Certains organismes musulmans réagissent au normes de vie d'Hérouxville


Hérouxville accusé d'incitation à la haine (Site internet de Radio-Canada, 5 février 07)

Accusée d'incitation à la haine par des leaders musulmans, Hérouxville persiste et signe par la voix d'André Drouin, le conseiller municipal à l'origine du vote sur les controversées normes de vie du petit village. Au cours de l'émission télévisée Tout le monde en parle, diffusée sur Radio-Canada, M. Drouin a demandé au premier ministre du Québec de décréter l' "état d'urgence" pour protéger la culture québécoise. Le Congrès islamique canadien, le Forum musulman canadien et la Fédération canado-arabe ont pour leur part déposé conjointement une plainte devant la Commission des droits de la personne relativement à cette affaire. Les trois associations reprochent à Hérouxville de violer l'article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés qui favorise la préservation et le renforcement du patrimoine culturel des Canadiens. La municipalité est accusée d'incitation à la haine et au racisme et de "jeter de l'huile sur le feu".
Le petit village de 1300 habitants s'est fait connaître dans le monde entier pour avoir adopté, le 25 janvier dernier, des normes de vie à imposer aux immigrants en vue de "favoriser leur participation à la vie communautaire et sociale". Le code bannit l'excision, la lapidation, le fait de brûler vives les femmes, et le port du voile.
Depuis cette date, deux autres villages, Saint-Roch-de-Mékinac (311 habitants) et Trois-Rives (487 habitants) se sont inspirés de la décision d'Hérouxville pour proposer des normes sociales.
La municipalité de Saint-Roch-de-Mékinac a adopté vendredi une résolution exigeant une modification des chartes canadienne et québécoise des droits et libertés pour empêcher les accommodements raisonnables. Cette municipalité a toutefois décidé de ne pas adopter de code de vie. Quant à Trois-Rives, le conseil municipal se prononcera lundi soir. Des communautés voisines se sont déclarées prêtes à suivre leur exemple.
Au cours de l'émission de Radio-Canada Tout le monde en parle, le conseiller d'Hérouxville André Drouin a demandé au premier ministre de déclarer "l'état d'urgence" de la même manière que Pierre Elliot Trudeau l'avait fait en 1970. "Si un jour le premier ministre d'un pays a pu instaurer les mesures de guerre pour une province, le premier ministre de ladite province pourrait décréter la mesure d'urgence pour protéger la culture du peuple."

Mon commentaire
  1. Qui jette de l'huile sur le feu déjà suffisamment brasier, entre vous et moi? Cette plainte ne fera qu'attiser davantage les passions et les réactions de tout genre, incluant les réactions "racistes" et "xénophobes". Je soupçonne fort que les personnes qui critiqueront cette plainte seront ainsi qualifiées, même si elles ne le sont pas. - Au tour de la Commission des droits de la personne, maintenant, d'être inondée de lettres en appui aux élus d'Hérouxville!
  2. L'accusation d'incitation à la haine et au racisme ne tient tout simplement pas. Si une telle incitation existe bel et bien, elle vient non pas d'Hérouxville, mais de tout le tapage médiatique qu'on en a fait, et des réactions qu'elle a suscitées de part et d'autre, tant chez les pour que chez les contre. Nous voici obligés, encore une fois, de rappeler le sens du mot "racisme": "Théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer les autres. - Ensemble de réactions qui, consciemment ou non, s'accordent avec cette théorie". - Abusivement: Hostilité violente contre un groupe social." Tout ce que proclame le code des normes de vie en question, c'est que tout le monde est bienvenu, mais que certains comportements et certaines pratiques, qui existent bel et bien dans certains pays, et même dans le nôtre, n'existent pas à Hérouxville. (Toujours, il est écrit: "Nous faisons ceci, nous ne faisons pas cela...") Alors qu'on se dirigeait enfin, depuis les derniers jours, vers une meilleure compréhension mutuelle et une discussion sensée, raisonnable et raisonnée autour des réels enjeux, autour du vrai fond de la question, voici qu'on recule 10 pas en arrière avec cette plainte.          
  3. Les trois associations reprochent à Hérouxville de violer l'article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui favorise la préservation et le renforcement du patrimoine culturel des Canadiens, nous apprend Radio-Canada. Textuellement, cet article dit: Toute interprétation de la présente charte doit concorder avec l'objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens. Cet article suit celui (25) qui concerne les peuples autochtones du Canada. Je ne suis évidemment pas une experte en droit et ne me prononcerai pas là-dessus, mais je m'étonne, pour le moment, qu'on invoque une violation de cet article, et non un autre, par exemple l'article 2a et b, sur la liberté de conscience et de religion, de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, ou l'article 15.1 (tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques.). Autre aspect: le port du voile intégral (tchador, burka), la ségrégation et la discrimination sexuelle, voire même ethno-culturelle, et l'idée qu'une femme ne peut être vue que par son mari et les membres de sa famille, font-ils partie de notre patrimoine culturel canadien? Poser la question, c'est y répondre!
  4. La plainte acheminée à la Commission des droits et libertés de la personne vient de trois associations: le Congrès islamique canadien, le Forum musulman canadien et la Fédération canado-arabe. Je ne connais pas ces associations mais je vais certainement m'informer, sous peu, pour voir dans quelle mesure elles représentent bien l'ensemble des musulmans canadiens. Donc, à suivre.

Note sur le point 4:

L'article virtuel de Radio-Canada dit que la plainte a été acheminée, mais au cours de la journée, on a modifié cette information: 1) ce ne serait plus trois, mais deux associations musulmanes (qu'on ne nomme pas), et 2) elles auraient l'intention d'acheminer une plainte d'ici vendredi le 9 février. Le 5 février, l'imam Said Jaziri se rendait à Hérouxville avec une femme "voilée" (portant le foulard, donc visage découvert), pour "tester" le degré de tolérance des gens du village et leur parler.



Les associations musulmanes au Canada





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