RACE OU RACISME

 

Le concept de race est un concept répandu, mais il est scientifiquement faux, à moins qu'on précise qu'il n'y a qu'une race : la race humaine. Mathieu, un copain Redskin, a écrit un petit article synthèse très bien fait.

 

Par Mathieu C.

 

La science contre le racisme

 

En feuilletant les pages des journaux ou des périodiques, on tombe souvent sur le mot "race". On l'emploie pour différencier les individus sur la base de caractéristique physiques, psychiques ou autres. C'est souvent une manière de classer les groupes humains sur une échelle de valeurs. Cependant, comme l'ont démontré de nombreux généticiens, le concept de "race" est scientifiquement biaisé : pas de race blanche, noire, jaune ou rouge. Voyons pourquoi.

 

A la base, le concept de race suppose l'homogénéité des caractéristiques physiques d'un groupe humain. Cela présuppose aussi que d'autres groupes humains ont des caractéristiques physiques différentes. Cependant, la génétique, science qui compare les espèces au niveau de leurs gènes, est venue tout bouleverser, Les généticiens ont constaté deux choses importantes. En premier lieu, nous sommes, comme êtres humains, extraordinairement proches des grands singes (pongidés).

 

Deuxièmement, il y a peu de différences à l'intérieur même de l'espèce humaine, et ce malgré le fait que chaque individu soit unique. Tout ceci mérite quelques explications. La première constatation fut faite par Darwin au 19e siècle. Elle ne fut prouvée que vers 1970, grâce à des travaux sur les chromosomes et les protéines. Comme vous le savez, l'être humain possède 23 paires de chromosomes, à l'intérieur desquels on retrouve des bâtons sur lesquels est conservée l'information génétique de chaque individu. Les grands singes en ont 24 paires. En comparant entre elles les paires de chromosomes de l'être humain et des grands singes, on se rend compte que 13 sont identiques et que 9 autres sont des inversions périphériques (même nombre de bâtons mais placés différemment). La 23e paire de chromosomes de l'être humain équivaut au contenu de la 23e et 24e paire de chromosomes des grands singes. Cette ressemblance est importante, car cela suppose une même origine pour les êtres humains et les grands singes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ce qui est des protéines, on a découvert que celles de l'être humain et du chimpanzé sont semblables à 999/1000. Nous sommes faits de la même "pâte"! Pour vous donner une meilleur idée, l'être humain et le chimpanzé sont plus semblables que le chien et le renard et autant que le cheval et le zèbre. Donc, les chimpanzés et les êtres humains sont issus d'une même population souche. Tous les êtres humains ont donc un bagage génétique semblable (sauf dans le cas des trisomiques ou dans d'autres exceptions), ce qui confirme l'unité de l'espèce humaine à ce niveau.

 

La deuxième constatation soutient que s'il y a peu de différences à l'intérieur de l'espèce humaine, chaque être humain est unique. En effet, lorsque'il y a procréation, on retrouve une union de deux gamètes (cellules reproductrices), soit le spermatozoïde et l'ovule. Ces gamètes portent en elles le bagage génétique des deux parents. Lorsqu'elles fusionnent, il y a mélange des chromosomes et création d'un nouvel être. Ce dernier sera formé d'une mosaïque des caractères des deux parents en plus de ceux qui lui sont propres. La procréation ne crée pas de nouveaux gènes : elle innove en créant une nouvelle association de gènes. Ce remaniement de la structure des chromosomes est appelé méiose. Il en résulte une possibilité quasi infinie de combinaison de gènes. On peut donc affirmer que nous sommes uniques (sauf dans le cas de jumeaux identiques). On ne peut donc pas parler de l'homogénéité d'une "race", car tous sont différents, même si ils ont la même couleur de peau. Malgré tout, il existe des différences entre les populations, car comme tout ce qui vit, l'être humain est le produit combiné de l'hérédité et du milieu. Les différences entre les populations sont donc avant tout culturelle et non pas biologiques. Mais le débat entre tenants de l'inné (différences immuables car génétiques) et de l'acquis (différences d'ordre culturel expliquées par l'histoire, la sociologie, l'anthropologie, etc.) refait à nouveau surface quand il s'agit de justifier les inégalités entre les êtres et les groupes humains. Souvenez-vous : les gènes proposent, le milieu dispose.

 

En terminant, il est important de comprendre que le mot "race" est porteur de valeurs et de stéréotypes, car la volonté de démontrer les différences entre groupes humains se fait plus souvent qu'autrement sur la base d'une échelle verticale, sur laquelle une "race" est toujours "meilleur" qu'une autre.

 

(retour)

(menu)

(suivant)

 

1