NON AUX JEUX OLYMFRICS
Les Jeux Olympiques sont-il vraiment incompatibles avec les intérêts des travailleurs, des travailleuses et des couches populaire?
Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes, décida de rétablir les JO qui, selon lui, devaient affaiblir, voir même supprimer la lutte de classe. Il voyait le sport au-dessus des classes où bourgeois et prolétaires collaborent dans le fraternité du muscle. Il écrit d'ailleurs dans "Pédagogie sportive": "Que la jeunesse bourgeoise et la jeunesse prolétarienne s'abreuvent à la même source de joie musculaire, voilà l'essentiel, qu'elles s'y rencontrent ce n'est maintenant que l'accessoire. De cette source découlera, pour l'un comme pour l'autre, la bonne humeur sociale, seul état d'âme qui puisse autoriser pour l'avenir l'espoir de la collaboration efficace." Le véritable but des JO serait donc la collaboration de classe?
L'administration et les décisions des jeux sont décidés par le Comité International Olympique (CIO). Le premier CIO est crée le 23 juin 1894. Il est composé alors de huit membres fortunés. Même si l'assemblée du CIO c'est élargie, son accessibilité est restée aussi fermée. Le CIO est encore composé de membres fortunés et influents.
La flamme olympique symbole des jeux apparait à Amsterdam en 1928. Ces jeux sont également marqués par les adieux officiels de Coubertin de la présidence du CIO. Ce dernier qui a écrit un an avant: "Quant à la participation des femmes aux jeux, j'y demeure hostile. C'est contre mon gré qu'elles ont été admises à un nombre grandissant d'épreuves". Faisant un discours sur l'avenir des JO il dit: "...il n'a en tout cas rien à redouter des tendances corporatistes actuelles. J'ai vu avec joie les organisations ouvrières s'éprendre de l'idée olympique". Ce discour démontre la joie de la bourgeoisie à travers les propos de Coubertin de voir le corporatisme qui divise les prolétaires "s'éprendre de l'idéal olympique" qui n'engendre que l'élitisme et la compétition des hommes, des femmes et des nations. En résumé ce que reflète l'image de la société bourgeoise.
C'est avec les jeux de Los Angeles en 1932 qu'il y aura la naissance des dispositifs policiers. L'État l'avait mis en place par crainte des manifestations de chômeurs et chômeuses (qui sont 15 millions aux É-U en 1932, au lendemain de la crise économique). Par la suite les JO seront toujours accompagnés des dispositifs d'ordre et de "sécurités" durant leurs représentations.
Avec les Jeux de Berlin en 1936 la politique sera a jamais liée avec les JO. En effet, le CIO ferme les yeux sur le régime nazi et ses lois racistes. Le CIO déclara: "L'Allemagne a un régime de dictature qui a provoqué des actes que nous n'avons pas a connaître". Bref, le sort du peuple allemand n'intéresse aucunement ces représentants de la bourgeoisie occidentale. Un assistant de Göbbels, déclara: "Les jeux sont une occasion de propagande qui n'a jamais connu d'équivalent dans l'histoire du monde".
Les JO et la politique seront à jamais liés. Voici quelques faits: Londres 1948, l'URSS exclue pour "isolement sportif". Melbourne 1956, boycottage de certains pays, car ils ne veulent pas renconter l'URSS (événements de Hongrie) et la France et l'Angleterre (intervention au canal de Suez). Mexico 1968, répression policière qui fera 300 morts. Munich 1972, un commando du FATAH prend en otage la délégation israélienne, bilan 15 morts. Montréal 1976, il y a 16 400 hommes affectés à la sécurité, ce qui va représenter une dépense de 100 millions de dollars pour la sécurité des jeux et plus de deux policiers par athlète. Moscou 1980, boycottage de 63 pays (dont le Canada) pour protester contre la présence des troupes soviétiques en Afghanistan. Los Angeles 1984, boycottage des pays de l'est, car aux États-Unis (à cette époque) l'appartenance à un parti communiste est classé avec la toxicomanie et les maladies contagieuses dans les demandes de visa.
Malgré la participation élevée de nations et de sportifs, les jeux qui suivront (et ces très semblable pour les jeux d'hiver) seront identiques aux précédents: répression contre une partie de la population (on sait laquelle), importants enjeux politiques et financiers, problèmes de dopage, etc.
Ça laisse à réfléchir n'est-ce pas. Mais, certaines personnes diront que les Jeux Olympiques ont quand même des aspects positifs: création d'emploi, promotion du sport, rentabilité, etc.
En effet, les JO créent de l'emploi, mais l'argent investie pour avoir des JO pourrait servir à créer de vrais emplois plutôt que des emplois précaires comme c'est le cas avec les JO.
La rentabilité des jeux est une question plus délicate. N'ayez crainte, quand un politicien ou un entrepreneur vous dit que les jeux sont rentables, soyez certain qu'ils le sont, pour eux. Les jeux sont rentables pour la bourgeoisie, ils servent leurs intérêts politiques et économiques. Pour les classes ouvrières et populaires c'est tout le contraire, car avec la participation de l'État, les pertes, le déficit sera collectivisé à l'ensemble de la population et les profits seront privatisés. (Au fait, avons-nous fini de payer les JO de Montréal en 1976?)
L'activité physique est accessible à tous et toutes mais pas le sport de compétition ni les Jeux Olympiques. Vous allez dire que ça prend de la pratique, de l'entraînement et avoir un certain "talent", mais vous allez oublier le plus important: l'argent. Pour vous rendre jusqu'au niveau international il vous faut être parmi les meilleurs et surtout être à l'aise monétairement. Parlez-en aux athlètes et à leurs familles, parlez-en à ceux qui ne viennent pas de la bourgeoisie, mais qui veulent absolument réaliser leur rêve de participer aux JO. Certains vont y arriver, mais combien n'y arriveront pas. Oui, l'activité physique est accessible et devrait être pratiqué par tous et toutes (ah, si on pouvait), par contre tous et toutes ne peuvent penser aux sports professionnels et aux Jeux Olympiques.
Maintenant vous voyez que les valeurs véhiculées par les JO sont: la compétition; la rivalité; la concurrence; l'opposition; l'élitisme et la lutte de tous contre tous. Au contraire nous nous devons de proposer comme projet de société: la solidarité; l'entraide; la coopération; la camaraderie et la fraternité. Voila pourquoi le socialisme est incompatible avec les Olymfrics.