Notre chef de course Eric ayant certaines obligations patriotiques, cette course initialement prévue le 5 juin fut déplacée au 19 avec en plus des conditions atmosphériques bien plus favorables, pour le plus grand plaisir de la trentaine de clubistes avides de découvrir les préalpes franco-suisses.

Du parking des Charmettes à 6h30, nos véhicules s'élancèrent vers St-Gingolph pour un premier rassemblement en un lieu si bien caché pour certains que les douaniers (qui assurément connaissaient le gag de Fernand Reynaud) commencèrent à ausculter d'un oeil inquisiteur les allées et venues d'un certain fourgon WV, n'est-ce-pas Michel?

Quelques virages au-dessus de St-Gingolph, qui "déroutèrent" quelque peu deux voitures et voici le camp de base atteint, l'Au de Morge à 1200 m, et les clubistes prêts à partir à l'assaut du sommet ...

L'entrée en matière fut quelque peu abrupte jusqu'au col de la Croix au pied duquel se situait le petit lac de Lovenex (1760m), et où Eric eut la sagesse de ne pas prononcer la fameuse formule fort connue de certains: "ah bon, voilà enfin les derniers qui arrivent: la pause est finie, on repart"!

Par la suite, si la dénivellation fut un peu plus digeste par le Pas de Lovenex et l'Au de Tanay, elle fut remplacée par un fac-similé de course de glacier: ce n'était pas par hasard que certains s'étaient "encombrés" d'un piolet... : nous eûmes en effet à franchir de nombreuses zones enneigées au travers desquelles les heureux et prévoyants possesseurs de piolets et bâtons purent témoigner de leur supériorité. Quant aux autres pauvres hères, ils durent se résigner à planter leurs talons avec énergie et la moindre inattention s'avérait fatale en offrant une glissade vertigineuse nécessitant de regravir la pente à grand-peine. Nadine décrocha la médaille d'or pour sa persévérance à ce sujet.

Les passages les plus délicats (notamment la Chaux du Milieu sous la paroi Ouest des Cornettes) furent équipés d'une corde assurée par des piolets et des mains expertes, qui, elles, avaient suivi le cours de base "glaciers"...

Bref, tous ceux qui n'avaient jamais connu les courses de glacier ou qui auraient manqué le cours de base de technique alpine auront trouvé dans cette course un petit avant-goût enivrant...

Quelques clubistes connaissant la région nous situèrent les sommets alentours avec notamment le Grammont et la fameuse Dent d'Oche (2222m) qui raviva des souvenirs chez certains; les clubistes concernés n'auront sans doute pas oublié le Pic de Borée offert gratuitement en supplément lors d'une précédente course en 1993!

Peu avant le sommet culminant à 2432m atteint vers 12h et présentant la particularité de permettre d'avoir un pied en Suisse et l'autre en ... Europe, nous eûmes l'insigne honneur de pouvoir admirer quatre chamois à moins de 5m sans qu'ils ne soient le moins du monde effarouchés par ces drôles de bipèdes en file indienne.

Après les congratulations du sommet (un bravo spécial à Léonie et à Ernest pour leur forme extraordinaire), l'heure du retour sonna suite au pique-nique. Si le premier tronçon permit d'octroyer la médaille de bronze de la glissade à Hélène, 2 variantes furent offertes pour la suite de la descente: la variante PERE similaire à celle de la montée et la variante FILS par le sentier sur la crête de la Dent du Vélan. Le chroniqueur s'avança témérairement dans la seconde et il comprit rapidement qu'il fallait comprendre non pas "FILS" mais "marathon" puisque la dizaine de membres la composant était issue en majorité de la patrouille des glaciers ou à défaut de la course Sierre-Zinal! Sa témérité lui valut la médaille d'argent de la glissade puisqu'il expérimenta la fraîcheur des Cornettes sur le chemin du retour et se repentit de ne pas avoir suivi le cours de base "glaciers"... Ce parcours nous permit de profiter d'un panorama splendide sur le val d'Abondance.

Nous n'étions pas au bout de nos surprises puisqu'Eric nous offrit 2 heures de délassement dans la maison de ses parents à St-Gingolph agrémentées de boissons à choix désaltérantes ou enivrantes (n'est-ce pas Fridolin?), de sandwiches, de gâteau aux cerises, de cake, de café, de williamine, de mirabelle "maison", de griottes à mettre hors de portée des enfants...qui nous firent passer d'agréables instants dans ce havre de paix à peine perturbés par Léonie qui avait tendance à confondre une bouteille de Coca-Cola avec du champagne!

Un violent orage de grêle eut la sagesse d'attendre notre retour vers 19h. Un bouchon sur l'autoroute mit à rude épreuve la patience des chauffeurs mais nous permit de profiter du panorama de la riviera lémanique une demi-heure de plus.

Merci à Eric, à ses parents, à sa soeur, à son frère et à son beau-frère pour cet accueil si chaleureux et cette merveilleuse course de la part de Pierre, Hélène et Michel, Francis, Léonie et Ernest, Monique, Nadine et Reto et leur chienne Sawooka, Philippe, Trudi, Didi, Simone et Michel, Adessalam, Fridolin, Pascal, Madeleine, Jeanine, André, Veerle, Christina, Nathalie  

et le chroniqueur du jour Nicolas