Union : Pierre Vansintjan

Union - Fc Roulers 3-0

C'est devant une chambrée particulièrement rachitique (600 spectateurs d'après LA LANTERNE, 900 d'après LE SOIR) qu'on put revoir au Parc Duden après un mois d'absence notre équipe favorite, retrouvant enfin ses couleurs traditionnelles mais en inversant maillots et shorts.
Les espoirs caressés pendant les fêtes s'étaient envolés après un 2 sur 15 bien tassé et on se retrouvait comme l'an dernier quasi au coude à coude (3 maigres points d'avance) avec Wetteren pour un objectif revu considérablement à la baisse.
On ne pouvait apparemment pas mieux espérer pour se requinquer que la visite du FC Roulers, dernier au classement avec 6 points sur 60 malgré son équipement très "Juventus".

Un classement étonnant pour le profane au vu des saisons précédentes des visiteurs.
N'avait-on pas littéralement "sukkelé" l'an dernier pour les battre au forceps par un but de Kiki Marion en fin de match lorsqu'on tentait désespérément de quand même décrocher le tour final ?
Mais outre la fusion annoncée avec le SK Roulers pour l'inter-saison, ce classement s'explique aussi par l'effectif de l'équipe roularienne.
J'ai eu la curiosité de rechercher la feuille du match de l'an dernier : UN seul joueur aligné aujourd'hui y figurait : Nick Prinsier (ou Pinsier, il a perdu un "r" sur la feuille de cette année-ci) et il était sur le banc !

Malgré les secousses éprouvées ces derniers temps, ça devait donc marcher pas trop difficilement. Voire...
La même comparaison de feuilles de matches indiquait que seulement cinq joueurs de l'Union de la saison dernière étaient sur le terrain : Yves Cums, Alain Peetermans, Roger Hénuset, Alain De Nil et Denis Janssens.
Et la première mi-temps refléta tout à fait l'affaiblissement des deux équipes par rapport à l'an dernier.

Comme bien souvent à domicile cette saison l'Union avait encore la tête à la sieste en première mi-temps : jeu trop lent, absence totale de changements de rythme (ne parlons pas d' "explosivité", c'est un concept qui n'a plus cours depuis le départ du trio magique Barroso-N'Gapy-Moyaux comme on peut s'en rendre compte sur le remarquable montage de Danny), joueurs à des kilomètres les uns des autres (comme l'équipe nationale, mais il y a longtemps qu'elle n'est plus une référence), crispation visible de la défense, médians offensifs aux abonnés absents, longues
balles balancées vers des avants fantomatiques jamais à la bonne place pour les recevoir et j'en passe...

Seulement, de l'autre côté figuraient les derniers du classement qui ne firent rien (ou si peu de choses) pour montrer qu'ils valaient mieux que ça.
Si bien que malgré la lourdeur de leur digestion les Unionistes durent quand même se résoudre à diriger les opérations.
On put ainsi noter :

- à la 6ème minute une récupération de balle d'Alain De Nil se terminant par un centre à ras de terre de la gauche détourné en corner
- à la 7ème minute un tir non cadré d'Arie Van der Padt sur une attaque générale
- à la 11ème minute, suite à une faute de Miguel Capilla replié, un beau coup franc du FC Roulers dans le coin supérieur gauche capté par Xavier Bravo
- à la 18ème minute une action entre Yves Cums, Rachid Baouf et Miguel Capilla se terminant par un centre de la gauche sur lequel le gardien Tom Devos fit une belle intervention
- à la 24ème minute, suite à un corner de la droite d'Yves Cums, un tir de Denis Janssens arrêté imparfaitement sur la ligne; la balle fut dégagée dans l'axe vers Arie Van der Padt dont la reprise suscita un beau save de Tom Devos
- à la 30ème minute un contre du FC Roulers rendu dangereux par une passe approximative d'Alain Peetermans
- à la 37ème minute, sur un nouveau corner de la droite d'Yves Cums, un beau tir de Roger Hénuset fut arrêté par un back qui lança un contre sur lequel Steven Lampo parvint à tirer au-dessus du but unioniste largement ouvert.
Le FC Roulers aurait ainsi pu mener au repos tout en s'étant montré très peu percutant. Sa circulation de balle était meilleure que celle de l'Union mais ses avants étaient franchement nuls.

La morosité s'était emparée de la maigre assistance qui vit encore un signe supplémentaire de la dureté des temps dans la panne de la sono du stade.
Les plus optimistes disaient que ça faisait 134 minutes qu'on n'avait plus encaissé de goal.
Le temps s'était toutefois montré plus clément qu'on n'avait pu le craindre et Danny qui avait opté pour la tribune vint nous rejoindre.
Il nous apprit qu'au retour au vestiaire Freddy Smets avait fulminé publiquement contre Arie Van der Padt et on ne revit plus après le repos notre Hollandais très peu volant que le public appelle de plus en plus "le Tutu blanc". C'est malheureux pour lui mais force est de dire qu'on ne le vit jamais jusqu'ici donner l'impression qu'il avait joué en deuxième division.

Gaby Mudingayi le remplaça très avantageusement et son physique impressionnant (à 17 ans !) doublé de sa position de centre-avant rappelait irrésistiblement Anges N'Gapy.
Ce ne fut pas le seul changement qu'on put constater. Tout d'un coup l'Union se mit à courir ! L'atmosphère ne dut pas être triste au vestiaire et le sermon de Freddy Smets dut être convaincant.
Du coup l'Union en oublia sa treizième place et se mit à retrouver sa créativité de début de saison.
Sans doute notre entraîneur avait-il décelé une faiblesse dans le flanc droit défensif des visiteurs. Toujours est-il que les attaques de l'Union déferlèrent par la gauche et qu'on put noter dans le quatrième quart d'heure :

- à la 49ème minute un centre de la gauche de Miguel Capilla que Rachid Baouf reprit d'une très belle tête malheureusement à côté
- à la 52ème minute un rush impressionnant sur la gauche de Miguel Capilla terminé par un centre permettant à Tom Devos de faire une belle interception
- à la 53ème minute un autre rush impressionnant sur la gauche, d'Alain De Nil cette fois, se terminant par un centre en retrait du genre mortel sur lequel ses partenaires concernés se mêlèrent incroyablement les pinceaux
- à la 57ème minute rebelote par Alain sur le centre duquel Miguel Capilla fit une toile incroyable du genre "même si lui rate... "
- à la 60ème minute un coup franc indirect remarquablement placé sur lequel Yves Cums effleura le ballon pour le transmettre à Rachid Baouf dont le tir superbe fut sans pardon.

Mais l'arbitre annula le but en rappelant que le coup franc était indirect.
Yves eut beau dire qu'il avait touché le ballon avant que Rachid ne tire, rien n'y fit.
Je ne connais pas par coeur les lois du jeu et ne les possède pas (je serais déjà allé vérifier) mais je pense que le ballon doit avoir fait l'équivalent d'un tour sur lui-même avant d'être repris par un partenaire, ce qu'il n'avait pas fait tant les deux joueurs étaient proches l'un de l'autre.
Contrairement à mes voisins qui commençaient à se lamenter dans le genre "Même l'arbitre est contre nous", il me parut logique d'accorder le bénéfice du doute à Monsieur Marc Schluter comme nous y incite à longueur de numéros La Butte.
Il dut quand même être légèrement perturbé par l'incident car par la suite, à l'occasion d'un autre coup franc indirect, il tapota son bras levé pour bien indiquer qu'il était indirect. Et dans l'immédiat, une minute après, lorsque le capitaine roularien Kurt Soenens retourna sèchement Yves Cums, il donna une carte jaune à Gyorgy Csepregi qui, malheureusment pour lui, se trouvait dans les parages !

Mais comme me le dit ensuite un copain supporter des dogues (à qui on rendra visite dans quinze jours) l'intensité des frustrations augmente la créativité.
L'Union remit rageusement son ouvrage sur le métier et fit ensuite passer aux visiteurs un de leurs plus mauvais quarts d'heure de la saison.

A la 63ème minute, sur une passe d'Alain De Nil, Rachid Baouf reprit de la tête sur le piquet; "mais c'est pas possible !" commencèrent à crier les supporters, ne réalisant pas dans leurs lamentations que le ballon revint à Yves Cums dont le tir fut, cette fois définitivement, sans pardon.
C'était enfin la délivrance après une heure de jeu qui fit passer les supporters par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
Peut-on en déduire que la lanterne rouge tint une heure ? A mon avis non car l'Union ne fit rien d'autre que se dégourdir lourdement les jambes en première mi-temps.
Il a en fait suffi d'un quart d'heure à l'Union pour prendre la mesure de son adversaire, mais encore fallut-il attendre longtemps qu'elle s'y décide.

Ce fut alors l'hallali :

- à la 66ème minute Yves Cums reprit au ras de la latte une passe de la gauche d'Alain De Nil
- à la 68ème minute sur un nouveau centre de la gauche d'Alain De Nil (a-t-on enfin découvert, après cinquante matches, qu'il devrait jouer ailier gauche ? Ce fut son meilleur match au Parc Duden depuis son arrivée en tout cas), Gaby Mudingayi fit une belle reprise, hélas non cadrée
- à la 70ème minute, sur la droite (histoire d'une fois changer), Yves Cums centra à Stacy Rampelberg (appelé à pallier aux défections pour blessures de nos défenseurs et qui s'en tira très bien) qui tira au ras du piquet gauche
- à la 71ème minute, alors que les visiteurs se dégarnissaient pour tenter quelque chose, Rachid Baouf lança dans un boulevard Miguel Capilla sur la droite qui partit marquer le deuxième but rassurant malgré un angle de tir assez étroit, retrouvant ainsi toutes ses sensations après sa toile du quatrième quart d'heure
- à la 75ème minute le même Miguel confirma sa totale reprise en mains en perçant par la gauche et centrant sur un plateau à Gaby Mudingayi qui fixa les chiffres d'une tête "à la N'Gapy" tout en marquant son premier but en première. La plus belle des façons de remercier son manager qui lui consacre tout son éditorial dans La Butte du jour.

On était repu et on ne nota plus que des "applaus vervangingen" de Miguel Capilla par Olivier Perez à la 84ème minute, et de Stacy Rampelberg (pour son premier match en première) par David Salomonowicz à la 87ème.
Entre-temps, juste après le remplacement de Miguel et suite à un coup franc, Roger Hénuset expédia un beau tir que Tom Devos parvint à dévier en corner.

L'Union n'avait plus gagné depuis le 13 décembre contre Hekelgem, quasiment trois mois, et ça faisait drôlement du bien.
Elle a retrouvé en seconde mi-temps un esprit de corps qu'elle semblait avoir quelque peu perdu ces derniers temps. Rien de tel qu'une victoire pour ça, même si c'est contre le petit poucet de la division.
D'autant que la semaine prochaine verra la visite combien sympathique mais aussi combien digne de respect du RC Tournai au Parc Duden. Un RC Tournai qui, lui aussi, relève la tête après un passage à vide.

Le classement, pour ce qui concerne l'Union, se présente comme suit :

7. Walhain 21 31
8. RC Tournai 21 28
9. Olympic 21 27
Sottegem 21 27
Torhout 21 27
12. Union 20 26
13. Strombeek 21 24
14. Wetteren 21 20
15. Lebbeke 21 14
16. FC Roulers 21 6

L'Union a rééquilibré son budget victoires/défaites (6 partout).
A l'ancien tarif on serait au milieu du classement mais les 16 points perdus en matches nuls pèsent lourds dans la balance.
Le spectre des barrages s'estompe un peu et les optimistes invétérés diront que si on gagne notre match de retard on se retrouve septième.
Mais je ne sais pas si Jan Ceulemans et Ingelmunster (premier avec 3 points d'avance et un match en moins) seraient d'accord avec cette théorie.
Ce match aura lieu le 18/4, trois matches avant la fin. On peut toujours rêver qu'Ingelmunster soit déjà champion alors et moins motivé qu'il ne l'aurait été le 21/2. Mais là je ne sais pas si Thierry Pister et Mons seront d'accord...
L'Union a de toute façon son avenir dans ses pieds. Il faut continuer à être solidaires comme durant la seconde mi-temps du match et, après tout, malgré le 5-0 de Walhain, l'Union a toujours une des meilleures défenses de la division.
Les matches remis pour intempéries auront lieu "à l'anglaise" pendant le week-end pascal : le samedi 3 à Torhout et le lundi 5 à Lebbeke. Faudra s'accrocher !

Référendum :

Le comportement collectif retrouvé de l'équipe en 2ème mi-temps rend de nouveau difficile l'attribution de points (Danny, encore une fois, je propose un système du genre LANTERNE pour la saison prochaine).

Miguel CAPILLA 5
Yves CUMS 5
Alain DE NIL 5
Rachid BAOUF 4
Roger HENUSET 4
Gaby MUDINGAYI 4
Stacy RAMPELBERG 3