LE RÉSUMÉ

Définition

Un résumé est un texte suivi qui présente les grandes lignes d'un document, c'est-à-dire son contenu essentiel: le message de l'auteur et ses grandes idées et/ou ses arguments principaux qui servent à la démonstration du message.

À quoi sert de faire des résumés?

Le résumé vise à fournir à quelqu'un qui n'a pas lu un texte une idée générale et brève de la pensée de son auteur et un aperçu de l'argumentation qui la soutient, soit pour l'informer, soit pour susciter son intérêt à le lire. On peut aussi faire des résumés pour notre usage personnel, c'est-à-dire comme aide-mémoire et compte-rendu de nos lectures. De plus, la qualité d'un résumé constitue une bonne preuve que l'on a bien compris un texte et il est un instrument efficace d'apprentissage de la synthèse parce qu'il oblige à découvrir et à comprendre les points essentiels de l'objet à résumer; de même, il incite à inventer, pour présenter ces points, une organisation et une cohérence originales, qui respectent cependant le sens profond de la pensée de l'auteur. C'est aussi un excellent exercice de rédaction.
 

Ce qu'il doit comprendre

• L'auteur et le titre de l'ouvrage, ainsi que la référence.
• Le sujet, l'objet de controverse (la question, le problème) et l'idée directrice (thèse) du texte.
• Un aperçu de l'argumentation utilisée pour faire comprendre cette idée directrice, c'est-à-dire les idées  les plus importantes qui l'expliquent directement; selon la longueur demandée (un dixième ou le quart de la longueur du texte original), on s'en tient aux arguments principaux ou on inclut aussi les arguments secondaires.

1. Identifiez le sujet du texte et l'objet de controverse.
2. Formulez l'idée directrice (la thèse), le message de l'auteur.
3. En regroupant les paragraphes, tentez de dégager les parties du texte pour guider la composition de votre résumé.
4. En fonction de l'idée directrice du texte, repérez les principaux arguments de l'auteur pour l'expliquer.
5. Rédigez le tout en un texte suivi original et personnel (en vos propres mots et phrases), qui fait ressortir l'enchaînement logique des idées.

• On laisse tomber les explications détaillées, les idées secondaires (à moins qu'il s'agisse d'un résumé 1/4), les exemples et les redites (même idée formulée deux fois, par exemple).
• On laisse de côté les définitions de termes - à moins qu'elles soient essentielles à la compréhension.
• On ne donne pas ses idées personnelles et on ne porte aucun jugement: l'objectivité est de rigueur.
• JAMAIS DE CITATIONS DANS UN RÉSUMÉ.

Comme exemple et illustration d'un bon résumé, nous allons faire celui du texte d'Huguette O'Neil intitulé "L'homme en cage". Comme ce dernier est déjà quelque part sur ce site, allez le lire en cliquant sur ceci et revenez ensuite ici en cliquant la touche "Back" ou "Préc" en haut de l'écran à gauche.
 

Données préalables

Référence = Huguette O'Neil, article de journal paru dans La Presse du 16 octobre 1982 intitulé "L'homme en cage".

Sujet = Le traitement fait aux prisonniers, et la manière dont il faudrait les traiter.

L'objet de controverse = Comment traite-t-on les prisonniers et comment devrait-on les traiter?

Thèse = Il faut miser sur la réhabilitation des prisonniers plutôt que sur la punition; c'est une question de dignité humaine.

Aperçu de l'argumentation:

- En regroupant les paragraphes (ici, 8), tentez de dégager les parties du texte pour guider la composition de votre résumé.

A) Les 4 premiers: comparaison entre la situation des animaux mis en cage et celle des êtres humains enfermés dans une cellule de prison.
B) Le 5e: le rôle des juges.
C) Les 6e et 7e para: la vie dans les prisons, ce que les individus y deviennent.
D) Le 8e para: énoncé de la thèse de l'auteure.

- En fonction de l'idée directrice du texte, repérez les principaux arguments de l'auteur pour l'expliquer.

Thèse (I.D.) = Il faut miser sur la réhabilitation des prisonniers plutôt que sur la punition; c'est une question de dignité humaine.

1) En fait, on traite les humains comme les animaux dans les zoos.
- Zoo ou prison, cage ou cellule, c'est la même chose. (1er para)
- Animal ou être humain enfermé, c'est la même réaction, à long terme: refus de sortir, ou récidive par peur de la liberté (et de la responsabilité). (2e para)
- Les raisons de leur enfermement sont les mêmes: parce qu'on en a peur, qu'on les perçoit comme une menace. Pour les humains, c'est la punition et la vengeance. Tout le monde est prisonnier du système, même le juge. (3e et 4e para)

2) Le rôle des juges est uniquement négatif et consiste à matraquer le matraqueur... C'est une mutilation psychologique officialisée qui mène à la paralysie d'action et à la dépendance, la soumission, une véritable destruction de l'individu. (5e para)

3) La violence en milieu carcéral s'explique par des facteurs extérieurs aux prisonniers eux-mêmes; cette influence les rend mauvais, tant au niveau de la pensée que de l'action. (Ils ne pensent qu'au mal.)

4) (Thèse): Au lieu de punir, miser sur la capacité de changer et, donc, sur la réhabilitation. Réapprendre à penser positivement et retrouver le sens des valeurs et leur dignité. Ne pas traiter les humains comme des bêtes, puisqu'ils n'en sont pas.

- Rédigez le tout en un texte suivi original et personnel (en vos propres mots et phrases), qui fait ressortir l'enchaînement logique des idées.
 
 

Dans un court article paru dans La Presse du 16 octobre 1982 intitulé "L'homme en cage", Huguette O'Neil met de l'avant l'idée qu'il faut miser sur la réhabilitation des prisonniers plutôt que sur la punition; c'est une question de dignité humaine. En fait, dans les prisons, on traite les humains comme les animaux dans les zoos; cet enfermement dans une cage ou une cellule entraîne la même réaction, à long terme: refus de sortir, ou récidive par peur de la liberté et des responsabilités qui en découlent. On enferme ou enchaîne un animal ou un être humain pour les mêmes raisons: parce qu'on en a peur, qu'on les perçoit comme une menace. Pour les humains, on veut plus précisément punir et se venger. Tout le monde est alors prisonnier du système, même le juge, dont le rôle, essentiellement négatif, consiste à matraquer le matraqueur... C'est une mutilation psychologique officialisée qui mène à la paralysie d'action et à la dépendance, la soumission, une véritable destruction de l'individu.

La violence en milieu carcéral s'explique par des facteurs extérieurs aux prisonniers eux-mêmes; cette influence les rend mauvais, tant au niveau de la pensée que de l'action. (Ils ne pensent qu'au mal.) Au lieu de punir, il faut miser sur la capacité de changer et, donc, sur la réhabilitation: réapprendre à penser positivement et retrouver le sens des valeurs et sa dignité. Il ne faut pas traiter les humains comme des bêtes, puisqu'ils n'en sont pas.
 

Thérèse-Isabelle Saulnier
Pour le département de philosophie
Cégep de Victoriaville
 
 

RETOUR à mes pages personnelles