Bonjour l'Euro
La devise européenne a fait une entrée remarquée dans nos portefeuilles et sur le marché des changes. La satisfaction est générale, tant au niveau européen que belge
Un doux vent d'euphorie souffle sur l'euro au lendemain de l'arrivée des pièces et des billets. Si la `première´ du 1er janvier s'était déjà déroulée sans embûches, il en a été de même ce mercredi lors de la véritable confrontation avec le grand public à l'occasion de l'ouverture des magasins et des banques après le congé du nouvel an. Tout s'est très bien passé, ont souligné à la fois les autorités européennes et belges. Et pour que la fête soit complète, sur le marché des changes, l'euro faisait preuve de vigueur face au dollar et à la livre sterling.
Le commissariat général à l'euro relève que le scénario de basculement a été scrupuleusement suivi, ce qui a permis à l'euro d'entrer en scène dans les meilleures conditions possibles. Et la Belgique fait figure de bon élève de la classe. Alors qu'en Italie et en Autriche, les premiers pas de l'euro ont été plus chaotiques. Dans les commerces et les grandes surfaces, l'épreuve du feu s'est déroulée - dans l'ensemble - dans une ambiance plutôt bon enfant. Rompues à la nouvelle monnaie, les caissières des grands magasins ont joué leur rôle d'ambassadrices de l'euro, expliquant avec enthousiasme le maniement de la nouvelle devise. Les files étaient dès lors un peu plus longues qu'à l'accoutumée en ce lendemain de fête. `Tout s'est bien déroulé, les consommateurs se sont montrés très patients et très compréhensifs. Mais, restons prudents. Le véritable test sera pour vendredi soir et samedi´, explique Peter Haegeman, le monsieur euro de la Fedis (Fédération belges des entreprises de distribution).
Toutefois, les clients n'étaient pas nombreux à payer en euros. Seulement 20 pc selon les relevés de la Fedis. On relevait même un recul des paiements électroniques. Les Belges cherchent manifestement à se débarrasser de leurs derniers billets belges.
Les billets de 10 000 BEF sortent des bas de laine, mais les grandes surfaces n'entendent pas jouer le rôle de banquier. C'est ce qui a incité certaines d'entre elles à refuser la coupure de 10 000 BEF de même que les 200 et 500 ¤. Une attitude que dénonce `Test-Achats´, l'organisation de défense des consommateurs, qui souligne que le franc belge garde son cours légal jusqu'au 28 février. Guy Quaden, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, se veut pour sa part plus compréhensif et met en avant la `règle de la proportionnalité´ : un petit achat ne doit pas être payé avec un gros billet uniquement pour obtenir le change.
© La Libre Belgique