East Sea

Naufragés de l'East Sea : journée d'attente

Tandis que plusieurs dizaines de Kurdes doivent quitter aujourd'hui le Var pour Modane, les procédures administratives ne reprendront que demain. Une trentaine de personnes ont été interceptées en Allemagne

En deux jours, une trentaine de réfugiés kurdes ont été interpellés. Vendredi soir, à Forbach (Moselle), treize personnes ont été remises par les autorités allemandes à la police française. Hier, il en a été de même pour seize autres réfugiés, à Offenbourg, une ville allemande située à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg.

Administrativement parlant, la journée d'hier a été réduite à sa plus simple expression pour les réfugiés kurdes, toujours hébergés à Fréjus, puisqu'aucune permanence n'était organisée en préfecture à Toulon. Il devrait en aller différemment aujourd'hui.

Selon les autorités et les associations mobilisées depuis une semaine, une centaine de ceux que l'on a appelé « les naufragés de l'East Sea » pourraient, en effet, quitter le Var ce matin pour rejoindre un centre d'hébergement à Modane, alors qu'il est envisagé d'ouvrir, aujourd'hui également, le centre d'accueil aménagé dans le cadre d'un village de vacances de Saint-Raphael.

A partir de demain, c'est au camp de Fréjus même que devrait reprendre l'établissement des dossiers de demandes d'asile.

Il est en effet prévu que les services préfectoraux se décentraliseront pour faciliter et accélérer cette procédure, qui doit être achevée d'ici mercredi soir.

Retour en France de 13 réfugiés


Pour autant, cette même journée d'hier n'a pas été exempte d'événements, aussi bien dans la région qu'à l'autre bout de la France.

Tandis que, en fin de matinée, on apprenait l'interpellation de plusieurs clandestins kurdes en gare de Saint-Raphael (voir par ailleurs), la préfecture de Metz (Moselle) confirmait le retour sur le territoire français, dès vendredi soir, de 13 réfugiés interpellés un peu plus tôt par la police allemande à Cologne. Ces familles - sept adultes et six enfants - avaient quitté Fréjus quelques heures plus tôt, manifestement pour rejoindre en train des parents déjà établis outre-Rhin.

Accompagnés d'un passeur, qui a également été interpellé, les Kurdes se trouvaient cependant en situation irrégulière sur le territoire allemand puisque le sauf-conduit qui leur avait été délivré par la préfecture du Var ne les autorise à circuler qu'en France. Remis aux fonctionnaires de la Police des airs et des frontières de Forbach, les réfugiés ont été accueillis à Florange, dans un centre pour demandeurs d'asile.

Un autre groupe interpellé en Allemagne
Par ailleurs, seize autres personnes ont été interpellées hier dans la soirée à Offenbourg, une ville allemande située à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg. Les Kurdes, qui étaient semble-t-il arrivés par le train, devraient être remis à la police française aujourd'hui ou demain, en vertu des accords de Schengen, a précisé le sous-préfet de Molsheim, Philippe Lévesque.

De telles situations risquent fort de se reproduire puisque l'on sait qu'au moins une centaine de Kurdes a déjà quitté Fréjus, le plus souvent dans l'optique de se rapprocher de parents ou de connaissances issues des mêmes villages du Kurdistan irakien.

 

 

Dimanche 25 Fevrier 2001
Tous droits réservés - © Nice-Matin

Lundi 26 Fevrier 2001 - Tous droits réservés - © Nice-Matin

Premiers témoignages de l'exode

Les réfugiés kurdes échoués sur la Côte d'Azur manifestent leurs craintes

Eldorado... de la Méduse

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