Union : Pierre Vansintjan

Union - Maldegem 3-1

On se demandait comment on allait retrouver nos gars après la piteuse prestation à Schoten (dixit ceux qui, pour aller la voir, se lancèrent dans un safari qui avait tout du voyage initiatique) et l'hyper-piteuse prestation de nos services administratifs (deux silencieux pour maladie et un coach qui leur fait aveuglément confiance).
D'autant que notre hôte du jour était précédé d'une réputation de joyeux cowboy qui dégaine aussi vite que Lucky Luke.

Après le malheureux Termonde, Maldegem est en effet l'équipe avec laquelle on voit le plus de goals dans un sens ou dans l'autre dans notre division : 84 en 21 matches soit exactement quatre par match (j'aurais dû m'en souvenir au moment de pronostiquer).
En outre depuis leur carton contre Termonde (record à ce jour de la division, voyez www.sport24.be) ils ont aussi l'attaque la plus prolifique avec Hamme.

Comme vous savez tous on attend depuis l'entame de la saison les retours de Nicolas Flammini et d'Yves Cums comme des messies.
Nicolas força la décision il y a deux semaines pour sa joyeuse entrée mais sombra avec toute l'équipe à Schoten. Yves Cums y retâta de la compétition pendant une petite demi-heure quand le match était déjà scellé.

Cette fois-ci tous deux entamèrent la partie mais on put immédiatement vérifier cette vérité éternelle en football qu'il n'y a pas de meilleure préparation à un match que la compétition.
Dès la première minute en effet, manquant de soutien, Yves Cums perdit le ballon et cela donna lieu à un chipotage entre Nicolas Flammini et Laurent Zaccaria à l'issue duquel le ballon échut à Ismael Djadi et bang ! Un shoot instantané heureusement un bon mètre à côté du piquet droit mais la pancarte publicitaire s'en souvient encore.

Le ton était d'emblée donné et nos adversaires, aux équipements tricolores nationaux, imprimèrent un rythme de jeu nettement plus élevé que ce qu'on voit d'habitude en première mi-temps au Parc Duden. Un rythme que nos gars furent bien obligés de suivre, ce qui n'alla pas sans confondre un certain nombre de fois vitesse et précipitation.

Ainsi, à la 6ème minute, Olivier Bilwani (dont on reparlera encore) reçut une belle balle aérienne plein centre avec un seul adversaire pour la lui disputer mais c'est lui qui fit la faute pour s'en emparer.

Deux minutes après on eut un échantillon des possibilités physiques des visiteurs avec un brillant solo de Marc Minnaert (dont on aura aussi l'occasion de reparler). Quasi tangentiellement à la ligne de touche il dribbla sèchement deux hommes sur la droite avant de centrer en pleine foulée juste avant le poteau de corner, heureusement dehors.

Recevant cette semonce cinq sur cinq on décida de mettre le nez à la fenêtre.
A la 11ème minute un coup franc nous échut sur la droite. De son pied gauche qui avait orienté le match contre Hoogstraten, Denis Janssens envoya un boulet malheureusement un peu au-dessus de la cage de Geert Van Vooren.
Celui-ci alla chercher le ballon pour le dégager. Etait-ce l'influence du temps quasiment printanier ? Il le dégagea, l'esprit visiblement ailleurs, presqu'à ras de terre et en plein sur Kiki Marion.
Pour le Mathusalem que je suis, ça rappelait une phase similaire entre Cooremans et Laureys à un Antwerp-Union il y a... 42 ans !
Tactiquement bien positionné mais peu habitué à des cadeaux de ce genre, Kiki en perdit toute lucidité et tira au-dessus. (Laureys rata aussi).
A revoir à l'entraînement. Dans le football actuel (et surtout avec les "moyens" offensifs de l'Union, pour ne pas parler de sa conception sur la manière de les utiliser) ce manque de clarté élémentaire aurait pu coûter cher.

Est-ce par esprit de contradiction ? Deux minutes plus tard plusieurs de nos joueurs se retrouvèrent pour une fois aux abords du rectangle adverse et le soumirent à un siège en règle en tentant de faire tourner le ballon à bon escient pour trouver l'ouverture, mais en final ils chipotèrent tellement que ça ne donna rien du tout.

Sur le contre Maldegem développa un mouvement intéressant qui se termina par un beau tir de volée d'Ismael Djadi en plein sur Thierry Coppens super-bien placé.
Ce fut le dernier fait saillant offensif des visiteurs au cours de la première mi-temps.
Ce qui ne veut pas dire qu'on ne les vit plus.
Ils firent encore des incursions par des mouvements collectifs consistants (dont on aimerait que l'Union soit capable d'en produire) mais ils ne parvinrent jamais à tirer au but.
Comme quoi, on n'en a pas toujours l'impression mais on a une bonne défense.
On dégagea toujours le ballon avant que nos adversaires ne parviennent à l'envoyer vers notre but. A cet égard la phase de la première minute ne fut pas inutile pour sensibiliser nos gars.
Ce ne fut pas toujours très académique dans la manière d'éloigner le danger (Denis Janssens, Frederik Vanderbiest) mais l'essentiel était atteint.

Ça se calma donc un petit peu puis, à la 24ème minute, Roger Henuset lança superbement sur le flanc droit Olivier Bilwani d'une balle aérienne qu'il put cette fois maîtriser pour ensuite s'infiltrer en dribblant un adversaire et tirer sèchement au premier piquet.
Geert Van Vooren ne put que repousser le ballon vers le second où se trouvait Kiki Marion, à nouveau très bien positionné mais qui envoya le ballon au ras extérieur du piquet droit. Ce n'était décidément pas le jour de Kiki.

Puis à la 33ème minute on revit avec plaisir et à deux reprises le sens de l'ouverture d'Yves Cums.
D'abord sur la gauche pour Nicolas Flammini qui s'infiltra dans le rectangle et, en lutte avec deux arrières, parvint quand même à tirer mais sur Geert Van Vooren.
Ensuite vers la droite pour Olivier Bilwani totalement isolé qui tira également sur le gardien.
Mieux, deux minutes plus tard, Yves reprit de volée un dégagement sur un corner de la gauche tiré par Pascal Hofman mais son tir n'aboutit pas.

La délivrance vint à la 40ème minute quand un coup franc échut à l'Union plein centre à l'entrée du rectangle.
Un coup franc qui mit du temps à être botté (deux cartes jaunes : une pour le fautif et une pour un défenseur sorti du mur) mais cela valut la peine.
Comme toujours un certain nombre de joueurs se placèrent près du ballon pour dérouter la défense et, à la surprise générale, Laurent Zaccaria l'envoya d'une superbe balle brossée dans le coin supérieur gauche du but (1-0).
Les anciens crurent revoir le coup de patte magique de Paul Vandenberg ou de Kaloperovic. Les plus jeunes évoquèrent Michel Platini.
En outre, à presque la fin de sa troisième saison, Laurent nous marquait son premier but !

Et une minute avant la pause Yves Cums trouva Olivier Bilwani sur la droite dont le tir à ras de terre fut arrêté par Geert Van Vooren.

Au nombre d'occasions l'avance de l'Union se justifiait mais la satisfaction du public était mitigée.
Nos avants n'avaient pu exploiter quatre franches occasions et la solution vint d'un coup franc converti par un arrière.
Sans le coup de patte de Laurent c'était presque le hold-up pour Maldegem.
Et leur sponsor s'appelle "Alibi" ! Ça ne s'invente pas des choses pareilles.

Gaby Mundingayi avait aussi fait sa rentrée après sa blessure à Malines.
On n'eut guère l'occasion de parler de lui et pour cause. Il fut à nouveau sérieusement blessé. Il mordit sur sa chique et resta au jeu mais regagna les vestiaires en boîtant.
A la reprise Jean-Luc Walschap (sur le banc à cause des nombreuses rentrées) le remplaça à une place inhabituelle pour lui vu la position de Nicolas Flammini.

Il n'y eut pas grand chose à noter dans le quatrième quart d'heure.
A la 50ème minute, réceptionnant une passe de la droite, Kiki Marion se lança dans un une-deux avec Olivier Bilwani (à peu près leur seule combinaison de tout le match) pour tirer juste au-dessus. Cette fois-ci rien à dire, très beau une-deux suivi d'un tir instantané. On ne cadre pas tous les tirs instantanés et il n'y avait rien d'autre à faire.
Pour le reste on dut se contenter de noter un nombre élevé de positions hors-jeu d'Olivier.

A le 58ème minute on put noter le premier et le seul tir du capitaine visiteur et meilleur buteur de la division, Rieno Van Oost (24 buts en 21 matches).
Son envoi à ras de terre fut arrêté par Thierry Coppens toujours aussi attentif.

Ça redonna du tonus à la rencontre et une minute après on rata une occasion en or de plier le match.
Laurent Zaccaria lança Olivier Bilwani qui dribbla un adversaire et entra sur la droite du rectangle pour tirer à côté alors qu'à sa gauche se trouvait totalement isolé Kiki Marion. Olivier crut-il que Kiki raterait à nouveau ? Il fit en tout cas preuve d'un excès d'individualisme dont on risquait de se mordre les doigts.

Risque qui se transforma en certitude deux minutes plus tard lorsqu'un joueur de Maldegem déboula sur la droite pour adresser un centre raté par la défense qui aboutit au second piquet où se trouvaient isolés non pas un mais deux de ses partenaires.
C'est Steven Cauwels qui porta l'estocade à bout portant (1-1).

On faillit reprendre l'avance tout de suite après lorsqu'Olivier Bilwani lancé sur la droite se comporta de façon plus réfléchie (appelons ça comme ça, il était passablement décentré) et centra (trop mollement ?) à ras de terre vers Kiki Marion bien placé mais Geert Van Vooren sortit de son but pour intercepter la balle.

A la 65ème minute se produisit le tournant du match.
Alors que peu auparavant Marc Minnaert avait encore déclenché une action dangereuse sur le flanc droit de notre défense rappelant celle de la 8ème minute, il fit un tackle
tardif au centre du jeu sur Frederik Vanderbiest. Déjà nanti d'une carte jaune (le coup franc de la 40ème peut-être ?) il put rejoindre les vestiaires.

En supériorité numérique face à une équipe ayant perdu un de ses joueurs les plus remuants, l'Union se décida à pousser.
Deux minutes plus tard un corner de la droite de Frederik Vanderbiest aboutit à Roger Henuset au bord gauche du rectangle qui reprit d'un beau tir malheureusement à côté.

Ce n'était que partie remise.
A la 71ème minute, à peu près à l'endroit où se trouvait Roger, un coup franc échut à l'Union pour une faute sur Kiki Marion.
On se prépara à nouveau savamment à le botter tandis qu'un fameux remue-ménage se produisit dans le rectangle, des Unionistes tentant de brouiller les cartes du mur adverse et Olivier Bilwani se plaçant hors-jeu, pas hors-jeu, hors-jeu, pas hors-jeu...
Si bien que, focalisé sur sa position, votre serviteur vit à un certain moment passer le ballon comme dans un nuage pour se loger dans le coin supérieur droit du but, tandis que le bras du juge de touche restait immobile (2-1).
Puis tous les joueurs de l'Union (bleus et bleus cette fois) s'agglutinèrent sur le marqueur. Il fallut de longues secondes pour voir son numéro. C'était le numéro 4 !
Laurent avait encore frappé ! Et cette fois, vu la position du ballon, c'est à David Beckham et Branko Strupar qu'on pensait.
On avait attendu deux saisons deux tiers, mais on en recevait deux ! Hallelujah !
Ça devenait difficile pour Maldegem. Notez qu'on avait été dans le même cas au match aller et qu'on avait redressé magistralement la situation.
Mais tout le monde n'est pas l'Union n'est-ce pas, et on avait eu trois quarts d'heure pour ça.
Ici à 18 minutes de la fin ils allaient fatalement devoir se dégarnir pour tenter d'au moins égaliser. A nous d'en profiter.

A la 73ème minute Olivier Bilwani nous refit le coup de la 59ème. Il fit un brillant solo pour en final tirer à côté avec cette fois Frederik Vanderbiest isolé sur sa droite.
Et deux minutes plus tard Lindonjohnson Modesto remplaça Olivier.
Pauvre Olivier. De tous les comptes rendus que j'ai écrit sur l'Union, ça doit être celui où j'ai le plus souvent cité un joueur et c'est lui encore bien.
C'est vrai qu'il s'est montré trop personnel et surtout trop maladroit à la conclusion.
Mais il nous a aussi déjà montré (et même dans ce match-ci) qu'il sait non seulement manier un ballon mais créer des trous.
Seulement dans le système de jeu que pratique l'Union avec deux avants kamikazes alimentés la plupart du temps par de longues balles aériennes, non soutenus par leurs milieux de terrain et, au surplus, n'ayant guère confiance dans les potentialités l'un de l'autre, il faudrait la carrure, le dash et la condition physique de Mbo M'Penza pour arriver à marquer.
Tout le monde ne l'a pas et ce n'est pas un hasard si un jeu court et groupé lui a permis d'enterrer le match contre Hoogstraten (avec en plus des ressources fraîches).

Et on continua en laissant un peu venir Maldegem pour profiter des esapces.
Dès la 77ème minute Lindon fut ainsi lancé sur la gauche et son centre fut raté par Kiki Marion, sur les rotules lui aussi.
Deux minutes plus tard Lindon remit ça en faisant un solo sur la droite et son centre fut cette fois raté par Frederik Vanderbiest qui, lui aussi, n'avait pas ménagé sa peine dans son style habituel.

Si Kiki et Frederik étaient au bout du rouleau, que dire d'Yves Cums dont c'était le premier match complet en première cette saison ?
Il reçut logiquement un "applausvervanging" à la 81ème minute et Walter Degeyndt monta au jeu. Joël Crahay eut l'intelligence de remplacer un médian par un avant et cela porta ses fruits.

A la 88ème minute, sur la droite, Walter centra à Roger Henuset monté en ligne dont la reprise de volée, malheureusement un peu molle, aboutit dans les mains de Geert Van Vooren.
Le ballon était à peiné dégagé qu'il revenait par le biais de Nicolas Flammini qui avait encore du jus et déboulait comme un météore sur son flanc gauche pour pénétrer dans le rectangle et tirer sur le premier piquet. Le ballon rebondit et aboutit à Walter au second piquet qui calmement l'envoya dans le but (3-1).

Cette fois ça y était et c'était le quatrième but habituel d'un match de Maldegem (mais pourquoi donc avais-je pronostiqué 3-3 ?).
Le score correspondait un peu plus au pourcentage d'occasions, mais comme toujours le public fut beaucoup plus frappé par le nombre (élevé) de déchets que par les aspects positifs du match.

Le retour en forme de Laurent Zaccaria se confirme de match en match.
La rentrée d'Yves Cums fut très encourageante. Il fit déjà de très belles ouvertures.
A 100% de ses moyens il brillera encore, ce qui est rassurant pour la fin de la saison (5 déplacements pour 8 matches).
Nicolas Flammini fut qualifié de décevant à Schoten mais toute l'équipe le fut.
Dans ce match-ci il a montré que sa puissance peut être plus qu'utile sur son flanc gauche. Ça ne veut pas dire qu'il faut reléguer Jean-Luc Walschap sur le banc. Dans le football moderne il faut être deux sur un flanc. C'est à l'entraîneur à sélectionner les joueurs les plus en forme et les plus compatibles. Voir Robert Waseige.

C'est donc avec des sentiments divers qu'on discuta lors de la troisième mi-temps dans un climat qui n'incite pas beaucoup à l'optimisme ni dans le court terme ni dans le moyen terme.

Le court terme c'est le tour final.
Avec 5 déplacements (dont Hamme) sur 8 et 4 points de retard sur Hamme (peut-être 7, 4 déplacements) et Zultse (4 déplacements dont Termonde), c'est pas évident, évident de terminer sur le podium d'autant que ce podium motive nos deux rivaux aussi puisqu'il garantit automatiquement le tour final.
Il faut donc se cramponner à notre quatrième place (qu'on vient de retrouver malgré nos administratifs) en se disant que pour qu'elle ne donne pas accès au tour final il faudrait que ce ne soit pas un des quatre premiers qui remporte la dernière tranche.
On aurait tendance à dire que ce serait fort de café que...
Mais il y a l'épouvantail Schoten qui pointe à l'horizon.
Co-avant-dernier avec Tournai après dix matches avec 7 points, les voici maintenant sixièmes avec 31 points et six sur six dans la troisième tranche.
Ils font penser au Vigor Hamme de l'an dernier.
Et Malines (5 déplacement aussi, ouf) n'est qu'à un point...

Le moyen terme c'est la saison prochaine.
Il est devenu de notoriété publique que Miguel Capilla et Gaby Mundingayi partiront à La Gantoise dans l'inter-saison. Seront-ce les seuls départs ?
Il est aussi question, une fois de plus, de restrictions budgétaires et de réduction du nombre de joueurs du noyau A.
Dans de telles conditions, qu'on soit en division 2 (sans utopie la vie n'a guère de sens) ou en division 3, la saison prochaine n'annonce vraiment pas des jours radieux.
Dans le premier cas on risque fort de jouer le maintien (euphémisme, rappelons-nous 96-97).
Dans le second on sera moins forts que cette saison-ci et avec la perspective de bâtir sur du sable.

Cela ne nous empêcha quand même pas d'écluser notre godet. Que sera, sera...

Referendum :

Laurent ZACCARIA 10
Yves CUMS 8
Thierry COPPENS 3
Nicolas FLAMMINI 3
Roger HENUSET 3
Frederik VANDERBIEST 3