24 février 07 - L'étude
attentive et minutieuse de la conception islamique de
l'égalité (et, aussi, du lien étroit, voire
indivisible, qu'elle établit entre la vie religieuse et la vie
civile), risque fort de nous amener à la conclusion qu'il y a
une incompatibilité fondamentale entre cette conception et la
nôtre. Tarik Ramadan lui-même parle d'un "face à
face des civilisations" (titre d'un de ses
livres). Si tel est bien le
cas, alors il est important de se
pencher sur certaines coutumes et pratiques musulmanes, tant
religieuses que culturelles, qui, absentes de notre
société il y a quelques années, sont de plus en
plus nombreuses, aujourd'hui. Précisons que ce ne sont pas
seulement certaines pratiques musulmanes qui sont en jeu, mais, aussi,
d'autres, du même genre, provenant d'autres cultures. Toutefois,
comme nous traitons ici de l'islam, nous nous concentrerons sur les
coutumes et pratiques islamiques. Quel en est l'impact? En quoi
touchent-elles vraiment nos valeurs et principes fondamentaux? En quoi,
comme certains le craignent, peuvent-elles mettre en danger notre
identité?
Note: Il est fort possible que ce que
j'ai appelé, ci-haut, "la
conception islamique" soit seulement une des interprétations de
l'islam, parmi celles les plus fondamentalistes et intégristes,
et qui demeure encore minoritaire dans le monde et les
communautés musulmanes vivant en Europe et en Amérique
(en Occident, pour être plus précis, car les principaux
porte-parole islamiques se définissent, "Nous, les Musulmans",
comme des Orientaux dont la
vision est complètement différente de celle de
l'Occident). C'est le cas, en particulier, de l'imam Omar Koné, de l'ayatollah Mortadha
Motahhari, auteur de "Les
droits de la femme en Islam". Je n'ai pas encore lu au complet "La philosophie de l'islam", de Mohammad
Hussayni Behechti et Jawâd Bâhonar, mais la lecture
achevée des 40 premières pages me permettent de dire
qu'ils développent la même conception de l'islam que celle
de Motahhari. Les trois sont des chiites iraniens, qui ont
été très proches de l'ayatollah Khomeiny et de son
gouvernement de la Révolution islamique.
L'égalité des
droits pour les hommes et pour les femmes
"En
fait, le mot
"égalité" n'est qu'un slogan démagogique
lancé par les imitateurs de l'Occident et une étiquette
commerciale qu'ils collent sur cette marchandise occidentale."
(Motahhari, "Les droits de la femme en Islam", p.68)
En attendant ce que je présenterai là-dessus , lire le
résumé que j'ai fait du Prologue du livre "
Les droits de la femme en Islam".
C'est déjà assez éloquent...
La conception islamique du monde,
de la vie et de l'être humain
Référence
Il n'y a pas de vie terrestre sans Dieu (Allah), qui en est le
Créateur. Témoigner de l'existence de celui-ci se fait
dans tous les actes de la vie. Il n'est donc pas question de cantonner
la vie religieuse au domaine privé ou dans les mosquées:
elle se vit aussi dans la sphère publique.
C'est le clergé qui, seul, a l'autorité pour
interpréter correctement le Coran et, par conséquent, de
légiférer. Aucune concession à l'Occident ne peut
être faite, si elle va à l'encontre de l'enseignement
coranique. Si on parle de démocratie, elle doit être
contrôlée par les ulémas et s'avérer
conforme aux principes religieux islamiques.
Léger problème: la démocratie occidentale ne se
trouve pas dans le Coran... Par contre, la polygamie s'y trouve: un
homme peut avoir jusqu'à 4 femmes...