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Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Walhain: 4-2


En ce dernier dimanche d'été on bénéficia d'une température plus printanière qu'estivale.
Est-ce cela qui fit croire à notre équipe qu'on jouait un match de fin de saison ?
Toujours est-il que durant la première mi-temps l'Union se traîna littéralement sur le terrain comme une équipe à la dérive, à l'image d'Alain Peetermans, d'habitude un point fort de l'entrejeu, et qui hier après-midi sembla rapidement exténué, nous rappelant le tout aussi malheureux Franky Vanderelst dans le chaudron bordelais face aux Mexicains.
La première mi-temps contre Vaux Chèvremont il y a un mois avait été d'une nullité abyssale. Cette fois-ci le dictionnaire n'est d'aucun secours pour décrire ce qu'on y vit.

Pourtant ça n'avait pas si mal commencé puisque dès la 4ème minute un tir subtil d'Arie Van der Padt (en front d'attaque avec Michel Moyaux, nos deux avants les plus remuants, Miguel Capilla et Jürgen Simeons, étant sur le banc) nécessita une parade attentive du gardien adverse Didier Postiaux.
Mais ce fut la seule fois de toute cette mi-temps qu'on nota la présence de notre transfert batave sur le terrain !
Il tomba dans l'anonymat le plus complet et quasi toute l'équipe avec lui.
Et la première chose notable que l'on vit ensuite fut... le premier but de Walhain.
A la 13ème minute, en effet, Geoffrey Alexandre s'infiltra dans le rectangle par la gauche en dribblant même la ligne de but (ce que ne virent ni l'arbitre - mais il savait difficilement le voir - ni, surtout, le juge de touche - qui était de l'autre côté; pourquoi n'y a-t-il pas quatre juges de touche ?), et adressa un centre-tir tout ce qu'il y a de plus anodin qui mystifia totalement Xavier Bravo.
Les Unionistes se sentirent quand même (un peu) vexés et deux minutes plus tard une attaque collective démarrant sur la gauche avec Rachid Baouf se termina par une passe croisée que Pascal Hofman reprit d'un beau tir mais trop lointain pour inquiéter Didier Postiaux.
Et puis on pataugea à qui mieux mieux jusqu'au repos avec juste un éclair à la 24ème minute lorsque Yves Cums lança Rachid Baouf sur la gauche qui centra à Michel Moyaux en position idéale de centre-avant dans le rectangle. Il dribbla comme en ses plus beaux jours son opposant direct et égalisa sans bavure.
Ce but illustrait à lui seul les problèmes offensifs de l'Union. Il est clair que de tous les avants c'est Michel qui est le mieux à même avec sa technique de conclure victorieusement une attaque. Le problème est de lui fournir le ballon dans de bonnes conditions, que ce soit au niveau de l'assist ou à celui de son placement.
A la 32ème minute un coup franc échut à Walhain sur la gauche du rectangle.
Tout venait d'ailleurs de la gauche ou du centre de la part des visiteurs dont on pouvait se poser des questions sur leur sens tactique.
Comme on sait, Olivier Fieuw, très sérieusement blessé à Mons, était indisponible et tout au long du match l'Union s'aligna avec une organisation défensive très curieuse. Il n'y avait pas d'arrière gauche et l'arrière droit était variable au gré des circonstances; ça dépendait qui était là, une fois Roger Hénuset, une fois Pascal Hofman, une fois un autre encore...
Un boulevard s'offrait ainsi en permanence au flanc droit de Walhain qui n'en profita jamais, heureusement pour nous.
Le botté du coup franc montra toutefois que les visiteurs avaient regardé le Mondial à la TV. Comme Zanetti contre l'Angleterre, Nathan Axford reçut le ballon sur la gauche (pour l'Union) du mur totalement statique et fusilla Xavier Bravo à bout portant.
Cela ne vexa même plus nos gars qui continuèrent à se liquéfier et dans les toutes dernières minutes de la mi-temps trois situations chaudes se présentèrent devant notre goal : une par la gauche, une par la droite (que Walhain avait fini par découvrir) et encore un coup franc de la droite qui lécha la transversale.

Avec 1-2 au repos le score était on ne peut plus flatté pour l'Union.
Un candidat avéré à la montée aurait certainement fait le break face à une opposition pareille où la nonchalance le disputait à la médiocrité.
Inutile de dire que les quolibets fusaient de toutes parts et étaient très colorés (surtout en mauve).
On voyait Thierry Capouet et Miguel Capilla s'échauffer et on ne pouvait s'empêcher de regretter de ne pas pouvoir disposer de plus de trois remplacements.
C'est vrai après tout, en basket ils sont cinq sur le terrain et sept sur le banc !
On aurait en tous cas volontiers aligné onze autres gars.

Et on reprit donc notre calvaire avec nos deux transferts strombeekois en lieu et place d'Alain Peetermans et Arie Van der Padt.
Freddy Smets avait dû se faire entendre dans le vestiaire car nos gars reprirent le collier de façon un peu plus volontaire face à une équipe visiteuse qui ne développa pas la moindre attaque de toute la seconde mi-temps.
Notre capitaine Roger Hénuset donna l'exemple en adressant deux beaux tirs cadrés à ras de terre aux 49ème et 54ème minutes mais tout le monde n'a pas la dynamite de Roberto Carlos et Didier Postiaux les intercepta chaque fois.
Une minute plus tard, sur une passe de la gauche d'Alain De Nil, Yves Cums adressa aussi un beau tir.
Et puis, toujours comme à Saint-Guidon, on retomba dans les travers et le spectre de la pemière défaite à domicile planait de plus en plus sur le stade.
On ne vit plus rien avant l'entame du dernier quart d'heure si ce n'est une reprise de volée trop haute de Didier Janssens sur un corner de la gauche d'Alain De Nil à la 63ème minute puis, cinq minutes après, un changement qui fit s'écarquiller les yeux des spectateurs.
Freddy Smets fit descendre Rachid Baouf pour le remplacer par Jürgen Simeons !
Pour la première fois depuis plus de deux ans au Parc Duden on voyait trois attaquants dans l'équipe de l'Union !!
Il fallut quelques minutes pour que la sauce prenne et puis on retrouva une fois de plus le légendaire dernier quart d'heure de l'Union.
A la 75ème minute Michel Moyaux s'amena seul devant Didier Postiaux mais tira sur lui. Dans la même minute le trio arbitral prit une deuxième mauvaise décision préjudiciable à l'Union en ne sanctionnant pas une passe d'un arrière dans les mains de Didier Postiaux à terre dans une situation confuse.
Et dans la minute qui suivit, Michel Moyaux, retrouvant son dash, s'infiltrait par la gauche dans le rectangle et se faisait faucher.
C'était le troisième penalty (flagrant, quoiqu'en dise LA LANTERNE) en trois matches obtenu par l'Union au Parc Duden !
Pour une raison inconnue Michel Moyaux décida de le tirer lui-même.
Le gardien détourna le tir sur la latte et Michel se précipita pour reprendre le ballon de la tête... sur le piquet.
On se croyait de plus en plus à Anderlecht !
Mais les joueurs de Walhain paraissaient vidés et le rouleau-compresseur unioniste revint ainsi par la force des choses, nos avants se faisant de plus en plus insistants.
Et en trois minutes la situation se renversa.
Dans une mêlée confuse à la 82ème minute Miguel Capilla égalisa à l'arraché du pied droit. Et trois minutes après, dans une situation analogue, il donna l'avance à l'Union d'un splendide tir du gauche dans la lucarne.
On revenait de loin... et on faillit y retourner.
Sur la remise en jeu les visiteurs parvinrent quand même à approcher de notre rectangle mais ne purent exploiter une sortie pour le moins approximative de Xavier Bravo.
Mais nos gars avaient retenu les leçons de Denderleeuw et Strombeek et eurent le bon goût de continuer à attaquer. A la 90ème minute un beau tir d'Yves Cums fut sauvé en corner et dans les arrêts de jeu Roger Hénuset lança sur la droite Michel Moyaux "à la limite du hors-jeu" (cette fois le juge de touche nous fut favorable, compensant son erreur sur le premier but de Walhain), lequel centra à Jürgen Simeons qui marqua ainsi lui aussi "son petit but".


Que dire après un match pareil ?
Ce fut une des plus piètres performances à domicile de ces dernières années.
On put voir contre Denderleeuw que l'Union a un jeu collectif.
On put voir aussi ce dimanche que cela va jusqu'à être collectivement mauvais quand ça ne va pas.
Et on ne gagna ce match qu'en raison de l'effondrement physique de l'opposition.
Mais on le gagna. Et en marquant quatre buts, qui plus est, ce qui ne s'était plus vu non plus au Parc Duden depuis de nombreuses années.
Les équipes championnes se caractérisent souvent par le fait qu'elles parviennent à gagner les jours où elles jouent mal.
Acceptons-en l'augure en n'oubliant pas que gagner en jouant mal n'est pas suffisant pour être champion.
A Saint-Guidon on essaie de tirer les leçons des défaites. Ici il faut tirer les leçons de cette victoire miraculeuse.
Et commencer par constater qu'en jouant avec trois avants et en maintenant la pression sur l'adversaire on a gagné. La meilleure défense a toujours été l'attaque.


Referendum :

Cette fois (comme à Union-Olympic en mars) ce n'est pas très difficile de désigner l'homme du match. Mais un dernier quart de match pétaradant ne doit pas nous faire oublier les trois premiers quarts d'une médiocrité insigne.
Alors voilà :

Miguel CAPILLA 10
Michel MOYAUX 6
Roger HENUSET 5
Yves CUMS 4
Denis JANSSENS 3
Pascal HOFMAN 1
Jürgen SIMEONS 1


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