Début d'émeute au Centre Vézina
Les Saguenéens "assomment" les Eperviers
Par André Lestourneau
Chicoutimi - Les Saguenéens de Chicoutimi se sont rapprochés à un point du premier rang de la division Est, de la Ligue junior majeure du Québec, hier soir, en triomphant 4 à 2 des Eperviers de Sorel.
Une victoire tumultueuse, il va sans dire, alors qu`une échauffourée entre Sylvain Locas et Donald Claude, en début de troisième période, a failli dégénérer en bagarre générale.
Les spectateurs se sont également mêlés de la partie et ont tenté de faire un mauvais parti aux visiteurs, qui ont dû se defendre avec leurs bâtons pour éviter le pire.
Dans ce début d'émeute, Gilles Corneau a été blessé assez grièvement, alors qu'il a été assommé par un baril géant, lancé par un amateur inconséquent. Les forces policières, en nombre limité, ont eu fort à faire pour rétablir l'ordre.
Violant combat
Prenant la relève de son coéquipier Sylvain Locas, qui en avait plein les bras, Gilles Quintal a engagé le combat avec Donald Glaude.
Il s'ensuivit d'un duel sanglant, facilement remporté par le capitaine des Saguenéens, même si les deux pugilistes ont eu la chance de porter de bons coups. Le jeu fut retardé de plusieurs minutes.
Une autre bagarre devait éclater en fin de match, alors que Roger Seguin s'est mesuré à Raymond Laroche. Contrairement à la première bataille, les deux antagonistes se sont livrés à une exhibition de danse au son d'une musique appropriée au temps des Fêtes.
Brio de Coutu
Dans la défaite, le gardien Daniel Coutu s'est signalé en repoussant plus de 34 lancers, dont plusieurs fort dangereux. Il a notamment colé des buts certains à Marc D'Amico, Daniel Lecours et Yves Pérusse qui se sont présentés seul devant lui.
Inerte au cours des deux dernières parties, l'attaque à cinq des Chicoutimiens a bien fonctionné pour
une fois, permettant aux Saguenéens de marquer à deux reprises en première période.
Marc Desforges, Marc d'Amico, Daniel Lecours et Michel Tremblay se sont partagés les buts des vainqueurs, tandis que gilles Haas et Robert Ritchie ont répliqué pour les Sorellois qui ont subi leur treizième défaite de la campagne, en ce vendredi 13 décembre.
Ce fut une véritable journée de malheur pour les Eperviers, qui se sont présentés au Centre Vézina en retard, après avoir éprouvé des ennuis mécaniques en cours de route.
Comme le soulignait un loustic, il ne manquait que le coloré Rodrigue Lemoyne, demeuré à Sorel pour compléter l'achat de ses cadeaux, pour animer ce "bal" du temps des Fêtes.
Sur la rampe...
Gilles Corneau a du être transporté à l'Hotel Dieu St-Vallier de Chicoutimi, après avoir été frappé par un baril. Selon les premires rapports, Corneau ne verrait plus de l`oeil gauche. Ce dernier appartenait auparavant à l'organisation des Saguenéens...
Selon le gardien Alain Côté, récente acquisition des Saguenéens, Marc Picard ne lui a pas donné la chance de se faire valoir. Le svelte athlète de Matane considère qu'un athlète doit être bien vêtu, s'il veut imposer le respect et faire preuve de professionnalisme...
Les Saguenéens disputeront leur prochaine rencontre, dimanche alors qu'ils seront les hôtes du junior de Montréal, une équipe qu'ils n'ont pas réussi à vaincre en trois confrontations jusqu'à maintenant...
Le Quotidien, 14 Décembre 1974.
"Claude, un gros parvenu",
-Gilles Quintal
Chicoutimi - Gilles Quintal et Donald Claude ne sont pas prêts à fumer le calumet de paix. Leur altercation survenue hier doit être considérée comme une préliminaire.
"Glaude est un gros parvenu. Il a tout facilement et aime s'en prendre aux petits. Je suis certain qu'il ne s'énerve pas comme ca contre le Junior", d'affirmer le capitaine des Saguenéens, à la suite de sa victoire par décision unanime.
"Je n'ai jamais douté être aussi fort que lui. J'ai toujours été sûr de l'avoir. Tous mes coups ont porté. Je lui ai prouvé que j'étais le plus fort".
Sans prétendre au titre de l'homme fort du circuit, Quintal n'entend pas s'en laisser imposer par qui que ce soit, surtout pas par le robuste défenseur des Sorellois.
"Je ne pense pas chercher la bataille", d'ajouter le policier des Chicoutimiens". Je savais qu'il viendrait se mesurer. J'ai attendu qu'il me compromette. Ca ne me dérangera pas de le rencontrer chez lui".
Epuisé
Coupé au dessus de l'oeil gauche, Glaude se promet de prendre sa revanche dans un proche avenir.
"Je vous jure que ce ne sera pas beau à Sorel, mercredi prochain", de prévenir Glaude." Il en a profité parce que j'étais épuisé, il a fait le brave parce que j'en étais à ma deuxième bataille de suite et mon problème chiffre consécutif".
Se considérant comme le plus fort des deux, Glaude a défié son rival, tout en spécifiant que son style de jeu s'apparent à la robustesse.
"Je suis avant tout un joueur de hockey maintenant, mais je ne refuse pas de combat. S'il est prêt à s'essayer une autre fois, je suis disponible. Je n'ai pas l'habitude de choisir des adversaires".
Qualifiant de stupide, le geste posé par les spectateurs, Glaude s'en est pris aux tactiques de la recrue Sylvain Locas.
"C'est de ma faute. Il a toujours le bâton en l'air. Il me l'a passé deux fois au visage avant d'enlever ses gants. Je le répète, je vous jure que ce ne sera pas beau à Sorel, mardi prochain".
Un combat intéressant en perspective!
Le Quotidien, 14 Décembre 1974.
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