HISTOIRE D'UN JARDIN
...D'hier à Aujourd'hui.
PROTECTION HIVERNALE DES ROSIERS

 
Qu’on le veuille ou non, il est maintenant temps de penser à la protection hivernale des rosiers. Cette  tâche,  bien que désagréable, car elle annonce la fin des périodes de chaleur, peut cependant s’avérer fort simple.

Lors de l’achat de rosiers il faut d’abord se renseigner si le rosier choisi est rustique, c’est à dire qu’il est capable de résister aux écarts de températures qui existent dans notre lieu de résidence. Ces écarts de températures ont permis d’établir des zones de rusticités. A titre d’exemple, la zone 5 correspond aux endroits où la température minimale moyenne se  situera entre moins 28 et moins 21 degrés celsius. Ainsi un rosier  floribunda zoné 5, devra recevoir une protection hivernale à St-Donat (zone 4) , mais n’en aura pas besoin à St-Constant (Zone 5B), au sud-ouest de Montréal.

Maintenant que la rusticité du rosier est connue, on peut procéder ou non à la protection hivernale. Plus l’écart entre notre zone de rusticité et la rusticité du rosier est grande, plus élevée sera la protection. Moins l’écart sera important, moins la protection sera élevée.  Si notre lieu de résidence est zoné 4, il nous faudra donner une protection très élevée à rosier hybride de thé zoné 7, tandis qu’un rosier David Austin, zoné 5, pourra se contenter d’une protection sommaire.

Avant de se lancer maintenant dans l’achat de toiles de jute, de toiles thermiques, de cônes de styro-mousse, il faut évaluer le lieu de plantation. Un rosier exposé aux vents dominants du nord sera plus vulnérable aux intempéries, tandis que le même rosier, planté dans le même village qui jouie d’une clôture naturelle d’arbres qui amenuisent les vents, n’aura pas besoin de la même protection.

Il en est de même de la couverture de neige. Il faut savoir que le principal ennemi du rosier est la froidure.  Son meilleur allié au cours de l’hiver est la neige. Si votre terrain est propice à accumuler la neige, vous verrez votre travail de protection réduit de moitié.

Les parties les plus vulnérables des rosiers sont les parties inférieures, pieds, point de greffe, racines de surface… les tiges tant qu’à elles peuvent subir certains ennuis. Celles qui seront détruites au cours de l’hiver laisseront leur place à de nouvelles tiges ou repousses, il suffira alors, le printemps venu, de supprimer le bois mort.

Fig. 1

Fig. 2

Je recommande lorsqu’on fait usage de cône de styromousse d’utiliser un cône plus grand que nécessaire. On retire alors avec un exacto le fond du cône (Fig. 1 et Fig. 2) et on comble le tout de mousse de tourbe ou de terreau léger (Fig. 3) . L’excès ou l’infiltration d’humidité sera absorbé par le substract et celui-ci protégera, en cas de redout, le rosier de coup de chaleur. De plus cette technique permet que l’on ai plus besoin de tailler inutilement les tiges de façon à ce que le cône puisse s’ajuster au dessus.

Donc, il faut s’attarder à protéger la base de nos rosiers. Dans les cas où la différence entre la zone de rusticité régionale et la rusticité du rosier n’excède pas “1”, un  bon buttage devrait suffire amplement. Il s’agit alors, à l’automne, de bâtir une butte d’environ 30cm de compost, de terreau, de paillis au pied du rosier, enfin jusqu’à la jonction des tiges supérieures.

Si l’écart est supérieur, vous pouvez installer autour du rosier une clôture à neige, des piquets de 40-50cm, plantés à 15-20cm de la base du rosier. Vous entourez le tout d’une toile thermique ou de jute. Comblez l’espace entre la toile et le rosier de mousse de tourbe ou de terreau.

Certaines personnes rabattent les tiges de façon à installer un cône de styromousse pour couvrir le rosier. On installe alors une brique ou une pierre sur le dessus du cône de façon à ce que le vent ne l’emporte pas et le tour est joué. Eh bien… pas tant que ça ! La membrane de styromousse étant un bon isolant, celle-ci peut aussi s’avérer fort néfaste pour le rosier. Dans les cas d’infiltration d’eau, l’humidité restera emprisonnée sous le cône et pourra causer des dommages aussi important que le gel. De plus en laissant un cone vide sur un rosier, lors de période de redout (on a déjà vu des 6-7 degrés en février), le cône produira très rapidement un effet de serre sur le rosier et celui-ci pourra subir ne serait-ce que quelques heures “un coup de chaleur”. Ce qui en plein hiver ne peut être que plus dommageable.

Dans tous les cas, aidez la neige à s’accumuler sur vos rosiers. Celle-ci bien accumulée et bien tassée protègera les tiges de tout avarie et procurera au rosier une protection adéquate et ce, à une température constante. Ainsi si vous utilisez une souffleuse pour nettoyer votre patio ou votre espace de stationnement, en lieu et place de souffler la neige en bordure de la rue, soufflez-là directement sur vos rosiers. Un rosier complètement enseveli sous des mètres de neige aura toutes les chances de faire votre fierté le beau temps venu.

Installez autour de vos rosiers des obstacles qui permettront à la neige de s’accumuler. Le petites clôtures de plastique fort peu esthétiques vendues dans des aubaineries (place du Dollar, magasin d’escompte, etc…) peuvent être de grands secours lorsque planté autour de nos rosiers. La neige s’y accumulera.

 Il y a quelques cas particuliers. Tout d’abord les rosiers tiges. Ce sont des rosiers greffés au haut d’une tige de 30-50cm. Il faut absolument protéger ces rosiers (bien que l’on produise depuis deux ans certains rosiers tiges parfaitement rustiques jusqu’en zone 4, je n’en ai pas encore fait l’essai – je ne peux donc en parler). Il serait souhaitable lors de la plantation que ces rosiers soient plantés en panier ou dans un treillis de fils de fer (ex: treillis à poules). A l’automne il suffit de retirer le panier et de creuser une fosse pour y ensevelir complètement le rosier. On couvre alors d’une ou deux épaisseur de toile de jute que l’on couvre de quelques centimètres (10-15 cm) de mousse de tourbe ou de terreau.

Fig. 3

Fig. 4

Un autre cas particulier; les rosiers grimpants non-rustiques. Je recommande lors de la plantation de palisser le rosier sur un treillis amovible que l’on fixe au mur (ou sur une pergola, tonnelle….) à l’aide de crochets. L’automne venu, il suffit alors de décrocher le treillis, de le coucher au sol avec le rosier sur une toile de jute et de recouvrir de 20-30 cm de mousse de tourbe ou de terreau.

Si le rosier grimpant non-rustique est déjà en place, détachez-le de son support et étendez les tiges au sol sur une toile de jute et recouvrez de 20-30 cm de mousse de tourbe ou de terreau. Dans tous les cas attendez au printemps avant de procéder à une taille.

Deux petits détails importants en terminant. On ne taille à l’automne que les rosiers que l’on doit protéger des pieds à la tête, et qui ne produisent des fleurs que sur le bois neuf de l’année (ex: hybrides de thé). 

Dans tous les autres cas, il est inutile de tailler les rosiers. Contentez-vous de tailler au printemps le bois mort et laisser aller Dame Nature. 

Pour conclure, sachez qu’il faut toujours, même pour des rosiers rustiques (rugosa, explorateurs…),  butter les rosiers (Fig. 4) la première année de la plantation. Et dans tous les cas, une fois le premier vrai gel passé, avant la première neige, mettez au pied des rosiers (qui n’ont pas besoin de protection), une bonne couche de compost. Au printemps avec la fonte des neige et le doux temps, celui-ci s’incorporera au sol et donnera à vos rosiers un bon apport pour leur permettre de bien croître.


 
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