Bon, a priori, c'est la route "bleue" qui est retenue...
l'avenir proche devrait le confirmer...
Départ ce samedi 22/11/2003;
ci après les commentaires
(à chaud, en quelques sortes) de l'équipage...:
22/11/2003:
"Ca y est, on est parti! Pluie
et vent molasse, on attend les vingt noeuds annoncés... A+"
25/11/2003:
"On passe le cap Finistère
avec 20 nds de NW, après une nuit molasse. TVB!"
Mail du 29/11:
"On est au mouillage a Cascais depuis hier soir :
on attend que le vent repasse au N-NW, la bascule avec du vent assez fort
est annoncee pour demain - dimanche- en fin d'aprem) : Chinook se comporte
etonnament bien au portant dans le gros temps, comme on a pu le constater
lors de la traversee express du Golfe de Gascogne (Chinook s'est parfois
pris pour Charly, avec une pointe a 14 nds - au GPS, on ne s'emballle pas
!) ; en revanche, c'est un vrai tracteur dans les petits airs ( tu me diras,
ce n'est pas une surprise ...), et il n'aime pas trop le pres en deca de
10 nds de vent...Bon, c'est vrai, trainer un bout de filet de peche
dans l'helice, ca l'a pas beaucoup aide, ce pauvre Chinook...C'est en fait
la principale raison de notre escale a Cascais, qui presentait un des seuls
mouillages abrites de la cote, permettant de plonger a nouveau pour liberer
l'helice des restes du filet "peche" de nuit au large du cap Finisterre
(pas de pot quand meme, le seul moment depuis le depart ou le vent descend
en dessous des 30nds, molissant meme au point de devoir mettre le moteur
en marche, on se chope de nuit cette salete abandonnee au milieu de nulle
part...que je n'arrive pas a degager entierement - au cours d'une 1ere
plongee inconfortable, bateau a la cape - avant l'arrivee du coup de vent
suivant).
Finalement, le vent nous a portes tant bien que mal
jusqu'a Cascais : on est arrive hier au coucher du soleil, dans la petole
mais avec une mer tres formee - interminable ! - en priant pour que le
vent ne nous lache pas completement avant qu'on ait pu balancer l'ancre...aux
cotes d'un JOD 35 ! On a plonge ce matin et libere enfin l'helice...
Du coup, aujourd'hui, on s'est ballade dans la ville
( le coin est plutot sympa), alors que le vent soufflotait a 10 nds
de sud ouest ; on partira demain avec du vent de 20-30 nds de nord, pour
descendre tout schuss a Portimao.
A part ca, la nav a partir de Lorient s'est bien passee,
Chinook est vraiment tres securisant et plutot veloce dans le gros temps
(pres de 7 nds de moyenne pour la traversee du golfe), le pilote assure
(on s'est relaye a la barre le jour et mis le pilote la nuit, apres avoir
constate que ce dernier etait probablement meilleur que nous pour encaisser
les grosses vagues et les rafales a 40-45 nds dans l'obscurite !). Sebastien
se revele un compagnon de voyage ideal, au moral inalterable : avec Herve
le mecano, on devrait constituer une bonne equipe !"
Apres une escale technique prolongee a Portimao, puis
deux courtes escales a Gibraltar et Almeria, c'est a Bizerte que les vents
favorables (ils deviennent favorables des lors que l'on accepte d'aller
la ou ils nous menent...) ont poussé Chinook; Courte escale, le
temps de laisser passer un coup de vent.
Ca
vous semble encore loin?
Bizerte... d'accord, mais... Avant, ou après le coup de vent?
24 heures plus tard, départ. Et au large de
Pantelleria, découverte; le bateau semble plus léger... il
l'est, effectivement; l'hélice ne répond plus a l'appel,
elle est aux abonnées absentes; une longue aventure commune a pris
fin, l'hélice a pris la poudre d'escampette, Chinook en est tout
désemparé...
petit matin... vue sur Pantelleria...
Pas de problèmes, l'équipage garde le
moral, remonte celui de Chinook, et l'achemine vers la prochaine escale
technique...
Hier,
aujourd'hui...,
C'est Malte, donc, qui est l'escale suivante; Malte
est atteinte (a la voile) ce dimanche 21/12.
Ile à l'ambiance très médiévale,
au milieu d'un petit archipel, et au milieu du canal de Sicile, Malte sera
l'occasion de préparer (et réparer, aussi) Chinook pour le
saut vers des contrées... moins civilisées.
Merci a l'équipe de France Hélices; 24
heures après le premier coup de fil, un ancien fichier de calcul
de l'hélice de Chinook (modification du pas d'hélice en 1998)
a été exhumé, et la nouvelle hélice est confiée
aux soins d'UPS pour livraison à Malte lundi prochain... Et en période
de fètes!...
Bravo! ..et
re-merci!
A propos de periode de fete... voici une belle guirlande
de Noel, clignotante de surcroit, illustrant l'ambiance du bord en ce soir
de Noel?...
L'escale se prolonge... et c'est aussi à Malte
que l'équipage passe le nouvel an...:
Entre les libations rituelles qui accompagnent ces
occasions, et entre les scéances de sports qu'elles imposent (pour
garder la ligne!!!), nos Maltais "sous la contrainte" ont le temps de faire
du tourisme (trop à leur gout)... quelques vues de Malte...;
La grande aventure, le transit Lorient-singapour, Continue...
L'escale technique prolongée à Malte (hors le changement d'hélice, se sont imposées les réparations de la fixation du deuxième étage des barres de flèche et de la pompe eau de mer... Encore elle!!!) prend fin avec la livraison du nouvel axe, très attendu, de la fameuse pompe...
Tombé sur les télécopieurs de
l'AFP ce 19/01/2004, à 10:57:31...
"c'a y est! les pieces sont a Malte! Bon, elles encore
en douane, mais on devrait les avoirs demain matin...
et decoller demain soir, ouf! meteo bonne (6 nw)..."
Et ainsi, sitot livré, sitot monté; l'avitaillement est déjà prêt, l'équipage a calé les manivelles de winch dans les starting blocks...
C'est l'agence Reuter qui reçoit le signal du
départ; dont voici la copie;
From: Chinook - Malta
Corresp: Eric Gastineau
Date: mardi 20 janvier
UTC: 2004 15:27:07
subject : on s'en va !
Text:
Ca y est on
se tire !
Grand soleil
et mer belle, du vent demain en perspective, on devrait se retrouver dans
une dizaine de jours a Port Said...
Grosses bises,
a bientot !
C'est bref, mais on sent bien l'energie trop longtemps contenue, prête à déborder... Donc, rendez vous d'ici peu à Port S@id...!
Finalement, il n'y a pas que l'equipage
qui contenait son energie... "du vent demain en perspective", annoncait
Eric...
Et bien ils ont ete servis!...
12 fevrier 2004;
Port Said fut. et apres lui, Suez. Le canal? une formalité!
moyennant la p'tite pri-prime a l'agent, bien sur!
gageons que les pilotes du canal auront eu du mal
a "canaliser" l'energie trop long contenue, voici Chinook deja a Port Soudan...
Récit de l'etape:
Nous voila a Port Soudan, une grosse semaine apres avoir quitte Suez (apres avoir fait le plein de patisseries egyptiennes) : belles navigations, soleil devenu chaud et quelques escales superbes;
* Daedalus; une colonne de corail elevee en pleine mer, a 40 milles des cotes egyptiennes : au soleil levant tu amarres le bateau sous le vent de la barriere de corail, tout au bout de l'interminable ponton qui enjambe un lagon emeraude et donne acces a un phare croquignolet aux volets vert pastel, delaves par les embruns ; tu escalades une echelle de rouille ; au sommet, Hassan, tout sourire et anglais mediterraneen, t'accueille avec chaleur : il est l'un des 5 gardiens de ce petit paradis - eux l'appellent l'enfer !
Tu partages un the a la menthe avec ces naufrages
volontaires, que ta visite inopinee rend joyeux et volubiles : imagine,
ces types restent isoles pendant 3 mois sur cet ilot sans pouvoir communiquer
avec leurs familles ou leurs amis...Toi, bien sur, tu vois leur prison
de corail - ses piscines naturelles d'eau turquoise et ses plages de sables
blond, baignees par un chaud soleil - d'un oeil bien different...
Du haut du phare, ton regard se perd au dela des brisants : 360 degre d'horizon marin, pas de doute, c'est le bout du monde ici, mais c'est tellement beau ! |
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Retour sur Chinook, qui se balance mollement au bout de la passerelle - percheron paisible, attache a la barriere d'un saloon flottant - sans alcool. Le temps s'est ecoule tranquillement, tu as alterne les plongees le long du tombant vertigineux (pas besoin d'ivresse des profondeurs pour te souler, sous la surface, de couleurs, de formes et de mouvements) et les discussions-bains de soleil, affale dans les coussins moelleux a l'ombre du phare. La lune s'est levee, rouge, enorme, c'est le temps des adieux : nous garderons longtemps en memoire ces silhouettes sombres, agitant les bras sous le faisceau du phare, la bas, tout au bout du mince ponton qui disparait deja dans notre sillage... | ![]() |
* Khor Shinab; Qui n'a pas vu Khor Shinab doit imaginer des plaines arides qui s’étendent à perte de vue, des monts rocheux où s’accrochent les ombres de rares nuages : tu as posé l’ancre en plein désert, tout au fond de la marsa, après un long louvoyage entre de hautes rives de sables et de coraux : des étendues ocres ont succédé au bleu profond de la Mer Rouge, la houle s’est figée en ondulations brunes, vagues de sable, écume de sel, aucune trace de vie dans ce paysage brûlé. Tu débarques, la terre craque sous tes pas : le sol est jonché de coraux et de coquillages blanchis par le soleil, tout est mort ici… | ![]() |
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Alors tu entres dans l’eau, tu goûtes la sensation de fraîcheur, tu nages jusqu’à la barrière de corail et là… imagine un jardin vertical, tellement silencieux que tu t’entends respirer, un jardin dont les limites se perdent dans le bleu sombre des grands fonds : une profusion de fleurs de corail exubérantes, que viennent butiner d’innombrables poissons, affairés ou paresseux, intrigués ou apeurés, taquins ou timides, placides ou nerveux … c’est indigo, jaune vif, vert pomme, mauve, carmin, orange, turquoise, c’est rayé, strié, moucheté, cerclé, rond, allongé, en boule et en bouquet, dentelle et éponge, c’est arc-en-ciel et Arlequin, bal vénitien et sarabande : sous la surface, la vie te saute au visage, t’enveloppe, tourbillonne autour de toi – toi qui n’en reviens pas de te trouver là, au cœur de cette frénésie, spectateur incrédule et enchanté ce festival de cet incroyable ballet – impensable, au cœur de ce paysage lunaire ! |
*Shab Rumi; nous avons pose l'ancre dans le lagon de Shab Rumi ; malheureusement le ciel n'etait pas avec nous : un vent fort soulevait un mechant clapot, peu propice au snorkling. De plus, il y avait autour de nous 3 grosses unites italiennes de plongee, leurs zodiacs faisant d'incessants aller-retours du matin au soir. L'habitude de trouver des mouillages isoles ou de naviguer sur une mer deserte a du nous rendre un peu asociables, on n'a passe qu'une nuit dans le lagon avant de s'echapper vers Port Soudan. Le site est pourtant spectaculaire, a revoir dans de meilleures conditions !
Le voyage tient ses promesses, on en prend plein les
yeux ; ca compense les petits soucis techniques, qui continuent...; dernier
avatar en date, le bris d'une drosse de la barre a roue...pourtant, on
ne peut pas dire qu'on se soit fatigues a la barre jusqu'a maintenant,
le pilote ayant assure l'essentiel du boulot jusqu'a present. Pour resumer,
ca a pete une des seules fois, depuis le Portugal, ou l'on a barre plus
de quelques heures de suite, histoire de se faire plaisir dans des conditions
ideales (grand largue, 15 a 20 nds de vent, bateau a peine ardent)...le
meme jour, le pilote a decide brutalement de se mettre en carafe (pb de
contact electrique sur le tableau de bord, rien de grave mais ca nous a
valut une courte seance de musculation a la barre franche), et le moteur
a refuse de demarrer (cosse du cable de demarrage oxydee, un gros coup
de papier de verre et c'est reparti).
Consequence, va falloir trouver de quoi reparer a
Port Soudan : ca tombe bien, on doit faire le plein d'eau et l'avitaillement.
Nous restons 2/3 jours ici avant de continuer la descente
de la Mer Rouge...
Nous profitons de nos sorties a terre pour faire le
plein de pasteques (le grand marche est vraiment genial ! ), et deguster
dans la rue des thes joliment prepares par des matronnes en djellabhas
colorees. Ce soir, nous prendrons sans doute un pot avec le jeune equipage
de la Baleine Blanche, notre voisin de mouillage.
Escale a Massawa
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ÉRYTHRÉE
Superficie : 126 000 km² Population : 3 500 000 hab. Régime : République, parti unique Capitale : Asmara Langue : Tigrinya, Arabe, Anglais PIB : 837 dollars par hab. |
…Minuit, au cœur du bidonville de la presqu’ile de Tualud jouxtant la petite ville portuaire de Massawa, sur la cote erythreenne. Contrastant avec le calme et l’obscurite qui regnent sur ces faubourgs misereux - vaste etendue d’assemblages precaires de toles ondulees, de bois, de grosses toiles et de bidons rouilles - a cette heure tardive, une animation surprenante agite la grande tente qui se dresse au centre du « village » : des boubous aux couleurs eclatantes vont
et viennent au rythme des chants de fete, sous les lumieres de la tente richement decoree pour l’occasion : on celebre le mariage d’un homme du village, selon les preceptes de la religion kopte et les traditions de l’ethnie Afar – l’une des 9 ethnies presentes en Erythree, principalement implantee sur le littoral et representant la majorite de la population de pecheurs de la region (tout cela, c’est Nour, un adolescent prevenant et plein de serieux qui me l’explique gentiment dans un anglais moins rudimentaire que le mien : | ![]() |
un jour, lorsqu’il aura fini ses etudes et rempli ses obligations militaires - 2 ans d’armee minimum – il espere pouvoir sortir du pays et faire carriere dans le journalisme : il faudra qu’il soit patient, a l’heure actuelle le gouvernement de ce petit pays a l’equilibre politique fragile n’accorde aucun bon de sortie a ses ressortissants – une bonne partie de la population masculine est toujours mobilisee aux frontieres de l’Erythree, heritage de 30 ans de guerre avec l’Etyopie et de conflits incessants avec ses voisins africains). |
Debouts face a l’entree principale de la tente, a l’instar des autres garcons du village (seules les femmes, parees de leurs plus beaux atours - djellabhas et voiles aux couleurs chatoyantes, fins tatouages au henne , bijoux finement ciseles - sont admises dans l’enceinte de la tente, ou tronent le futur marie et ses « temoins » ), Herve et moi essayons de passer inapercus : pas facile lorsque l’on est les seuls blancs du coin, vetus a l’europeenne de surcroit – la penombre ne nous dissimule guere aux regards curieux et le plus souvent amuses des convives. A vrai dire, nous ne sommes pas la completement par hasard, nous avons meme ete invites en bonne et due forme – par qui ?
mystere, on ne retrouvera jamais dans la foule les quelques ados qui, dans l’apres-midi, lors de notre 1ere incursion dans le bidonville, nous ont propose de revenir a la nuit tombee assister au mariage. Absorbe par le spectacle qui se deroule sous mes yeux (a vrai dire il ne se passe pas grand chose :l’atmosphere est etonnament calme, et les tentatives de quelques jeunes filles pour lancer les danses et les chants restent trop timides pour soulever la liesse d’une assemblee plutot reservee), | ![]() |
je ne percois pas immediatement le tiraillement timide sur le bas de ma chemise ;je baisse enfin les yeux pour rencontrer ceux, ecarquilles et rieurs, d’un p’tit bout de chou, petite bouille ronde eclairee par un sourire dents de lait plein de confiance. Je reconnais l’un des momes avec qui l’on a improvise quelques heures auparavant une partie de foot endiablee : dans la poussiere des allees du village et sous un soleil de plomb, l’equipe des « va nus pieds » locaux - 6 ans de moyene d’age - et cellle de l’alliance francophone –France + Quebec, une reputation de champions du monde de foot et l’honneur de Zinedine « Zizou » |
Apres avoir pris conge de Nour et de ses amis, nous voilà de retour au centre ville de Massawa, a 2h du mat, pour un dernier coca avant de rentrer au bateau . Apparition irreelle au milieu de la rue principale :
une longue silhouhette se detache a contre-jour sur les lumieres des neons, ondulant dans une robe a fuseau rouge vif, chapeautee d’une large casquette de cuir et perchee sur des bottines a talon aiguille, largement echancrees : improbable Marylin black, longiligne, aux airs malicieux de chat botte. La creature a un sourire d’ange et la beaute du diable, pas de confusion possible quant a ses intentions…nous l’abandonnons aux portes d’un night club, elle n’aura sans doute guere de difficulte a y cueillir un touriste ou un Onusien en mal de compagnie… | ![]() |
A la terrasse d’un cafe de noctambules, le coca passe mal : d’autres jeunes filles viennent nous solliciter, sans insistance toutefois ; certaines tentent simplement leur chance, ne pensant qu’a sortir du pays ( comme Nour en un sens, qui place ses espoirs d’evasion dans ses ambitions universitaire) : beaucoup d’adolescentes et de jeunes femmes se raccrochent a l’espoir bien mince de se trouver un « mari » occidental, qui les sortirait de la misere et les emmènerait loin d’ici (Manfred, un navigateur solitaire allemand rencontre quelqus jours plus tard a Aden, nous confiera avoir recu 3 demandes en mariage au cours de sa courte visite d’Asmara, la capitale). |
En laissant derriere nous Massawa et les rivages erythreens, nous disions egalement adieu a la Mer Rouge : la longue navigation nous menant a Aden au Yemen nous a laisse tout le temps de repenser aux tres belles surprises et aux inoubliables paysages que nous ont reserve nos escales en Egypte, au Soudan et en Erythree…Daedalus, son phare de carte postale dresse au milieu d’une vaste colonne de corail a fleur d’eau, son improbable ponton enjambant un lagon turquois et ses gardiens oublies des dieux egyptiens et des hommes ; Khor Shinab, mouillage perdu au cœur du desert , aux fonds marins grouillant d’une vie multicolore et multiforme – contraste saisissant entre la surface, uniformement aride, morte, et ces jardins subaquatiques exuberants ; Port Soudan et ses « touc-toucs », version tricycle du taxi urbain, le bourdonnement de ses groupes electrogenes a tous les coins de rue et les lampes a petrole illuminant les visages et les echoppes noyees dans l’obscurite ; Suakin, les ruines de sa ville fantome, son gigantesque marche, ses chevres envahissantes, ses anes placides et ses cafes epices…Bien d’autres souvenirs encore, un plein sac marin de sourires, d’odeurs et de lumieres chaudes, sans oublier de bien belles navigations et toutes ces heures joyeuses partagees en equipage …
Deja plus de 5000 milles au compteur depuis le depart
de Lorient, quelques mers et ocean dans notre sillage : desormais c’est
l’Ocean indien qui s’ouvre a nous - beaucoup d’eau salee en perspective,
et des escales pleines de promesses, aux Maldives et en Thailande ! De
quoi sans doute se fabriquer encore de biens beaux souvenirs…
29/02/2004...
on est arrive ce matin au Yemen, a Aden, apres une
longue nav depuis Massawa en Erythree, vent assez fort et courant dans
le pif (une semaine a tirer des bords a 120 degres pour faire moins de
500 milles sur la route directe !) ; on est donc sortis de la Mer rouge,
avec plus de 5000 milles au compteur, et nous voila aux portes de l'Indien...Difficile
de resumer notre passage en mer Rouge...
disons que cette partie du voyage
a largement depasse nos attentes (d'ailleurs nous ne savions pas bien a
quoi nous attendre), tant au niveau des paysages que des populations rencontrees
: de tres belles decouvertes, et le regret de ne pas disposer de plus de
temps pour faire plus ample connaissance avec le continent africain...
Mention speciale pour l'Erythree, pour la gentillesse des habitants de Massawa...
Ici, a Aden, nouvelle ambiance : retour a la culture musulmane, version islam radical - femmes voilees jusqu'aux yeux, tout de noir vetues : on est bien loin de la decontraction coloree et de la spontaneite erythreennes ! D'un autre cote, l'atmosphere semble au 1er abord beaucoup plus speed que dans le Soudan Musulman : ici, on parle fort, on s'agite beaucoup, on est loin de la retenue nonchalante et du calme des soudanais. C'est peut etre du a la consommation intensive du "cat", cette plante dont les effets sont assimiles a la consommation d'amphetamines, et que la plupart des gens machonnent a longueur de journee ; il faut voir la foire d'empoigne lors de la vente de cette drogue pour ruminant, au marche : les voitures des vendeurs sont prises d'assaut par une foule frenetique et bon enfant, un vrai spectacle !
On va rester ici le temps de reparer le pilote automatique qui nous a lache il y a 3 jours , nous obligeant a nous relayer sans cesse a la barre...
On profite aussi de notre escale a Aden pour faire
le plein d'informations concernant le reste du voyage : en effet, bon nombre
de plaisanciers au long cours en provenance de l'Asie font halte ici, c'est
la 1ere fois qu'on rencontre autant d'equipages ! On ne fera que les croiser,
Chinook etant pour le momemt, a notre connaissance, le seul bateau a faire
route d'ouest en est en cette saison...Il y a ici tout un groupe de voiliers
qui naviguent en escadre pour se preserver des pirates, ca n'a eu l'air
de trop bien marcher puisque l'un d'entre eux (un couple de francais) s'est
fait attaquer peu de temps avant d'arriver a Aden (plus de peur et de pertes
materielles que de mal)....
Et maintenant...?.
un peu de géographie... touristique;
La république des Maldives, située dans
l'ocean Indien à environ 600 km. au sud des côtes de l'inde,
et à l'ouest du Sri Lanka, est composée de 20 atolls naturels
protégés par des récifs coralliens; elle s'étire
dans sa longueur sur près de 764 km. et sur 128 km. dans sa largeur.
Les Maldives sont peuplées essentiellement
de pêcheurs habitant sur 220 iles, les autres iles sont vierges.
Aux Maldives, chaque île habitée a un particularisme ou une
fonction propre: aéroport, capitale, prison, usine, village de pêcheurs,
hôtel.
On arrive dans " son île " par bateau, hélicoptère
ou hydravion. Les îles-hôtels sont le plus souvent constituées
de bungalows construits au bord du lagon.
La vie y est simple, et convient parfaitement aux
amoureux de la nature et de la tranquillité, et même si les
iles sont petites, on ne s'y sent jamais à l'étroit; les
journées se passent dehors, sur la plage où la pratique des
sports est particulièrement privilégiée.
Les excursions vers les îles de pêcheur
permettent de découvrir la vie authentique des Maldiviens.
Ni mondanités, ni folles nuits aux Maldives
:
les soirées se passent tranquillement en sirotant
un cocktail...
Et ben!!! on est pas pres de les revoir!!!
jugez plutot;
comment faire pour les remettre en chemin...???
Bon, ils se sont quand meme décidés...
Voila l'album / résumé de la derniere ligne... droite? (Merci
Thierry pour la collection de photos!)
Maldives (dur de s'arracher) - Phuket
Langkawi (Sebastien quitte le bord, devant rejoindre la terre ferme
Canadienne, Patricia rejoint l'equipage...);
Lumut (et passage aux Cameron Highlands);
Et (enfin) Singapour!!!;
Et Voila.... Fin du voyage. Le brave Chinook est arrive a bon port,
contre vents, marees... et avatars.
Sur, il a besoin de quelques
soins.... mais son heureux capitaine a tout son temps... yapluka!
Quant a l'equipage, chacun s'en est retourné vers sa base
habituelle;
Sebastien a rejoint la Canada depuis Langkawi, Herve est reparti vers le
sud de la France apres une petite semaine Singapourienne, Thierry et Eric,
apres quelques vagabondages sur Malaisie, Vietnam et Cambodge, sont retournes
"a la capitale", pour tenter de reintegrer la France Laborieuse...
Bonne chance a eux!!