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Zonage agricole : Yvon Vallières préférerait qu’on ne modifie pas la loi
«Parce que tout n’est pas vert ou blanc» Yvon Vallières Hélène Ruel ruelh@transcontinental.ca Article mis en ligne le: 04.11.2004
Le député de Richmond Yvon Vallières préférerait de beaucoup qu’en matière de zonage, le gouvernement n’ait pas à devoir modifier la Loi de la protection du territoire agricole. «Peut-être qu’à ces besoins d’occupation du territoire, de diversification des activités agricoles, de revitalisation des milieux ruraux, il y aurait d’autres solutions que de modifier la Loi», a commenté M. Vallières. Invité à réagir aux déclarations de la citoyenne et conseillère municipale de Kingsey Falls, Marie-Christine Nys (publiées dans La Nouvelle de la fin de semaine dernière), Yvon Vallières a reconnu que dans ce dossier tout n’était pas... vert ou blanc. «C’est un dossier de grande sensibilité où il faut préférer le scalpel à la scie mécanique.» Quand Yvon Vallières parle de solution pouvant émerger dans le cadre de l’actuelle loi, il évoque ce projet de «fermettes» auquel la MRC d’Arthabaska travaille depuis sept ans. Au nom de 13 de ses 24 municipalités, la MRC d’Arthabaska veut adresser une demande à portée collective à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour autoriser la construction dans certaines zones agroforestières peu propices à l’agriculture. Elle adressera cette demande lorsque son deuxième schéma d’aménagement aura été approuvé. «Ce serait une solution intéressante qui pourrait servir de modèle dans tout le Québec», espère le député et whip en chef du Parti libéral. Il vaut mieux, selon lui, tenter de «jouer» à l’intérieur du cadre, de «s’accommoder» dans nos petits milieux ruraux plutôt que de se lancer dans des modifications législatives. «Parce que la pression dans nos petits milieux ruraux est bien moindre que ce que vivent les agriculteurs autour des grandes villes...» Le député Vallières connaît bien le point de vue de Mme Nys. «Elle travaille à ce dossier depuis longtemps et reste en contact avec mon bureau. C’est un bon travail de sensibilisation qu’elle mène...» Brièvement, on peut rappeler que Mme Nys revendique des modifications à la Loi de la protection du territoire agricole. Elle estime que de la façon dont les choses se passent actuellement, il y a de belles terres agricoles qui se gaspillent dans la couronne des villes, alors qu’ailleurs, la CPTAQ bloque l’utilisation des zones infertiles. À l’instar de Marie-Christine Nys, il y a parfois des refus de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) qui surprennent le député Vallières. «Nous, les députés, n’avons aucun mot à dire sur les décisions de la CPTAQ. Nous ne pouvons même pas nous présenter devant elle...» Mais, ajoute-t-il, le mandat de la CPTAQ, consiste à protéger le territoire et là-dessus, comme il n’y a que 2% du territoire vraiment agricole, «on peut comprendre la grande vigilance du milieu agricole». Et puis, ajoute le député, de nouvelles dispositions environnementales créent une pression pour les agriculteurs qui ont besoin de plus en plus de sols pour épandre les fumiers. La «pérennité» des terres constitue également un élément dont il faut tenir compte, mentionne le député. «C’est un bon exemple que celui de la culture des canneberges. Elle s’est installée sur des terres dont, il y a quelques années, on ignorait le potentiel. Qui sait si des terres en friche aujourd’hui ne serviront pas demain à des productions dont on ne soupçonne pas encore l’existence. Une fois qu’on a autorisé la construction sur ces terres, il est impossible de revenir en arrière.» L’«horreur» de Mirabel constitue un bon exemple, mentionne le député. D’un autre côté, Yvon Vallières rappelle que le programme du Parti libéral préconise une occupation «plus complète du territoire». «Mais comment faire pour protéger le territoire agricole et, en même temps, favoriser le développement et la diversification des activités? Cela représente un grand défi...» Oui, dit-il, il faudrait souhaiter que des citadins puissent s’installer à la campagne. «Pour que l’école, le dépanneur, la station d’essence subsistent dans le village, il faut du monde...» L’engouement pour les produits du terroir, fruits d’une agriculture plus artisanale doit pouvoir aussi trouver sa place dans le territoire, observe encore le député de Richmond, partageant en cela les visées de Marie-Christine Nys. Toutes ces considérations, «solidement imbriquées les unes aux autres», parfois contradictoires, font dire à Yvon Vallières que le législateur a eu raison d’être si prudent, en évitant jusqu’à maintenant de toucher à la Loi de protection du territoire agricole. C’est une histoire à suivre, conclut le député, affirmant, du même souffle qu’il la suivra de près |