La taxe à l'échec est-elle juste?

Critique de certains arguments

POUR:

1) Elle aura des conséquences positives sur les élèves qui échouent "à répétition", en les obligeant, en touchant leur portefeuille, à être plus motivés et plus attentifs à leurs études.

2) Cette taxe est une pression qui donne une motivation supplémentaire pour travailler davantage et prendre ses études plus au sérieux.

3) Cette "taxe" va permettre de développer l'autonomie de chacun, spécialement en obligeant à mieux gérer son temps.

4) On doit assumer les conséquences de ses actes.

5) Il faut éliminer ceux et celles qui abusent du système. (Ça règle leur cas.)

6) Cette "taxe" réduit les coûts sociaux pour les contribuables.

7) Quand on paye, on fait plus attention!


CONTRE:

1) Elle est injuste au sens d'inéquitable, car tous les élèves ne sont pas traités de la même façon: ceux qui ont fréquenté les cégeps avant l'année 1997-98 n'ont pas eu à subir ces "droits spéciaux".

A ce compte-là, il ne serait pas possible de modifier ou de promulguer quelque nouvelle loi que ce soit! En fait, aucun changement ne serait possible! Argument apparemment astucieux, mais qui ne tient pas! Si inéquité il y a au sens que tous les élèves ne sont pas traités de la même façon, il faudrait s'y prendre autrement et examiner le groupe des élèves concernés, c'est-à-dire ceux qui ont des échecs: sont-ils tous traités de la même façon, ou non? Subissent-ils une ou des injustices, par rapport à ceux qui réussissent?

2) Elle aura pour conséquence de baisser le niveau moyen de scolarité de la population.

3) Elle aura pour conséquence l'élitisme et la baisse du niveau général du développement humain de la population, développement dû au savoir et à la culture.

4) Elle provoquera l'abandon de ceux et celles qui n'ont pas d'argent.

5) C'est une taxe qui s'attaque aux plus pauvres.

6) Elle atteint les élèves moins doués, ceux et celles qui ont plus de difficultés.

7) Instaurer une telle taxe, c'est faire payer pour une erreur d'orientation. (C'est cette erreur qui expliqueRAIT la majorité des échecs).

8) Les échecs sont dus à une maîtrise insuffisante de la matière.

C'est là l'une des causes, et non LA cause des échecs. Plusieurs de ceux-ci, pour ne pas dire le plus grand nombre, sont dus à l'abandon du cours après la date permise, à un abandon quelques semaines (deux ou trois) avant la fin de la session ou, encore, à des travaux non remis!

De plus, il faut, ici, s'interroger sur la ou les causes de cette "maîtrise insuffisante de la matière": est-elle due à des difficultés réelles de compréhension, ou à un manque de travail et d'étude, quand ce n'est pas le nombre trop élevé d'absences répétées aux cours? L'essentiel, dans le traitement de ce sujet, c'est d'examiner rigoureusement les causes des échecs. Si elles sont dues à l'élève, alors celui-ci en est responsable et la taxe à l'échec devient juste; si elles sont dues à autre chose ou à quelqu'un d'autre, alors elle est injuste car l'élève reçoit alors une "punition" non méritée. Or, l'un des sens du mot JUSTE est précisément de rendre à chacun ce qui lui est dû selon son mérite et sa responsabilité.

9) Ils sont aussi dus à la nécessité de travailler tout en étudiant.

10) L'une des causes des échecs est la difficile transition entre le secondaire et le collégial:

. Perturbation du changement. . Manque d'habitude d'organisation. . Pas habitué au travail à la maison. . Peu de devoirs et d'étude au secondaire. . Donc, l'échec étant dû à un manque d'organisation ou de préparation, ce n'est pas la "taxe à l'échec" qui leur montrera comment réussir!

11) Les échecs ne sont pas de la faute des élèves.

12) C'est décourager les élèves en taxant leur malchance.

13) L'aide pédagogique offerte aux élèves est insuffisante et a été coupée. Une meilleure solution, pour assurer l'aide à la réussite, c'est de hausser l'encadrement des élèves.

14) Cette taxe exerce une pression inutile sur les plus faibles. Elle leur crée de l'angoisse et de la frustration, non de la motivation.

15) On a droit à l'instruction et à l'erreur!

16) Cette taxe représente des coûts exhorbitants que les élèves n'ont pas les moyens de payer.

17) Les frais reliés aux études sont déjà assez élevés sans en rajouter.

18) Les collèges n'ont pas besoin de revenus supplémentaires.

19) L'argent amassé est mal réparti entre les cégeps. Ceux qui en profitent sont ceux où le taux de réussite est le plus haut.

20) Une alternative serait de donner des bourses aux élèves méritants.

21) Cette taxe ne tient pas compte des raisons des échecs.


NOTE:

Pour plus de détails sur la valeur de tous ces arguments, lire la dissertation sur le sujet, dissertation basée essentiellement, au niveau argumentatif, sur la reprise et la critique d'une bonne quantité de ces arguments.


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