Artikel ini telah dimuat di majalah Les Echos, Avril 1995; dan di kutip
oleh Bedagre edisi Juli-Agustus 1995. Karena isinya sangat bermanfaat, maka
Les MontpellierainS edisi internet ikut mengutipnya, dengan harapan agar informasi
tersebut dapat menepis terus berkembangnya kesimpangsiuran akan
pengertian dan perbedaan DEA dan DESS.
Le DEA: l'expérience de la recherche
A l'origine, le DEA (Diplôme d'études approfondies) prépare à la
thèse de doctorat. Il s'agit donc avant tout d'une année de formation aux méthodes de la
recherche. Dans le disciplines scientifiques, le stage s'effectue en général
en laboratoire, sur un projet de recherche. Cela permet de se frotter aux techniques
d'innovation, et d'apprendre à être autonome dans son raisonnement, tout en travaillant
au sein d'une équipe, souligne Jean Lemerle, de Paris 6. C'est une excellente
formation. Reste qu'en moyenne un tiers seulement des titulaires d'un DEA entreprennent
ensuite une thèse. Les autres bifurquent sans attendre vers le monde
de l'entrepise, où leur diplôme est souvent très apprécié des recruteurs. Parce qu'il
est le signe d'une réelle capacité de travail, de solides connaissances, d'une démarche
rigoureuse. Parce que les connaissances et les réflexes acquis en DEA
peuvent s'appliquer à bien d'autres domaines que la recherche. Les cabinets d'audit-conseil, notamment,
emploient fréquemment des DEA de gestion.
Al'inverse, dans certaines disciplines comme les sciences humaines,
la quasi-totalité des titulaires d'un DEA font ensuite une thèse.
Malgré la manque de débouchés au niveau Bac +8.
"Le DEA peut être un diplôme terminal, explique Jean Lemerle.
C'est un bon outil pour trouver un emploi dans de nombreux secteurs.
Notamment dans les sciences pour l'ingénieur: mécanique, informatique,
électronique, mathématiques appliquées." A condition toutefois
de ne pas trop traîner en chemin: "En biologie et dans les sciences
du vivant, le titulaire d'un DEA qui a redoublé sa maîtrise n'a guère
de chances de décroches un emploi au niveau Bac +5." De même, et à la
diférence du DESS, le DEA peut être un bon complément d'un diplôme
d'ingénieur.
Tous les quatre ans a lieu la campagne d'habilitation des DEA. Celle-ci
se déroule actuellement: quelque 1350 "maquette" de formation sont
examinées à la loupe par les services du ministère. Principaux critères retenus
pour cette habilitation: le contenu du programme, son intérêt scientifique, les
laboratoires sur lesquels il s'appuie la formation. Sans oublier le placement
des diplômes. A la rentrée prochaine, une remise à plat complète de
l'ensemble des DEA aura donc été effectuée.
Avant de vous inscrire en DEA, renseignez-vous sur le programme que vous envisagez
de suivre. Quelle est la réputation du laboratoire et du responsable du cursus?
Le laboratoire en question est-il reconnu hors de l'Hexagone? Accueille-t-il des
chercheurs étrangers? Ses travaux ont-ils fait l'objet de publications scientifiques?
A-t-il signé des contrats avec des industriels, et lesquels? Autant de critères qui vous
permettront de choisir en connaissance de cause.
Le DESS: destination emploi
Les DESS (Diplôme d'études supérieures spécialisées) est un cursus
conçu pour mener directement à la vie active. Sa finalité: l'emploi.
Il doit vous apporter les connaissances théoriques et les outils techniques
nécessaires pour exercer votre futur métier. Un bagage qui vous permettra
d'être opérationnel dès votre entrée dans l'entreprise. L'une des pièces maîtresses du DESS
est d'ailleurs le stage de trois mois en entreprise, avec une mission
"réelle".
De conception plus récente que les DEA, les DESS ont acquis peu à peu leurs lettres
de noblesse, tant auprès des étudiants que des recruteurs. Il est vrai qu'ils
ne manquent pas d'atouts: ce sont des formations courtes (entre 12 et
15 mois), spécialisées sans être trop pointues, et qui comportent une dimension concrète.
Qui plus est, les DESS sont souvent le fruit de la collaboration avec
les entreprises, qui sont fréquemment associées aux enseignements.
Pour voir le jour, certains cursus doivent présenter des "lettres d'accréditation" qui
supposent une étude de marché auprès des sociétés. Quelquesuns vont même plus loin,
et sont montés en partenariat étroit avec elles. Ainsi le DESS "Gestion des
institutions culturelles" de Paris-9-Dauphine, qui a été mis sur pied avec plusieurs
firmes du secteur. D'autres bénéficient du soutien de grands groupes.
Conséquence de ce fonctionnement en prise directe avec le tissu économique, il est
possible de modifier rapidement l'organisation des cours, et de faire évoluer leur contenu.
Revers de la médaille: en cas de coup de frein brutal sur un secteur ou de chute du
marché du recrutement, les DESS peuvent être amenés à fermer leurs portes sans crier gare. Un signe
supplémentaire d'adaptation au marché... et de refus des "formations-parkings".
Il existe différents types de DESS. Les plus répandus concernant les disciplines
tertiaires (gestion, économie, finance, sciences humaines... ). Les plus généralites conviennent
pratiquement à tous les types de formation initiale. A une réserve près: le DESS est un
diplôme à Bac+5, et son apport reste limité par rapport à un diplôme
de base de même niveau.
Pour un ingénieur, en particulier, un DESS sera d'une utilité très réduite. et n'apportera pas
grand-chose de plus sur le plan de la carrière et du salaire qu'une
option de troisième année judicieusement choisie. Seule exception:
le DESS "CAAE" (Certificat d'aptitude à l'administration des entreprises), délivré par les IAE (voir l'encadré
ci-dessus) et dans lequel on trouve de nombreux ingénieurs, médecins et autres scientifiques.
Dans les diciplines scientifiques, on peut distinguer deux sortes de DESS:
les plus nombreux comportent environ 200 ou 300 heures de cours. Ils
délivrent plutôt un enseignement de spécialisation, qui vient approfondir
la formation initiale dans le domaine considéré.
d'autres prévoient 500 ou 600 heures d'enseignement, et sont
destinés plutôt à l'acquisition d'une double compétence.
Dans certains cas, la même université propose à la fois un DEA et un DESS sur le même
sujet. Mais leur vocation est radicalement différente. Le DEA forme
de vrais spécialistes du sujet, tandis que le DESS forme des professionnels pour
qui le domaine est une compétence d'appoint, et qui auront notamment un rôle
d'interface avec le spécialiste.
Critère numéro un pour choisir un DESS: la vocation professionnelle du prgramme.
Vérifiez si les liens avec les entreprises sont bien une réalité.
Certains enseignements sont-ils assurés par des professionnels en
activité? Les stages sont-ils difficiles à décrocher? Les entreprises
en proposent-elles de nombreux? Existe-t-il un bureau de placement? Et surtout, que sont devenus
les anciens du DESS? Autant de questions qui vous permettront de
limiter les risques d'erreur. J.-C.L.
