Synthèse du livre "SE NOURRIR SANS FAIRE SOUFFRIR" de John Robbins Éditions Stanke
Ce best-seller américain est considéré comme un livre-phare pour 3 raisons: - c'est un des livres les plus documentés, c'est la réalité telle qu'elle est et personne ne peut nier les faits qui y sont rapportés. - il remet en cause les fondements de l'industrie agro-alimentaire et les pratiques destructrices utilisées jusqu'ici envers les animaux. - nul ne pourra, après sa lecture, ignorer l'édifice de souffrance, de destruction et de maladie érigé par certaines de nos habitudes alimentaires.
Les pourvoyeurs de la grande machine alimentaire ne tiennent pas du tout à ce que soient révélées les conditions de vie des animaux que nous retrouvons dans nos assiettes. Ils ne veulent pas non plus que nous soyons informés des conséquences - sur notre santé et notre environnement - de la consommation de leurs produits. Au cours des dernières décennies, les animaux élevés pour la viande, les produits laitiers et les oeufs connaissent des conditions effroyables et des plus déplorables. Pour les maintenir en vie, on utilise de plus en plus de produits chimiques, d'hormones, de pesticides, d'antibiotiques et de médicaments. Résultat : on les retrouve dans nos assiettes. Ce n'est pas tout. La souffrance de ces animaux est si terrible que consentir à manger de leur viande, inconscients de la douleur et des maladies auxquelles nous expose chaque bouchée, revient à ingérer littéralement des cauchemars.
Pauvre petit poussin
Des faits :
Les poussins mâles n'ont pas une grande utilité pour la production des oeufs. "On s'en débarrasse littéralement. On les met dans un sac et on les laisse suffoquer".
Plus d'un demi-million de poussins sont ainsi jetés chaque jour de l'année aux États-Unis. Pour les poussins autorisés à vivre, ce qui suit est un véritable cauchemar. Dans nos usines, les poulets, excessivement sensibles aux cycles naturels d'ensoleillement et d'obscurité, ne voient ni ne sentent jamais la lumière du Soleil. Les poussins "à rôtir" arrivent chez le producteur sur tapis roulant, en contingents de dizaines de milliers. Frais sortis des incubateurs et des couvoirs mécanisés. Dans les conditions d'élevage industriel moderne, les poulets "à rôtir" peuvent vivre jusqu'à l'âge avancé de deux mois alors que leur espérance de vie normale est de 15 à 20 ans. Les animaux prisonniers de leur cage, se battent constamment entre eux. Ils sont rendus fous furieux par le manque d'espace et par la frustration totale de leur besoin d'organisation. Ils en viennent à se donner de violents coups de bec, souvent à essayer de s'entre-tuer et même de se manger vifs. Ce "vice" est une menace pour les profits et les experts en fermes industrielles réagissent en coupant une partie du bec du poulet, un procédé appelé "débecquage". Les poulets en deviennent fous car l'opération se fait dans des tissus mous très sensibles comparables à ceux de la cavité tendre et sensible qui se trouve sous les ongles humains. Cette pratique appliquée presque partout aide les producteurs à maintenir les poulets en vie dans des conditions on ne peut plus stressantes. Avec de nombreux inconvénients car "la croissance irrégulière du bec d'un oiseau débecqueté fait qu'il est difficile, voire impossible, qu'il se désaltère" et les jeunes oiseaux se laissent mourir de soif parce qu'ils sont incapables de boire l'eau fournie par des appareils en forme de tétine - ou de faim à quelques centimètres de leur nourriture. La chair du poulet se vendant au kilo, les experts ne peuvent accepter cette baisse de rendement. D'où des campagnes de publicité démentes vantant "le bonheur de leurs poulets, du soin apporté au "Paradis des poulets". Les jeunes pondeuses sont gardées dans des bâtiments "d'engraissement", généralement dans l'obscurité sauf pendant les heures où on les nourrit. Quand elles ont atteint l'âge de pondre des oeufs, tout change soudainement. Plongées toute leur vie dans l'obscurité totale, les jeunes poules sont soudain soumises à un éclairage violent et continu. Lorsque la production d'oeufs d'une pondeuse commence à diminuer, les producteurs réagissent grâce à un procédé appelé la "mue forcée". La poule, déjà exténuée et affolée, sera soudainement plongée dans l'obscurité totale. L'éclairage artificiel, qui jusqu'ici fonctionnait 17 heures par jour, est maintenant complètement coupé, et par la même occasion, on retire à la jeune pondeuse sa nourriture et son eau. Après deux jours de pénitence en pleine obscurité, on lui donne de l'eau, mais pas encore de nourriture ni de lumière. Les poules qui survivent à ce supplice, auront subi un choc qui déclenche une production accrue d'où une survie de deux mois, puis elles iront rejoindre celles qui n'ont pas survécu au procédé : dans notre soupe au poulet. Les gérants d'exploitation auront entre-temps appris quelque chose: durant les 30 heures précédant son abattage, la poule sera encore une fois privée de nourriture car, selon un brillant calcul, "la nourriture donnée aux poules pendant les 30 dernières heures de sa vie n'a pas le temps de se transformer en chair. Elle reste dans le tube digestif et donc n'est qu'un gaspillage", selon les dires des experts. Malgré ces horribles traitements, les poulets s'acharnent à se prendre pour des animaux, à avoir des instincts et des besoins primaires. Ne reculant devant rien, les producteurs de volaille ont découvert que le problème de l'empilage pouvait s'amoindrir en entassant les poulets dans des cages métalliques jusqu'à la limite de l'immobilité. Le problème est que les griffes des poulets continuent à pousser : "Nous avons découvert des poulets littéralement agriffés à la cage. Il semble qu'avec le temps, la peau des orteils a poussé jusqu'à envelopper complètement de métal". Inutile de préciser que ces oiseaux - restés pris au fond de la cage - ne pouvaient atteindre ni nourriture ni eau et mouraient de faim. La solution a été de couper simplement les griffes aux poussins vers l'âge d'un ou deux jours. On a découvert des élevages dans lesquels 4 à 5 poules sont entassées dans une cage d'environ 30 x 30 cm2. Dans ces conditions, les poules ne peuvent pas déployer une seule de leurs ailes. Elles sont tellement entassées qu'elles ont énormément de difficulté, ne serait-ce que pour se retourner. Pour les gérants d'exploitation, c'est plutôt une bonne chose. Leurs corps étant constamment en contact forcé, les poules absorbent la chaleur de leurs compagnes, ce qui réduit les coûts de chauffage. Le profit est au kilo. Résultat: un oiseau dont le squelette est de moins en moins capable de supporter un poids de plus en plus lourd. Les corps bien en chair des "poulets à rôtir" d'aujourd'hui engraissent si vite que leurs os et leurs articulations n'arrivent pas à suivre. Les animaux peuvent être vendus pour leur viande, qu'ils soient infirmes ou non. Passons très vite sur les manipulations génétiques : " A l'institut de recherches vétérinaires, nous essayons d'élever des animaux sans jambes et des poulets sans plumes". 6 universités aux États-Unis et au Canada se sont fixés comme objectif d'y parvenir car "si les poulets n'avaient pas de plumes, cela éviterait aux éleveurs qui en ont soin "comme de vraies mères poules" - la tâche de les plumer d'où un meilleur rendement. A part le fait d'avoir des plumes, les poulets rendent la tâche difficile à leurs éleveurs de bien d'autres façons. Un problème grandissant est le "syndrome de mort subite : ".... les oiseaux sautent en l'air, en émettant parfois un gloussement strident, puis retombent raides morts". Les experts sont pour l'instant dans une impasse. Qu'est-ce qui nous est servi dans l'assiette? " Presque tous les poulets ont une alimentation relevée d'antibiotiques, du premier au dernier jour de leur vie. Sans les antibiotiques, l'industrie ne serait pas en mesure de maintenir les pratiques d'élevage intensives. Un nombre incroyable d'entre eux meurent tout de même avant que nous puissions en tirer profit". Aujourd'hui, on donne des composés d'arsenic à plus de 90% des poulets. Les poulets à rôtir rapportent un prix correspondant à leur poids et non à leur santé. Leur alimentation est donc sélectionnée en fonction uniquement de ses propriétés engraissantes au prix le plus bas. Résultat : des animaux criblés de maladies. En raison du danger pour les humains de contracter certaines des maladies des poulets, le ministère du Travail (Bureau of Labor) des États-Unis a désigné l'industrie de transformation de la volaille comme étant le corps d'emploi présentant le plus de dangers. Selon un rapport gouvernemental, plus de 90% des poulets sont atteints du cancer des poules (leucémie). En fait, nous mangeons le corps et les oeufs de créatures torturées. Nous ne savons pas qu'elles ont été inoculées, bourrées d'antibiotiques et d'hormones et injectées de teintures afin que leur chair et le jaune de leurs oeufs aient une couleur d'apparence saine. L'enjeu étant l'argent, l'industrie ne prend pas la question à la légère : " On nous accuse de vendre du poulet moins savoureux que le poulet d'antan.... On est actuellement en train de mettre au point des injections pour résoudre le problème de la saveur. "
Le cochon, éternel incompris
"Oubliez que le cochon est un animal. Traitez-le simplement comme une machine dans une usine. Établissez l'heure des traitements comme s'il s'agissait d'un graissage.... 'Hog Farm Management, septembre 1976). La réussite dans le monde de la production porcine passe aujourd'hui par l'achat d'un Bacon Bin, dans lequel 500 cochons sont entassés dans des cages séparées, disposant chacun de 0,6 m2 comme espace vital! Chaque cochon passe sa vie entière à l'étroit dans un espace trois fois plus petit qu'un lit d'enfant. Le Bacon Bin est équipé d'un plancher à claire-voie et de nourrisseurs automatiques. Un autre avantage est que les porcs, étant donné le peu d'espace, ne peuvent pas brûler de calories en faisant des choses aussi "inutiles" que marcher. D'ailleurs, très vite, ils n'en sont plus capables car le plancher en béton ou en métal abîme les sabots et les jambes qui s'infectent et qu'on doit traiter par doses massives d'antibiotiques. Dans une vraie ferme, une truie produit environ 6 porcelets par an. Or, les techniques modernes en permettent désormais 20. Et bientôt 45! La plupart des producteurs de porcs ont découvert qu'il faut laisser les porcelets téter leur mère pendant environ 2 semaines avant de les en éloigner, car les bébés meurent, ce qui, bien entendu, vient à l'encontre des objectifs des éleveurs. Pour éviter ce "gaspillage", on vient de promouvoir un appareil appelé Pig Mama. Il s'agit d'une tétine mécanique qui permet à l'éleveur d'enlever le porcelet à sa mère à peine deux heures après sa naissance. On attend avec impatience ".... le jour où la phase d'allaitement sera du passé, dans l'histoire de la production porcine. " Il faut produire des porcs de plus en plus gras. Mais les produits de l'élevage rendent les animaux si obèses que leur os et leurs articulations croulent littéralement sous eux. Aucun inconvénient puisque le profit augmente à chaque kilo complémentaire. " Les experts en élevage essaient de créer des cochons dont la croupe plate, le dos plat, et même les orteils supportent mieux les conditions prévalant dans les usines."
Le paradis des hormones Ce que la génétique ne permet pas d'accomplir , les producteurs de porcs, eux, l'obtiennent en injectant des hormones. Nous ne connaissons presque rien du danger potentiel de ces substances. Dans une usine moderne, une fois qu'une truie est enceinte, on lui injecte des progestines et des stéroïdes pour augmenter le nombre de porcelets de sa portée. On lui injectera également du XPL-30, produit par la société pétrolière, la Shell Oil Cie, qui accroît la production de porcelets, bien que, selon un représentant de la société : "Nous ne savons pas pourquoi ça fonctionne." "Certains porcs peuvent avoir si peur qu'ils n'osent plus bouger ni même boire ou manger. Ils deviennent rachitiques et meurent. D'autres demeurent dans un état constant de panique, une déformation névrotique de leur instinct de fuite. Le cannibalisme est monnaie courante dans une exploitation porcine. La caudophagie pose un grave problème aux éleveurs. " Souvent le, ou les agresseurs, commencent par mordre la queue, puis se mettent à dévorer une partie du dos. Si l'on n'intervient pas, le porc agressé mourra ou sera dévoré." La solution. On coupe systématiquement la queue des porcs. La revue professionnelle Hog Farm Management a eu une idée Au lieu d'aménager des stalles, on entasse les animaux dans des cages, empilées les unes sur les autres comme des cageots d'expédition. Les excréments des cochons tombent continuellement sur les cochons des niveaux inférieurs. Il est fréquent de nourrir les porcs avec des déchets recyclés renfermant des résidus de drogues et une teneur élevée en métaux lourds toxiques tels que l'arsenic, le plomb et le cuivre. Souvent on ne leur donne à manger que du purin de poule ou de porc à l'état brut. L'eau qu'on leur donne provient souvent d'une fosse d'oxydation qui canalise les déchets liquides des fosses à purin des usines et les renvoit aux animaux; ils sont forcés de la boire puisque c'est la seule "eau" dont il dispose. " Plus de 80% de nos porcs souffrent de pneumonie lors de l'abattage. En 1970, 53% de tous les porcs des États-Unis souffraient d'ulcères d'estomac. La peste porcine africaine infecte de plus en plus les porcs d'élevage. Lorsque nous mangeons la chair des animaux qui ont été traités avec un tel mépris, nous assimilons quelque chose de leur expérience ayant par la suite des répercussions dans notre propre vie. "Si nous sommes nous-mêmes les cercueils vivants des bêtes assassinées, comment pouvons-nous espérer un quelconque idéal sur cette Terre? " (Bernard Shaw) "Un jour viendra où je ne serai plus seul à voir le meurtre des animaux comme on voit aujourd'hui le meurtre des hommes. " (Léonard de Vinci)
Quelle vacherie !
Aux yeux de nos bouviers modernes, il est dans l'ordre normal des choses que certains de ces animaux meurent en transit. Ils en calculent la perte simplement comme une partie des frais du transport, au même titre que l'essence. La majeure partie des décès sont causés par une forme de pneumonie connue sous le nom de "fièvre du transport." Un animal sur cent meurt de cette maladie avant d'arriver au marché. Les producteurs de bétail utilisent un antibiotique dangereux appelé chloramphénicol pour lutter contre cette maladie. Il s'agit d'une drogue extrêmement dangereuse utilisée quand aucun autre antibiotique n'a d'effet. L'Office de contrôle pharmaceutique et alimentaire, affirme que des quantités aussi faibles que 32 mg de chloramphénicol ont tué des êtres humains. C'est la quantité que l'on peut ingérer en consommant 100 g de viande contenant une proportion de résidu de l'ordre de 8 parties par million. On a découvert dans le boeuf commercial provenant d'autres animaux traités au chloramphénicol pour la fièvre du transport une proportion de résidu 100 fois plus élevée. Pour les animaux qui survivent au voyage, l'arrivée n'est pas un cadeau. Ils subissent d'abord un bain d'insecticides. Ils sont ensuite castrés, décornés, marqués au fer rouge, et injectés de différentes substances chimiques. La castration est terriblement douloureuse. Elle fait des bouvillons. Dont le pourcentage de gras est plus élevé. On injecte des hormones aux animaux castrés pour compenser les déficiences de production naturelle d'hormones. Ces hormones injectées produisent des résidus cancérigènes. La ferme pharmaceutique L'utilisation massive des drogues est apparue au cours des 20 à 30 dernières années. Certains lots d'engraissement comportent près de 100 000 "unités". Ici, les animaux reçoivent une alimentation conçue dans un seul but - les faire engraisser au prix le plus bas possible. On y trouve de la sciure de bois relevée d'ammoniac et de plumes, du papier journal déchiqueté (offert avec toutes les couleurs d'encre toxique des bandes dessinées) et des circulaires publicitaires, de la paille synthétique, des vidanges recyclées, du suif et de la graisse non comestible, des détritus de volaille, de la poussière de ciment et des retailles de carton, sans parler des insecticides, des antibiotiques et des hormones. On y ajoute des arômes et des saveurs artificiels pour amener par la ruse les pauvres animaux à manger. Les bébés-veaux Agés d'à peine un jour, les bébés sont enlevés à leur mère. Déroutés et terrifiés, pouvant à peine tenir sur leur pattes, le cordon ombilical encore attaché, ils sont achetés pour faire de la viande, un procédé qui dure environ 4 mois. La dernière innovation dans le domaine du veau "Le bon veau a toujours été difficile à trouver. Mais récemment, un procédé hollandais nous est parvenu et nous offre une quantité limitée de veau beaucoup plus fin..... Les veaux ont une chair d'un rose laiteux délicat et une graisse très claire; ils sont délicieusement tendres." (James Beard, American Cookery). Le veau traditionnellement prisé par les gourmets doit sa chair laiteuse et tendre à ses muscles qui n'ont jamais servi. Il provient du bébé veau enlevé à sa mère. Ils sont emmenés dans des hangars à veaux et placés dans des stalles. Ces stalles sont conçues en vue de maintenir la chair des veaux "assez tendre pour en faire des aliments pour bébés. Les nouveau-nés sont donc enfermés étroitement dans leur stalle, privés de tout exercice dès leur naissance. Dans la stalle, ils sont aussi à l'étroit que dans un cageot d'expédition. A mesure que les jours passent, les veaux grandissent et se trouvent de plus en plus à l'étroit, de sorte que tout mouvement leur devient impossible. Cette méthode ingénieuse prévient tout développement musculaire chez les veaux et conserve ainsi le rose laiteux si apprécié de leur chair. " Les veaux naissent avec des réserves de fer dans leur organisme, principalement sous forme d'un surplus d'hémoglobine dans le sang. Pendant les quatre mois au cours desquels le bébé veau est cloîtré et engraissé avec des aliments spéciaux, ses réserves diminuent progressivement. Quand les veaux ont atteint 4 mois, ils sont si gravement anémiques que ceux qui ont survécu sont agonisants dans leur stalle. Délibérément privés de fer, les petits veaux développent un besoin insatiable de ce minerai. Ils lèchent tout ce qui est fait de métal. Aussi, il est recommandé aux producteurs de ".... remplacer les box de métal par des box de bois blanc parce que le métal altère la pâleur de la chair....Toutes les sources possibles de fer doivent être tenues à l'écart des jeunes veaux ( clous, paille, teneur en eau, etc....) L'anémie qui les atteint augmente les facteurs de risques de pneumonie et de maladies entériques. "Ils tombent malades en dépit des précautions. On doit alors leur injecter ou leur faire avaler des drogues. Les plus utilisées sont le nitrofurazone et le chloramphénicol. " Le nitrofurazone est un cancérigène reconnu.
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