Le bulletin MolésON mentionnant "lampe frontale obligatoire", cela piqua la curiosité de certains clubistes qui, partis à 8 heures 15 de la Chassotte sans Michèle qui, par malhEUR, avait sans doute omis de remonter son réveil, gagnèrent Montbovon et Allières à environ 1000m d'altitude. Un agréable sentier à travers pâturages nous amène au col de Bonaudon à 1871m avec à notre droite le Col de Jaman à 1512m accessible en auto depuis les Avants.

Nous nous équipons à ce col pour notre périple dans les entrailles de la Terre soit à travers les Grottes de Naye, passage obligé pour rejoindre les Rochers du même nom. Il convient de relever qu'il s'agit là sans doute de l'une des premières courses de spéléologie au programme du club et pour la majorité des clubistes de cette course d'une première tout court: une véritable gageure!

Veste et pantalons aquaphobes de rigueur, lampe frontale de mineur, sac à dos dans une housse plastique en couleurs constituaient les éléments majeurs d'un équipement peu coutumier de clubistes pleins d'ardeur. Un prudent avait même opté, dans sa ferveur, pour des genouillères et des gants...

L'entrée dans ce domaine des ténèbres affiche clairement la couleur: une tête de mort prédit l'avenir de ceux qui quitteraient le fil d'Ariane tendu de l'entrée à la sortie de la grotte. Cette traversée fut merveilleuse: tantôt à genoux dans des passages qualifiés "d'étroitures" (merci les genouillères!), tantôt debout dans de grandes salles internes de 6 à 10m de haut, rarement au sec et par conséquent fréquemment en milieux aqueux-terreux-caillouteux (merci les gants!) avec même une échelle métallique comme parcours obligé pour gagner la sortie! Claustrophobes s'abstenir! A noter pour les intéressés que le parcours de ces grottes dans le sens de la descente paraît plus délicat qu'à la montée.

Nous devions atteindre le sommet des Rochers de Naye peu après à une hauteur de 2042m, offrant un panorama splendide sur le lac Léman et les sommets environnants, notamment les tours d'Aï , de Famelon et de Mayen au-dessus de Leysin.

Ce haut lieu touristique est accessible avec un train à crémaillère dont une composition est toujours tractée par une authentique locomotive à vapeur (crachant encore plus de fumée que Monique et Françoise!), alors que les autres sont électrifiées.

Des touristes descendant dudit train nous voyant déboucher du tunnel menant au restaurant panoramique "Plein-Roc" avec nos gros souliers se consultèrent, devant nos regards à la fois inquisiteurs et désapprobateurs, pour discuter de l'opportunité à poursuivre leur balade avec un équipement se résumant en de simples sandalettes et nu-pieds...

Le pique-nique s'effectua dans le "sas" d'entrée du restaurant qui manquait un tant soit peu de confort selon Françoise (carreaux des vitres cassés et charnières de porte qui grincent pour inciter à passer dans la zone "consommateurs/pique-niqueurs exclus").

La conquête de la Dent de Jaman se fit en 1/4 d'heure depuis le pied (un pied difficile à situer dans le brouillard, ce qui arrangea bien Georges qui put ainsi assurer le parfait respect du temps de trajet annoncé...) à travers une fine pluie et un épais brouillard qui disparurent, vous l'aviez bien sûr deviné, sitôt que l'on en fut redescendu.

La fin de la journée, dans la bonne humeur, à la bonne heure, on la passa à la pinte d'Allières où nous côtoyons des bredzons et des dzaquillons mangeant du dindon patagon pour la Bénichon sous les flonflons d'un patron un peu patachon jouant de l'accordéon avant un bon dodo sur son pelochon et sous son édredon au pied du col de Bonaudon.