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LES PROCÉDÉS ARGUMENTATIFS |
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Qu'est-ce qu'un procédé argumentatif? |
Un argument est une raison, une preuve que l'on donne
pour appuyer une idée ou justifier une position. Ce qu'on appelle un procédé
argumentatif est un type de preuve que l'on peut utiliser pour expliquer
une idée ou défendre notre point de vue. Il y en a plusieurs, dont les
plus couramment utilisés sont les suivants.
1. La définition
C'est un argument qui consiste à utiliser, pour prouver
qu'un X est bien un Y, la définition de X et de Y.
Exemples:
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Pour prouver que la figure géométrique qu'on me présente
est bien un triangle, il me suffit de vérifier si elle correspond à la
définition de triangle. C'est une figure à trois côtés? DONC, c'est bien
un triangle! C'est une figure à quatre côtés égaux? DONC, ce n'est pas
un triangle mais un carré!
-
Pour prouver qu'il est discriminatoire de payer aux gens
de moins de 18 ans un salaire inférieur au salaire minimum, je me sers
de la définition du mot "discriminatoire": puisque le traitement salarial
réservé aux gens de moins de 18 ans est inférieur à celui des groupes plus
âgés, donc les désavantage, et qu'on entend par discriminatoire le fait
de distinguer un groupe humain des autres à son détriment, alors ce traitement
est bien discriminatoire.
-
Pour prouver que l'euthanasie est un meurtre, je me sers
de la définition de meurtre et d'euthanasie. Un meurtre est l'action
de tuer volontairement un être humain; l'euthanasie est un acte qui
consiste à provoquer la mort de quelqu'un. L'euthanasie est donc
forcément un meurtre.
-
Pour prouver que l'euthanasie est un crime, je me sers de
la définition de ce dernier. Un crime est un manquement très grave à
la loi ou à la morale. Or, l'euthanasie est un acte illégal (contre
la loi) selon l'article 241 du code criminel canadien, acte punissable
d'une peine pouvant aller jusqu'à 14 ans d'emprisonnement. C'est donc bel
et bien un crime. (Mais il est bien certain que si on décriminalise l'euthanasie,
elle n'en sera plus un!)
-
Pour prouver que l'euthanasie n'est pas un crime, je me sers
de la définition de ces deux mots. Selon le petit Robert, un crime est
un manquement très grave à la morale, à la loi; l'euthanasie consiste
à provoquer la mort pour délivrer un malade incurable de souffrances
extrêmes. L'euthanasie ne peut être un manquement grave à la morale,
bien au contraire, puisque soulager quelqu'un de telles souffrances, c'est
lui rendre service, c'est un bienfait, donc un acte très moral.
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Définir peut aussi s'entendre comme décrire: je précise
le sens de chaque mot ou bout de ma définition pour en faire comprendre
le sens.
Exemple:
"Être libre, c'est faire ce que je veux, sans rien
ni personne pour s'y opposer, mais en autant que ce soit à l'intérieur
de certains cadres et de certaines limites."
Voilà une définition courante de la liberté, mais celui
ou celle qui la prononce veut dire quoi, exactement? Rien que pour l'expliquer,
on pourrait prendre facilement trois pages! Examinons comme il faut la
phrase en question:
Être libre, c'est faire ce que je veux
Que comprend le CE QUE, ici? N'importe quoi, bien ou mal,
constructif ou destructif, respectueux ou irrespectueux? Cela demande absolument
d'être précisé.
sans rien ni personne pour s'y opposer
Que signifie le RIEN, dans la phrase? Est-ce que ce RIEN
inclut les lois et les conséquences d'un acte? Voilà encore autre chose
qui mérite d'être précisé.
mais en autant que ce soit à l'intérieur de certains
cadres et de certaines limites.
Quelles limites et quels cadres? Et pourquoi sont-ils
nécessaires? |
Illustration
Dans la section intitulée "La dissertation philosophique",
nous avons reproduit une dissertation sur les vacances qui n'utilise pratiquement
que la définition de termes comme procédé argumentatif. Allez la lire en
cliquant ici. Pour revenir au présent
document, utilisez, une fois votre lecture terminée, la touche PRÉC ou
BACK dans la barre des menus.
L'importance de la définition
Définir les termes que l'on utilise est essentiel parce
que certaines réalités ont plusieurs sens variant d'un individu à l'autre.
Présupposer que notre interlocuteur fonctionne avec le même sens est bien
souvent une erreur menant à des discussions vaines et sans issue. De plus,
certains mots charrient des présuppositions et sont porteurs de connotations
affectives qu'il faut mettre à jour et sur le tapis. Voici un petit dialogue:
Monsieur A visite une usine en compagnie du propriétaire.
Il lui demande:
- "Combien de personnes travaillent dans votre entreprise?"
Le propriétaire répond:
- "Un dixième, environ." |
Il est bien certain que le propriétaire, en répondant
ainsi, ne donnait pas du tout le même sens à "travailler" que monsieur
A!
2. L'argument de cause à effet
C'est un argument qui consiste à défendre ou critiquer
une position en fonction de ses conséquences; à prouver la véracité d'une
affirmation en établissant un lien de causalité entre deux faits, l'un
d'entre eux étant la cause de l'autre, et ce dernier étant son effet, sa
conséquence, son résultat.
Exemples:
-
N'ayant pas étudié cet examen, je l'ai échoué, n'ayant
pu répondre aux questions.
-
L'État est responsable de la faillite de certaines entreprises
car les impôts étant trop élevés, leurs profits sont diminués, elles ne
peuvent réinvestir, ce qui les rend moins concurrentielles et les amène
à la faillite.
-
Si l'ordinateur du département est si souvent défectueux,
c'est qu'il est utilisé par plusieurs personnes qui oublient de le fermer
après usage et le laissent donc surchauffer pendant des heures, voire des
jours entiers.
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ATTENTION:
Lorsqu'on utilise l'argument de cause à effet, on doit
s'assurer que la cause identifiée est la bonne, sinon, notre argument ne
tient plus ou devient très faible, sans valeur.
Exemples de mauvaise cause identifiée:
-
"Il faut interdire l'avortement car celui-ci fait baisser
le taux de natalité et que cette baisse crée des problèmes dans la société."
La baisse du taux de natalité est loin d'être due au nombre d'avortements
pratiqués: l'usage de contraceptifs, le contexte socio-économique, la mentalité
générale y contribuent bien davantage!
-
"Le prix de l'essence augmente parce qu'il y a une pénurie
d'essence." Si c'est la vraie cause, il faut alors amener des faits
qui le prouvent. Il faut aussi examiner s'il n'y aurait pas d'autres causes
comme, par exemple, une augmentation des taxes ou des profits de l'une
ou l'autre partie prenante (compagnies pétrolières, pays producteurs, distributeurs).
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Il faut aussi s'assurer qu'il y a une association constante
entre les deux faits. Se suivre dans le temps n'est pas nécessairement
un rapport de cause à effet. Ainsi, admettons la situation suivante: une
personne pénètre dans un immeuble et en sort cinq minutes après. Quelques
instants plus tard, une bombe explose. Les deux faits ne sont pas nécessairement
liés!
3. L'illustration ou l'utilisation des faits
Il y a trois types d'illustration ou d'utilisation des
faits:
3.1 L'illustration
Cet argument consiste à utiliser un exemple concret justifiant
une affirmation que l'on fait. Autrement dit, on formule d'abord l'idée
(ayant un certain degré d'abstraction), puis on présente un fait ou un
cas précis et réel qui concrétise et matérialise cette idée.
Exemples:
-
L'idée que je veux mettre de l'avant est que la peine
de mort n'a pas d'effet dissuasif. Pour le prouver, j'ai absolument
besoin de chiffres à l'appui. En voici un: au Canada, en 1975, l'année
précédant l'abolition de la peine de mort, le taux d'homicides était de
3,09 pour 100,000 habitants. Cinq ans plus tard, il passait à 2,41 avant
de descendre à 2,19 en 1993. (Source: Jean Pichette, "Visite guidée dans
une usine de la mort", LE DEVOIR, 15 octobre 1997)
-
L'idée que je veux mettre de l'avant est que la cause
du taux de criminalité ou d'homicides, dans un pays ou un État, n'a aucun
rapport avec l'existence ou non-existence de la peine capitale. Ce taux
est dû essentiellement à des facteurs socio-économiques et culturels.
Encore là, j'ai besoin de chiffres à l'appui, et de comparer au moins un
pays où la peine capitale existe avec un autre où elle a été abolie. Voici
le fait qui me sert à prouver mon affirmation: on a comparé des
États américains socio-économiquement semblables. De 1920 à 1958, on n'a
pas remarqué de différence significative. On a entre autres comparé les
villes de Chicago et de Détroit: les taux étaient quasi identiques et,
pourtant, l'une a la peine de mort alors que l'autre ne l'a pas. Par contre,
si on compare des États du Sud avec ceux du Nord, les choses changent:
dans les États du Nord, mieux nantis, la proportion de meurtres est de
1/100,000 habitants alors que dans les États du Sud, plus pauvres et à
plus forte tendance raciste, la proportion est de 11,5/100,000 habitants.
(Source: François Huot, "La peine dont on ne revient pas", revue JUSTICE,
février 1985)
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Pour parler de la peine de mort, je peux me servir
de cas comme celui de Jack l'éventreur, de l'étrangleur de Boston,
de Marc Dutroux, etc.
-
Pour parler de l'euthanasie, je peux me servir de
cas comme celui de Nancy B, de Sue Rodriguez, de Robert Latimer,
etc.
-
Pour aborder la violence dans le sport, je peux parler
de certains faits comme telle bataille, lors d'une partie de hockey,
s'étant produite à telle date.
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3.2 L'induction
L'induction est un procédé argumentatif qui consiste à
partir de cas particuliers et à formuler ensuite une généralisation. Ici,
il faut s'assurer que l'illustration est représentative, qu'elle n'est
pas un cas particulier ou d'exception, et que le nombre est suffisamment
grand pour permettre la généralisation.
Exemples:
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Tel objet lancé dans le vide tombe; tel autre aussi, et tel
autre, et tel autre... Il n'y a pas d'exception, ils le font tous, alors
j'en conclus que tout objet lancé dans le vide tombe.
-
Une étude sur les prostituées démontre qu'un grand nombre
d'entre elles ont été victimes d'inceste. J'en conclus donc que la grande
majorité d'entre elles l'ont été.
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NOTE:
Une mauvaise induction (basée sur un nombre trop limité
de cas) devient un sophisme (mauvais argument, inacceptable) appelé la
généralisation hâtive.
Exemple:
-
Le prof X est inaccessible; le prof Y aussi. J'en conclus
que tous les profs sont inaccessibles. Or, deux cas ne sont pas suffisants!
Je viens de faire une généralisation hâtive.
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3.3 Le contre-exemple
On l'utilise contre une idée ou une généralisation avec
laquelle on n'est pas d'accord. C'est prendre le contre-pied d'une idée
et/ou d'un exemple en en fournissant un autre.
(Noter que lorsque nous nous servons d'exemples en guise
d'illustration, nous devons vérifier s'il n'y a pas de contre-exemples
qui pourraient se retourner contre nous!)
Exemple:
-
Quelqu'un présente le cas d'Émile Rousseau, dans la série
"Scoop", pour justifier l'idée que vivre quadraplégique est insoutenable
et ne permet plus de vraiment vivre. Je lui oppose le cas de Christopher
Reeves, dans le même état, qui réussit à faire encore bien des activités
utiles et dont la vie a toujours un sens. ET TAC!
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4. Les arguments par comparaison
Il y en a plusieurs, mais les principaux et les plus utilisés
sont les suivants:
4.1 L'analogie
La langue française utilise beaucoup d'analogies, parfois
poétiques. En voici un exemple significatif:
"Le radar est à l'avion ce que l'oeil est au chasseur."
Utilisée comme procédé argumentatif, l'analogie consiste
à établir des liens de ressemblance entre deux sujets différents en les
présentant comme essentiellement semblables, de sorte que l'on puisse porter
le même jugement pour les deux.
Exemples:
-
L'argument suivant: "Être en faveur de l'euthanasie,
c'est banaliser la mort et la présenter comme une solution aux problèmes"
vaut aussi bien pour la peine de mort: exécuter un meurtrier, c'est
aussi une solution de facilité; au lieu de préserver une vie humaine, même
"déformée", et de faire les efforts nécessaires pour la corriger, on se
contente de l'éliminer!
-
Au Canada, on a décriminalisé le suicide en 1972.
Si on était logique, on décriminaliserait aussi l'euthanasie volontaire,
qui est, par définition, un suicide assisté.
-
Les partisans de la criminalisation de l'euthanasie
invoquent le caractère sacré de la vie pour appuyer leur position. On se
demande alors comment il se fait que d'un autre côté, on a décriminalisé
le suicide et l'avortement dans une société qui dit reposer
sur ce principe fondamental...
-
Ce que l'on dit de la relation familiale entre parents
et enfants s'applique tout aussi bien, globalement, dans le domaine
de la politique où l'on retrouve sensiblement les mêmes rapports d'autorité
entre gouvernants et gouvernés qu'entre les parents et les enfants.
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4.2 L'argument "a pari" (égal)
C'est un argument qui consiste à comparer deux choses
égales pour en tirer une même conclusion. Cet argument part du principe
que deux choses équivalentes doivent être traitées ou évaluées de la même
façon.
Exemples:
-
Si les ouvriers du bois ont droit à 1 $ de plus de l'heure,
les ouvriers de la métallurgie ont aussi droit à cette augmentation.
-
Si les élèves du professeur X ont droit à leurs notes pour
rédiger une dissertation, les étudiants du prof Y devraient, eux aussi,
l'avoir.
-
Le professeur non permanent devrait recevoir un plein salaire
dès qu'il complète 37 unités de travail puisque les professeurs permanents
payés à 100% ont, en moyenne, une charge de travail de 37 unités.
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"À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles."
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4.3 L'argument "a fortiori" (À plus
forte raison; vers plus)
Premier sens:
Argument qui consiste à démontrer que si on fait, ou peut
faire, ou doit faire telle chose jugée relativement importante, on doit
davantage encore faire quelque chose de plus important que celle-là.
Exemples:
-
Si je dois aider mes amis, à plus forte raison je
dois aider mon frère!
-
Si on investit des millions $ dans l'achat d'hélicoptères
pour l'armée, on devrait, à plus forte raison, investir tout autant, sinon
plus, dans le système de santé.
-
En décriminalisant le suicide, en 1972, on a en quelque sorte
donné le droit de mourir aux personnes capables de passer à l'acte;
il est alors grand temps de décriminaliser l'euthanasie volontaire (suicide
assisté), qui concerne les personnes plus fragiles, plus faibles,
incapables de poser le geste.
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REMARQUE:
Dans ces exemples, on présume: qu'un frère est plus important
qu'un ami; que la santé est bien plus importante et prioritaire que l'achat
d'hélicoptères; que les personnes fragiles ou inaptes doivent être davantage
protégées que les personnes fortes ou aptes.
Deuxième sens:
Argument qui consiste à démontrer que si on n'est pas
capable de faire quelque chose de relativement difficile, on n'est pas
capable de faire quelque chose de plus difficile encore.
Exemple:
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Si cet athlète ne peut soulever 100 livres, il ne peut en
soulever 200.
-
Si on n'a pas le courage de dire aux autres la vérité, on
a encore moins celui de se la dire à soi-même.
-
Si on n'arrive pas à comprendre une langue, on arrive encore
moins à la parler.
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4.4 L'argument "a minori" (vers moins)
Argument qui consiste à démontrer que si on peut faire
telle chose de relativement difficile ou complexe, on peut faire quelque
chose de plus facile qui est du même ordre ou du même domaine.
Exemples:
-
Si cet athtlète peut soulever 200 livres, il peut donc en
soulever 100.
-
Quelqu'un qui a tué n'hésitera pas à mentir pour se défendre.
-
Si je peux faire 5 km de marche sans me fatiguer, je peux
en faire 2 sans problème.
-
Qui peut appliquer la règle de trois, en calcul, est certainement
capable de faire une addition.
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MISE EN GARDE:
-
Quand la relation est mathématique, pas de problème. Mais
c'est discutable lorsqu'elle est de nature morale. (Revoir l'exemple 2
ci-dessus.)
-
Il faut que ce soit du même ordre ou du même domaine. Si
je dis, par exemple: "Il a remporté un prix Nobel de chimie, donc il est
capable de planter correctement un clou", ça ne va pas car la chimie et
la menuiserie, c'est différent!
4.5 L'argument "a contrario" (À l'opposé)
Argument qui consiste à partir d'un fait quelconque et
à tirer la conclusion contraire pour le fait opposé. Cet argument part
du principe que des éléments opposés doivent être traités de façon opposée.
Exemples:
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Les bas salariés doivent payer moins d'impôt parce qu'ils
ne peuvent vivre que modestement, sans luxe. À l'opposé, les hauts salariés
doivent être plus fortement imposés puisqu'ils peuvent vivre luxueusement.
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Celui qui commet une mauvaise action doit être puni; celui
qui fait une bonne action doit être récompensé.
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5. L'argument par loi descriptive
ou prescriptive
C'est un argument qui consiste à invoquer, à titre de
preuve, une loi scientifique (loi descriptive) ou une loi morale, esthétique
ou juridique (loi prescriptive).
Exemples:
-
Hausser la taxe de vente au Canada augmentera la dette nationale
car cette hausse fait grimper l'IPC (indice des prix à la consommation),
donc l'inflation, donc les taux d'intérêt.
-
Il faut investir financièrement dans les nouvelles technologies
de reproduction car toute société doit avoir comme but premier le plus
grand bonheur de ses habitants. (Sous-entendu: Avoir des enfants est
le plus grand bonheur et une partie de la population ne peut avoir d'enfants.)
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NOTE IMPORTANTE SUR CET ARGUMENT:
Pour avoir une argumentation de niveau philosophique,
il est essentiel d'utiliser une loi prescriptive de ce genre car il n'y
a pas de traitement philosophique d'une question ou d'un sujet sans référence
à des valeurs ou à des principes. Bien entendu, aussi, il faut pouvoir
démontrer le bien-fondé du principe ou de la loi évoquée.Voir, à ce sujet,
la section portant sur la dissertation philosophique.
6. La contre-argumentation
La contre-argumentation consiste à critiquer une position,
une idée ou un argument en montrant sa faiblesse, ses aspects contradictoires,
voire même son absurdité. Elle se présente souvent sous la forme suivante:
"Les partisans de.... affirment que, ou avancent que... Ils ont tort
car..."
Exemples:
-
Certains prétendent que rétablir la peine de mort viderait
les prisons. Je démolis cette idée en la contre-argumentant ainsi:
dans les pénitenciers canadiens, il y a environ 10,000 "pensionnaires";
environ 10% d'entre eux y sont pour meurtre. Passer de 10,000 à 9,000,
ça ne vide pas les prisons! Une meilleure manière d'y parvenir serait
de légaliser les drogues car plus de 50% des gens en prison y sont pour
possession ou trafic de drogues!
-
Certaines personnes affirment que le meilleur moyen de
protéger efficacement la vie et les personnes vulnérables de la société
est d'interdire, sans exception, l'aide au suicide. Quant à moi, je
vais contre-argumenter en montrant qu'au contraire, si la loi balise convenablement
l'aide au suicide et légalise l'euthanasie dans certaines conditions bien
précises, cela évitera, à l'avenir, des cas comme celui de Robert Latimer
et tous les cas d'euthanasie pratiquée actuellement dans la clandestinité.
Que les handicapés se rassurent: la loi ne permettra pas d'éliminer sans
vergogne n'importe qui n'importe quand!
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Une variante de la contre-argumentation:
l'argument par l'absurde
C'est un argument qui consiste à rejeter une position
en montrant qu'elle contient des contradictions internes, qu'elle est illogique
et donc, par conséquent, inacceptable, insoutenable.
Exemples:
-
Certaines personnes, particulièrement les jeunes qui travaillent
tout en étudiant, soutiennent que les vacances sont faites pour travailler.
Or, par définition, les vacances sont une période d'arrêt du travail,
une période de repos pendant laquelle on fait des activités de loisirs.
Il est donc illogique de dire qu'elles sont faites pour travailler.
-
Certaines personnes disent qu'on devrait interrompre les
recherches sur les nouvelles technologies de reproduction concernant la
grossesse masculine parce que cette dernière est contre nature, mais qu'il
faudrait augmenter les fonds de recherche destinés à perfectionner la fécondation
in vitro. Or, c'est là une position intenable car la fécondation in
vitro est tout aussi contre nature que la grossesse masculine!
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NOTE IMPORTANTE SUR LES PROCÉDÉS ARGUMENTATIFS:
Lorsqu'on écrit un texte argumentatif, il faut souvent
combiner divers types d'arguments pour arriver à une explication complète
et satisfaisante. En particulier, l'utilisation de faits ou de cas (l'illustration)
est bien souvent nécessaire pour appuyer un autre type d'argument, par
exemple, celui de cause à effet. Pour bien comprendre cette combinaison
nécessaire d'arguments, voir la section portant sur l'explication d'un
argument et le plan de rédaction d'un texte argumentatif.
TEST DE VÉRIFICATION SUR
LES PROCÉDÉS ARGUMENTATIFS
Thérèse-Isabelle Saulnier
Cégep de Victoriaville
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