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JEUDI 9 AOUT 2001

ZU!

Evènement: c’est aujourd’hui que sort a Hong Kong le LEGEND OF ZU de Tsui Hark. Pour voir la bande annonce, rendez vous sur le site de nos copains de HK CINEMAGIC qui propose un lien. Mise a jour sur toutes les news d’Asie d’ici un jour ou deux et en attendant, voici nos premieres impressions sur ZU ! (on a essaye de limiter les Spoilers au maximum, mais evidemment, ne lisez pas ce qui suit si vous voulez decouvrir le film sans en connaitre la ligne….

ZU ! Le manifeste du cinéma épique selon Tsui Hark, une plongée dans la mythologie chinoise, un monde bariolé où se croisent des chevaliers volants, des démons cruels et de jolies magiciennes. ZU ! Le cri de ralliement de tous les fans de la Nouvelle Vague de Hong Kong. ZU ! Un film quasi ignoré par le public chinois lors de sa sortie en 83, mais qui a acquis depuis ses galons d’œuvre culte ultime. Un monument, en somme…

Et donc, enfin, nous y voilà. Quasiment vingt ans après, Tsui Hark revient à la montagne magique et sort aujourd’hui dans les salles de Hong Kong l’un des films les plus attendus de l’année (ou carrément de la décennie pour le gang et ses potes) : LEGEND OF ZU. Un rêve fou pour tous les cinephiles. Un projet qui nous a tellement fait délirer, qu’en allant ce matin au ciné, on se disait qu’on n’avait pas connu un tel sentiment d’excitation depuis quand… depuis HARD BOILED, non ?

Si l’attente engendrée par le film est telle, c’est peut-être aussi parce que tout le monde sait que ce projet, plus que tout autre, revêt une importance majeure dans la carrière de Tsui. Après une expérience américaine foireuse (ses deux VanDamme), un polar déviant qui a séduit les fans hardcores du maître mais laissé indifférent le public de Hong Kong (TIME AND TIDE), Tsui Hark livre en effet avec ce film l’un des paris les plus importants de sa carrière. Ayant abandonné (depuis l’échec de THE BLADE en 95) les productions en costumes qui avaient fait sa gloire, Tsui a en effet vu depuis son statut d’empereur du cinéma d’auteur commercial de Hong Kong s’effriter sérieusement. Crime de lèse-majesté ultime, alors que le maître se livrait à ses expériences sur JCVD, un film comme l’anecdotique STORM RIDERS cartonnait dans le même temps au Box Office, récupérant en les avilissant bon nombre des principes sur lesquels Tsui avait bâti sa révolution.

C’est donc peu de dire que ce film du retour au fantastique en costumes est attendu comme celui qui remettra les pendules à l’heure et réinstallera Tsui sur son trône. La sortie ne peut d’ailleurs pas tomber mieux, à l’heure où le cinéma local renaît de ses cendres au Box Office (avec 54 millions à ce jour, le SHAOLIN SOCCER de Stephen Chow sorti au début de l’été est parti pour devenir le plus grand succès de l’histoire du ciné local : le public est (enfin !) revenu). Conjoncture favorable, budget très conséquent, casting de jeunes vedettes (Ekin Cheng, Cecilia Cheung, Louis Koo, Patrick Tam et Zhang Ziyi !) et de vieux complices (Sammo Hung, impérial), Tsui a donc tous les atouts dans sa manche pour faire de LEGEND l’un des gros cartons de sa carrière et voir si il touche toujours de la même facon le public de Hong Kong. Voilà pour la situation.

Ne lambinons pas plus longtemps. Quand le rideau se baisse, après 1H46 de projection, tout le monde est rassuré : LEGEND OF ZU est l’un des sommets absolus de la carrière de Tsui Hark, un film qui surpasse même très largement le premier opus. Un chef d’œuvre absolu donc, à ranger aux côtés de THE BLADE, la trilogie des ONCE UPON A TIME IN CHINA, L’ENFER DES ARMES et THE LOVERS. C’est dire…

Bon, je suis un peu rouillé pour écrire une vraie critique les gars, mais on y va pour une petite tentative d’explication.

L’histoire se situe donc dans la chaîne de montagnes de ZU, un endroit mythique où des temples flottent dans les airs au dessus de pics baignant dans la brume (Laputa en Chine…). C’est en ce lieu que tous les meilleurs épéistes de l’univers viennent parfaire leur technique et chercher l’illumination.

L’équilibre sacré est brisé quand surgit des limbes une créature démoniaque, Insomnia, une représentation du mal absolu (un amalgame de crânes volants !), qui décide d’éliminer un à un les clans vivant sur ZU.

Ekin Chen incarne l’un des plus grands épéistes de son temps, qui va mener la lutte contre l’étrange créature, entouré par les meilleurs guerriers de la montagne magique…

Comme vous pouvez vous en douter, ce résumé ne fait qu’effleurer les cinq premières minutes de ce film complètement fou, qui fait partir ses héros à la recherche d’armes magiques, les voit successivement possédés, mourrant et réincarnés, dans un tourbillon narratif complètement insensé.

Visuellement, le film, comme tous les grands projets fantastiques de Tsui, a bien sûr les yeux plus gros que le ventre. Quasiment tous les plans comportent des effets spéciaux et on compte presque sur les doigts d’une main (j’exagère à peine), les plans dans lesquels les personnages ne brandissent pas une épee de feu, plongent dans un gouffre de sang, traversent des cités volantes ou créent des rayons d’énergie pure. Dans ce maelstrom visuel (pied au plancher du début à la fin : c’est le premier ZU à la puissance mille !), il y a parfois à boire et à manger, des plans d’une beauté stupéfiante (une mer de sang recouvre le ciel !) mais aussi quelques effets plus discutables (une petite dizaine sur plus de 1600), qui heureusement ne remettent jamais en cause (comme cela pouvait être le cas dans GREEN SNAKE par exemple) l’équilibre du film. De ce côté là, le pari est donc très largement gagné : LEGEND OF ZU est bien le miracle visuel espéré.

Dès les premiers plans, il est par ailleurs évident que ce nouveau chapitre se démarque très largement du ZU originel. A la différence de ZWFTMM, qui était avant tout un grand film d’aventure fantastique, LEGEND OF ZU, bien que situé dans le même univers, est avant tout un conte philosophique, très proche dans son discours du trop mésestimé GREEN SNAKE, dans lequel apparaissent une bonne partie des obsessions du cinéaste : la vacuité de l’ambition, l’impossibilité d’aimer librement, l’impuissance des religions, la corruption qu’engendre le pouvoir.

Ne présentant quasiment que des sur-humains, le film plonge dès sa scène d’introduction (un dialogue entre un chevalier et la femme d’épées qui l’a initié) au cœur de son sujet : le renoncement de ces êtres d’exceptions à leurs sentiments afin de se mettre au service d’une cause supérieure. En articulant son film autour de personnages dont l’humanité s’effrite (au sens propre comme au figuré), Tsui livre dès ces premières minutes la clé du film : ZU, avec ses montagnes magiques, ses grottes sanglantes et ses lieux de méditation est un labyrinthe ou sont représentées symboliquement toutes les tentations (pouvoir, sexualité, indépendance) auxquels vont être soumis des héros quasiment désincarnés par des années de combats et d’endoctrinement.

Comme on peut s’en douter, le film, au delà de ses séductions esthétiques et de ses scènes d’actions anthologiques (dont un combat démentiel opposant Cecilia Cheung au Phantom Troopers, des guerriers de l’ombre pratiquant la magie noire) n’est donc en rien un rollercoaster rigolo (toute la facette comique présente dans le premier chapitre a ici disparu), mais bien plus un nouveau manifeste du pessimisme souriant de Tsui Hark.

C’est donc tout ce qu’on pouvait espérer et plus encore: un grand film de Tsui Hark, avec comme de coutume de jolie métaphores politiques (notamment une réinterpretion de toute l’esthétique du cinéma de propagande positivement géniale), des scènes de poésie pure comme lui seul ose encore en réaliser (un chevalier tombe amoureux d’une petite fée papillon), des séquences d’un lyrisme épique insensé (Zhang Ziyi, l’humaine trop humaine du film, brandit une épée et rallie son armée : le plus beau moment de cinéma de l’année). Après 1H46, l’humanité s’est dissoute, les héros se sont réincarnés trois fois sans jamais avoir réussi à s’enlacer, sans jamais savoir si le seul souvenir qu’ils devaient garder est celui de l’être aimé, le demon a été vaincu mais bien sûr il n’y a pas de victoire : seule l’idée que les héros de Zu continueront à s’entredéchirer et à faire table rase de leur monde pour le reconstruire ensuite à l’identique et commettre pour l’éternité les mêmes erreurs. C’est un grand film excitant et mélancolique à la fois, une œuvre si riche, si belle, qu’il faudra la revoir en boucle pour en saisir toutes les finesses et les délicates beautés qui y sont cachées. Un mot sur le casting pour finir : tous les interprêtes du film sont parfaits, avec notamment une Cecilia Cheung qu’on n’avait jamais vue aussi belle et une Zhang Ziyi extraordinaire, qui dans un rôle très (trop) court vole littéralement le film. Voilà.

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