ORNEMENTS D'OS
Les six ornements d'os sont une parure d'ossements humains qui ornent
certaines déités tantriques.
OUVERTURE DE BRAHMA
Il s'agit d'une ouverture au sommet de la tête correspondant
à la fontanelle.
PANDITA
Un Pandita est un érudit dans les cinq domaines principaux et
secondaires de la connaissance traditionnelle indienne.
A) -L'art de la médecine
-celui des sons
-le Dharma (connaissance intérieure)
-la dialectique
-l'art religieux
B) -l'astrologie
-la poésie
-l'usage des périphrases et autres circonlocutions
-l'art de la composition harmonieuse
-les arts appliqués
PARAMITAS
Ce sont les six vertus parfaites du Paramitayana, véhicule de
la cause du Mahayana:
-la vertu du don
-la vertu de la conduite éthique
-la patience
-l'énergie
-la méditation
-la sagesse.
PARADIS
Un grand nombre de paradis aux noms différents et correspondant
souvent à la résidence d'un Bouddha particulier sont évoqués
dans les textes. Y renaissent les êtres ayant échappé
à la transmigration sous l'effet du karma. Recevant les enseignements
directement des Bouddhas qui y président, ils foulent eux aussi
les différents degrés de réalisation. Le paradis de
Khatché est un nom tibétain qui, sans désigner un
paradis particulier lié à un Bouddha défini, en évoque
le caractère général de jouissance de la vacuité.
PATSE
Unité de mesure.
PRATIEKA-BOUDDHA-voir AUDITEUR
PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT ET DE RESORPTION
voir UNION DES PHASES
POISONS-voir KLESHA
POUVOIRS-voir SIDDHIS
PRASANGHIKA
Ecole se rattachant à la philosophie du Madyamika
PRETA (tib.Yida qui signifie "esprit avide")
Les Yidas désignent, parmi les six états d'existence,
celui d'êtres avides en proie à une faim et une soif incessantes
qu'ils ne peuvent jamais satisfaire. La renaissance dans cet état
est induite par une forte propension à l'avarice.
PRINCIPE CONSCIENT (tib. NAMSHE)
La faculté de conscience, résultant de l'intégration
de tous les éléments fournis par l'expérience sensible,
émotionnelle et de comportement et la construction de la mémoire.
C'est le principe de conscience qui influence les actes en pensée,
parole et action et subit aussi les résultats positifs ou négatifs
de ces actes dans les multiples renaissances au sein de la roue de l'existence.
Dans son essence purifiée libre de toute action et réaction,
il est l'esprit même des Bouddhas.
PROTECTEUR (tib. TCHEU TCHIONG)
Les Protecteurs du Dharma sont une catégorie de déités
dont les rituels visent à détruire pour le pratiquant, toutes
forces adverses internes et externes qui viendraient à menacer soit
sa propre pratique spirituelle, soit celle d'autrui ou le Dharma en général.
Ces déités sont liées aux Bouddhas par leur serment
de défendre en toutes circonstances le Dharma et ses pratiquants.
Elles présentent un aspect peu avenant et terrible afin de faire
reculer les êtres nuisibles que seule une telle apparence permet
de dompter.
REALISATION-voir INDIFFERENCIATION DU SAMSARA-NIRVANA
La suprême réalisation consiste dans la compréhension
qu'il n'y a pas un mauvais Samsara à rejeter ni un bon Nirvana à
obtenir, mais qu'ils ne sont que les deux facettes dont l'union est indissoluble,
de l'état primordial et naturel de l'esprit. Il n'existe donc ni
"maux" de la roue à rejeter, ni béatitude d'une soi-disant
libération à laquelle aspirer.
La réalisation est le résultat d'un cheminement qui permet
la disparition des voiles des pulsions négatives et de la connaissance
conceptuelle, où tout ce qui devait être purifié et
développé a été purifié et développé.
Les ténèbres de l'ignorance dissipées ont permis le
développement de l'intelligence et de la connaissance par la pratique
de la vertu et de la sagesse.
REFUGE
Le refuge est l'engagement initial du bouddhiste commun à toutes
les écoles.
Le pratiquant cherche un refuge infaillible contre toutes les souffrances
de l'existence qui l'assaillent personnellement ou dans lesquelles il voit
les autres se débattre en vain. Il se détourne de tout refuge
illusoire en des puissants de ce monde dont la protection ne saurait être
parfaite. Il se tourne vers les seuls qui puissent le mener au-delà
de la souffrance, c'est à dire les trois joyaux, les trois "Rares
et Sublimes" qui sont:
-les Bouddhas
-le Dharma
-la Sangha ou Communauté de tous les fidèles.
S'il choisit l'illustre voie du Vajrayana, il comprendra que son Lama
racine est le prisme indispensable au travers duquel il pourra recevoir
les bénédictions des Bouddhas et il prendra d'abord refuge
en lui. Il se remettra ainsi lui-même dans toutes circonstances heureuses
ou malheureuses de sa vie, entre les mains du Lama, du Bouddha, du Dharma
et de la Sangha, confiant en leur compassion pour le guider infailliblement.
REINCARNATION, RENAISSANCE ET EMANATION
Il peut y avoir deux manières de se réincarner ou de
renaître: celle des êtres ordinaires en vertu du karma ou celle
des Lamas (Tulkous) qui se réincarnent volontairement par compassion.
.ROUE DE LA VIE-voir TROIS SPHERES ET SAMSARA
SADDHANA (tib. Droup thap "Méthode pour réaliser")
Texte résumant l'ensemble des étapes d'une pratique conduisant
à la réalisation. Les saddhanas sont de longueur très
variable. Elles s'appuient sur la pratique de méditation d'une déité
en particulier.
SAGESSE
Le mot français correspond à deux mots tibétains
et sanskrits bien distincts.
Il y a YESHE (skt. JNANA) qui est plutôt une sagesse intuitive
directe et qui correspondrait à peu près au mot gnose. Elle
est l'apanage de la réalisation spirituelle qui révèle
la connaissance de la vérité ultime et primordiale.
Et il y a SHERAP (skt. PRAJNA) que l'on emploie pour désigner
une faculté d'intelligence analytique pouvant se déployer
dans des savoir-faire divers mondains ou qui peut être, à
son plus haut niveau, la perception, la connaissance directe de l'essence
même de vacuité de toutes choses, transcendant leur apparence
et le dualisme sujet-objet.
SAMADHI
Etat de méditation profonde dans lequel l'esprit demeure stable,
concentré sur un objet unique, par exemple le Samadhi de l'amour.
SAMAYA-voir VOEUX, ENGAGEMENTS
Voeux du lien sacré qui lie le disciple au maître et,
à travers lui, à la divinité d'initiation. Le respect
de ces voeux conditionne l'obtention de la bouddhéité tandis
que leur rupture provoque de très néfastes conséquences
karmiques.
SAMSARA ou ROUE DE L'EXISTENCE
L'ignorance des êtres les amène à croire à
la réalité d'un égo. Cette saisie d'un égo
amène un attachement à celui-ci d'où naissent continuellement
les flots des pulsions négatives liées aux trois poisons.
Ces pulsions négatives induisent des penchants ou tendances karmiques
qui conduisent à expérimenter sans cesse des existences différentes
et variées dans la roue de l'existence. Tant que dure l'ignorance,
on tourne sans fin dans cette ronde des renaissances humaines et non-humaines
tout en éprouvant la souffrance. Le Samsara se répartit en
trois sphères et six états d'existence. Parmi ces trois sphères,
on distingue celle du désir, celle de la forme subtile et la sphère
du sans-forme. Les six états d'existence sont: les enfers où
vivent des êtres torturés, les royaumes des esprits avides
où l'on endure sans cesse faim et soif inextinguibles; le monde
des animaux est accablé par l'obscurité mentale, la crainte
et la souffrance de l'exploitation de sa force, de sa chair, de sa peau,
etc...
Le monde des dieux vit dans l'insouciance et les plaisirs qui malheureusement
doivent cesser un jour, causant d'infinies souffrances;
le monde des demi-dieux jaloux des richesses dont jouissent les dieux
et qui sont sans cesse engagés dans des batailles avec eux qu'ils
perdent toujours;
le monde des humains qui souffrent de l'impermanence et d'autres maux.
SANGHA
C'est l'assemblée de ceux qui enseignent et pratiquent le Dharma.
La constitution de la Sangha diverge selon les véhicules. Dans le
Vajrayana, il convient d'y inclure tous ceux qui ont pris refuge avant
soi-même.
SENS PROFOND-voir INDIFFERENCIATION DU SAMSARA-NIRVANA
SIDDHAS
Ce nom, dérivé de Siddhi qui signifie pouvoir ou réalisation,
qualifie les grands sages qui ont obtenu les réalisations.
SIDDHIS-POUVOIRS
Ces pouvoirs, fruits de la méditation sont de deux sortes: ordinaires
tels que les différents pouvoirs mondains et suprêmes tels
que l'obtention de l'état de Bouddha.
Aux Siddhis ordinaires se rapportent certaines facultés supranormales
telles que la clairvoyance, la claire audience, télépathie,
lévitation...
Ces pouvoirs peuvent être atteints chez des êtres accomplis
ayant obtenu un certain degré de réalisation spirituelle;
on les trouve aussi chez d'autres qui ne sont pas dans ce cas mais qui
ont développé certaines formes de concentration et certaines
pratiques particulières. Ces pouvoirs ne sont pas toujours le signe
d'une réalisation spirituelle; on ne doit ni les cultiver particulièrement
ni les extérioriser, sauf en des occasions exceptionnelles.
Le suprême accomplissement demeure dans l'indifférenciation
du Samsara et du Nirvana ou Mahamoudra, la treizième terre de Dorjé
Tchang.
Ainsi, les Siddhas avaient des pouvoirs et des capacités surnaturels
qui résultaient de leur pratique de la voie.
SILWAI TSAL
"Parc de fraîcheur"; c'est un cimetière devenu lieu de
pélerinage, situé non loin de Bodhgaya.
LES SIX SENS-voir CONSCIENCE
Le sixième sens est celui du mental ayant les pensées
pour objet. SIX
STUPA
C'est un monument généralement destiné à
contenir des reliques de Bouddhas ou de grands saints. Il en existe huit
formes différentes qui symbolisent l'éveil des Bouddhas.
SHRAVAKA-voir ARHAT ou AUDITEUR
SUGATA
Epithète attribuée aux Bouddhas, qui signifie "Celui
qui va dans le bonheur".
SUTRA
Ce sont les discours du Bouddha. Tous ces discours sont regroupés
dans une Corbeille, celle des Sutras, accompagnant le Vinaya, l'Abidharma
et les Tantras dans le Kandjiour ou collection sacrée en tibétain
d'environ une centaine de volumes de toutes les paroles des Bouddhas.
TANDJIOUR
Collection sacrée réunissant l'ensemble des traductions
des commentaires des Sutras et des Tantras, écrits par les maîtres
indiens. De plus, on y trouve des théories et des pratiques tardives
en accord avec le Dharma. Il est constitué de plus de deux cents
volumes.
TANTRA
Le mot en lui-même signifie "réseau"; il s'agit d'un ensemble
de textes établissant un réseau de correspondances symboliques
entre l'univers extérieur et l'intérieur, ou encore entre
les déités et les êtres vivants ordinaires, c'est à
dire non-libérés. Les Tantras enseignent une voie rapide
vers la libération; ils sont, pour cette raison et d'autres, particulièrement
appropriés à notre âge sombre. Ils s'appuient sur la
purification des énergies et leur transmutation. Les Tantras sont
des manuels de pratique rituelle, de yoga et d'identification du constituant
individuel au cosmos, au sens profond de réalité suprême.
Il existe quatre classes de Tantras:
les Kriya Tantras, s'appuyant sur le rituel et des modes extérieurs
de purification pour l'accumulation de mérite.
Les Carya Tantras contiennent des instructions rituelles et des pratiques
de développement de l'esprit.
Les Yoga Tantras contiennent plus d'instructions sur le sens intérieur
pour les pratiques de méditation.
Les Anuttara Yoga Tantras s'adressent aux pratiquants aux plus vives
facultés. Ils sont uniquement tournés vers le sens intérieur
des pratiques et la nature de l'esprit.
TERRES
Niveaux de réalisation spirituelle sur la voie. La première
terre est le premier stade de la perfection. On compte dix terres dans
le Mahayana et treize dans le Mantrayana qui représente la quintessence
des enseignements bouddhistes.
THILE-voir CANAUX, SOUFFLES, NECTARS
Goutte de fluide vital, nectar vital.
TORMA
Il s'agit le plus souvent d'une offrande, très ornée
et colorée. Elle est faite d'un mélange de beurre et de farine
d'orge que l'on offre aux déités invoquées au cours
du rituel. La Torma est alors comme une nourriture dont la forme et les
couleurs sont censées plaire particulièrement à tel
ou tel type de déité.
Dans d'autres rites, comme l'initiation, elle peut aussi être
la forme symbolique de la déité même. Par son intermédiaire,
le Lama transfère au disciple protection et sécurité
contre les forces adverses.
TROIS MILLE
L'univers des Trois Mille est ainsi nommé car on le dit constitué
de trois fois mille univers (ce qui signifie en fait une infinité
d'univers). Le premier Mille comprend mille univers de base, le deuxième
Mille regroupe mille amas du premier Mille et le troisième Mille,
mille amas du deuxième Mille.
TROIS POISONS
Ce sont les trois pulsions négatives fondamentales du désir-passion,
de la haine-aversion et de l'ignorance. Ces trois pulsions sont les motivations
profondes conduisant à l'accumulation de mauvais actes en action,
parole et pensée qui enferment à leur tour dans la prison
de la roue de l'existence et ses mauvais états de renaissance.
TROIS PORTES
Elles sont constituées par le corps, la parole et l'esprit.
TROIS SPHERES
Elles sont celles du désir, de la forme subtile et du sans-forme.
La sphère du désir, la plus grossière, inclut les
six états d'existence qui sont dominés par le désir.
Puis, avec l'extinction des plus grossiers désirs, vient le
monde de la forme subtile où demeurent divers êtres célestes.
Les formes même n'existent plus dans la sphère du sans-forme
où demeurent de purs esprits. Il ne faut pas confondre les habitants
de ces paradis mondains avec les paradis des Bouddhas où la réalisation
est acquise.
Tous les êtres dans les trois sphères sont soumis à
la réincarnation selon leur karma au sein de la roue de l'existence.
TROIS TEMPS
Le passé, le présent et le futur.
TUMO
Pratique de yoga destinée à faire naître une intense
chaleur interne liée à la félicité.
UNION DES PHASES DE DEVELOPPEMENT ET DE RESORPTION
Il s'agit des deux phases essentielles du processus de méditation.
Tout d'abord, le processus de développement où le disciple
par son identification à la déité de pratique, acquiert
les vertus mêmes de celle-ci.
Après avoir purifié sa forme ordinaire, il purifie aussi
l'attachement à toute forme aussi pure soit-elle dans le processus
de résorption où toute manifestation se résorbe dans
la vacuité qui la fonde.
Méditer dans l'union de ces deux phases est une caractéristique
du bouddhisme Tantrique.
Dans les techniques de méditation du processus de développement-résorption,
le méditant procède à la transmutation du monde sensible
dans ses trois manifestations: physique, verbale et mentale; celui-ci devient
la propre activité physique, verbale et mentale de la divinité
pratiquée.
Cette divinité dont l'essence d'union de clarté-vacuité
n'est jamais perdue de vue, s'absorbe ultimement dans la vacuité.
UNION DE LA METHODE ET DE LA SAGESSE
L'union de ces deux éléments, respectivement symbolisés
par le Dorjé et la cloche, signifie l'union de la grande compassion
et de la sagesse qui est connaissance de la vacuité; elle est indispensable
à l'obtention de la bouddhéité.
VACUITE (tib. Tong pa Nyi, skt. Shunyata)
La vacuité est la nature ultime de tous êtres et toutes
choses. Elle n'est pas le néant mais signifie ce qui est vide de
toute caractéristique propre, vide de tout en-soi propre et indépendant.
Ce terme équivaut donc à dire que tout phénomène
vient à l'existence en prenant appui sur un enchaînement de
causes et de conditions extérieures au phénomène lui-même.
Les bouddhistes souscrivent à la formule de la physique "rien ne
se crée, rien ne se perd, tout se transforme". Rien n'existe donc
en soi. L'expérience spirituelle authentique de la réalisation
de la vacuité s'accompagne toujours de l'expérience de la
lumière et de la félicité.
VAGUES DE DONS
Traduction littérale et évocatrice du mot tibétain
"Tchin Lap" qu'on rend aussi par "bénédiction".
VAJRAYANA-voir MAHAYANA, VOEUX, INITIATION, DOCTRINE
VEHICULE (grand et petit)-voir DOCTRINE
Le Hinayana est le véhicule des Auditeurs et des Pratiéka-Bouddhas.
On l'appelle aussi véhicule inférieur à cause de la
motivation de libération personnelle et de pratique spirituelle
tournée sur soi-même.
Le grand véhicule est le Mahayana qui inclut la pratique des
six Paramitas ainsi que le Vajrayana. Le qualificatif de "grand" est justifié
par la motivation du pratiquant qui aspire à la bouddhéité
pour le bien de tous les êtres.
VERITE (LES QUATRE NOBLES)-voir DOCTRINE, DHARMA
Ce fut le premier cycle d'enseignements du Bouddha Shakyamouni qui
fut donné à Sarnath et qui diagnostique le caractère
de souffrance inhérent à l'existence ordinaire conditionnée,
en donnant les moyens de s'en libérer.
Il y a d'abord l'universalité de la souffrance à laquelle
nul n'échappe.
Le désir qui voile notre esprit et le rend confus, en est l'origine
indiscutable.
La possibilité de s'en libérer constitue la cessation
de la souffrance qui est le résultat du "Noble Sentier Octuple"
qui exprime la règle à appliquer dans l'existence afin de
se libérer de la souffrance et atteindre le Nirvana.
VERTU
Tout acte en pensée, parole ou action qui est motivée
par le bien d'autrui. Dix vertus principales sont énumérées:
s'abstenir de tuer, de voler, d'inconduite sexuelle, du mensonge, de la
calomnie-médisance, de paroles blessantes, de paroles vaines, de
convoitise, de méchanceté et de vues fausses. Ces dix vertus
font l'objet d'une prise de voeux.
VISION DE LA VERITE
La vision pénétrante est la faculté de discernement
et d'analyse des dharmas ou objets de connaissance. Elle s'épanouit
à partir du stade de la stabilité sereine de l'esprit qui
lui en permet l'investigation et la reconnaissance.
La vérité absolue est la reconnaissance de l'indifférenciation
du Samsara et du Nirvana, alors que la vérité relative se
rapporte à la perception des apparences des êtres non-réalisés.
Cette dernière, qui guide vers la vérité absolue,
est aussi appelée vérité "qui guide les êtres"
(tib. Trang Dène), car ceux-ci, plongés dans l'ignorance
et l'illusion, ont besoin d'une purification pour accéder à
l'ultime connaissance, laquelle est possible grâce à la vérité
relative du chemin de la pratique et de la vertu.
En conclusion, l'esprit de tous les êtres en vérité
absolue, est Bouddha, mais pour le reconnaître, il est nécessaire
de s'engager dans la pratique de la voie qui constitue la vérité
relative.
VOEUX-voir MOINE, VEHICULE
Les trois voeux qu'on peut aussi appeler les trois ordinations, n'existent
qu'en relation avec les trois véhicules auxquels ils sont associés.
Dans le Hinayana où l'on prend le voeu de libération
personnelle, on insiste sur l'observance d'une parfaite éthique.
L'essence de ce type de voeu est reprise dans le Vinaya ou code monastique
et est centrée sur le respect des cinq préceptes qui sont:
ne pas tuer, ne pas voler, ne pas avoir d'inconduite sexuelle, ne pas mentir,
ne pas consommer d'intoxicants; le principe essentiel est ici de s'abstenir
de tout mal fait à autrui.
Dans le Mahayana, on prend les voeux de Bodhisattva qui sont fondés
sur la compassion et la Bodhicitta.
Indépendamment des voeux de la libération personnelle
qui doivent toujours dans le Petit Véhicule, être maintenus
quelles que soient les circonstances, les voeux de Bodhisattva sont l'engagement
devant les Bouddhas, d'aider les êtres à parvenir à
cet état. Cette conscience doit être maintenue durant tout
le cours de la pratique. Si l'on abandonne ou perd courage, les voeux sont
brisés. Ils peuvent être repris, si l'on aspire toujours à
la libération. Le principe essentiel de ces voeux est l'engagement
envers le bien d'autrui.
Dans le Vajrayana, on prend les voeux proprement tantriques. Dans cette
voie qui regroupe les êtres très motivés par la compassion
envers autrui, le yogui s'identifie avec la déité qu'il doit
réaliser. Celle-ci rassemble toutes les qualités et caractéristiques
des Bouddhas et son initiation ne peut être conférée
que par un Lama que l'on doit voir comme l'égal de la déité,
car ceci est l'essence même des voeux du Vajrayana. Le maintien des
voeux tantriques réclame l'assurance d'une vision pure à
l'égard du monde et du Lama.
Il est dit que le véhicule tantrique concentre l'essence des
trois voeux et donc l'essence de tous les véhicules bouddhistes,
car l'initiation exige l'engagement du respect de l'ensemble des trois
voeux.
YIDAM-voir DIVINITE, TANTRA
Le Yidam ou déité tutélaire est une émanation
de l'esprit des Bouddhas. Le pouvoir de cette déité ainsi
que la possibilité d'obtenir la réalisation en s'appuyant
sur sa pratique, est conféré lors de l'initiation par le
Lama. Le nom de déité tutélaire est justifié
par le lien qui attache l'esprit de l'initié à la déité,
car c'est sous sa tutelle qu'il réalisera sa nature de Bouddha.
Chaque être a sa particularité, chaque Yidam manifeste la
nature de Bouddha au travers d'un de leurs multiples aspects. La méditation
sur les Yidams et sur les yogas qui leur sont associés, est l'un
des moyens adroits utilisés par le Vajrayana pour accéder
rapidement à la libération. De cette manière, on se
libère du Samsara en usant justement des moyens qui y enchaînent;
l'esprit est voué à la pratique du Yidam par l'engagement
du yogui de méditer son corps, sa parole et son esprit comme pareils
à ceux du Yidam.
De cette manière, les trois portes du pratiquant se trouvent
progressivement transmuées au travers de la pratique des yogas liés
aux quatre consécrations, en les trois portes des Bouddhas dont
le disciple réalise les quatre corps grâce à l'influence
spirituelle du Yidam dont l'essence est le Lama, manifestation présente
de tous les Bouddhas.