Les Municipales
Si la capitale, gérée de 1977 à 1995 par Jacques Chirac - l'adversaire de Lionel Jospin à la présidentielle de 2002 - était conquise par le socialiste Bertrand Delanoe, nul doute que la gauche plurielle aborderait la bataille de l'Elysée et les législatives de 2002 avec un moral gonflé à bloc, surtout si entre temps aucune contre-performance ne vient déstabiliser le gouvernement.
Une moitié des Français est également invitée à élire des conseillers généraux dans les 2021 cantons renouvelables, aujourd'hui. La gauche qui avait gagné douze départements en 1998 table sur une nouvelle petite dizaine de conquêtes.
La récolte par la gauche de plusieurs villes et départements pourrait entrainer à son tour la désignation de quelques sénateurs de gauche de plus, lors du renouvellement sénatorial fin septembre.
La question de Paris et la conquête possible de Lyon - celle plus improbable de Toulouse - ont occupé tous les esprits, parce que ce sont de très grandes villes gérées depuis plusieurs générations par la droite. Aussi parce que leur situation reflétait les difficultés d'une opposition encore secouée par son échec aux législatives de 1997 et déjà déchirée par ses ambitions présidentielles concurrentes pour 2002.
A droite : alliances et divisions
Certes, le RPR, l'UDF et DL ont su faire alliance dans une grande
majorité de villes de plus de trente mille habitants mais
ils n'ont pas réussi à éviter des divisions
criantes, entre Michel Mercier et Charles Millon à Lyon,
et même des déchirements apparemment irréversibles
comme, à Paris, entre le maire sortant Jean Tiberi et le
candidat investi Philippe Séguin.
Cela dit, la droite devrait ravir Toulon à l'extrême-droite, sous la bannière du sénateur DL Hubert Falco et peut-être reprendre à la gauche des villes conquises en 1995 (Rouen, Tours) ou que la gauche a gardées de justesse (Quimper).
Pour la gauche, les sondages prédisaient un certain nombre de conquêtes serrées comme Dijon, Nancy, Bourges et Reims, parfois un peu plus confortables comme Charleville-Mézières, Tulle, Agen, Laon et Vitrolles.
Le chef du gouvernement, Lionel Jospin n'a pas ménagé ses efforts. Il s'est rendu dans treize villes, un programme toutefois moins ample que prévu en raison des colères paysannes qui l'ont contraint à renoncer à aller à Saint-Etienne ou Dole.
En revanche, la présidente du RPR Michèle Alliot-Marie ou son homologue à DL, Alain Madelin se sont contentés de quelques déplacements, leur présence n'étant pas réclamée à cor et à cri par les candidats locaux. Seule l'épouse du président de la république Bernadette Chirac a vraiment fait campagne, dans une dizaine de villes.
Étape importante pour la parité
Au lendemain du premier tour, les Verts qui ont fait le choix
de se présenter seuls, pourront mesurer l'évolution
de leur influence depuis leur bon score (9,72 %) aux Européennes
de 1999. L'extrême-droite pourra jauger, plus de deux ans
après sa scission en deux mouvements (FN et MNR) la confiance
que lui garde ou non son électorat dans les quatre villes
qu'elle gère (Orange, Marignane, Toulon et Vitrolles).
Quant au PCF, il devrait pouvoir garder l'essentiel de ses bastions comme Nimes ou Montluçon. Il escompte reprendre Bourges.
Une seule certitude en tout cas : au soir du 18 mars, près d'un conseiller municipal sur deux sera une femme dans les villes de plus de 3 500 habitants seules concernées par la parité, contre 22 % en 1999.
La prochaine étape sera la conquête par les femmes de postes de maires (actuellement 8 % de l'effectif des maires). Surtout dans les trente-six très grandes villes : Catherine Trautmann est la seule femme à en gérer une aujourd'hui et demain, seule, Martine Aubry à Lille est à peu près assurée de la rejoindre.
Dimanche 11 Mars 2001
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