on fait pour tirer quelque enseignement que ce soit de la souffrance et de la vie. La souffrance nous enseigne effectivement quelque chose, mais vient un moment où le patient n'a plus rien à en tirer, ni les personnes qui aiment ce patient." (Dickey, cité dans le rapport de la Commission sénatoriale, ch VIII) |
54) Une agonie prolongée sans dignité, sans indépendance et de contrôle de sa vie est une situation intolérable.
55) Maintenir en vie des gens qui ne vivent pas vraiment, ou qui sont des "morts-vivants" n'a pas de sens.
56) Il faut décriminaliser l'euthanasie au nom du principe de l'égalité de tous et toutes vs l'application du droit de mourir.
1. Le droit au suicide pour les personnes capables; le
refus de ce droit aux personnes incapables.
2. Le droit aux personnes branchées ou en traitement d'interrompre,
avec risque d'une mort certaine. La loi considère le refus de ce
droit comme une agression...
3. Le droit accordé aux témoins de Jéhovah de refuser
une transfusion sanguine. Ici, on tient compte des croyances et des valeurs
de ces gens, mais pas des autres...
4. Inégalités dans les peines: les médecins s'en sortent
beaucoup mieux que les infirmiers ou les simples citoyens...
5. Avantage assuré aux personnes ayant fait un testament biologique
par rapport à celles qui ont "oublié" d'en rédiger
un.
57) La loi devrait reposer sur le principe du respect des valeurs fondamentales de la personne et non de valeurs établies socialement. Juger en fonction de ce que la personne pense de la dignité, de la valeur de sa vie, de la valeur d'une vie humaine, du degré tolérable de souffrance. Respecter la liberté de choisir et de définir ce qui est tolérable et ce qui ne l'est pas.
d) Autres arguments en faveur de la décriminalisation
de l'euthanasie
58) "La meilleure façon d'éviter le risque de dérive et de protéger les personnes vulnérables consiste à réglementer de façon rigoureuse l'aide au suicide puisqu'on y a déjà recours malgré son caractère illégal." ( Rapport de la Commission sénatoriale, Ch VII)
59) Notre société repose sur le principe de la protection et de la promotion de la santé. Mais dans le cas de maladies incurables et de malades en phase terminale, il ne s'agit pas de santé mais de maladie et de mort!
60) "Une loi qui est rarement invoquée et qui, si elle est appliquée, aboutit à des peines ridiculement légères, est inutile." (Dr Wallace, cité dans le rapport de la Commission, ch VII)
61) Il est injuste de contraindre quelqu'un à vivre contre son gré.
62) M. Yvon Bureau, témoin à la Commission sénatoriale, a dit: "L'aide à la mort volontaire ne devrait pas être considérée comme un meurtre puisqu'il n'y a pas de victime." (Annexe H du rapport)
63) Même si l'euthanasie est, par définition, un meurtre (il s'agit bel et bien de tuer quelqu'un, de provoquer sa mort, de mettre fin à sa vie), c'est un meurtre qui se justifie moralement puisque l'intention est d'abréger ou de mettre fin aux souffrances de quelqu'un. C'est là un geste de compassion, un acte charitable, un service rendu. Or, compatir, être charitable et rendre service sont tout le contraire d'un crime, lequel signifie "un manquement grave à la morale".
64) L'aide au suicide légalisée ferait baisser le taux des demandes; elle représenterait un genre d'assurance psychologique faisant moins craindre une mort douloureuse et avilissante. Il n'y aurait plus d'attente dans la terreur. (Analogie avec les gilets de sauvetage dans un avion.)
65) Certains prétendent qu'il faut laisser la nature suivre son cours. Or, on intervient pour soigner. Pourquoi, alors, ne pas intervenir, donner un coup de pouce à la nature lorsque la guérison et le soulagement ne sont plus possibles?
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