Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
| Union - Overpelt 2-2 En cette veille de Saint-Verhaeghen le temps était incertain à l'image des augures de ce match. A la blessure de notre capitaine Roger Hénuset s'ajoutait la suspension de Denis Janssens et l'on se demandait comment s'alignerait et réagirait notre défense. Francis Mangubu s'aligna aux côtés de Laurent Zaccaria au centre. Jean-Luc Walschap joua sur son aile gauche habituelle et Giordano Criscito, en principe sur le flanc droit, mais les circonstances du match l'amenèrent souvent à donner l'impression qu'il jouait homme libre dans cette défense sans pour autant remplir un rôle de libero. Cela ne commença pas trop mal pour l'Union qui dès la 3ème minute créa une situation très chaude. Lancé sur la gauche Anthony Lorenzo effectua un centre-tir qui fut dévié en corner. Le botté de celui-ci aboutit à Francis Mangubu monté en ligne qui expédia un beau tir sur la latte. C'eut été une très belle entrée en matière pour Francis mais, après tout, il restait encore 87 minutes. On s'aperçut toutefois rapidement que les visiteurs, dans un sémillant équipement tout droit inspiré du Barça cher à notre ami Roberto, ne se laissaient aucunement intimider ni par ce début encourageant ni par les résultats récents de l'Union. Leur position de co-derniers avec Sprimont ne les autorisait pas à musarder et, très vite, ils prononcèrent des incursions dans notre camp en jouant à ras de terre de manière groupée. Un jeu "simple" selon notre ami Jacques mais qui ne peut résulter que d'un travail sérieux à l'entraînement. Paradoxalement c'est sur une balle aérienne dans l'axe que notre défense fut une première fois surprise à la 9ème minute. Une balle destinée à Alexandre Nechyporuk et qui surprit par son rebond Laurent Zaccaria. Le joueur slave n'en demandait pas tant et son tir croisé sec à ras de terre fut sans pardon pour Thierry Coppens (0-1). Dès lors Overpelt prit définitivement confiance en ses moyens et s'il y eut jusqu'à la pause à peu près autant de faits saillants à relever pour chaque équipe, il fallut bien reconnaître que les actions visiteuses étaient nettement plus inquiétantes que celles de l'Union. Une Union dont la défense ne paraissait guère à l'aise et dont l'insécurité gagnait de plus en plus l'entrejeu où Yves Cums se montrait anormalement faible et où Axel Vergeylen tombait dans un anonymat étonnant. A la 14ème minute Overpelt développa un contre dangereux à quatre joueurs qui échoua de justesse. Quand donc verra-t-on des attaques unionistes à quatre ?? A la 15ème un coup franc échut sur la gauche aux visiteurs. Il fut magnifiquement botté par un droitier vers la base du premier piquet où Thierry Coppens le sauva quasi miraculeusement en corner. Celui-ci ne donna rien et sur la relance Zekrija Poturovic, bien seul dans ce contexte déliquescent, ponctua un beau travail technique en lançant Jean-Luc Walschap sur son flanc gauche mais la trajectoire enlevée (euphémisme) du centre en foulée de celui-ci révéla clairement que ce genre de phase n'est pas répété à l'entraînement. Dommage, parce que c'était bien parti. A la 20ème minute Steve Bogaert démarra une belle attaque générale en lançant Anthony Lorenzo sur la droite mais finalement ça ne donna rien. Re-dommage. Là il fallut bien reconnaître qu'on était au moins quatre mais il fallut aussi reconnaître qu'on n'en a visiblement pas l'habitude. A la 26ème minute on frémit à nouveau lorsque Nick Peeters déjoua le hors-jeu en se faisant lancer sur le flanc droit mais il rata heureusement son tir. Le public agonit d'injures l'assistant arbitre, Mr. Pierre Dupuis, dont ce n'était pas le coup d'essai mais il resta de marbre. A la 30ème minute un nouveau travail intéressant de Zekrija Poturovic, cette fois sur la droite, se termina par un centre dont la reprise fut détournée en corner, lequel ne donna rien. Sur la relance Overpelt développa à nouveau une attaque en règle que Nick Peeters, encore lui, galvauda sur son flanc droit en expédiant un centre encore plus nuageux que celui de Jean-Luc un quart d'heure avant. Lequel Jean-Luc, sur la nouvelle relance, développa un beau mouvement avec Giordano Criscito qui se termina par un coup franc dans l'axe avec mur. Laurent Zaccaria monta le botter mais un demi-mètre à côté du bas du poteau gauche. A la 35ème minute Thierry Coppens passa de la main le ballon vers la droite à Yves Cums. Allait-on revoir le deuxième goal contre Kermt ? Presque ! Yves le transmit à Anthony Lorenzo. On retint son souffle mais son tir passa à côté. Ça commençait à bien faire et on but le calice jusqu'à la lie cinq minutes plus tard. Un corner sur la gauche échut à Overpelt. Il fut impeccablement botté, sans doute par le même joueur que sur le coup franc de la 15ème minute, et encore plus impeccablement repris de la tête à bout portant par Dirk Van Ham (0-2). Un malheur ne venant jamais seul, Giordano Criscito écopa d'une carte jaune deux minutes plus tard. Et ce fut quasiment la totale à la dernière minute de la mi-temps lorsqu'un "bête" throw-in de Nick Peeters, toujours sur son flanc droit, arriva à Alexandre Nechyporuk, exempt de tout marquage, dont la reprise instantanée passa juste à côté du but. Piqué au vif, Laurent Zaccaria monta sur la relance et transmit le ballon à Anthony Lorenzo sur la gauche dont le tir échoua dans le filet latéral. Mais l'arbitre, Mr. Benoni Burie, indiqua le poteau de corner. Sur le botté de celui-ci Yves Cums, bien placé, expédia le ballon de la tête au-dessus de la cage du gardien visiteur Raf Hermans (comme ça, vous savez son nom et remarquerez qu'on n'en a guère parlé jusqu'ici). Et voilà ! On se retrouvait avec quasi le même scénario-catastrophe que contre Sprimont. Il suffit qu'on reçoive un des deux derniers pour se faire mener de deux buts. Et ça s'annonçait plus mal que contre Sprimont car, d'une part notre équipe était moins solide et, d'autre part, Overpelt développait un jeu plus consistant que Sprimont, faisant se demander au public comment ils pouvaient être aussi mal classés. Bien sûr un match dure 90 minutes (et même 95, dixit l'entraîneur de Saint-Gall) et il faut toujours y croire. Et on n'a quand même plus rien à perdre. Si on marque dans le quatrième quart d'heure rien n'est perdu. Bref, la méthode Coué en battant du pied pour se réchauffer de la température automnale prononcée. Après tout on n'avait eu à subir (à part le match) qu'une faible ondée en première mi-temps. Donc on reprit. Et... il ne se passa quasiment rien du tout durant le quatrième quart d'heure. Tout au plus un beau tir de loin de Steve Bogaert à la 53ème minute. Mais Monsieur de la Palisse lui-même disait qu'il est plus facile de cadrer un tir de près qu'un tir de loin. Et une minute plus tard le remplacement de Zekrija Poturovic par Christophe Locci, cette fois précipité par une mauvaise chute. Sinon vraiment les meilleurs, ce sont toujours les plus enthousiastes qui s'en vont. A l'heure de jeu on parvint quand même à développer un beau mouvement qui fut terminé par un tir sec de Thierry Capouet arrêté par Raf Hermans (première intervention du gardien visiteur, après une heure...). Et puis de nouveau plus rien pendant dix minutes. A la 69ème minute Joël Crahay fit descendre Steve Bogaert, déconfit (euphémisme) par cette décision, pour le remplacer par Soufiane Chairi. Les deux hommes avaient marqué ensemble un superbe but contre Kermt. Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils allaient pouvoir rééditer cet exploit. Et une minute plus tard ce fut le bouquet. Un corner de la gauche d'Overpelt fut repris de la tête par un avant. La reprise fut détournée vers le tireur du corner qui s'infiltra dans le rectangle et fut étendu pour le compte par Giordano Criscito. Il n'y eut guère de protestation et heureusement pas de carte jaune non plus. Alexandre Nechyporuk se présenta pour botter le penalty et expédia le ballon sur la latte avec une telle force qu'il rebondit pour être repris de la tête par le joueur le plus rapide, en l'occurrence Olaf Van Dael (et pas un Unioniste)... en plein sur Thierry Coppens ! Le football est ainsi fait qu'il peut donner lieu à des interprétations de toutes tendances. Les mystiques y virent un signe du ciel et les matérialistes, plus prosaïquement, le tournant du match. L'Union doit être multi-tendances car elle se réveilla ENFIN. A la 72ème minute Giordano Criscito, fustigé par l'incident, démarra une belle attaque générale qui se termina par un corner. N'empêche, on retrouvait enfin ses marques. Comme lors de certains matches de Boris Becker où ses adversaires perdaient définitivement le match lorsqu'ils menaient copieusement, Overpelt avait tout aussi définitivement laissé s'envoler la victoire. On avait déjà trouvé certains dégagements de Raf Hermans bizarres. A la 74ème minute il en fit à nouveau un qui aboutit à Anthony Lorenzo lequel le transmit à Axel Vergeylen qui, jaillissant de nulle part, se présenta devant le gardien pour conclure sans pardon (1-2), l'arbitre ayant intelligemment appliqué la règle de l'avantage après une faute d'un défenseur visiteur. Notre lutin ressuscitait et avec lui toute l'Union. Et bien entendu tout le monde d'évoquer avec force notre légendaire dernier quart d'heure. Overpelt n'en mourait pas pour autant et trois minutes plus tard Alexandre Nechyporuk, de loin, prit son temps pour viser et ajusta un tir à côté du piquet gauche (mais pas de beaucoup). Christophe Locci avait fait une entrée convenable dans l'équipe puis, après le penalty, avait passé le turbo comme tout le monde. A la 80ème minute il fit une montée décidée sur le flanc gauche qu'il termina par un centre "inch-perfect" (expression célèbre d'Emlyn Hughes à propos du corner de Frankie Vercauteren pour Jan Ceulemans contre l'Espagne au Mexique) pour Axel Vergeylen qui égalisa de la tête à bout portant au second piquet. Sixième but d'Axel (qui rejoint Zekrija) et l'euphorie dix minutes après avoir vu de très près le 0-3. Et trois minutes plus tard ce fut cette fois Overpelt qui frôla le cauchemar lorsqu'une attaque générale en situation gagnante fut conclue par Thierry Capouet juste à côté du piquet droit. Il fallut attendre le dernier quart d'heure pour avoir vraiment un match mais cette fois on l'avait et il se poursuivait. Coup sur coup la victoire se présenta à nouveau à chaque camp. A la 88ème minute, sur un contre, Dirk Van Ham tira sur Thierry Coppens. A la minute suivante un action brillante de Christophe Locci sur la droite se termina par un centre que Raf Hermans captura au prix d'un beau vol plané. Et ce fut la fin du match. Contre Sprimont la troisième mi-temps se termina dans la guindaille avec les supporters et joueurs des deux équipes. Cette fois l'ambiance fut nettement plus morose et moins du côté d'Overpelt que du nôtre, vous vous en doutez. Les joueurs mirent longtemps à venir. On n'eut pas la patience de les attendre tous et ceux qu'on vit n'avaient vraiment pas le sourire aux lèvres. Et ce ne sont pas les déclarations peu diplomatiques de l'entraîneur à la presse écrite qui vont calmer les esprits. Comme contre Sprimont on est revenu de fort loin. Et en laissant toutes deux filer la victoire, ces deux équipes ont montré comment elles occupent les dernières places du classement. Dans le football actuel avec la victoire à trois points l'axiome de base est "Malheur au non-gagnant !". Le résultat est justifié. On aurait pu gagner mais ce n'aurait franchement pas été mérité. Le dernier quart d'heure ne doit pas nous faire oublier les cinq premiers où, malgré la présence conjointe d'Axel Vergeylejn, Zekrija Poturovic et Yves Cums on joua aussi mal que dans les premiers matches du championnat. Denis Janssens sera de retour la semaine prochaine et ce sera bien nécessaire pour aller affronter les Dogues qui, eux aussi, attendent de plus en plus urgemment leur déclic. Dans deux semaines ce seront les Francs Borains ici et eux ne nous laisseront sûrement pas reprendre deux buts d'écart. Cela dit, ça fait bien sûr 6 matches sans défaite avec 14 points sur 18. On reste en course pour le Pappaert; attention Bruges ! Et comme Tubize et Tongres qui nous entouraient ont fait match nul ensemble, on conserve le titre honorifique de leaders (incontestés ??) de la deuxième colonne. Referendum : Steve BOGAERT 5 Thierry CAPOUET 6 Soufiane CHAIRI 4 Thierry COPPENS 6 Giordano CRISCITO 4 Yves CUMS 4 Christophe LOCCI 5 Anthony LORENZO 4 Francis MANGUBU 4 Zekrija POTUROVIC 5 Axel VERGEYLEN 6 Jean-Luc WALSCHAP 5 Laurent ZACCARIA 6
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