aanval.gif (2137 bytes)

Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Schoten 3-2

Cette fois-ci, c'était définitivement l'automne.
Un temps de crachin qui faisait dire à Didier : "Tiens ! Plus personne ne rouspète sur les casquettes aujourd'hui."

A la buvette, surprise ! On put faire la connaissance de Simon Taylor, le correspondant sportif du BULLETIN.
En raison d'Angleterre-Belgique le match avait été avancé d'une heure et bon nombre de spectateurs arrivèrent à la dernière minute (et certain cyber-unioniste même à la mi-temps).
Le temps de faire les salutations d'usage et le moment était déjà venu de prendre place. On se souhaita donc un amical "Que le meilleur gagne !" pour le match de Sunderland et on gagna les gradins (assez clairsemés en cet après-midi de concurrence télévisuelle sportive) avec encore en tête tout ce qu'on avait raconté à notre visiteur, Roland Renquin, le plus expérimenté des cyber-unionistes, ayant même vécu ce qui ne fut pas le 61ème match.

A l'entrée des équipes sur le terrain, deuxième surprise !
Les visiteurs de Schoten arboraient de rutilantes couleurs jaunes et vertes et nos gars étaient tout en bleu. Oui, parfaitement ! On avait retrouvé des culottes bleues !! Apparemment on était parvenu à les récupérer auprès des juniors.
Sans doute avait-on vu la veille l'Ukraine en jaune et bleu éliminer la Russie et s'était-on dit qu'un retour à ces bonnes vieilles culottes bleues serait un heureux présage après nos deux derniers déplacements consécutifs à besace vide.

Les oreilles bourdonnant encore quelque peu du concert de Blue Line de jeudi, on n'entendit pas le coup de sifflet initial de Mr. Henry mais on vit immédiatement des maillots jaunes et des maillots bleus bouger, et fameusement !
Dès la première minute Miguel Capilla se rappela au bon souvenir de tout le monde en tirant sèchement un coup de semonce sur le gardien anversois Geert Vermeire.
Coup de semonce reçu cinq sur cinq par les visiteurs qui s'amenèrent toutes voiles dehors dans notre camp et même dans notre rectangle dont on crut pouvoir les déloger avec, au passage, un penalty comme une maison de Denis Janssens (sans ballon) que ne virent ni l'arbitre ni son assistant soucieux de suivre le jeu et comme ils eurent (hélas) raison !

On épiloguait encore sur ce penalty non sifflé que les gars de Schoten étaient parvenus à récupérer le ballon, le passer vers la gauche à Dionizio Silva Filho qui le centra à Dirk Dausy qui d'une tête impériale l'envoyait tel une fusée dans le coin supérieur droit du but sans laisser l'ombre d'une chance à Daniel Uytdenhoef (0-1).
Le match n'avait pas encore eu lieu mais ce fut aussi fulgurant que le but de Redknapp trois heures plus tard.

On avait à peine remis le ballon en jeu qu'ils remettaient ça ou presque.
De l'entrée du rectangle Krzysztof Stefanski envoyait une fusée à ras de terre qui frôlait le piquet gauche, du bon côté pour nous !

D'habitude au Parc Duden on commence gentiment, style salon de thé, en demandant si tout le monde a reçu son biscuit.
Met Schoten niks te doen ! Banzaï for the flag !
Dans les rangs des cyber-unionistes, les Vdl Brothers Sr avaient à peine eu le temps de s'installer et on n'avait même pas attendu Robert pour ouvrir le feu !
Du jamais vu !

Et cela continua comme ça pendant une vingtaine de minutes, les vagues jaunes déferlant les unes après les autres.
Tout au plus y eut-il une timide réaction unioniste à la 7ème minute permettant à Kiki Marion ou Giordano Criscito d'adresser un beau tir que Geert Vermeire sauva en corner. De loin, dans le crachin, c'était pas évident de voir la différence entre le 14 et le 24.

Et à la 16ème minute on eut l'apogée de la période anversoise.
Ces visiteurs faisaient de plus en plus penser à des extra-terrestres, ne se demandant jamais à qui passer le ballon et s'amenant en masse en sachant toujours très bien où étaient les coéquipiers.
Ce fut ainsi une charge de quatre lanciers du plus bel effet, digne des envolées galloises de rugby des années 70, se terminant par un tir sec à ras de terre de Winnie Portael à droite que Daniel Uytdenhoef ne put que repousser dans les pieds de Krzysztof Stefanski qui avait suivi au millimètre (0-2).

On en avait littéralement plein les pieds et votre serviteur, comme contre Tournai au printemps, commençait à entrevoir avec une terreur croissante un séisme comparable à celui d'une certaine après-midi tout aussi grise de l'hiver 1961.
On n'était pas très documenté sur Schoten. Les deux saisons précédentes ils avaient joué en 3B, obtenant d'honorables 5ème et 6ème places. Jouaient-ils toujours comme ça ? Essayaient-ils de nous avoir au bluff comme Lille? Si oui, c'était bien parti pour eux.
Ou bien était-ce une équipe capable de "strieps" ?

Il y a quelques années Boris Becker déclara que lorsqu'Henri Leconte atteignait son niveau de jeu maximal, "il fallait attendre que ça passe".
Se dit-on ça du côté de Joël Crahay ou de Roger Hénuset (qui effectuait sa rentrée) ? C'est fort possible et la suite prouva en tout cas que Boris avait raison.

Insensiblement Schoten commença à souffler et l'Union à sortir la tête hors de l'eau.
Et il n'y eut de fait plus rien à signaler au sujet des Anversois jusqu'au repos.
A la 23ème minute une belle attaque combinée par Gaby Mudingayi et Kiki Marion se termina par un tir de Giordano Criscito, malheureusement à côté.
A la 25ème un superbe centre en cloche de Miguel Capilla (décidément très actif par rapport à ses premiers matches au Parc Duden) surmonta Geert Vermeire mais ne trouva personne au deuxième piquet. Sempiternel problème de présence unioniste devant le but adverse ! Nul doute qu'une phase de ce genre, de l'autre côté, aurait fait 0-3.

Tout de suite après, Marc Van Looy, l'entraîneur anversois, remplaça Geert Vermeire, blessé, par Nicky Verboven.

A la 28ème un corner "sortant" de la droite arriva à Denis Janssens à gauche qui rabattit le ballon vers le centre amenant un défenseur anversois à dégager sur la ligne.
A la 34ème un nouveau corner de la droite provoqua une situation chaude devant le but anversois.
Ça commençait tout doucement à chauffer pour la défense anversoise qui toutefois s'en sortait, ce qui augmentait sa confiance.

Peut-être un peu trop, heureusement pour nous.
Alors qu'à la 37ème minute Jean-Luc Walschap remplaça Frédéric Hinnens en se positionnant à l'arrière gauche d'où Thierry Capouet (encore une rentrée sympathique au Parc Duden) partit pour l'arrière droit, quatre minutes plus tard la défense anversoise ne se préoccupa pas trop de voir arriver la ballon à Miguel Capilla sur la droite. Funeste (et bienvenue erreur) : comme également contre Tournai au printemps, Miguel plaça un superbe lob dans la lucarne (1-2).

Et ce fut le repos durant lequel les conversations de supporters allèrent bon train tandis que Nicky Verboven continuait à s'échauffer; c'était bien la première fois que je voyais un joueur ne rentrant pas au vestiaire et continuant à travailler.
On n'arrêta pas de disserter sur le jeu chipoteur de l'Union et celui direct de Schoten.
Pour ma part je trouvais que ce match rappelait fort celui contre Tournai au printemps. Les visités nous enfoncent copieusement pendant la première partie de la mi-temps (Tournai en plus technique que Schoten) et puis Miguel Capilla les rappelle à l'ordre.
Contre les "Rats", avec un Casimir Jagiello devenu échaudé, c'était resté comme ça.
Comment cela allait-il se passer cette fois avec des visiteurs qui avaient l'air fameusement costauds et dont ou pouvait craindre un contre mortel comme la saison passée contre Hamme et Zottegem ?

Le quatrième quart d'heure fut assez confus, l'Union prenant plus ou moins la direction des opérations en donnant l'impression de travailler son adversaire au corps plutôt que de vouloir revenir trop vite sur lui.
Spéculer sur le temps comme en cyclisme, ça peut être dangereux en football.
Durant cette période on ne nota que deux faits saillants coup sur coup à la 50ème minute : un tir de loin de Kiki Marion sauvé en corner par Nicky Verboven puis une percée de Modesto Lindonjohnson sur la gauche (nous rappelant sa présence sur la feuille de match par la même occasion) et ratant son centre à Giordano Criscito alors que la situation était franchement gagnante (voir mon commentaire sur le centre de Miguel Capilla qui avait lobé le gardien).

A peu près deux heures avant que Kevin Keegan fasse monter au jeu Michael Owen avec les conséquences que l'on sait, Joël Crahay remplaça Giordano Criscito par Olivier Bilwani à la 62ème minute. Ce dernier n'avait en effet pas été titularisé d'emblée, choix assez étonnant au vu du poids qu'Olivier exerce sur une défense. Giordano n'avait pas démérité mais sans doute notre entraîneur voulait-il augmenter le volume de notre attaque.

L'effet ne fut pas franchement immédiat.
Deux minutes après, Schoten développa un contre particulièrement chaud par la droite qu'on put heureusement maîtriser.
On ne le savait pas encore mais ce fut un tournant du match.
A 1-3 on aurait été définitivement cuit. En outre il n'y eut que cette phase à signaler à l'actif des Anversois durant toute cette deuxième mi-temps.
Mais leur danger restait quand même latent.

A la 69ème minute Bart De Backer commit une vilaine faute sur Roger Hénuset.
A voir les gestes de notre capitaine on craignit même le pire.
Ses sympathisants (il y en a qui poussent le folklore à ne pas en faire partie), toutefois, dirent qu'il n'allait pas tarder à en faire voir de tous les décibels à ses adversaires.
De fait il mordit sur sa chique, ne demanda même pas à quitter le terrain et une minute plus tard adressa un superbe tir à ras de terre d'au-delà du rectangle.
Il avait déjà tenté sa chance à plusieurs reprises mais pas avec toute la conviction (ou précision) nécessaire. Cette fois, c'était au point.
Nicky Verboven ne put que repousser le ballon dans les pieds de... Modesto Lindonjohnson qui avait suivi (2-2) !

Le deuxième but de chaque équipe se marqua de la même façon !
C'était la deuxième fois qu'on pouvait noter le nom de notre Brésilien de poche.
Du 50% en somme...
Dès lors la tactique de l'Union consista à l'alimenter à profusion par de longues transversales de Roger Hénuset et Pascal Hofman vers son aile gauche.

On avait à peine remis le ballon en jeu que lancé de la sorte il centrait à Olivier Bilwani qui reprenait de volée au ras du piquet droit.
Trois minutes plus tard un centre de la droite de Thierry Capouet fut repris à nouveau par Olivier Bilwani, de la tête cette fois, mais au-dessus.

Et à la 78ème minute un centre de la gauche de Jean-Luc Walschap fut repris de la tête par Lindon au (mauvais) ras du piquet droit.

L'Union avait fameusement poussé pendant un quart d'heure et obtenu l'égalisation.
Elle continua à baser son jeu sur de longues balles à Lindon mais avec un rendement s'effilochant en même temps qu'elle semblait s'époumonner.
Elle poursuivait toujours ses efforts mais semblait avoir perdu une partie de sa lucidité dans cette égalisation.
Le comble fut atteint à la 90ème minute lorsque, lancé sur la droite par Pascal Hofman, Miguel Capilla centra à Lindon dont la reprise nécessita un save trois étoiles de Nicky Verboven.

Là, il devenait évident qu'on avait trop joué au lièvre et à la tortue.
Dans les arrêts de jeu on continua encore, bien sûr. Il n'y avait rien d'autre à faire de toute façon. Mais on n'y croyait plus et on commençait à se préparer à rentrer dare-dare pour voir Angleterre-Belgique à la téloche.
Mais là aussi on vit que l'entraîneur de Schoten n'était pas Casimir Jagiello.
Marc Van Looy espéra aussi l'emporter malgré tout et ne mit pas "tout derrière".

On était de plus en plus étonné de ce que Mr. Henry n'ait pas encore sifflé la fin du match lorsqu'une récupération de Gaby Mudingayi permit à Kiki Marion de lancer dans un boulevard Thierry Capouet et Olivier Bilwani à deux contre un (plus le keeper).
Défaitiste comme on a tendance à l'être suite aux performances en dents de scie de nos favoris, on se demandait comment ils allaient cette fois rater ça ou si l'arbitre allait profiter d'un contrôle de trop pour arrêter le match.
Mais non ! Thierry géra lucidement la situation et transmit le ballon avec un timing parfait à Olivier qui avait bien pris soin d'être en retrait et ce fut 3-2 !!
L'arbitre ne jugea pas utile de remettre le ballon en jeu.

Et voilà ! Une conclusion inespérée au vu des vingt minutes initiales.
Que dire d'un match pareil qui nous a fait passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ?

Rayon négatif, un mauvais départ une fois de plus. Catastrophique, même.
On se demandait franchement si on était à notre place dans cette division durant les vingt premières minutes.
On était dépassé par le rythme des visiteurs (qui se trouvaient deux places derrière nous avec deux points de moins à l'entame du match) et en outre on avait l'impression que chacun d'eux savait exactement ce qu'il devait faire en toute circonstance.
De notre côté, une fois qu'on a sorti la tête de l'eau et jusqu'à l'heure de jeu, un côté abominablement "diesel" caractérisé par un manque évident de ligne directrice dans le jeu et un laxisme total dans la manoeuvre. Le gars qui avait la balle scrutait l'horizon pour trouver un coéquipier à qui le passer, les deux étant bien entendu statiques et bien entourés comme aux pires moments de l'équipe nationale.
Et avec à la clé un manque chronique d'initiative lorsqu'un équipier monte et, fatalement, de présence devant le but adverse.
Dans ces vingt premières minutes, quand un joueur de Schoten s'avançait dans le camp de l'Union, ses partenaires le suivaient automatiquement.

Rayon positif, c'est la troisième victoire consécutive à domicile.
Elles le furent toutes dans le plus pur style "blood, sweat and tears" en raison du côté diesel relevé plus haut mais elles dénotèrent aussi une meilleure condition physique à long terme que l'adversaire.
Et aussi un meilleur mental collectif que la saison passée.
Dans son remarquable article de la dernière BUTTE Jacques Devriese appelle à l'enthousiasme au sein de l'Union en prenant exemple sur celui que Robert Waseige a communiqué à l'équipe nationale.
Je pense que de ce côté-là on est en bonne voie. Faudrait peaufiner en déplacement.
Mais la meilleure condition physique à long terme ne sert à rien si on doit remonter un handicap trop lourd.
Trois buts après 20 minutes à Hoogstraeten c'était de trop.
Deux buts après un quart d'heure ici, c'était tout juste, tout juste et le coup de poker plus qu'audacieux de Marc Van Looy en fin de match nous fut un allié objectif.
Il faut absolument être capable de jouer plus vite en début de match, non seulement en défense mais aussi au milieu du jeu pour s'opposer aux déferlantes adverses.

Il faut aussi noter des satisfactions individuelles.
Thierry Capouet est de retour et bien de retour. Peut-être son meilleur match depuis qu'il est chez nous.
Miguel Capilla a progressé à pas de géant depuis le match contre Malines et s'est montré très remuant, redescendant fréquemment au milieu du jeu et éclaircissant même parfois des situations en défense.
Kiki Marion, lui, est aussi en phase ascendante. Son premier but ne devrait plus tarder.
Modesto Lindonjohnson est décrié par une partie du public pour son manque de puissance. Mais il a marqué quatre buts en six matches. C'est un feu follet voleur de but et il faut utiliser ses qualités comme on se mit à le faire dans la dernière demi-heure.
Gaby Mudingayi prend de plus en plus d'étoffe. C'est un bon récupérateur de ballons au milieu du jeu et cette fois il a lancé l'attaque amenant le winning goal.
Et tous les autres se sont montré à la hauteur de leur réputation pour les plus expérimentés ou à l'aune de leurs camarades pour les autres.
Du jeu chorégraphique d'il y a deux ans on est passé à un jeu beaucoup moins académique mais on a retrouvé un bon collectif, dans l'esprit du stage au Touquet.
C'est fondamental et il reste à travailler les débuts de match.
Wetteren dimanche prochain sera un bon test.

Après cette performance difficultueuse mais collective, c'est la bouteille à encre pour le referendum et je reviens à mon système de répartition pour tout le monde en la matière :

Miguel CAPILLA 3
Thierry CAPOUET 3
Roger HENUSET 3
Kiki MARION 3
Lindonjohnson MODESTO 3
Gaby MUDINGAYI 3
Olivier BILWANI 2
Giordano CRISCITO 2
Pascal HOFMAN 2
Denis JANSSENS 2
Daniel UYTDENHOEF 2
Jean-Luc WALSCHAP 2

ag_back.gif (1338 bytes)buttonwr.gif (2669 bytes)This page was last updated : 12-10-99 21:19

1