Union : Pierre Vansintjan

Union - Hoogstraten 3-1

Le meilleur moyen d'aller confortablement d'Addis-Abeba à Washington c'est de faire escale en cours de route au Parc Duden.
De préférence un dimanche après-midi lorsque l'Union joue à domicile contre un adversaire de bon niveau... qu'elle parvient à maîtriser.
C'est en tout cas la théorie de notre ami Ivar Serejski revenu nous dire bonjour ce dimanche après un premier essai en mai dernier contre Denderhoutem.
La rencontre cybernautique avait été sympathique mais la conclusion sportive n'avait malheureusement pas été au rendez-vous.
Le contexte était alors stressant avec une Union terminant la saison sur les rotules et l'estomac noué par la perspective de devoir disputer les barrages.

Cette fois, malgré un bon paquet de degrés en moins, ça se présentait mieux.
On était cinquième et on entendait faire face contre l'adversité (absences pour blessures de Miguel Capilla, Roger Henuset et Daniel Uytdenhoef) tout en prenant notre revanche de la défaite la plus cinglante subie cette saison de la part d'un adversaire retrouvant après un an de purgatoire promotionnaire la division 3 avec des ambitions (six nouveaux joueurs dans le onze de départ et un septième sur le banc).
A l'entrée des équipes sur le terrain, avec l'Union ayant laissé le jaune au vestiaire et des visiteurs dans de splendides équipements rouges et blancs, on fantasma un moment sur les Union-Standard de jadis, des matches toujours hauts en couleurs.

Il y a deux semaines on avait déjà une revanche à prendre contre Zultse et on avait terminé par un piteux 0-0 après avoir été aux abonnements absents pendant toute la première mi-temps.
La leçon fut heureusement retenue et cette fois on vit enfin l'Union prendre un match à domicile au sérieux dès le coup d'envoi et jouer avec le même tonus qu'autrefois contre les Rouches.
Gaby Mundingayi nous avait fait cruellement défaut au milieu du jeu contre Zulste.
Cette fois il était là et en voulait manifestement, et à son image c'est toute l'équipe qui en voulut, trouvant ENFIN une cohésion collective digne de ce nom.
Mieux vaut y arriver à la 18ème journée que jamais.

La blessure de Miguel Capilla avait retitularisé Lindonjohnson Modesto et s'il ne fut pas heureux dans toutes ses actions durant ce match il s'efforça quand même de saisir sa chance.
Dès la 5ème minute, sur la gauche, il adressait un centre au second piquet à Walter Degeyndt bien placé mais dont la reprise de la tête partit trop haut.
Un calibrage à régler pour la suite des évènements. Au plus tôt dans le match au mieux.

Le coup de semonce fut saisi cinq sur cinq par les visiteurs qui s'organisèrent en conséquence en réagissant par contres sporadiques mais dangereux.
C'est ainsi qu'alors que l'Union, dans l'ensemble, dirigeait les opérations avec autorité mais sans, hélas, créer beaucoup de danger, les trois faits saillants suivants furent à mettre à l'actif de Hoogstraeten.

A la 11ème minute Thierry Coppens dut plonger dans les pieds de Stefaan Huygen, le meilleur buteur de Hoogstraeten, qui se présentait devant lui.
A la 14ème Tim Staes fit un très beau rush dans l'axe que Denis Janssens parvint à intercepter.
A la 20ème Thierry Coppens dut faire un save "à la Runje" au second piquet sur un centre mortellement précis de la droite.

On "dominait" mais ça faisait trois occasions à une pour les visiteurs.
Ça devait rappeler le match aller à ceux qui avaient eu le courage d'aller le voir.
Il fallait que ça change.
Laurent Zaccaria le sentit et, à la 23ème minute, il lança Soufiane Chairi sur la droite. Celui-ci trouva au centre Pascal Hofman qui avait suivi et dont le tir nécessita un sauvetage en corner trois étoiles du gardien Stan Van Gestel.
Sur le botté du corner le même Stan Van Gestel eut l'occasion de faire un bel arrêt.

Allez ! La chose était possible et la fanfare et le choeur passèrent le turbo dans leurs décibels.
Trois minutes plus tard une faute spectaculaire fut commise sur Frederik Vanderbiest qui s'écroula par terre de même que son opposant fautif.
Il fallut un certain temps pour les relever tous les deux puis Frederik se présenta pour botter le coup franc sur la gauche du rectangle.
Botté rentrant de son pied droit d'une précision magique qui aboutit au second piquet sur... mais bien sûr la tête de Walter Degeyndt au calibrage cette fois mortel (1-0)!

Un but de nos gars au Parc Duden après 385 minutes de disette, mon inusable Caran d'Ache en tremblait !
Le dernier remontait au 14 novembre avec le solo de Miguel Capilla contre Tournai dans les arrêts de jeu.
Ça faisait trois occasions partout mais le score était justifié par l'occupation du terrain nettement supérieure de l'Union.

C'était même l'euphorie, toujours dangereuse comme on sait.
Une minute plus tard Gaby Mundingayi, décidément partout, dut éclaircir une situation au centre de notre rectangle d'un dégagement aussi inorthodoxe qu'efficace.
Et à la 31ème minute Erwin Palmers tira un très beau coup franc de la droite vers le second piquet où Kurt Van Dooren le reprit à bout portant de la tête sur Thierry Coppens bien placé (plus que vraisemblablement la phase de la photo du SOIR en page 33).

Le ton descendit alors d'un cran pendant dix minutes puis on put noter un centre mortel à ras de terre de la droite de Mohamed Sabhaoui qui ne trouva heureusement aucun de ses équipiers. Une pichenette aurait suffi.
On nous avait sérieusement menacé à cinq reprises et notre but était toujours inviolé.
Notre défense crut-elle que rien ne pouvait nous arriver aujourd'hui ?
En tout cas c'est en spectatrice qu'elle regarda dans sa globalité Erwin Palmers recevoir un centre de la droite et l'envoyer d'un superbe tir à ras de terre dans le coin droit qui médusa Thierry Coppens, lequel n'aurait de toute façon pas pu aller le chercher (1-1).

Le coup de massue avant le repos.
On se sentait frustré au vu des efforts déployés et de la direction des opérations par l'Union pendant au moins une demi-heure.
Mais au nombre des occasions on était à 3-6 !
Le score n'était pas si difficile que ça à expliquer.
On n'en perdait pas le moral pour autant. Il y avait DE TRES NETS PROGRES au niveau du collectif de l'équipe avec des prestations remarquées au service de la collectivité de Gaby Mundingyai, Frederik Vanderbiest, Denis Janssens et, last but not least, Thierry Coppens dirigeant, à 20 ans, sa défense comme un chevronné.
Les données du match étaient connues et il n'y avait de toute façon rien d'autre à faire que de continuer.

C'est sans doute ce que s'évertua à dire Joël Crahay dans les vestiaires.
Et sans doute aussi Eddy Van de Ven convainquit-il ses troupes de continuer à pratiquer leur jeu attentiste face à un adversaire qui ne semblait pas imperméable aux contres.
Avec pour résultat pratique qu'on ne vit STRICTEMENT RIEN durant les 25 premières minutes de la seconde mi-temps.
Le jeu fut d'une confusion totale des deux côtés. Certes on mouillait son maillot mais pour ce qui est de la créativité...
La seule chose qu'on put noter durant cette période fut le remplacement de Soufiane Chairi par Kiki Marion à la 61ème minute.

Et puis notre baroudeur Frederik Vanderbiest décida de faire passer le turbo à l'équipe.
A la 70ème minute un coup franc lui échut dans l'axe un peu avant le rectangle. Il le botta à ras de terre sur sa gauche à Denis Janssens surgissant de l'arrière qui envoya une "caramelle" dans le plafond du but (2-1).
Et tout le monde se réveilla !
Y compris Hoogstraeten qui, deux minutes après, développa un contre se terminant par un centre de la droite qui fut repris dangereusement de la tête... heureusement à côté.

Dans la minute suivante Olivier Bilwani remplaça Walter Degeyndt qui commençait à devenir "court".
On dit souvent qu'un joueur qui entre dans une équipe qui ne tourne pas ne peut y jouer bien. Avec ce changement-ci on put voir que l'inverse est vrai aussi.
Dans son style controversé habituel Olivier se mit à peser sur la défense adverse.
A la 78ème minute il ne put que frôler de la tête un nouveau coup franc, de la droite, de Frederik Vanderbiest.
Trois minutes plus tard il fit un solo sur la gauche avant de voir son tir dévié dans le filet latéral par un arrière.
Sur le botté du corner il reprit le ballon de la tête. Celui-ci fut repoussé vers Lindonjohnson qui le reprit lui aussi de la tête... sur le dos d'un arrière !

Il suffisait d'attendre.
A la 82ème minute il développa un mouvement sur la droite et, via un une-deux avec Lindon, s'amena balle au pied devant le but et ne rata pas la cible (3-1).
J'ai déjà dit qu'Olivier semble plus à l'aise dans un jeu court que dans celui, dispersé, pratiqué la plupart du temps depuis le début de la saison, et cette phase de jeu ne fait que me confirmer cette impression.
Idem pour Lindon qui peut certainement être plus utile en déviation que dans un jeu de dribbles d'adversaires robustes presque deux fois plus grands que lui.

La décision était tombée.
Et on faillit même émerger dans un décompte de coupe des deux matches lorsque, quatre minutes plus tard, un coup franc de la gauche (de Frederik, je suppose; je ne l'ai pas noté mais qui cela aurait-il pu être d'autre ?) fut repris de la tête par Kiki Marion.
Stan Van Gestel repoussa le ballon vers Olivier Bilwani qui le reprit sans hésiter et, comme à la 23ème minute, "le même Stan Van Gestel" fit un nouveau save miracle.

Incidemment un coup franc plein centre à l'entrée du rectangle échut à Hoogstraeten à la 88ème minute. Stefaan Huygen le botta dans le coin supérieur gauche où Thierry Coppens alla le chercher, de plus en plus "à la Runje".
Giordano Criscito remplaça alors Lindonjohnson et peu après on put se serrer les mains.

Il y avait longtemps qu'on n'avait plus entendu le haut-parleur du stade lancer à tue-tête "C'est l'Union qui sourit." et ça faisait plaisir au coeur.
Malgré un troisième quart d'heure faiblard (une maladie belge dirait Robert Waseige) et une première moitié de seconde mi-temps confuse, l'Union a joué son match à domicile le plus autoritaire depuis le début de la saison.
Ces moments creux montrent que son jeu est perfectible.
C'est tout à fait normal. La "sauce" semble avoir pris avec une prise de concience collective de toute l'équipe. Ce n'est pas pour autant que tout va marcher immédiatement comme sur des roulettes.
Cf. l'équipe nationale. La sauce a pris à Rotterdam, suivie d'une euphorie contre la Maroc, puis l'Angleterre nous a rappelé gentiment qu'il y avait encore du chemin à faire.

Il faut resserrer encore plus l'esprit collectif, veiller à confirmer dès le week-end prochain par une performance probante (qu'on ne revive pas le lamentable Union-Wetteren de la saison dernière juste après le très bon Olympic-Union), atténuer les lacunes observées (baisse de ton dans le troisième quart d'heure, liberté de passage trop grande accordée aux incursions adverses) et consolider les points positifs relevés lors de ce match.

Hier il est clair que l'ombre de Michel Minko a plané sur la performance de Gaby Mundingayi.
On le lança, sans doute un peu tôt, l'an dernier en le présentant comme un futur crack.
Ce ne fut pas évident au début avec pas mal de déchet dû à une technique approximative.
Ça s'est amélioré cette saison, au point qu'on sentit déjà son absence contre Zultse
il y a deux semaines, et hier il a carrément explosé et en a fait profiter toute l'équipe.
Ce fut également la performance à domicile la plus convaincante de Frederik Vanderbiest (deux assists svp; on n'était pas loin de la performance trois étoiles d'Yves Cums la saison dernière contre Hekelgem, le meilleur match à domicile de l'Union).

Dans la foulée, il faudrait aussi augmenter la fréquence de combinaisons comme celle qui amena le troisième but.
Si nos deux perles noires jouent mieux en court qu'en long, il faut en tenir compte, non ?

On a assez rouspété sur la trop grande concentration de forces en défense de l'Union que pour reprocher à Joël Crahay d'avoir poussé l'attaque hier.
Les incursions trop faciles de nos adversaires en furent la conséquence.
Il faut trouver quelque chose pour les tempérer sans perdre de vue que c'est en attaquant qu'on gagne. Roger Henuset dans l'entre-jeu ?
Denis Janssens a effectué son match à domicile le plus autoritaire de la saison hier, ponctué d'un but, signe de confiance. Lui et Thierry Coppens ont été remarquables mais ils ne sauront quand même pas tout arrêter.

Bref il y a encore du pain sur la planche et des émotions en vue.
C'est ce que souhaite le public et la troisième mi-temps ne fut pas triste à la buvette.
Ivar, se remémorant le match contre Denderhoutem, nous quitta en tout cas rassuré sur "l'état de l'Union". Mardi il apportera des pralines à sa famille à qui tous les Cyber-Unionistes font un cordial bonjour.
De son côté Michel Vanderlinden nous conta son expédition à Tournai de la veille où il put mesurer les différences de réaction des webmasters de Tournai (Nicolas Debaes) et Strombeek (Peter Borghs). (Voir plus loin).

Referendum :

Le match de hier m'amène une fois de plus à me poser des questions sur le mode referendum de notre club informel.
J'ai à peine parlé de Pascal Hofman, Laurent Zaccaria et Soufiane Chairi.
Je crois que je n'ai même pas cité Thierry Capouet et Jean-Luc Walschap.
Est-ce à dire qu'ils ont mal joué ?
Certainement pas. Ils ont apporté leur pierre à l'ouvrage comme tout le monde.
On ne gagne pas un match avec une demi-équipe.
Mais hier dans l'ambiance collective que dégagea l'Union, les circonstances ont permis à certains de nos joueurs de se mettre particulièrement en évidence et c'est donc à eux que j'attribuerai des points.
Mais je préférerais pouvoir en attribuer à tout le monde.

Donc :

Gaby MUNDINGAYI 9
Thierry COPPENS 7
Denis JANSSENS 7
Frederik VANDERBIEST 7

Classement :

1. STROMBEEK (*) 18 41
2. Zultse 18 33
3. Hamme 18 32
4. Union 18 29
5. RC Malines 18 27
6. Denderhoutem 17 25

13. Schoten 18 22
14. Wetteren 18 21
15. RC Tournai 18 16
16. Termonde 18 5

Tournai a causé la surprise du week-end en battant Strombeek (2-1).
L'excellent comportement de Schoten dans la deuxième tranche (2ème avec 15/24) en limite malheureusement la portée.
Eclaircie possible la semaine prochaine avec le voyage à Termonde combiné avec ceux de Wetteren à Strombeek et de Schoten à Hoogstraeten.

Le plus gros score de la saison a été réalisé par Maldegem (10ème) contre Termonde (10-2).
Termonde a encaissé 74 buts en 18 matches.
Presque autant que Rita-Berlaar en promotion B (80) mais qui lui a perdu tous ses matches !

Prochaine journée :

RC Malines - Union
Zultse - Hamme
Strombeek - Wetteren
RC Gand - Denderhoutem