GLOSSAIRE

ARAHAT OU ARHAT-voir Auditeur

ACCUMULATION
Il est fait mention de deux accumulations qu'il convient de rassembler, à savoir l'accumulation de mérite et l'accumulation de sagesse transcendante. La première s'obtient par l'accomplissement d'actes vertueux dans une motivation correcte et la seconde par la contemplation de la vérité profonde de la vacuité.

ADHERENCE (tib. Kha sByor)
Cet état caractérise l'accomplissement de l'ultime bouddhéité symbolisée par le Bouddha Dorjé Chang (skt. Vajradhara). L'état d'adhérence est constitué de sept membres dont le détail est donné en annexe à la fin de la Triple Ligne.

ARAHAT voir AUDITEURS

AU DELA DE LA SOUFFRANCE voir NIRVANA

AUDITEURS et BOUDDHAS SOLITAIRES
Ces deux catégories sont adeptes du Hinayana, pratique visant à l'obtention de leur libération personnelle.
Les Auditeurs (skt. Shravaka et tib. Nyen Theu) sont des disciples qui étudient et pratiquent le Dharma en vue de leur propre libération de la souffrance. Grands renonçants, ils observent scrupuleusement le Vinaya et réalisent l'inexistence du moi grâce à la méditation. Ils deviennent ainsi des Arhats (tib. Datchom, Celui qui a vaincu l'ennemi) lorsque toutes leurs émotions perturbatrices étant vaincues, ils sont libérés du Samsara.
Les Boudddhas Solitaires (skt. Pratyeka Bouddhas, tib. Rang Sandjié) qui réalisent dans la solitude, parviennent à une réalisation plus profonde car elle comprend l'indifférenciation du sujet et de l'objet.
Ces deux réalisations ne sont cependant pas le grand éveil du Vajrayana, il s'agit plutôt d'une quiétude mentale qui leur épargne les souffrances du Samsara. Plus tard, si l'aspiration au grand éveil leur vient, ils pourront développer la compassion et l'esprit d'éveil leur permettant de réaliser le bien d'autrui.

BARDO
Ce mot tibétain désigne un état intermédiaire. On le comprend habituellement comme l'état intermédiaire entre la mort et la vie suivante.

BHAGAVAN (tib. Bcom lDan 'Das)
Ce terme sanskrit est une épithète fréquemment appliquée au mot Bouddha. Il désigne celui qui a vaincu les quatre démons (tib. Bdud, skt. Mara, voir plus loin la définition de ce terme), qui possède toutes les qualités et qui est au-delà des deux extrêmes de l'existence et de l'anéantissement. Ce mot désigne donc un Bouddha parfaitement accompli.

BODHGAYA
Lieu de pélerinage au nord-est de l'Inde dans l'état du Bihar actuel, où le Bouddha Shakyamuni manifesta l'éveil. C'est aussi le lieu où tous les mille Bouddhas de notre "Bon Kalpa" (éon) sont dits devoir manifester l'éveil.

BODHISATTVA
Ce mot sanskrit est employé dans deux sens principaux; il peut désigner:
-ceux dont l'esprit est éveillé, tels les grands Bodhisattvas comme Tchenrézi, Djampeyang, etc... qui choisissent de reprendre naissance et de se consacrer à la libération de tous les êtres plutôt que de jouir seuls de l'éveil.
-ceux qui ont fait le voeu de l'éveil en vue du bien de tous et qui sont engagés dans la pratique du Grand Véhicule.
Les Bodhisattvas qui ont totalement voué leur vie à l'accomplissement de la parfaite réalisation ont fait le voeu de n'entrer dans le Nirvana qu'une fois tous les êtres établis dans la libération.
A la fois dans le Nirvana par sagesse et dans le Samsara par compassion, ils y demeurent toujours intentionnellement afin de réconforter les êtres et de les conduire sur la voie de la libération. L'ultime signification de cette attitude conclut à l'indifférenciation d'un Samsara qu'il n'est plus besoin de rejeter et d'un Nirvana auquel il n'est plus nécessaire d'aspirer.
Les huit grands Bodhisattvas sont: Manjushri (tib. Djampeyang), Avalokiteshvara (tib. Tchenrézi), Vajrapani (tib. Tchana Dorjé), Maitreya (tib. Djialwa Tchampa), Samantabhadra (tib. Kuntou Zangpo), Kshmitigarbha (tib. Sayi Nyingpo), Sarva Nivaram Vishkambin (tib. Dribpa Namsel), et Akashagarbha (tib. Namkhai Nyingpo).

BOUDDHA
Ce mot désigne l'état de celui qui a atteint l'éveil en se libérant de tous les conditionnements du monde sensible et notamment de celui du karma.
L'équivalent tibétain est Sandjié qui se décompose en deux parties:
Sang représente la purification de toute faute et de tout voile grossier ou subtil entravant la vision de vacuité tandis que Djié signifie l'épanouissement de toutes les vertus et les qualités.
Les Bouddhas, car leur nombre est infini dans leurs manifestations diverses, agissent spontanément et sans entrave pour le bien de tous les êtres vivants.
Le Bouddha historique, quatrième du cycle des mille Bouddhas dont notre éon doit voir la naissance, naquit à Lumbini au sixième siècle avant notre ère selon la tradition du Petit Véhicule et au neuvième siècle avant notre ère selon la tradition du Vajrayana. Son successeur le cinquième du cycle, sera Maitreya, Bodhisattva prêchant actuellement au paradis de Tushita.

CANAUX, SOUFFLES ET NECTARS tib. Tsa, Loung, Dutsi
sanskrit: Nadis, Prana, Amrita
Les trois principaux canaux sont connus sous leurs noms tibétains de Roma, Ouma et Tchiangma dont les équivalents sanskrits sont Lalana, Avadhuti et Rasana.
Le corps entier est parcouru d'un réseau de canaux plus ou moins subtils dans lesquels circulent souffles et nectars, c'est à dire les liquides vitaux. Il y a trois canaux principaux d'où se développent les autres lors de la formation du foetus et où ils se résorbent à la mort.
L'un des buts de la méditation tantrique est la concentration des souffles et des fluides dans le canal médian (tib. Ouma), provoquant ainsi l'expérience de la fusion de la félicité avec la vacuité, état naturel de l'esprit des Bouddhas.

CENTRES, CHAKRAS
Ce dernier mot est un mot sanskrit qui signifie roue (tib. Khorlo); dans le bouddhisme, ils sont habituellement au nombre de cinq: celui du sommet de la tête, de la gorge, du coeur, du nombril et du centre secret. Ils constituent les lieux de rencontre d'un noeud de canaux et les trois canaux principaux se trouvent en contact à chacun de ces centres. Certaines méditations visent à provoquer la félicité (cf. les quatre joies) dans la vacuité en relation avec ces centres.

CLAIRVOYANCE -voir SIDDHIS

CLARTE -Clarté spontanée des six consciences.
Etat de clarté spontanée du mental où les objets des domaines des six sens (les cinq + celui du mental) se présentent sans que le mental soit affecté d'une émotion perturbatrice ou d'une réaction quelconques.

COMPASSION
Il s'agit du désir de libérer autrui de la souffrance et de ses causes. Son objet est tous les êtres vivants en proie à la souffrance.

COMMUNAUTE
Il s'agit de la communauté (skt. Sangha) qui regroupe tous les fidèles ayant pris refuge dans les joyaux du bouddhisme.

CONSCIENCE
Dans la philosophie bouddhiste, la conscience est répartie en sept ou huit catégories selon ses fonctions qui regroupent tous les aspects de l'expérience ordinaire. Les cinq premières consciences: la vue, l'ouie, le goût, l'odorat et le toucher sont associées aux cinq sens tandis que l'organe du mental au contact des pensées constitue la sixième conscience. La perception d'un soi à l'origine des pulsions négatives est la septième conscience. La huitième est la conscience de base absolue à l'origine à la fois du Samsara et du Nirvana.

CORBEILLES
Les écritures du bouddhisme sont habituellement désignées par le terme "trois corbeilles", celle du Vinaya, de l'Abidharma et des Soutras (voir Kandjiour)
 
 
 
 
 
 

(LES QUATRE) CORPS (skt. KAYA)
L'obtention du grand éveil est conditionnée par la reconnaissance ou la réalisation des quatre corps qui sont quatre aspects de l'être. Ces corps ont pour nom sanskrit: le Nirmanakaya, le Sambhogakaya, le Dharmakaya et le Svabavakaya. Cet ordre de présentation correspond aux étapes de la méditation et à celles des quatre consécrations. On obtient le pouvoir sur la forme, puis sur la parole, puis sur l'esprit et sur la totalité.
-Le Nirmanakaya est l'être de manifestation dans le monde (tib. Tulkou). Son champ de manifestation est celui des êtres ordinaires, il révèle l'éveil et sa voie de diverses façons dans le but d'inspirer et de guider les êtres vers la libération du conditionnement existentiel de l'égo.
-Le Sambhogakaya, appelé Corps de Jouissance, se manifeste dans le champ pur de la nature du bonheur; il apparaît sous de multiples aspects tels l'expression de la compassion afin de communiquer l'éveil aux Bodhisattvas.
-Le Dharmakaya, Corps de Dharma ou Corps de la Vérité-en-soi, est semblable à l'espace et dépourvu de toute caractéristique; il est clarté-vacuité au-delà de toute conceptualisation et détermination logique, libre de toute limite et voile.
-Le Svabavakaya, Corps d'Essence Véritable, contient les trois précédents en affirmant leur inséparabilité.
Ces quatre corps sont présents dans chaque être, mais ils ne se révèlent au yogui que lors de la dissipation progressive de l'ignorance et des voiles au cours de la pratique de la voie.

DAKKINI, DAKKA -(tib. Khandro)
Ce sont des êtres célestes masculins et féminins, émanations des Bouddhas. Les Dakkinis jouent un rôle important dans les Tantras en personnifiant la sagesse de la connaissance transcendantale.
 
 

DEMON (skt. Mara, tib. bDud)
Il y en a quatre principaux, le démon des pulsions négatives, celui des agrégats, celui du maître de la mort et celui du "fils des dieux" (analogue à Cupidon).

DHARMA
Mot sanskrit qui, lorsqu'il est employé au singulier et généralement avec une majuscule dans les traductions françaises, représente principalement la doctrine bouddhique ou religion ou encore loi universelle.
Employé au pluriel et généralement sans majuscule, il renvoie à tous les phénomènes du monde sensible.
En français, contrairement au sanskrit et au tibétain, nous ne disposons pas malheureusement d'un terme capable à lui seul de recouvrir l'ensemble de ces acceptions.
Pourtant l'utilisation d'un mot unique en sanskrit et en tibétain n'est nullement fortuite. En effet, le Dharma est l'ensemble des prescriptions qui nous révèlent la vérité et les dharmas sont eux-mêmes le signe de cette vérité, étant manifestation claire pourtant dépourvue de toute existence propre et indépendante (ce qu'on exprime par "union de la clarté et de la vacuité).

Huit dharmas mondains sont évoqués qui caractérisent les êtres non religieux; ils sont décrits comme suit:
apprécier le gain, redouter les pertes;
apprécier la renommée, redouter la mauvaise réputation;
apprécier la louange, craindre le mépris et les critiques;
apprécier le bonheur, craindre la souffrance;

Concernant le Dharma, le canon des bouddhistes tibétains regroupe:
-Le Vinaya (discipline monastique, règles énoncées par le Bouddha à l'intention des moines)
-L'Abidharma (métaphysique)
-Les Sutras
-Les Tantras

DJIU DE KUNTOU
Collection générale de tous les Tantras, enseignement précieux et rarement transmis que détiennent quelques maîtres Sakyapas. La collection regroupe toutes les pratiques de tous les Tantras et leurs initiations dans un Mandala.

DISCIPLE
Dans le Vajrayana, le disciple est une personne qui se lie volontairement à un maître (skt. Guru, tib. Lama) en lui faisant voeu d'obéissance absolue.
Ce lien est fondé par l'initiation transmise par le maître au disciple et au cours de laquelle ce dernier prend un certain nombre d'engagements dont l'un des plus importants est celui d'obéissance et de dévotion au maître.
Il est dit que c'est en fonction de la manière dont le disciple considère son maître qu'il obtiendra les fruits de sa pratique. Ce n'est que s'il le considère à l'égal du Bouddha, qu'il pourra lui-même devenir Bouddha.

DIVINITE ou DEITE
Un grand nombre de déités sont vénérées dans le bouddhisme du Vajrayana. Elles sont toutes des manifestations de l'activité des Bouddhas, pouvant personnifier des vertus ou une action spécifique. Elles sont le support des pratiques de visualisation du Vajrayana.
Diverses catégories de déités apparaissent sous des formes plus ou moins souriantes ou terrifiantes. Certaines sont des "Protecteurs du Dharma" comme Mahakala, etc... dont le culte vise à écarter tous les obstacles qui pourraient affecter le Dharma et sa pratique.
D'autres sont des Yidams ou Déités Tutélaires comme Hévajra, Vajra Yogini, etc.. dont la pratique s'appuie sur des Tantras très développés, prescrivant souvent aux adeptes un culte exigeant visant au détachement de toutes certitudes et conditionnements dualistes dans un but de transformation spirituelle. On parle aussi de divinités de "richesse" dont la pratique vise à permettre l'aisance matérielle dans un but altruiste ou pour se consacrer plus facilement à la pratique, libre de tout souci matériel.

DIX DIRECTIONS
Il s'agit des quatre directions cardinales, des quatre directions intermédiaires, du zénith et du nadir.

DIX SECRETS (voir annexe après la Triple Ligne)

DOCTRINE-voir DHARMA
Le Bouddha a d'abord enseigné les quatre Nobles Vérités qui sont:
La noble vérité de la souffrance,
celle de la cause de la souffrance,
celle de la cessation de la souffrance,
celle du sentier octuple menant à la cessation de la souffrance.
Il a plus tard enseigné le Véhicule des Paramitas, puis les Tantras.
 

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