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Royale Union Saint-Gilloise

Pierre Vansintjan

 

Union - Denderhoutem 1-0

On avait une revanche à prendre sur le match aller mais aussi et surtout sur le pitoyable match de la saison dernière qui avait vu une Union incompréhensiblement timorée jouer le nul alors qu'il fallait la victoire contre un adversaire qui pensait déjà aux vacances et qui gagna sans même le faire exprès (2-3).
La victoire contre Hoogstraten laissait espérer une Union plus entreprenante, même si on avait dû de contenter d'un nouveau match nul à Malines.
En outre Denderhoutem avait perdu dans la semaine son match de retard à domicile contre Saint-Nicolas 2-5 et ne devait pas respirer la super-forme.

Comme d'habitude il n'y avait que quatre jaunes et jaunes du onze de départ de la saison dernière qui commencèrent le match : Pascal Hofman, Laurent Zaccaria, Kiki Marion et Denis Janssens, auxquels il fallait ajouter Roger Henuset à court de compétition sur le banc.
En face il y avait eu énormément de mouvements de joueurs durant l'inter-saison et il y en avait exactement UN qui subsistait des touristes de l'an dernier : Patrice Vandermeulen. Pour qu'il ne se sente pas tout à fait seul son entraîneur, Freddy Maekelberghe (qui, lui, est resté mais dont le patronyme s'est augmenté de deux lettres sur la feuille de match dans l'intervalle) avait titularisé Pieter De Rijck qui était sur le banc en mai dernier (et peut-être aussi Patrice Vanderkelen, prénommé Toon sur la feuille de match d'alors ainsi que dans LA BUTTE du jour).
On s'attendait à revoir Rachid Baouf et Jules Mbayoko mais le premier n'était pas sur la feuille de match et l'autre (qui fit quelques beaux matches comme libero en division 2 il y a trois ans) ne quitta pas le banc.

Autre nouveauté : l'Union entama la partie en jouant vers le marquoir.
Peut-être parce qu'on a constaté que c'est de ce côté-là qu'elle jouait de la façon la plus motivée et en voulant montrer au public que ce n'était pas pour cause de digestion tardive.
Ça ne nous avait pourtant pas vraiment réussi contre Strombeek mais un match n'est pas l'autre, un adversaire n'est pas l'autre et... il y avait du soleil.
C'est rare en cette période qu'il dure longtemps, autant que ce soit le gardien adverse qui en pâtisse. En l'occurrence c'était Steven Van Steenberghe venu en droite ligne du RC Gand pour renforcer Denderhoutem de sa forte stature.

Et pendant vingt minutes elle fit relativement bonne figure.
Pas de manière aussi autoritaire que contre Hoogstraten mais en s'efforçant de jouer à ras de terre et non plus par des balles aériennes balancées non pas n'importe où mais régulièrement vers les défenseurs adverses.
On avait apparemment retenu comment on avait plié le match il y a trois semaines.
Et d'ailleurs on n'avait pu s'empêcher durant les cinq premières minutes d'encore balancer deux ballons dans le rectangle adverse qui ne donnèrent bien sûr rien.

On changea alors le fusil d'épaule.
A la 6ème minute un mouvement amorcé par Pascal Hofman vers la gauche et prolongé par Lindonjohnson Modesto et Jean-Luc Walschap amena un corner.
A la 8ème, Laurent Zaccaria sortit avec élégance le ballon de la défense, nous montrant qu'il était en forme.
A la 16ème, premier coup de semonce avec un beau contre rapide de Denderhoutem impliquant notamment Pieter De Rijck, la crinière dans le vent et très remuant tout au long du match, et se terminant par un centre aérien de la droite heureusement trop appuyé.
En l'occurrence les visiteurs avaient montré leur capacité à changer de rythme, une caractéristique fondamentale du football qu'on aimerait voir l'Union pratiquer plus souvent.

Fustigés, les Unionistes développèrent alors coup sur coup trois actions intéressantes.
Walter Degeyndt, dans un style typique de faux lent à la Tore-André Flo, fit un beau solo dans la partie droite du rectangle adverse pour terminer par une passe vers le second piquet à Kiki Marion dont la reprise fut trop faible.
Ensuite, de la gauche cette fois, Lindon, très mobile pendant cette partie du match, fit une belle percée au ras de la ligne de but avant d'effectuer un classique centre en retrait qui eut dû être mortel mais fut dévié en corner par un arrière.
Enfin une faute sur Olivier Bilwani à l'entrée plein centre du rectangle nous fournit un coup franc fort dangereux. On crut que Pascal Hofman tenterait sa chance mais ce fut Laurent Zaccaria qui l'envoya subtilement un poil du mauvais côté du piquet droit.

Et puis on retomba dans nos péchés habituels même pas mignons.
On ne jouait déjà pas tellement vite. On s'endormit carrément.
En face ce n'était pas mieux. Pendant tout le match Freddy Maekelberghe donna l'impression d'être venu chercher un point au Parc Duden en tablant sur un éventuel cadeau du ciel alors qu'il était clair que les accélérations sporadiques de son équipe faisaient diantrement mal à notre défense.
On ne vit donc strictement rien durant un quart d'heure et s'il y avait du soleil il n'y avait pas beaucoup de degrés.
Aussi les sarcasmes des spectateurs ne tardèrent pas à fuser sur les gradins.
Le pire faillit même se produire à la 34ème minute avec un nouveau beau contre de Denderhoutem par la droite. Une lueur dans la morne ambiance de cette fin de première mi-temps (cf. le leitmotiv de Robert Waseige sur le troisième quart d'heure des Belges).

Toujours aussi, disons, concentré, Frederik Vanderbiest commençait à en avoir marre de touiller dans une tambouille qui ne prenait pas (quand ce n'était pas l'arbitre qui par ses décisions l'amenait à jouer des bras d'une façon très Actor's Studio) et, alors que bon nombre de spectateurs étaient déjà en route vers la buvette (pour une boisson chaude, qu'alliez-vous croire ?), se risqua à un tir en cloche de loin qui aboutit juste sous la latte où Steven Van Steenberghe, le soleil dans les yeux, ne prit aucun risque et le prolongea en corner.

Et ce fut la pause, passablement bienvenue pour se secouer.
La belle impression dégagée contre Hoogstraten s'était évaporée et on ne pouvait s'empêcher de faire le rapprochement entre la présence au milieu du jeu de Gaby Mundingayi alors et son absence ici.
Sa performance n'avait pas dû passer inaperçue et on commençait à comprendre pourquoi il avait dû quitter la pelouse malinoise en civière après quelques minutes à peine.
Et aussi pourquoi les supporters locaux ne sont guère hospitaliers si déjà leurs joueurs montrent l'exemple.
Notre ami Robert Breugelmans nous parla alors du match West Ham - Bradford (5-4) de la veille pour nous changer positivement les idées (dans le genre "on est en mission dans l'Antarctique où on mange du pingouin en boîte et un gusse parle des moules du Chantecler... ou du Loup Voyant mon cher Frédéric").

Sur la pelouse les joueurs du banc de l'Union s'échauffaient et Danny nous désigna Nicolas Flammini enfin guéri de sa longue blessure et qu'on n'avait jusqu'ici pu voir que de très brèves minutes lors du fameux barrage Tubize-Tournai deux semaines après la précédente édition de ce pas spittant Union-Denderhoutem.
On se sentait en outre frustré à l'idée qu'on allait maintenant devoir se contenter des contres maigrichons des visiteurs.
Aussi le premier qui émit l'idée de changer de place n'eut même pas le temps de terminer sa phrase qu'on partit en masse de l'autre côté de la grille où un océan de vide nous attendait. Peut-être put-on noter l'une ou l'autre écharpe rouge et noire dans la tribune, mais on n'en vit pas une seule sur les gradins !

Une fois bien installés (pas évident, cette grille coupe la vue) on fit signe aux joueurs qui attendaient qu'on pouvait y aller.
Mais ce n'est pas nous qu'ils attendaient, c'était l'arbitre. Un problème de bouillotte sans doute.
Il finit par s'amener et on put enfin y aller.
Joël Crahay devait avoir requinqué ses troupes (il a l'habitude maintenant) car pendant un petit quart d'heure on ne vit que l'Union qui eut à coeur de nous conforter dans le bien-fondé de notre déménagement.

Dès la 47ème minute Lindon se vit adresser au piquet gauche ("juste devant nous") un centre aérien de la droite et en l'interceptant Thierry Perdaens rata d'un poil le own-goal.
A la 50ème Laurent Zaccaria voulut nous montrer sa confiance retrouvée et se lança dans un déboulé impressionnant pénétrant dans le rectangle parmi une kyrielle d'adversaires, apparemment décidé à entrer balle au pied dans le goal mais trop c'était trop et il n'y parvint pas.
A la 53ème un très beau mouvement Kiki Marion - Olivier Bilwani - Lindon se termina par un corner.
A la 58ème on se rendit compte que ce n'était pas la bouillotte mais le sifflet de l'arbitre qui posait problème lorsque Hassan Oubial fit "un hands comme une maison" (et aussi "juste devant nous") dans le rectangle sans amener une quelconque réaction de Mr. Loenderf.
Je ne pense franchement pas qu'il fallait être unioniste pour estimer qu'il y avait penalty.

On fut à deux doigts du "tournant du match" cher aux commentateurs de Canal+ car sur le dégagement Pieter De Rijck fit un rush étourdissant sur la droite ponctué d'un centre-fusée qu'absolument tout le monde rata. Ouf !
Et trois minutes plus tard le même fit à nouveau un centre de la droite qu'un de ses équipiers reprit sans bavure de la tête avant de se voir annuler le but pour hors-jeu.
D'où on était il était totalement impossible de voir s'il y avait hors-jeu. On fit aveuglément confiance à l'arbitre et son juge de touche en se félicitant que le sifflet se soit réchauffé au contact de la bouillotte.

N'empêche que ça sentait le vinaigre.
Il était de plus en plus évident que les joueurs de Denderhoutem, lorsqu'ils voulaient bien s'en donner la peine, couraient plus vite que les nôtres. Il fallait pouvoir les empêcher de développer leurs contres et encore plus de se rendre compte qu'ils avaient un bon coup à jouer.
Joël Crahay l'avait perçu et faisait s'échauffer Nicolas Flammini depuis déjà un bon moment.
Aussi le fit-il monter dans la même minute à la place de Walter Degeyndt.
Et avec à l'appui une annonce très showbiz du speaker de service.
Depuis l'été on espérait beaucoup de ce joueur qui vient à peine de fêter ses 22 ans, par ailleurs objet de l'interview du match dans LA BUTTE, et une pression certaine pesait sur ses épaules.
Il prit place sur le flanc gauche et fit rapidement bonne impression, se montrant très actif entre le milieu du jeu et la pointe de l'attaque et courant deux fois plus vite que n'importe lequel de ses équipiers.

Une hirondelle ne fait pas le printemps et il fallait quand même lui laisser un minimum de temps pour trouver ses marques et s'intégrer à ses équipiers.
Pendant ce temps Joël Crahay s'impatientait de plus en plus de la neutralisation d'Olivier Bilwani par les solides arrières adverses (rencontrant un consensus certain dans les gradins) et s'apprêtait à le remplacer quand se produisirent le premier fait saillant après l'introduction de Nicolas Flammini et le véritable tournant du match.
A la 74ème minute Laurent Zaccaria et Nicolas développèrent une belle combinaison en jeu court à ras de terre sur la gauche se terminant par un classique "centre au cordeau" de ce dernier, d'une précision "inch perfect" comme on dit à la BBC, sur la tête d'Olivier Bilwani au second piquet qui loba subtilement Steven Van Steenberghe en l'envoyant au (bon) ras du piquet gauche : 1-0 !
Joël Crahay avait déjà demandé son changement pour Roger Henuset, se résignant apparemment à assurer le 0-0, et se ravisa dare-dare pour faire descendre Thierry Capouet !
Les joueurs, eux, se précipitèrent sur Nicolas pour le féliciter.

Il restait un quart d'heure et il n'y avait qu'un goal d'avance mais le match était joué.
Comme on sait une équipe spéculant sur le contre éprouve les pires difficultés à faire le jeu quand les circonstances l'y obligent et on ne nota plus rien de la part de Denderhoutem.
Par contre à la 85ème minute sur un corner de la droite sortant de Frederik Vanderbiest, Nicolas Flammini faillit faire la totale mais sa reprise sèche de la tête passa à côté.
Et dans les arrêts de jeu, après le remplacement de Lindon par Soufiane Chairi on eut rebelote avec cette fois Kiki Marion à la réception qui envoya au-dessus.

Et ce fut la fin et, une fois n'est pas coutume en football, une fin morale.
En l'absence de Gaby Mundingayi l'entre-jeu de l'Union se montra fort fragile et Denderhoutem n'a qu'à s'en prendre à lui-même de repartir les mains vides.
Un problème d'entre-jeu pour eux aussi, finalement.
Tant mieux pour nous. "C'est en gagnant quand on ne joue pas bien qu'on devient champion". Mais on n'a gagné que deux de nos six derniers matches. Champion, ce sera pour une autre fois. En attendant c'est drie punten in de zak et ils tombent vraiment bien (voir classement plus loin).

L'entrée de Nicolas Flammini a été on ne peut plus convaincante et on a bon espoir qu'il la confirmera mais il faudrait au moins un autre joueur à ses côtés capable des mêmes changements de rythme.
On ne "méritait" certainement pas de perdre mais ça aurait pu très bien arriver.
Le jeu de l'Union est trop statique face aux "robustes équipes flamandes" de la division dont on a déjà pu observer que la plupart sont capables d'accélérations que nous ne parvenons jamais à produire.
Vous vous rappelez les vingt premières minutes contre Schoten ? Et c'est chez eux qu'on va dimanche prochain et après 7 points dans la première tranche ils en ont pris 17 dans la seconde !
Le dash de Nicolas Flammini nous sera très utile, de même que celui de Miguel Capilla quand il sera guéri mais il me paraît peu indiqué de le faire évoluer au milieu du jeu.
On annonce le retour imminent d'Yves Cums mais Nicolas pourrait-il jouer à droite ?
Bref il y a encore du pain sur la planche.

Cela dit, on est maintenant confortablement quatrième avec cinq points d'avance et on vient de jouer six matches sans défaite même si on ne convainc pas toujours.
Mais c'est là un problème plus général et je suis d'accord avec Dirk Adriansens lorsqu'il constate la baisse de niveau de notre division. Vous souvenez-vous du SK Roulers, d'Ingelmunster et de Mons il y a seulement deux ans ?
Cette quatrième place sera sans doute suffisante pour se qualifier pour le tour final (à moins que Tournai ne gagne la dernière tranche ? Tout est possible dans cette division, voyez Schoten).
Il faut donc au moins la conserver, d'autant qu'on doit encore aller à Hamme et Saint-Nicolas et qu'en outre Hamme risque de récupérer trois points sur le tapis vert (voir LE SOIR de ce jour p.10).

Referendum :

Choix difficile une fois de plus.

Thierry COPPENS 6 (de plus en plus sécurisant)
Nicolas FLAMMINI 6 (on ne demande qu'à voter toutes les semaines pour lui)
Frederik VANDERBIEST 6 (devenu définitivement incontournable en ce deuxième tour)
Laurent ZACCARIA 6 (en net regain)
Olivier BILWANI 3 (il a quand même marqué !)
Lindonjohnson MODESTO 3 (plus actif que d'habitude, espérons qu'il persévère)

(Et désolé pour les autres; puisque Danny tient à son système, si on passait à 40 pour la saison prochaine ?).


Classement (tout le monde a joué 20 matches) :

1. STROMBEEK (**) 47
2. Hamme 36 (peut-être 39)
3. Zultse 35
4. Union 33
5. Hoogstraten 28 (8 v)
Maldegem 28 (8 v)
RC Malines 28 (8 v)
8. Saint-Nicolas 28 (7 v)
9. Denderhoutem 26
Sottegem 26
11. Schoten 25 (8 v)
12. Torhout 25 (7 v) (peut-être 22; allez les Rats !)
13. RC Gand 25 (6 v)
14. Wetteren 24
15. RC Tournai 20
16. Termonde 8

Les quatre premiers ont gagné, d'où le fossé derrière.
Termonde a aussi gagné ! Contre Saint-Nicolas (qui était allé faire 2-5 à Denderhoutem dans la semaine).
Strombeek avait déjà gagné la deuxième tranche il y a deux semaines.
Le podium de cette tranche indique les équipes en forme :

1. STROMBEEK 25
2. Schoten 18
3. Union 17 (on est constants finalement, 16 pour la première)

Prochain week-end :

Schoten-Union (!!) (sans Frederik Vanderbiest, 3ème carte jaune)
Hamme-RC Gand
Maldegem-Zultse

RC Tournai-Torhout (re-allez les Rats !)
Saint-Nicolas - Strombeek (pour mémoire, et surtout pour Peter)


Un peu de stats historiques ?
L'an dernier après 20 matches l'Union avait 26 points.
On en a 7 de plus et on est à une victoire et un nul du total 98-99.

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