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Un colloque sur la question à
Tiaret
La greffe d’organes, de la chèvre
à l’homme
Si le prix Nobel de médecine, le chirurgien et physiologiste
français Alexis Carrel, en 1912, est à l’origine
de la première culture de tissus, c’est Mathieu Jaloubay
qui a été le premier scientifique à avoir
prélevé un rein de porc puis un rein de chèvre
pour les transplanter avec insuccès sur deux femmes.
Mais qu’en est-il de la question, près d’un
siècle après la première greffe d’organes
sur des humains? C’est, justement, ce sujet des plus doctes
et ses retombées, au triple plan médical, éthique
et religieux, qui était jeudi à l’école
paramédicale à Tiaret au centre d’un colloque
national organisé sous l’égide du ministre
de la Santé et du ministre de la Solidarité nationale.
Organisé de main de maître par l’association
«El-Hayat» d’aide aux insuffisants rénaux,
le colloque a été encadré par le docteur
Med Ziat Soukia du centre saoudien de greffe d’organes à
Djeddah et d’une dizaine de praticiens algériens
de rang magistral.
Interrogé par Le Quotidien d’Oran, le représentant
du centre saoudien de greffe d’organes a indiqué
que l’Algérie est un pays qui dispose de potentialités
humaines et matérielles appréciables, pouvant déboucher
à terme sur la création d’un centre national
algérien de greffe d’organes. Selon le chirurgien
saoudien, l’OMS est en train d’apporter, de son côté,
une assistance scientifique et technique, visant à aider
de nombreux pays dans le monde pour la création de centres
nationaux de transplantation d’organes, tout en imposant
des législations rigoureuses pour le contrôle des
trafics d’organes, notamment chez les enfants. Le professeur
Chaouch du CHU Mustapha a indiqué, pour sa part, qu’avec
une dizaine de greffes effectuées avec un succès
total en Algérie, le problème, selon lui, «n’est
pas plus sur le plan qualitatif qu' il ne l’est sur le plan
quantitatif».
Présent lors des travaux, le président de la fédération
nationale des diabétiques, M. Boucetta Nouredine, a indiqué
au Quotidien d’Oran que des cartes de donneurs d’organes
seront bientôt portées par des milliers de diabétiques
sur les quelque 2,4 millions de malades du diabète que
compte la fédération. La carte en question permet,
dans un contexte réglementé, aux autorités
concernées de prélever des organes sur un cadavre
pour les transporter sur des malades. Dans la journée,
des communications sur l’exploration immunologique en transplantation
d’organes par des spécialistes de la question de
l’Institut Pasteur, la cardiomyopathie en l’absence
de transplantation cardiaque par un chirurgien de l’hôpital
militaire d’Oran, la greffe d’organes et ses dimensions
religieuse et juridique par un enseignant de l’institut
de droit de l’université «Ibn Khaldoun»
de Tiaret ou encore la transplantation rénale à
partir de donneurs vivants apparentés selon l’expérience
du CHU Mustapha d’Alger ont été les principaux
thèmes qui ont meublé les travaux du colloque durant
la matinée. La situation actuelle de la greffe rénale
en Algérie selon l’expérience du CHU de Constantine,
la transplantation rénale à partir de cadavres,
le suivi des transplantés rénaux à Oran ou
encore le profil clinique et évolutif des transplantés
rénaux d’Annaba sont les autres sujets majeurs du
colloque, développés pendant l’après-midi,
suivis de débats et de l’adoption des recommandations
du colloque.
El-Houari Dilmi

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