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Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Sprimont 3-3

Il faisait un temps magnifique !
Une température printanière, un ciel sans nuages et une pelouse sensationnelle que n'aura pas manqué d'apprécier Mr. Marcel Javaux désigné pour arbitrer ce match déjà importantissime pour les deux équipes.
Bref l'été indien dans toute sa splendeur, agrémenté d'une affiche alléchante avec deux équipes se retroussant les manches pour redresser la barre après un début de saison très en-deça de leurs espérances, et toutes deux jaunes et bleues qui plus est.

A Sprimont on avait confié dans la semaine le gouvernail à Raphaël Quaranta dont personne (et surtout pas Michel Lecomte) n'a oublié son but légendaire contre Sofia il y a onze ans, et qui comptait bien connaître un meilleur sort au Parc Duden que lors de son malheureux dernier passage avec Tilleur-Liège il y quatre ans.

A l'Union on était encore sous le charme de nos deux victoires d'affilée, surtout la dernière obtenue avec panache et, pour la première fois depuis dix mois (à Termonde), en déplacement.
Les quatre buts de Zekrija Poturovic avaient redonné de l'appétit aux supporters affamés et, en outre, les résultats de la veille faisaient miroiter la dixième place du classement en cas de "hat-trick".
On rêvait même déjà d'une quatrième victoire d'affilée la semaine suivante à domicile contre Kermt, un autre adversaire direct, qui nous aurait permis d'enfin pouvoir respirer.

C'est donc avec l'enthousiasme des gosses de ma génération voyant les lumières s'éteindre lors des célèbres festivals dominicaux des Tom et Jerry du Queen's (aujourd'hui hélas disparu) qu'on appuya le coup d'envoi, juste un peu étonnés que, contrairement à l'habitude, l'Union devait attaquer vers le marquoir.
Elle mit même le ballon en jeu, ce qui donnait à penser que Sprimont avait gagné le toss. Auquel cas les visiteurs auraient pris la curieuse décision de débuter le match avec le soleil dans les yeux, ce qui eut son importance comme on le vit par la suite.

Les commentaires des supporters étant allés à Oud Heverlee avaient été unanimes de superlatifs et c'est visiblement dans le même esprit que l'Union prit immédiatement le match à bras le corps sans le plus petit round d'observation, "comme à Riga" serait-on tenté de dire.
Dès la première minute Axel Vergeylen fut lancé en profondeur dans l'axe et le gardien (et capitaine) visiteur Pascal Jacquemain dut se coucher dans ses pieds.
Dans la minute suivante un coup franc échut à Jean-Luc Walschap sur son flanc gauche habituel. Il le botta à ras de terre vers Yves Cums qui prolongea dans le plus pur style Paul Vandenberg vers Axel à nouveau dangereusement placé mais dont le tir fut malheureusement dévié en corner.

Et Zekrija Poturovic ? me demanderez-vous.
Rassurez-vous, il était également actif.
A la 4ème minute Steve Bogaert ponctua un bel effort sur le flanc droit par un centre à Zekrija qui tira instantanément sur Pascal Jacquemain effectuant son deuxième save en trois minutes.
Les gardiens "jouent avec" comme on dit à Bruxelles.

L'Union avait tenté un knock-down d'emblée et n'y était pas parvenue, en grande partie en raison de la concentration des défenseurs sprimontois très attentifs.
Elle maintint toutefois la pression mais ne parvint plus à développer des actions aussi tranchantes.

Et que faisait Sprimont pendant ce temps ?
Du côte unioniste on avait tendance à dire "rien".
Mais on n'allait plus tarder longtemps à se rendre compte que les visiteurs laissaient sagement (à défaut de calmement) passer l'orage en épiant les possibilités de contre pour lesquels ils se révélèrent bientôt manifestement doués.
Et à la 12ème minute on eut un coup de semonce consistant.
Une mésentente étonnante se produisit entre Roger Hénuset et Thierry Coppens, livrant le but béant à Philippe Mardaga qui tarda un fifrelin à tirer, ce qui permit à Thierry de revenir en catastrophe se coucher sur son envoi.
On crut à une anecdote (cf. le goal de Cédric Roussel la veille) mais ce fut une très mauvaise croyance et on allait revoir les contres de Sprimont et surtout Philippe Mardaga.

On était toujours dans l'euphorie de la semaine précédente, encore accentuée deux minutes plus tard lorsqu'un coup franc nous échut au milieu du terrain sur la gauche.
Tandis que Philippe Jacquemain plaçait ses hommes (comme il nous le dit lui-même lors de la troisième mi-temps), Denis Janssens brossa une balle aérienne vers Axel Vergeylen totalement isolé en plein milieu entre les deux rectangles qui reprit la balle de la tête et mystifia le gardien, surpris et le soleil dans les yeux (1-0).

C'était le délire, sur le terrain comme sur les gradins.
Troisième but d'Axel en quatre matches et deuxième assist de Denis en trois.
On devait se tapoter la tête pour se rappeler que pour la tranche ce n'était plus possible. On se voyait inévitablement partis vers un nouveau succès et on ne voyait même plus que ça.
Au point qu'à la 19ème minute personne ne sut comment mais Raphaël Keutiens parvint à filer pleins tubes sur le flanc droit et centrer à Philippe Mardaga qui égalisa (1-1).

Le coup de bambou. On retombait sur terre mais c'était une tellement belle journée qu'on se dit "ça n'est rien, on va s'y remettre".
Mais il y avait quand même quelque chose de coincé dans la mécanique saint-gilloise jusque-là bien huilée.
Et on battit le beurre pendant une dizaine de minutes durant laquelle on n'eut à noter que des actions sprimontoises.

A la 22ème minute Thierry Coppens dut sortir de son but pour annihiler un nouveau contre rapide de Sprimont par la droite.
A la 27ème Raphaël Keutiens lança un nouveau contre dangereux, cette fois par la gauche, ponctué d'un centre sur lequel Thierry arriva heureusement premier.
Et une minute plus tard rebelote.
Raphaël Keutiens centra à nouveau et la balle arriva cette fois au second piquet où se trouvait isolé... Pascal Mardaga qui donna l'avance à son équipe de la tête (1-2).

Cette fois c'était la douche froide. Celle qui réveille.
On ne paniquait pas encore trop, surtout qu'on se rappelait qu'on avait vécu un scénario identique contre Londerzeel, mais notre adversaire était un niveau plus haut.
On remit donc l'ouvrage sur le métier et on ne permit plus à Sprimont de développer ses dangereuses incursions dans le troisième quart d'heure.
Mais la nervosité commençait à poindre, on retombait dans l'improvisation au détriment de la méthode, et la réussite, logiquement, nous bouda.

A la 33ème minute Thierry Capouet lança Axel Vergeylen sur la droite qui fit un beau centre... ne rencontrant aucun équipier.
A la 35ème une balle en cloche arrivant dans le rectangle sprimontois donna lieu à une phase confuse sur laquelle Anthony Lorenzo se retrouva par terre. Mr. Javaux resta de marbre.
A la 37ème Steve Bogaert, de la droite, adressa un beau centre à Axel Vergeylen au deuxième piquet dont le tir fut détourné en corner.
A la 38ème un beau mouvement collectif fut développé par Roger Hénuset et prolongé par Anthony Lorenzo, Steve Bogaert et Thierry Capouet pour se terminer en corner.
A la 39ème Anthony Lorenzo ponctua une percée par la gauche par un centre que Zekrija Poturovic rata.
Dans les arrêts de jeu Anthony remit le couvert et on crut que ça y était mais personne n'avait suivi et il était trop déporté que pour pouvoir marquer.

Cette dernière phase donna lieu à de nombreux commentaires durant la pause.
Il paraissait clair que si elle avait eu lieu dans l'autre camp il y aurait eu au moins un partenaire devant le but.
Elle était typique d'un mal récurrent depuis l'éclatement il y quatre ans de notre trio d'attaque que les supporters continuent encore toujours à pleurer (ainsi que le départ de leur stratège).
Le manque de présence dans le rectangle adverse découle d'un manque d'accompagnement des initiatives du porteur du ballon, résultant lui-même d'une incompréhension de ces initiatives, voire même d'un manque de confiance en elles.
Car enfin, quand l'équipe est menée et a le ballon, doit-on rester statique ?
Les dix joueurs de champ ne doivent évidemment pas foncer vers l'avant mais au moins deux, et de préférence trois, en dehors du porteur du ballon. Et avec un ou deux gars pas trop loin derrière eux en soutien et en premier pare-choc en cas de récupération adverse.
Et définir qui fait quoi doit se travailler aux entraînements (comme la manière dont le gardien doit dégager le ballon, pour faire écho à une réflexion pertinente d'un cyber).

Et on reprit en se disant "il faut marquer deux buts". On y arriva d'ailleurs.
Mais on vécut d'abord un mauvais quatrième quart d'heure.
Dès la 47ème minute Thierry Coppens dut plonger dans les pieds de... Philippe Mardaga ayant déjoué le piège du hors-jeu.
Et deux minutes plus tard, sur une action développée sur la gauche par Raphaël Keutiens, Thierry ne put arrêter la conclusion de Anouard Belli que derrière la ligne (1-3).

Cette fois c'était la douche glacée.
Au point que, frigorifiés, on joua mal le hors-jeu sur le même joueur à la 54ème minute et on fut tout heureux de pouvoir dégager son centre.
On frôlait la correction mais on tenta quand même de réagir.
A la minute suivante Steve Bogaert donna l'exemple en tirant sur la latte.
Typiquement, aucun de ses partenaires, encore au frigo, n'était positionné de façon à reprendre la ballon.

A la 58ème minute eut lieu ce que Jean-Paul Colonval aurait appelé le tournant du match s'il avait été là.
Une intervention extrêmement virile d'Yves Cums fut considérée comme seulement tardive par Mr. Javaux qui lui octroya une carte jaune permettant aux supporters unionistes, le souffle coupé, de retrouver leur respiration.
Les joueurs de Sprimont ne rouspétèrent pas (ils doivent lire La Butte) mais il est clair que sans cette mansuétude arbitrale le match aurait été définitivement plié.
Quasiment tous les supporters unionistes le croyaient d'ailleurs déjà plié comme ça.
Et pendant qu'on soignait le Sprimontois blessé Joël Crahay remplaça Zekrija Poturovic par Christophe Locci.

A la 62ème minute un tir d'Anouard Belli dévié par Thierry Coppens sur la latte (un peu la phase de jeu entre Goor et Toldo à Belgique-Italie) ne fit que conforter les pessimistes dans leur défaitisme.
On ne le savait pas encore mais ce fut le chant du cygne des Sprimontois qui ne se montrèrent dès lors plus jamais dangereux.
Repus ? Fatigués ? Un peu des deux sans doute d'autant que l'Union, comme contre Tongres, semblait ne plus jouer que mécaniquement en appliquant la méthode Coué pour se dire qu'un match n'est fini qu'à la 90ème minute, mais sans déboucher sur grand chose.

Et puis, à la 72ème minute, sur la ènième combinaison faisant tourner et retournar le ballon aux abords du rectangle sprimontois, le ballon échut à Steve Bogaert qui d'environ vingt mètres adressa un tir fulgurant, non plus sur la latte mais à ras de terre, qui perfora toute la défense adverse (2-3).
La surprise était générale, particulièrement dans mon coin où, derrière moi, un supporter défaitiste n'arrêtait pas de vitupérer contre Steve depuis belle lurette.

Le match changeait une fois de plus d'âme et l'Union se mit de plus en plus à pousser.
L'incroyable se produisit à la 80ème minute lorsque Mr. Javaux interrompit une mêlée confuse d'un coup de sifflet en désignant le point de penalty.
La mêlée avait été telle qu'on n'avait rien vu. Par la suite on apprit que ce fut pour une faute de main de Frédérick Collard (entré au jeu treize minutes avant).
On se félicita de la vista de l'arbitre mais encore fallait-il le convertir.
Steve Bogaert se présenta et, comme lors du deuxième tir contre Londerzeel, son pied ne faiblit pas (3-3). On n'entendit plus du tout le gars derrière nous.

L'appétit vient en mangeant et deux minutes plus tard Anthony Lorenzo, au piquet gauche, tira en plein sur Pascal Jacquemain.
On continua à pousser mais il fallut attendre les arrêts de jeu pour déclencher encore une action dangereuse, Anthony, encore, centrant pour Denis Janssens monté en ligne qui tira à côté.

C'était foutu pour la dixième place mais on revenait de loin, de très loin même si on pense à la carte d'Yves.
Cela dit, il y eut quand même des choses positives dans ce match.
Je ne suis pas allé à Oud Heverlee et c'est donc par rapport au match contre Visé qu'il m'apparut qu'il y avait de nets progrès.
Il aurait été particulièrement malheureux de perdre ce match alors que c'est pendant la première mi-temps, et surtout les vingt premières minutes, que l'Union a montré comment elle devait jouer.
On est revenus de 1-3 à 3-3, ce qui est très bon pour le collectif de l'équipe.
On a été mené 1-3, ce qui aura peut-être remis certains joueurs sur terre.
On a pris sept points sur neuf et on a marqué neuf buts en trois matches.
On est revenu en 13ème position, en principe non barragiste mais comme on y est avec Kermt et Overpelt, on est toujours dans le rouge.
Mais on n'est qu'à deux points du dixième.
Certaines pendules ayant été remises à l'heure, il faut maintenant se concentrer sur la visite dimanche prochain de Kermt qu'il faut battre.

Et cela doit se faire collectivement aux entraînements en commençant par resserrer les boulons en matière de positionnement sur le terrain.
Les Sprimontois ont pu beaucoup trop facilement faire des incursions dans notre camp pendant une heure.
Et nos avants doivent être beaucoup mieux soutenus, aussi bien entre eux que par les milieux de terrain.
Ce n'est pas tous les dimanches qu'on pourra marquer par des tirs des vingt mètres à travers une forêt de jambes.
Quant au coaching, il est toujours difficile de résister à la tentation du café du commerce.
Je me suis ainsi laissé dire qu'Aimé Anthuenis préférait terminer un match avec un Radzinski fatigué plutôt qu'avec un remplaçant moins productif.
Mais peut-être est-ce une zwanze saint-guidonienne.

En matière de zwanze, la troisième mi-temps, en tout cas, ne fut pas triste.
Aussi bien les supporters que les joueurs de Sprimont prirent sportivement la perte de la victoire et, après un mini-incident entre le gérant de la buvette et un disk-jockey folklorique, nos deux chanteurs attitrés entamèrent un "Allons les jaunes" qui mit toute la buvette dans l'ambiance puis firent chanter en choeur une bonne partie de l'assistance parmi laquelle les joueurs de Sprimont n'étaient certainement pas les derniers.
Si on pouvait décerner un prix orange dans notre division je voterais volontiers pour Sprimont et je ne leur souhaite qu'une chose c'est, non pas de se sauver avec nous mais de retrouver la première colonne du classement avec nous.

Referendum :                                   Equipes spectacles :
                                               (= avec lesquelles on voit
BOGAERT, Steve ..................... 8          le plus de buts dans un sens
CAPOUET, Thierry ................... 6          ou dans l'autre; chiffres DH)
COPPENS, Thierry ................... 6
CUMS, Yves ......................... 7         Francs Borains ........ 42
HENUSET, Roger ..................... 6         Overpelt .............. 37
JANSSENS, Denis .................... 7         Sprimont .............. 35
LOCCI, Christophe .................. 5         Tubize ................ 31
LORENZO, Anthony ................... 7         Walhain ............... 30
POTUROVIC, Zekrija ................. 7         Eupen ................. 29
VERGEYLEN, Axel .................... 8         Oud Heverlee .......... 29
WALSCHAP, Jean-Luc ................. 7         Louvain ............... 28
ZACCARIA, Laurent .................. 6         Namur ................. 28
                                               Union ................. 28

Classement :                                   Prochain week-end :

 1. EUPEN ......................... 19         Union - Kermt
 2. Visé .......................... 16         Visé - Overpelt
    Walhain ....................... 16         Oud Heverlee - Diest
 4. Louvain ....................... 15 (5v)    Eupen - Olympic
 5. Virton ........................ 15 (4v)    Tongres - Francs Borains
 6. Francs Borains ................ 11         Louvain - Tubize
    Oud Heverlee .................. 11       
    Tongres ....................... 11         Les matches
    Tubize ........................ 11       
10. Namur .........................  9         Sprimont - Virton
    Olympic .......................  9         Namur - Walhain
12. Diest .........................  8
13. Kermt .........................  7         semblent remis
    Overpelt ......................  7
    Union .........................  7
16. Sprimont ......................  6

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