KAID AHMED

Hommage à KAÏD Ahmed
1921-1978
Commandant Slimane, Slimane Clata pour certains, Si Slimane ou Si Ahmed tout court pour d’autres. Il s’agit tout simplement de Monsieur KAÏD Ahmed, grand homme d’Etat, sincère et honnête, fidèle à ses principes et à ses convictions, mort comme beaucoup de ses compagnons et frères d’armes sans domicile fixe dans sa ville natale et non comme le pensent certains. Il aimait profondément, son pays, son peuple et sa terre sans oublier son amour pour la JSMT et les chevaux. C’était un homme bon, un véritable « ARBI » qui aimait les choses simples. Chaleureux, cordiale et quand il le fallait ‘déconneur’, il avait un grand cœur.
Nous avons beaucoup de respect pour lui et sa famille.
HBZ, LE 31.12.02

Biographie.

KAID AHMED 1921- 1978

Né le 17 Mars 1921 à Tiaret, Si Ahmed est issu d’une famille de petits propriétaires terriens installée à Sidi Belgacem, Marabout, Wali Oulah, grand père des familles Kaïdi et Belarbi. Sidi Belgacem est situé dans la commune de Tagdempt non loin de la Mina et sur les terres de l’ancienne capitale de l’Emir Abdelkader.

Son père ancien garde communal fut torturé et assassiné par l’armée coloniale en 1957 à Mostaganem.

Dès son jeune âge, Si Ahmed avait des dispositions de meneur d’hommes et de chef très engagé avec un esprit vif et un sens aigu de la responsabilité et de l’action.

Il poursuit ses études primaires et secondaires à Tiaret. Très jeune, il prit conscience des méfaits de la politique coloniale et de l’état précaire des Algériens qui en résultait. Homme d’action, il milita ouvertement et réalisa très tôt la situation de ségrégation que subit le peuple Algérien. Après avoir effectué son service militaire durant la deuxième guerre mondiale en 1939 – 1945, il milita au sein de l’UDMA.

En homme conscient et formé politiquement et idéologiquement, il accède très rapidement à des responsabilités aux côtés FERHAT Abbas et de BOUTARENE Kada.

Il fut élu Conseiller Municipal et Adjoint au maire de Tiaret de 1951 à 1954. Devenu secrétaire de l’UDMA et journaliste d’un quotidien d’Oran, en Août 1953, il animera dans la région de Tiaret une campagne de sensibilisation sur la situation du pays et sur les élections locales, de même qu’il organisera durant trois jours à Tagdempt, le congrès de la jeunesse de l’UDMA.

KAÏD Ahmed rejoindra Alger en 1954 pour prendre contact avec différents membres du mouvement national en marche ainsi qu’avec les dirigeants du CRUA et de l’OS.En 1955, il prit le chemin des maquis pour devenir le Commandant Slimane dans la Zone 8 de la Wialya 5 aux côtés du Colonel Lotfi avant, de devenir membre de l’Etat Major de l’ALN aux côtés des Colonels Boussouf, Othman et notamment de Boumédienne Chef d’Etat Major dont il devint l’un des proches.

C’est pourquoi, en 1961, l’Etat Major le désignera avec Ali Mendjli en tant que représentant de l’ALN aux pourparlers et aux négociations avec la France, ayant aboutit au ‘cessez le feu’ et à la signature des accords d’Evian.

Durant la guerre de libération nationale, Si Slimane participera activement à la structuration, l’organisation et l’approvisionnement en armes de l’ALN.En 1962, il deviendra Député et Ministre du Tourisme du gouvernement de la première République Algérienne Démocratique et Populaire ; poste, qu’il quittera en 1964 après une ‘brouille’ avec le Président BEN BELLA.

Le 19 Juin 1965, il reviendra en force. Membre du Conseil de la Révolution et Ministre des Finances, le Président Houari Boumédienne lui permettra, durant quatre années, d’organiser les institutions financières du pays, de planifier et lancer les premiers plans de développement ainsi que les premiers plans spéciaux de Wilaya.En 1969, il deviendra le N° 2 du système. Il fut nommé au poste de Responsable de l’Appareil du Parti FLN jusqu’en 1974, date de son désaccord total et public avec le Président Boumédienne au sujet de l’application de la Révolution Agraire et de l’injustice qu’elle engendrerait.

Ce fut le seul homme d’Etat qui osa dire la vérité à son ami et compagnon puis, il organisa un certain nombre de meetings populaires afin de ‘tirer la sonnette d’alarme’ et confirmer sa désapprobation ainsi que celles ‘des gens de la terre’. Meetings de Tiaret, Saïda, Mostaganem… etc.

Incompris, il démissionna et pour des raisons de sécurité, s’installa en France puis en Libye. Cependant, ces deux pays ne s’accordèrent pas avec son tempérament, et il ne s’y sentit pas en sécurité.Malgré les relations froides entre l’Algérie et le Maroc, il finit par opter pour ce pays où, il retrouva l’ambiance et la tradition arabo-musulmane avec tout ce que celle-ci sous-entendait en plus de la sécurité.

Il mourut le 5 Mars 1978 à Rabat d’une crise cardiaque, fut rapatrié et enterré à Tiaret le 10 du même mois.

Il eu droit à un enterrement populaire. De toutes les régions d’Algérie, des amis, des sympathisants, des admirateurs, des anonymes et toute la Wilaya de Tiaret convergèrent vers le cimetière municipal de Tiaret.

Ce fut impressionnant malgré les intimidations discrètes (photographes, caméras…etc.). Un grand hommage ! Un enterrement digne des grands ! Repose en paix Si Ahmed !

Il fut l’auteur de : - Contradictions des classes au sein des masses.
- La Révolution cultuelle.

http://membres.lycos.fr/maisondetiaret/