Royale Union Saint-Gilloise
Pierre Vansintjan
Tournai - Union 2-0 La visite de l'Union à la Drève de Maire a donné lieu à une nouvelle cyber-journée co-concoctée par les webmasters des sites des deux clubs, Nicolas Debaes et Danny Christiaens. Joignant le culturel au sportif, Nicolas fit visiter le Musée du Folklore à la dizaine de Cyber-Unionistes qui avaient répondu avec entrain à son aimable invitation : Danny et ses parents, Guy et Christiane Thelen, Didier & Suzanne Payen ainsi que leur fils Arnaud, Michel Vanderlinden et votre serviteur les rejoignant sur place après une visite familiale. Un superbe et spacieux musée retraçant l'histoire de la ville et contrastant avec celui de Mouscron, orienté vers l'industrie et la paysannerie, que nous avait fait visiter Tony Vandecasteele l'an dernier. Un Tony dont l'enthousiasme gouailleur nous manqua mais qui était retenu (comme le père de Nicolas) par l'importantissime Mouscron-Lierse du même soir. La visite des deux musées s'impose vraiment pour qui veut approfondir sa connaissance de la région. Grand amateur de peinture, Guy s'extasia devant les nombreux tableaux et, familier de la région, fut ébloui de découvrir le mobilier d'une pharmacie qu'il avait connue. La maquette du centre historique de Tournai il y a deux siècles fut l'apogée de cette visite et capta longuement les regards, surtout celui d'Arnaud. Le temps était agréable et on se promena tout naturellement après la visite du musée. On put ainsi apprécier la Grand-Place dont la rénovation est à présent terminée, en particulier la superbe halle aux draps, tandis qu'on pouvait noter les préparatifs du carnaval proche. Joignant le contemporain à l'historique, Guy apprécia également les motos parquées sur la place. La maman et le cousin de Nicolas nous rejoignirent et on alla prendre des forces en vue du match du soir à l'Ecu de France où la plupart des convives optèrent pour la célébrité de la maison, le lapin à la tournaisienne. Le réservoir encore plein de sa visite familiale, votre serviteur se contenta d'observer leur délectation tout en se lançant dans une évocation dense de ses souvenirs sportifs de jeunesse avec Guy (l'Union d'Henri Dirickx et de Paul Vandenberg bien sûr, mais aussi Rik Van Looy, le Royal IV, François D'Hoir, Jef Eygel, Willy Steveniers et, plus proches de nous, Billie Jean King, Bjorn Borg, Jimmy Connors et "Sabineke"), et en l'interviewant sur les méthodes modernes d'entraînement en Belgique. Le temps passa ainsi vite et le moment de rejoindre le stade était venu. A la Drève de Maire on put voir le car (bleu, bien sûr) de l'Union, aussi somptueux que celui d'une équipe de Bundesliga, et on retrouva d'autres Unionistes qui n'avaient pu se joindre à nous comme Vincent Gomez. On eut l'impression qu'il y avait moins de monde qu'au match de la saison passée. Une chose toutefois était sûre : notre fanfare était là et bien là. On vit bientôt les joueurs s'amener et, surprise, les Rats avaient des équipements blancs et noirs de Dogues tandis que nos gars étaient une fois de plus dans leur horrible tenue jaune et jaune. Mauvais présage. Autre présage peu rassurant : Laurent Zaccaria, Pascal Hofman et Denis Janssens étaient indisponibles. La défense était ainsi constituée de Roger Hénuset et Francis Mangubu au centre, entourés de Thierry Capouet à droite et Jean-Luc Walschap à gauche. Une heureuse surprise quand même : Gaby Mundingayi faisait sa rentrée. On se demandait avant la rencontre dans quel esprit celle-ci allait se disputer. Comment jouerait l'Union dans le climat détestable actuel de renouvellement des contrats et de revue à la baisse des ambitions face à une équipe jouant sa survie et restant sur une série de sept matches sans défaite, entamée contre Strombeek encore bien ? On fut rapidement fixé. Dès la 2ème minute Frédéric Darnault se lança dans un rush impressionnant sur l'aile droite ponctué d'un centre-fusée qui passa à travers tout. Un fameux coup de semonce qui eut le mérite de réveiller nos gars, si tant est qu'ils devaient l'être. Ils répondirent du tac au tac et on eut ainsi une première mi-temps extrêmement rythmée. Du jamais vu au Parc Duden cette saison ! A croire que les sunlights excitent l'Union comme les déplacements à ce même Tournai et à l'Olympic m'en avaient donné l'impression la saison dernière. Du jeu rythmé pas toujours exempt de précipitation (loin de là, même) mais qui ne connut aucun temps mort et qui donna l'impression aux spectateurs que le temps passait à toute allure. En outre les deux équipes ne jouèrent quasiment que sur une aile : la droite pour les Rats et la gauche pour l'Union. C'est-à-dire la même bande de terrain et juste sous nos yeux; on était vraiment gâté. On eut ainsi tout le loisir d'apprécier les combinaisons entre Nicolas Flammini, Yves Cums (l'Unioniste le plus lucide dans ses actions à ce rythme) et Lindonjohnson Modesto auxquelles ne répondaient malheureusement guère Thierry Capouet, Frederik Vanderbiest et Kiki Marion de l'autre côté. Au centre Gaby Mundingayi, en forme "Hoogstraten", avait visiblement retrouvé tous ses moyens. On put ainsi noter : A la 7ème minute une combinaison démarrant de Thierry Coppens et permettant à Lindon de lancer Yves Cums sur la gauche lequel centra pour Kiki Marion qui rata le ballon d'un poil. A la 10ème, à deux reprises un ballon chaud dans le rectangle tournaisien avec notamment Lindon et suite à une imprécision du gardien Damien Metz (moins grave quand même que la floche du premier but du match aller). A la 14ème, réponse du berger à la bergère, un ballon chaud dans le rectangle unioniste. A la 18ème une intervention décidée du poing de Damien Metz devant Lindon. A la 21ème, coup sur coup, un beau contre mené par Yves Cums et Lindon, suivi d'un contre lançant en profondeur plein centre Igor Rosier qui, heureusement pour nous, poussa trop son ballon, nous permettant de le récupérer. A la 27ème, à la conclusion d'un pressing appuyé de l'Union (c'est-à-dire à nettement plus que deux pour une fois) aux abords du rectangle tournaisien, Kiki Marion, dans le plus pur style de l'Olivier Bilwani de la semaine dernière (et sur le banc, cette fois), parvint à tirer à gauche du but vide. A la 31ème Igor Rosier lança dangereusement sur la droite Laurent Plaquet dont le centre fut repoussé en vol plané dans le rectangle par Gaby Mundingayi d'une région du corps quelque part entre la poitrine et le creux de l'épaule droite, ce "quelque part" étant interprété différemment par les supporters des deux équipes. L'arbitre, Mr. Cobbaert, bien placé, ne broncha pas. A l'issue du match, toutefois, les supporters des deux équipes estimèrent qu'il avait bien arbitré, compliment qui ne s'étendit pas à son juge de touche tribune debout (c'est-à-dire le "nôtre"). Le match resta rythmé dans le troisième quart d'heure mais sans fait réellement saillant, l'Union donnant l'impression de contrôler, à défaut de diriger, les opérations. Et on se retrouvait au repos alors qu'habitué au tempo de sénateur des matches du Parc Duden on avait l'impression qu'on n'avait commencé que depuis un quart d'heure. Côté unioniste on se demandait pourquoi diable l'Union ne jouait pas ainsi à domicile, quitte à avoir du déchet. On ne peut de toute façon avoir du déchet dans ses actions que si on en développe. On se demandait aussi si nos gars, peu enclins à dépenser leur énergie en première mi-temps d'ordinaire, allaient tenir le coup face à une équipe dont la plupart des joueurs avaient un gabarit nettement plus costaud que celui des nôtres. Enfin, compte tenu de notre maladresse à la finition, on était de plus en plus enclin à penser que le premier but (s'il y en avait un) déciderait du match. Et c'est ce qui arriva et vite encore bien. A la 49ème minute une mésentente entre Thierry Coppens et ses défenseurs sur une phase apparemment anodine amena Francis Mangubu à prendre Thierry à contrepied et à marquer contre son camp (1-0). (NB : La presse signale que c'est Igor Rosier qui marqua sur passe de Laurent Plaquet mais cela ne nous parut pas ainsi d'où nous nous trouvions). Et le match bascula définitivement. D'un coup les Rats retrouvèrent le tonus de leurs sept dernières rencontres et ils faillirent enterrer le match dès avant la fin du quatrième quart d'heure. A la 51ème Igor Rosier, idéalement placé, tira sur Thierry Coppens. A la 57ème, sur un centre de la droite, Thierry Capouet rata son interception au second piquet et Medhi Makhloufi tira au-dessus. A la 58ème le même Mehdi Makhloufi risqua un tir de loin de la plus belle eau qui arriva juste sous la barre et que Thierry Coppens fut tout heureux de dévier en corner. L'Union avait définitivement perdu la superbe qu'elle afficha en première mi-temps et jusqu'à la fin elle apparut comme une équipe sans âme tandis qu'une pluie fine et persistante s'était mise à tomber. Une éclaircie à la 62ème minute lorsqu'à la suite d'une erreur d'un arrière tournaisien Yves Cums trouva Kiki Marion qui tira au-dessus. Ce raté résumait à lui seul toute la seconde mi-temps unioniste. Dès la 66ème d'ailleurs un contre particulièrement chaud des Tournaisiens faillit permettre à Frédéric Darnault de tuer le match. Il fallait faire quelque chose et Joël Crahay procéda alors à un de ses changements dont il a le secret. Il fit monter Olivier Bilwani. Malgré sa piètre performance de la semaine passée c'était quand même un avant de plus. Mais alors qu'il était clair pour tout le monde qu'il fallait faire descendre Kiki Marion, c'est Gaby Mundingayi qu'il retira du jeu. Autrement dit encore plus de facilité pour les athlétiques Tournaisiens de débouler vers le rectangle de l'Union. On n'eut donc cette fois aucune maladresse d'Olivier à signaler : il ne reçut jamais le ballon ! On passait d'une Union à 10,25 à une Union à 10,00. A la 73ème minute un centre de la gauche de Medhi Makhloufi passa à travers tout (un peu comme le coup de semonce initial de Frédéric Darnault) mais le ballon revint et Thierry Coppens dut le sauver du pied. Dans la minute suivante Joël Crahay décida quand même de faire descendre Kiki Marion et de le remplacer par... Christophe Locci. Celui-ci fit une entrée encourageante en première la semaine passée mais ce n'est pas un avant. Ce qu'il montra d'ailleurs immédiatement. Dans une phase passablement confuse Thierry Capouet parvint à lui centrer le ballon et il tira à côté. Avec le tir au-dessus de Kiki à la 62ème, ce fut la seule "action" de l'Union au cours de cette seconde mi-temps. Qui y croyait encore ? A la 80ème minute Lindon fut remplacé par Walter Degeyndt. On remplaçait un passeur par un joueur qui a besoin de recevoir le ballon. Enfin, à la 86ème le score devint plus en rapport avec la physionomie globale du match. Et le comble c'est que notre capitaine qui avait bien tenu en main sa défense improvisée y fut associé. Un manque de compréhension avec Frederik Vanderbiest l'amena à voir la passe qu'il lui destinait se faire intercepter au milieu du terrain. Les Tournaisiens foncèrent vers le but et Thierry Coppens dut repousser un premier tir. Une phase confuse s'ensuivit à laquelle l'arbitre mit fin en sifflant un penalty de Thierry Capouet sur Igor Rosier. Ce dernier se présenta pour le tirer. Il le fit en force droit devant lui, en plein sur Thierry qui n'avait même pas eu le temps de bouger. Malheureusement la violence du tir était telle que le ballon revint dans les pieds du tireur qui cette fois ne rata plus l'aubaine (2-0). Ce fut donc le huitième match sans défaite du RC Tournai qui rejoint Schoten (nul à Maldegem) en tête de la tranche et qui laisse la place de barragiste à Gand (nul à Saint-Nicolas). Pour rappel, Schoten et le RC Tournai avaient 7 points après dix matches. Depuis lors ils ont pris respectivement 29 et 24 points sur 45. Quand on témoigne d'une telle capacité de réaction dans l'adversité on ne mérite pas de descendre. On est 5ème maintenant (voir plus loin) et il est clair que ni Strombeek ni Zulte ne remporteront la troisième tranche. La défaite de Hamme à domicile contre Denderhoutem hypothèque aussi ses chances et il semble désormais de plus en plus qu'il faudra être dans les trois premiers pour disputer le tour final sans avoir gagné une tranche. Bien sûr on n'a encore que 3 points de retard sur Zulte mais on en a aussi 2 sur Malines. Bref il y a beaucoup de chances que ce match aura grandement contribué à ce que l'Union et Tournai puissent partir en vacances après 30 matches (encore que la 3ème tranche pour Tournai...). Referendum : Yves CUMS 8 Nicolas FLAMMINI 6 Lindonjohnson MODESTO 6 Roger HENUSET 5 Gaby MUNDINGAYI 5 Et puis ce fut la troisième mi-temps. La meilleure comme chacun sait, surtout quand on perd. Roger Hénuset n'était pas heureux et un échange d'idées très technique eut lieu entre Guy et lui à propos du deuxième but. On n'a de toute façon jamais eu l'impression que l'Union aurait encore pu faire quelque chose dans ces quatre dernières minutes, au vu des 41 premières qui virent son jeu s'effilocher comme celui du Standard durant la première moitié du championnat. Alors, 1-0 ou 2-0... D'après LE SOIR Joël Crahay était très fâché sur ses joueurs. N'a-t-il vraiment rien à voir avec ce qui s'est passé ? Classement : NB : LE SOIR qui tenait compte des deux décisions de tapis vert la semaine passée n'en tient plus compte cette semaine. Y aurait-il eu appel ? Je me fie donc au classement de LA DERNIERE HEURE qui me paraît plus correct d'après les informations dont je dispose (sauf pour les buts des deux 5-0 dans celui de la tranche, mais c'est du détail).
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