Union : Pierre Vansintjan

Union - Tournai 2-0

Avec encore en tête les samedis ensoleillés du printemps dernier qui virent le sauvetage en deux temps de leur équipe, nous avons retrouvé avec joie nos amis tournaisiens pour cette nouvelle joute entre nos deux clubs.
Une joute que l'on prépara dans la convivialité la plus totale au Festin de Zeus comme la saison passée sous le signe du "Que le meilleur gagne !" en espérant toutefois secrètement rompre le signe indien des deux dernières visites des Rats au Parc Duden (0-1 et 1-2).

Depuis qu'il y a un an on visita Tournai, les rangs cyber-unionistes ont grossi et on y constitua une belle table sans se préoccuper qu'on était treize (les deux webmasters avec leurs parents respectifs, Didier, Ivan, Narcisse, les Vdl Brothers & Lili, ainsi que votre serviteur).
D'ailleurs on devait être quatorze mais notre ami Etienne eut des problèmes de réveil.
Sous l'influence on ne peut plus positive de notre webmaster on reçut une invitation en tribune. Rien n'aurait pu altérer notre humeur, même pas la grisaille semblable à celle de l'an dernier et on s'installa plein d'espoir de voir un beau match pour couronner une journée qui avait on ne peut mieux commencé en prolongeant l'euphorie de la veille à Lecce.

Les deux équipes s'amenèrent, les Rats en jaune et noir bien sûr et nos gars en tenue tout ce qu'il y a de plus Blue Line.
Comme il y a deux semaines contre le Vigor Hamme, on ne trouvait dans chaque équipe que quatre joueurs ayant joué la même affiche en mars : Radec Sourek, Laurent Bruynaert, Rémy Desse et Slobodan Pejcic chez les Rats, et Thierry Capouet, Roger Henuset, Denis Janssens et Miguel Capilla à l'Union.
On eut donc fatalement un tout autre match.

L'Union devait une fameuse revanche à ses supporters après sa pitoyable prestation contre Hamme et, une fois n'est pas coutume, prit d'emblée les choses en main, sans doute conditionnée par le classement défavorable actuel de ses adversaires.
Malheureusement on observa le même phénomène, à un tout autre niveau bien sûr, qu'à Anderlecht-Bologne.
Il ne suffit pas de jouer deux fois plus vite que d'habitude pour que ça aille deux fois mieux.
Faites l'expérience suivante : à votre prochain petit déjeuner mettez d'abord un tissu absorbant sur votre table puis déposez votre tasse dessus, versez votre café deux fois plus vite que d'habitude et regardez le résultat (j'ai oublié de vous dire de reculer pour ne pas asperger votre pantalon).

Bref ce fut un festival "vitesse et précipitation" de la plus belle eau (ou du plus beau café, si vous préférez).
D'autant que les Tournaisiens étaient bien obligés de suivre et comme il n'ont pas, eux non plus, trouvé encore leur rythme de croisière cela donna trois quarts d'heure de pousse-ballon totalement indigestes qui fit dire au père de Nicolas, supporter de Mouscron et donc (à peu près) neutre, que les deux équipes étaient descendues d'une division.

Il fallut d'ailleurs attendre pas mal de temps pour voir quelque chose de concret de la part de l'Union, passablement chamboulée avec Laurent Zaccaria à la place de Gaby Mundingayi indisponible et Roger Henuset aux côtés de Denis Janssens.
La première action fut même à mettre à l'actif des Rats avec, à la 8ème minute, un centre de la gauche nécessitant un dégagement plus qu'opportun de Jean-Luc Walschap.
Enfin, à la 19ème minute, un centre de la gauche de Frederik Vanderbiest arriva un poil trop vite à Olivier Bilwani.
Rebelote trois minutes plus tard de l'autre côté avec un centre de la droite de Pascal Hofman trouvant Olivier au deuxième piquet qui mit de la tête à côté.

Après ces deux demi-étincelles on replongea pendant un quart d'heure dans la confusion la plus totale.

A l'approche du repos, toutefois, l'Union se fit plus pressante.
A la 38ème minute, sur un contre, Frederik Vanderbiest lança Miguel Capilla qui tira sur le gardien Damien Metz. Aurait-il marqué qu'on aurait évidemment sauté en l'air.
Il ne le fit pas et on n'en retint qu'à sa gauche Lindonjohnson Modesto et Olivier Bilwani étaient bien placés pour conclure s'il avait eu la lucidité de regarder dans sa course.
Cinq minutes après, coup sur coup, un contre mené sur la gauche par Miguel et Lindon fut sauvé de justesse en corner par un arrière tournaisien.
Sur le corner qui s'ensuivit un centre de Laurent Zaccaria fut repris de la tête par Frederik Vanderbiest à côté.
Enfin à la toute dernière minute un coup franc échut à l'Union légèrement à droite.
Il était idéal pour un gaucher et Denis Janssens l'envoya d'une belle trajectoire sur la latte (comme les Ecossais la veille).

Et ce fut le repos durant lequel les supporters des deux équipes échangèrent des propos consternés en battant des pieds.
A l'inverse des quatre équipes venues déjà nous visiter, les Rats ne se montrèrent jamais dangereux mais l'imprécision du jeu de l'Union ne laissait pas beaucoup d'espoir d'en profiter.
On avait eu l'impression il y a deux semaines d'avoir vu, devant Hamme, la plus mauvaise première mi-temps depuis l'entame de la saison.
Le record était largement battu.
Et il devenait évident que les premiers qui marqueraient dans ce match confus l'emporteraient. Et même si on n'eut qu'une alerte en début de match, on sait très bien qu'en football tout peut arriver...
On n'était donc, une fois de plus, pas plus rassuré que ça.

Il dut y avoir des remontages de bretelles dans les vestiaires car on eut (enfin) une seconde mi-temps nettement plus animée.
A la toute première minute Laurent Zaccaria centra de la droite à Olivier Bilwani au second piquet qui envoya le ballon de la tête à bout portant dans... le filet latéral.
Ça se calma tout de suite et il fallut attendre la 55ème minute pour voir un coup de semonce lointain mais consistant de Radec Sourek nécessitant un arrêt vigilant de Daniel Uytdenhoef.

Signal reçu par l'Union qui réagit et obtint un corner sur la gauche trois minutes plus tard sur une situation chaude développée par Lindonjohnson et Bilwani.
Laurent Zaccaria le botta rentrant et Damien Metz s'élança pour le capter impeccablement... puis le laisser incompréhensiblement tomber. Le ballon fut récupéré et transmis lègèrement en arrière à Roger Henuset monté en ligne qui marqua sans bavure d'un superbe tir à ras de terre (1-0).

C'était le tournant du match. Les Rats ne pouvaient qu'essayer d'égaliser, offrant du même coup plus d'espace aux Unionistes, certes pas très inspirés mais avec encore plus d'une demi-heure à jouer...
C'est ce que se dit sans doute Joël Crahay qui fit alors monter son joker et feu follet Giordano Criscito en retirant Laurent Zaccaria, pas très à l'aise dans son nouveau rôle à l'image de Mbo M'Penza la veille.

Mais entre les hypothèses tactiques et la réalité il y a souvent de la marge et trois minutes après le but les Rats faillirent remettre les pendules à l'heure.
Igor Rosier fut lancé plein centre et il fallut un beau save en corner de Daniel Uytdenhoef pour éviter l'égalisation.
L'Union se resserra alors en se contentant pendant un bon bout de temps de contenir son adversaire et en attendant la possibilité de partir en contre.

Celle-ci se présenta à la 74ème minute et à quatre contre deux encore bien.
Mais ce n'était vraiment pas le jour de l'Union (et surtout d'Olivier Bilwani) et en final Miguel Capilla centra à Olivier sur la droite qui tira une nouvelle fois à côté.
Joël Crahay fit alors descendre Pascal Hofman pour le remplacer par Frédéric Hinnens, augmentant encore un peu plus l'acidité des commentaires des supporters unionistes.

Trois minutes après on crut que ça y était, pour l'Union comme pour son centre-avant malchanceux. Frederik Vanderbiest lança sur la droite Giordano Criscito qui centra au deuxième piquet à Olivier Bilwani dont la reprise de la tête cette fois fut cadrée mais arrêtée par un défenseur sur la ligne.

A la 80ème minute on vit la grande entrée dans l'équipe de Soufiane Chairi, qui brille dans notre équipe "Espoirs/Réserves", en remplacement de Lindonjohnson Modesto (peu à son affaire dans ce match de kick and rush).
Une minute plus tard Miguel Capilla subtilisa le ballon à un arrière tournaisien et on crut bien au coup de grâce mais il tira à côté.

Ce fut un demi-tournant du match car, avec l'énergie du désespoir, les Rats lancèrent leurs derniers feux dans la bataille.
A la 87ème minute il y eut un ballon chaud dans le rectangle de l'Union et trois minutes après il fallut un arrêt déterminant de Daniel Uytdenhoef pour empêcher qu'une tête tournaisienne n'aboutisse dans nos filets. Ce fut le demi-tournant complémentaire à celui cité ci-dessus.

Enfin, alors que le chronomètre indiquait 90 minutes depuis déjà pas mal de temps, Miguel Capilla parvint à intercepter un ballon en milieu de terrain et à filer seul vers le but adverse pour fixer les chiffres (2-0).
Comme contre Schoten on ne remit même pas le ballon en jeu.

Statistiquement, la victoire de l'Union se justifiait au nombre d'occasions encore que sur un écart forcé eu égard à la maladresse à la conclusion de nos avants et surtout d'Olivier Bilwani (sur les cinq occasions qui lui échurent il aurait quand même pu en mettre au moins une dedans; enfin, il était là ce qui est fondamental.
Espérons qu'il soit plus précis le jour où on en aura vraiment besoin.).
Et si Damien Metz ne nous avait pas donné un coup de main involontaire on était tout droit parti pour le 0-0 (ou pire).

Mais l'Union fut médiocre face à un adversaire actuellement faible et qui, visiblement, se cherche encore à l'image de Moraïs Fernandez qui doit trouver ses marques dans la réalité physique du football européen.
Rémy Desse n'eut guère l'occasion de reproduire ses rushes dévastateurs du printemps et seul Radec Sourek nous a rappelé son talent de la saison dernière.
Il nous est difficile, au vu d'un tel match, d'émettre une opinion sur tous les nouveaux joueurs tournaisiens. Laurent Plaquet, toutefois, nous a paru positivement remuant.

Côté unioniste, ce sont évidemment les joueurs les plus réguliers qu'on a remarqué dans ce match confus mais engagé :

Roger HENUSET 8
Denis JANSSENS 5
Daniel UYTDENHOEF 5
Miguel CAPILLA 4
Thierry CAPOUET 4
Frederik VANDERBIEST 4

La première tranche est terminée et donne le classement suivant :

 1. STROMBEEK        10 7 2 1  26  6  22    (Bravo, Peter !)
 2. Hamme            10 6 2 2  28 16  20
 3. Denderhoutem     10 6 3 1  23 14  19 
 4. Zulte            10 5 1 4  19 11  19
 5. Hoogstraten      10 5 2 3  24 12  18
 6. RC Gand          10 5 4 1  17 12  16
    Torhout          10 5 4 1  13 17  16 
    Union            10 5 4 1  15 15  16
 9. Saint-Nicolas    10 4 4 2  16 16  14
10. Maldegem         10 4 5 1  23 18  13
    RC Malines       10 4 5 1  10 22  13
12. Wetteren         10 2 3 5   7 11  11
13. Zottegem         10 2 4 4   8 16  10
14. Schoten          10 2 7 1  11 23   7
    RC Tournai       10 2 7 1  11 17   7
16. Termonde         10 1 8 1  10 35   4

Pour rappel ((c) = champion final, (d) = descendant, (m) = montant) :

1997-1998                                1998-1999
                  J. G P N  p. c.  Pt                      J. G P N  p. c.  Pt
 1.INGELMUNSTER   10 7 1 2  16  3  23     1.INGELMUNSTER(c)10 7 2 1  31  8  22
 2.Mons           10 6 2 2  19 10  20     2.Mons           10 5 0 5  15  6  20    
 3.Namur          10 6 3 1  16 12  19     3.RC Tournai     10 5 1 4  17 10  19
   SK Roulers (c) 10 6 3 1  32 17  19     4.Torhout        10 5 3 2  19 17  17
 5.Heirnis Gand   10 5 2 3  11  9  18     5.Hekelgem (m)   10 5 4 1  21 21  16
 6.FC Roulers     10 5 3 2  19 15  17     6.Heirnis Gand   10 4 2 4  21 22  16 
   Virton         10 5 3 2  18 12  17       Union          10 4 2 4  16 10  16
 8.Union          10 4 3 3  10 10  15     8.Denderhoutem   10 4 4 2  18 16  14 
 9.Strombeek      10 3 4 3  11 11  12       Walhain        10 4 4 2  16 19  14
10.Eeklo (d)      10 3 5 2  11 15  11    10.Olympic        10 3 2 5  17 11  14 
   RC Tournai     10 3 5 2  13 13  11    11.Sottegem       10 3 5 2   9 19  11
   Sottegem       10 3 5 2  11 20  11       Wetteren       10 3 5 2  20 18  11 
13.Wetteren       10 2 5 3  10 14   9    13.RC Lebbeke (d) 10 3 6 1  12 20  10
14.Ache (d)       10 2 6 2   8 24   8    14.Strombeek      10 2 6 2  11 15   8
15.Olympic        10 2 7 1  11 20   7    15.Hamme          10 1 5 4  13 20   7
16.RJ Wavre (d)   10 0 5 5  11 22   5    16.FC Roulers (d) 10 1 8 1   3 27   4

En nombre de points l'Union est remarquablement constante avec la même place que l'an passé (comme Gand et quasi Torhout d'ailleurs).
On avait alors marqué 6 buts de plus pour un point de plus.
Cette année-ci on a pris 5 buts de plus, pour un même nombre de points !

Le RC Tournai a autant de points que l'Olympic il y a deux ans et Hamme l'an dernier, lesquels s'en sortirent (et comment pour Hamme !).
Allez les Rats ! Rien n'est perdu !

Pour le spectacle c'est avec Termonde (45 mais un cas qui semble déjà désespéré; d'ailleurs les derniers de la première tranche descendirent les deux saisons précédentes), Hamme (44) et cette surprenante équipe de Maldegem aux résultats contradictoires (41) qu'on voit le plus de goals.
Les deux années précédentes on arrivait à 49 avec le SK Roulers puis Ingelmunster qui terminèrent champions. Mais Roulers était un cas à part et le 12-0 contre Gand faussa longtemps les statistiques d'Ingelmunster.
Une augure favorable pour Hamme, de toute façon. Attention Peter !

Enfin l'augmentation du nombre de buts en Belgique se vérifie dans notre division :
227 en 97-98, 259 en 98-99 et 261 maintenant.

Pour ce qui concerne l'Union, je trouve que Narcisse a fait une bonne analyse la semaine passée.
La seule chose que j'ajouterais, comme déjà dit au fil des matches, c'est qu'on n'est pas assez présent devant le but adverse et que le jeu de l'Union manque de la fluidité qui découle des automatismes de jeu.
A ce niveau-là je trouve que nous n'atteignons pas les quatre premières équipes qui nous ont rendu visite, même Schoten.
Quant à avoir la recette, c'est au-delà de mes compétences.
Je ne pense pas que la rentrée d'Yves Cums suffirait. Il ne pourrait apporter de l'ordre que sur le flanc gauche (cf. Van Kerkhoven - Goor), pas l'autre. Ou alors conjuguer ça en faisant avancer Roger sur la droite ou peut-être Nicolas Flammini s'il est droitier, mais il est difficile de faire des hypothèses sur un joueur qu'on n'a jamais vu à l'oeuvre.