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Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Visé 2-1

C'est sous le premier crachin de la saison qu'on prit le chemin du Parc Duden ce dimanche en espérant que les résultats de la veille soient de meilleur augure pour l'Union que son classement.
Les Diables Rouges (devenus noirs) avaient fait du show à Riga et même les Allemands, ridiculisés sous les yeux de toute l'Europe par le Portugal B il y a quatre mois, avaient cessé de jouer comme des Kartoffeln.
Les échos d'Eupen indiquaient un léger mieux avec un début de prise de conscience collective en seconde mi-temps et des débuts encourageants de notre "petit dernier" Axel Vergeylen.

Les visiteurs du jour, tout en bleu, s'amenaient avec une étiquette de descendants de division 2 et une place de 3ème ex aequo au classement à deux points des premiers, mais aussi une équipe où ne figuraient plus que quatre joueurs ayant terminé la saison dernière : le gardien Stéphan Stoklosa, le capitaine Thierry Habets, le milieu omniprésent Thierry Michiels et l'avant Edouard Mampuya-Loka.
Si bien qu'une fois de plus on était dans la perplexité la plus totale.
Allait-on voir une équipe qui avait encore la division 2 dans les jambes (cf. le Vigor Hamme il y a deux ans avec un 1-3 pas du tout exagéré) ou une équipe dans les échappements du Stade de Louvain qui avait fait si pâle impression au Parc Duden il y   a un mois malgré sa victoire étriquée ?

On fut vite fixé.
Dès les premières secondes un contrôle approximatif de Zekrija Poturovic au milieu du terrain amena un contre fulgurant des visiteurs qu'on put heureusement arrêter.
On mit ça sur le compte de l'effet de surprise.
Mais à la 4ème minute Laurent Zaccaria, en sortant balle au pied de sa défense comme il le fit avec succès à plusieurs reprises contre Tongres il y a deux semaines, s'apprêtait à passer la ligne médiane entouré de trois adversaires qui ne s'en laissèrent pas du tout compter comme les Tongrois et lui prirent logiquement le ballon pour lancer à nouveau un contre mortel à au moins quatre joueurs. Parmi eux sur la droite Edouard Mampuya-Loka, sur passe de Didier Gaens, se chargea de, croyait-on déjà, conclure mais son tir frôla l'extérieur du piquet gauche à notre grand soulagement.

Il était clair que Visé c'était de l'autrement plus sérieux que Louvain ou Tongres.
Durant la première demi-heure ils imprimèrent un rythme élevé au match, montrèrent un indéniable fond de jeu et dégagèrent une forte impression au point qu'on se demanda s'ils n'étaient pas plus forts que le Strombeek d'il y a un an.
Mais à l'analyse leur jeu visait plus les contres que la conquête systématique du terrain adverse et permit quand même à l'Union de se donner de temps en temps de l'air.
Ce dont notre défense avait grand besoin. Laurent Zaccaria, gêné par une ancienne blessure, trouvait forte partie devant lui, notre capitaine courageux Roger Hénuset était visiblement handicapé par sa côte toujours cassée et Denis Janssens devait fameusement galoper pour colmater tant bien que mal les trous.

C'est ainsi que Roger lança malgré tout la première action valable de l'Union à la 10ème minute en dégageant le ballon vers Thierry Capouet sur la droite, lui aussi sur les dents, qui le prolongea d'une tête arrière à l'aveuglette mais judicieuse vers Anthony Lorenzo qui dribbla un adversaire, s'infiltra dans le rectangle et tira au ras du sol vers le premier piquet où Stéphan Stoklosa capta son envoi en plongeant.
Et deux minutes plus tard Zekrija Poturovic nous gratifia d'un bel effort dans le rectangle sur lequel s'ensuivirent plusieurs jeux de passe intéressants mais se terminant malheureusement par un hors-jeu.

A la 18ème minute le numéro 10 visétois Didier Gaens s'infiltra par la gauche dans notre rectangle et heureusement pour nous centra sur Thierry Coppens, très attentif.
Ce joueur constitua quasi tout le match un poison pour notre défense en parfaite collaboration avec son équipier Thierry Michiels, le numéro 12, omniprésent comme dit plus haut à la manière du Branko Strupar des grands jours.

Comme contre Tongres Zekrija Poturovic se montra remuant et rencontra cette fois un écho favorable auprès d'Axel Vergeylen.
A la 22ème minute ces deux joueurs développèrent un beau mouvement en une-deux au départ de Zekrija qui pénétra dans le rectangle et tira sur Stéphan Stoklosa.
Aurait-il marqué qu'on l'aurait englouti d'applaudissements. Au lieu de ça on se lamenta qu'il n'ait pas eu la lucidité de passer à Anthony Lorenzo totalement isolé sur sa gauche.
Cela ne le découragea heureusement pas pour autant.
Trois minutes plus tard Denis Janssens intervint à point nommé dans le rectangle sur Edouard Mampuya-Loka qui avait reçu un superbe ballon de Thierry Michiels et, sur la contre-attaque, Zekrija fila pleins tubes par le centre vers le but adverse, évitant la sortie de Stéphan Stoklosa en poussant un poil trop fort son ballon ce qui dut le faire galoper pour le rattraper et l'envoyer... sur le piquet droit.
Marquez pas de chance.

Une minute après, suite à un ènième duel farouche au centre du jeu, Thierry Capouet reçut une carte jaune.
Et mine de rien, malgré la démonstration athlétique des visiteurs, on avait quand même développé quatre actions intéressantes contre trois.
Ils devaient se dire la même chose et équilibrèrent le bilan.
A la 29ème minute à la suite d'une nouvelle phase confuse dans notre camp, une relance approximative fut récupérée par Thierry Michiels qui trouva Didier Gaens totalement isolé sur sa droite (un hors-jeu mal appliqué sans doute), lequel s'infiltra et loba Thierry Coppens (0-1).

Et les spectateurs, passablement traumatisés par six défaites consécutives en compétition (avec la coupe), de se dire que "ça y était encore une fois !".
Mais dans son mot du capitaine, Roger Hénuset avait écrit que l'Union avait réagi positivement en seconde mi-temps à Eupen, même si trop tard.
Et curieusement ce but provoqua la même réaction.
Nos gars avaient visiblement entamé le match crispés, avec la hantise d'encaisser un but. Il était là maintenant ce but et c'était presqu'un soulagement. On ne pouvait plus l'encaisser et se concentrer sur son jeu.
Et dès lors l'Union joua de manière nettement plus libérée et encore plus motivée au point que les visiteurs n'eurent plus qu'une seule occasion (mais laquelle !) dans le troisième quart d'heure.

A la 33ème minute Jean-Luc Walschap se rappela à notre bon souvenir. Son début de saison à un poste nouveau pour lui fut difficile mais il montra dans ce match que sa période d'adaptation était désormais terminée et qu'il avait retrouvé son dash.
Il fit ainsi une percée tranchante sur son flanc gauche et centra à Anthony Lorenzo idéalement placé qui expédia le ballon... dans les nuages.

Trois minutes plus tard Thierry Michiels perça sur le flanc gauche et centra au-delà du deuxième piquet vers Didier Gaens qui reprit d'une superbe volée qui passa de peu à côté de notre piquet droit. Ç'eut été un but sensationnel mais il devait être écrit quelque part que ce dimanche ne devait pas être celui de Visé.

Cette action secoua encore plus l'Union qui développa encore quatre actions notables avant la pause.
A la 38ème minute Jean-Luc Walschap, toujours à gauche, trouva vers le premier piquet Anthony Lorenzo qui, cette fois, tira trop timidement.
On commençait tout doucement à se dire que ce n'était pas son jour non plus.
Mais une minute plus tard Thierry Capouet lança un contre rapide vers Axel Vergeylen qui trouva Anthony Lorenzo à nouveau bien placé et cette fois il ne rata pas l'occasion (1-1).

Enfin, à la 44ème minute, un mouvement intéressant entre Axel Vergeylen, Anthony Lorenzo et Giordano Criscito (très volontaire mais quasi obligé de rester derrière jusqu'ici, notamment pour contrer Thierry Michiels) se termina par un corner.
Et une minute plus tard Giordano termina une belle percée par une excellente passe à Zekrija Poturovic qui centra malheureusement en plein sur un arrière.

Et ce fut la pause où on ne savait trop que penser.
Certes, au décompte des actions "saillantes", le bilan penchait pour l'Union, mais Visé avait dégagé une telle impression athlétique et collective qu'on avait l'impression, vu le manque de précision à la finition de nos avants, qu'on s'en tirait plutôt bien avec ce 1-1.
Mais on avait aussi eu l'impression que l'Union avait mieux terminé cette mi-temps qu'elle ne l'avait commencée.
On allait en fait se rendre compte en seconde mi-temps qu'un déclic s'était produit dans l'équipe durant ce troisième quart d'heure.
Comme si elle avait enfin pris conscience d'elle-même sur le terrain.
Un peu comme contre Geel il y a quatre ans, mais il n'y avait plus que Roger et Denis (et Yves sur le banc) pour s'en souvenir.

Toujours est-il que la physionomie du match changea en seconde mi-temps.
Et ce fut l'Union, cette fois, qui démarra la première.
A la 47ème minute Axel Vergeylen, sur la gauche, centra à Thierry Capouet monté en ligne dont la reprise de la tête passa au-dessus.
Et à la 50ème un bel effort de Zekrija Poturovic sur la droite amena un corner.

Visé se rebiffa alors pendant quelques minutes.
A la 51ème Thierry Coppens dut arrêter un tir de Frédéric Lebe et, six minutes plus tard, dut plonger dans les pieds d'Edouard Mampuya-Loka.
On ne le savait pas encore mais ce fut la dernière action notable (positive) des visiteurs.

A la 64ème minute Ricardo Ferreira, assez neutre jusque-là, écopa d'une carte jaune pour une faute sur Thierry Michiels.
Et à la minute suivante se produisit le tournant du match.
A l'entrée du rectangle, alors qu'il se présentait pour tenter de percer une ligne de défenseurs, Anthony Lorenzo se fit faucher par René Aldenhoff.
Celui-ci fut considéré comme dernier homme par l'arbitre, Mr. Paul Wuyts, et reçut la carte rouge.
Le coup franc, bien placé, déboucha sur un corner qui ne donna rien mais le combat avait changé d'âme.

A la 67ème minute une nouvelle action de nos joueurs les plus remuants, Zekrija Poturovic et Axel Vergeylen, se conclut par un centre de la droite à destination d'Anthony Lorenzo idéalement placé qui, incompréhensiblement, rata sa reprise.
Son but aurait dû le remettre en confiance pourtant. Il faut quand même noter qu'il se signala par son sens du placement et sa mobilité, et espérer que Joël Crahay le fera travailler ses tirs au but aux prochains entraînements.
A la minute suivante Jean-Paul Ribeiro remplaça Zekrija Poturovic dont notre entraîneur considère qu'il n'a pas encore 90 minutes dans les jambes.

Et à la 70ème minute vint le but de la délivrance.
D'à peu près le milieu du terrain Denis Janssens trouva d'une balle en cloche Axel Vergeylen à l'entrée du rectangle sur la droite qui malgré les défenseurs parvint à tirer et marquer (2-1).
Bravo Axel pour ce deuxième but en deux matches, mais bravo aussi à Denis qu'on n'a pas
l'habitude de voir faire des assists.

La victoire avait choisi son camp, comme on dit dans ces cas-là, et en outre le ciel se dégagea même pour cette fin de match sans toutefois aller jusqu'à  nous offrir un rayon de soleil.
De même que l'Union put tout à loisir rassurer ses supporters mais ne le fit pas, nous offrant encore vingt minutes de jeu confus et d'énervement grandissant.

A la 74ème minute Yves Cums (enfin guéri) remplaça Ricardo Ferreira.
Et puis on eut un mini-effet Kezman. Vous vous souvenez qu'on avait failli en avoir un avec Soufiane Chairi il y quinze jours.
Cette fois ce fut avec un visiteur, en l'occurrence David Samray entré à la 61ème minute pour Pascal Tihon et qui, après une dizaine de minutes, parvint à récolter coup sur coup deux cartes jaunes.

On joua donc le dernier quart d'heure à onze contre neuf et on souffrit jusqu'à la dernière seconde, les Visétois ne s'avouant nullement battus malgré l'adversité (quand je vous disais qu'il y a un fond de jeu dans cette équipe).
De notre côté la quasi-certitude de la victoire nous faisait retrouver notre crispation et on se montra d'une maladresse insigne sur les multiples opportunités de contres béants qui se présentèrent à nous par manque de compréhension entre nos médians et nos avants de pointe, le comble étant atteint par Jean-Paul Ribeiro qui dut battre le record du monde de hors-jeux en un quart d'heure, faisant friser l'apoplexie à Joël Crahay. Gageons que là aussi il y aura un cours particulier aux prochains
entraînements.

Relevons donc pour mémoire :
- à la 77ème minute une carte jaune pour Giordano Criscito.
- à la 78ème un coup franc d'Axel Vergeylen sur la gauche vers Jean-Paul Ribeiro au deuxième piquet qui passe en dessous de la balle, suivi du remplacement de Giordano Criscito par Steve Bogaert.
- à la 88ème un contre en une-deux entre Yves Cums et Anthony Lorenzo terminé à côté par Yves. Dommage, pour sa rentrée ça aurait été chouette.

Et enfin le "last whistle" de Mr. Wuyts, moins pompeux que celui de Wembley mais oh combien bienvenu.
Cette victoire était impérative car un 0 ou même un 1 sur 18 ne pouvait que voir se profiler le cauchemar d'une saison à la Rita Beerlaar.
Le manque de contrôle de soi des Visétois nous a aidés mais c'est le genre d'aide qu'on ne rencontre qu'une fois sur une saison.
Il y encore du boulot pour les prochains entraînements.
Robert Waseige avait relevé le manque de pénétration de notre équipe nationale contre la Croatie et a travaillé ce sujet la semaine dernière. On a vu le résultat.
Ici aussi il convient impérativement de travailler la finition de nos actions.
Il est absolument anormal qu'on ne soit pas parvenu à marquer au moins un goal en un quart d'heure à onze contre neuf alors qu'au surplus notre adversaire se dégarnissait pour égaliser.

Faisons confiance à notre entraîneur pour corriger ce défaut; toute la tribune put entendre ses hurlements durant le dernier quart d'heure.
Et retenons les points positifs de cette rencontre.
Il est manifeste que l'Union a trouvé une cohésion durant ce match.
Nous n'en sommes pas encore à pouvoir construire rationnellement le jeu mais nous commençons à former un bloc homogène.
Il est clair que par leurs possibilités de changements de rythme Zekrija Poturovic et Axel Vergeylen ont apporté un plus à l'équipe. Et on ne peut qu'espérer que Nicolas Flammini, notre troisième "guépard", guérisse vite.
Par sa position Axel peut jouer un rôle clé cette saison et il n'est pas étonnant que l'Union se soit bonifiée depuis son entrée il y a... 180 minutes.
Ce qui rappelle un peu plus le match contre Geel évoqué plus haut.
Mais avec l'avantage supplémentaire que notre "petit dernier" court au moins dix fois plus vite que Karacic.

Referendum :

BOGAERT, Steve ................ 5
CAPOUET, Thierry .............. 7
COPPENS, Thierry .............. 7
CRISCITO, Giordano ............ 7
CUMS, Yves .................... 6
FERREIRA, Ricardo ............. 5
HENUSET, Roger ................ 6
JANSSENS, Denis ............... 6
LORENZO, Anthony .............. 5
POTUROVIC, Zekrija ............ 7
RIBEIRO, Jean-Paul ............ 3
VERGEYLEN, Axel ............... 8
WALSCHAP, Jean-Luc ............ 7
ZACCARIA, Laurent ............. 6


Classement (6 matches) :

1. VIRTON ................... 14
...
5. Oud-Heverlee ............. 10
Visé ..................... 10
7. Olympic .................. 8
Diest .................... 8
9. Overpelt ................. 7
Tubize ................... 7
...
13. Kermt .................... 6
14. Sprimont ................. 5
Tongres .................. 5
16. Union .................... 3


Prochains matches :

15/10 : Oud-Heverlee - Union
Sprimont - Tubize
Tongres - Overpelt
Visé - Kermt

22/10 : Union - Sprimont
Kermt - Oud Heverlee
Olympic - Tongres

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