Martin et Steve : A propos de la bioéthique
Avec le développement de la science, les connaissances s’élargissent à un rythme affolant. L’accroissement des connaissances s’accentue si rapidement que nous sommes en train de dépasser le rythme de la nature et peut-être même les lois de celle-ci. En génétique, nous sommes maintenant capables de créer la vie et d’en changer son existence. Pourtant, pouvons-nous modifier le cours de la vie ? C’est ce que nous propose la bioéthique. Celle-ci entre en jeu afin de déterminer des lois, mais aussi afin de savoir si ce genre d’expérience sur la nature humaine est supportable. Quels sont les actes réels ou possibles à considérer ? Quels sont les arguments pour et contre ? Plusieurs groupes de personnes s’opposent à ce genre de pratique, tels les groupes religieux (surtout catholiques). Les gouvernements se regroupent afin d’en discuter, au niveau moral, social et environnemental.
Dans chaque pays, chaque territoire, nul ne vit de la même façon. Chacun a son tempo et tous doivent le respecter. Nous avons tous des points de vue différents et c’est pour cette raison que la bioéthique impose des limites. Elle advient comme guide de déontologie pour la science. Elle propose des valeurs et des convictions. Elle nous donne des droits et un modèle à suivre. Contrairement à l’éthique biomédicale, où seuls les médecins doivent la respecter, la bioéthique regroupe un ensemble de questions soulevées que tous les habitants de la planète doivent suivre en matière de génétique. Si on modifie le cours de l’existence, quelles seront les conséquences de nos actes ? Nous ne savons pas encore tout et la nature humaine apprend de l’erreur. C’est pour cette raison que nous nous demandons si nos actes auront des répercussions cataclysmiques.
Évidemment, malgré les inquiétudes, par rapport à la génétique, il y a quand même des avantages. Voici les principaux arguments pour et contre :
Point de vue |
Arguments pour |
Arguments contre |
Scientifique |
Progrès scientifique ; augmentation des connaissances. |
Peut servir des intérêts socio-politiques abominables. |
Médical |
Élimination de souffrance et éradication de plusieurs maladies. |
Diminution du taux de mortalité qui entraîne une surpopulation démographique. |
Économique |
Réduction de la dette par une diminution du nombre de personne admissible à des montants accordés à l’aide sociale. |
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Économique sur le point de vue alimentation ; production de qualité supérieure. |
Moins de diversité, donc vulnérabilité de l’espèce. |
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Social |
Discrimination génétique |
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Sélection discriminatoire des individus. |
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Diminution des tensions sociales. (Russie, nourriture) |
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Pense avoir réponse à toutes les questions (Ex. : Ha, cela n’est pas compliqué, c’est à cause des gènes) |
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Criminologie |
Retracer facilement un malfaiteur. |
Risque d’erreur si nous étions sur les lieux et qu’ils ont trouvé une de nos cellules. |
Diminution des fraudes. (fausses cartes d’identité) |
Tout d’abord, avant de lire ce travail, il serait utile pour le lecteur de consulter les annexes. Celles-ci lui permettra de mieux comprendre le point de vu des auteurs. Maintenant, abordons le vif du sujet.
Les récentes découvertes en génétique laissent entrevoir de nombreuses applications, et ce dans plusieurs domaines. Premièrement, la thérapies géniques par transfert de gènes pourraient offrir à la médecine la possibilité de traiter la plupart des maladies puisque celles-ci sont dues à des anomalies du génome. Ces anomalies sont soit héréditaires, soit causées par un agent quelconque (virus, rayon lumineux, radioactivité,…). Ainsi, une fois la méthode thérapeutique mise au point, les chercheurs n’auront qu’à identifier le ou les gènes responsable du désordre physiologique pour éliminer le problème de l’individu atteint. Quoique long et très complexe, l’identification des groupes de gènes conférants à la maladie sa pathogénicité n’est pas impossible. C’est pourquoi le transfert de gène fait présentement l’objet de nombreux essais cliniques dont la majorité se déroulent aux États-Unis. Les protocoles visent principalement le cancer, les maladies héréditaires, le marquage cellulaire (recherche) et les maladies infectieuses (SIDA). L’utilisation du transfert de gènes pourrait également améliorer des techniques médicales déjà connues comme celle de la greffe de la moelle osseuse.
Cependant, il ne faudrait pas crier trop rapidement victoire. On ne sait pas encore si le transfert de gènes engendre des effets secondaires indésirables. Par exemple, étant donnée que les biochimistes sont incapables de placer le gène là où ils le veulent, il est statistiquement possible, par contre improbable, que le gène inséré désactive celui responsable de la mort des cellules. Ceci aurait pour effet de créer un cancer chez la personne traitée. Donc, même si les chercheurs réussissent à surmonter les difficultés de la technique, il se peut que celle-ci s’avère néfaste pour l’organisme.
Le clonage, quant à lui, pourrait fournir des organes nécessaires lors de transplantations. Cependant, la fabrication d’humains en état de mort cérébrale destinés à fournir des pièces anatomiques à d’autres humains dans le besoin va à l’encontre de l’éthique. Si les chercheurs parviennent à éliminer les risques de transmission de maladie entre les espèces, ils se tourneront probablement vers les animaux transgéniques. En plus de créer des problèmes existentiels, le clonage découle de processus coûteux et peu productifs ce qui fait que, pour l’instant, il est mis de côté en médecine humaine.
De plus, il serait sage d’attendre que la totalité des résultats des expériences sur le clonage des autres mammifères supérieurs soient connus avant de se lancer dans de telles opérations sur des organismes humains. Cela vaudrait mieux pour les futurs clones eux-mêmes, s’ils viennent un jour à exister, puisque la technique elle-même suscite des inquiétudes de la part de certains. En tant que bref rappel, mentionnons que le clonage consiste à implanter le noyau d’une cellule donneuse dans le cytoplasme d’une cellule receveuse. Les inquiétudes viennent en parti de la cellule donneuse. Pourquoi ? Parce que le noyau qui donne naissance au clone est souvent beaucoup plus âgée que le reste de la cellule. Les chercheurs ne connaissent pas encore le comportement d’un tel génome. Il reste possible que des anomalies apparaissent chez les clones lors de leur développement. Par exemple, ceux-ci pourraient peut-être souffrir de problèmes de stérilité ou de vieillissement prématuré.
Le monde agricole est sans aucun doute celui qui est le plus marqué par la génétique. En effet, on cultive déjà des variétés transgéniques de graminée dans les champs nord américains. Cependant, comme c’est le cas dans le monde animal, on ne connaît pas encore les effets à long terme des manipulations sur ces plantes. Ainsi, leur consommation pourrait peut-être représenter des risques pour la population. C’est d’ailleurs ce qui inquiète au plus haut point les consommateurs européens puisque les compagnies qui cultivent des aliments hybrides ne sont pas obligées de le signaler sur les étiquettes de leurs produits.
Les manipulations génétiques peuvent également s’avérer malsaines pour les espèces en général. En effet, une diminution de la diversité génétique permet aux facteurs environnementaux "défavorisants " d’éliminer un plus grand nombre d’individu au sain d’une même espèce. Donc, à long terme, le contrôle des caractéristiques des effectifs d’une population peut s’avérer fatal à celle-ci. Certains savants tentent présentement de développer des stratégies permettant d’user des manipulations génétiques tout en préservant le plus possible la diversité génétique des écosystèmes.
La société devrait s’interroger sur le bien-fondé des recherches menées sur le génome humain ainsi que sur les conséquences de celles-ci sur le monde du vivant. Certes, apprendre les mécanismes qui gouvernent la maladie permet de soulager plusieurs personnes. Cependant, le soulagement n’est souvent que temporaire puisque ce qu’on appelle une maladie n’est parfois que le simple symptôme du véritable problème de l’individu. Il serait temps que l’on s’interroge sur ce que c’est réellement que la santé. Est-ce que quelqu’un qui est toujours fatigué, mal dans sa peau et de mauvaise humeur est en santé ? La réponse semble évidente. Toutefois, si on applique la définition que les occidentaux ont de la santé à cette personne, on doit dire que celle-ci est en santé. Un sérieux problème de conception de cet état s’offre à nous. Peut-être qu’il serait mieux d’attaquer la misère directement à sa source au lieu de se contenter d’en masquer les symptômes. Les enjeux économiques font que la pilule demeure le moyen de contrer la maladie. Il faudrait peut-être songer à investir davantage dans la santé. La société s’en porterait sûrement mieux.
Du point de vu économique, la génétique pourrait permettre à certains pays de sortir de leur situation précaire et connaître enfin la prospérité. L’utilisation de plantes transgéniques résistantes pourrait stimuler la production agricole tout en diminuant les coûts de production. Ceci entraînerait une chute des prix qui rendrait les produits d’alimentation accessibles à une plus grande partie de la population.
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Au niveau scientifique, l’augmentation des connaissances entraîne un progrès plus ou moins favorable. C’est le progrès scientifique qui a rendu possible le clonage et a ouvert toutes les possibilités. L’évolution de la science a entraîné des effets positifs, mais aussi négatifs, tel qu’au niveau social.
Comme nous avons vu dans le film GATTACA, de nouvelles classes sociales apparaissent. Alors que les riches peuvent facilement se payer un enfant cloné, d’autre doivent se contenter d’en fabriquer un de manière naturelle. Les enfants fabriqués sur mesure deviennent évidemment plus forts et plus intelligents. C’est ce qui cause une certaine classe sociale. Les clones perspicaces ont accès aux meilleures écoles et peuvent ainsi gouverner plus facilement sur les "dégénérés ". Cela entraîne donc des classes intellectuelles plus éloignées.
À partir de ce fait, nous imaginons la suite. Une certaine sélection discriminatoire des individus s’impose dans certains lieux et de la discrimination génétique se forme. Puisque des gens sont fabriqués de manière naturelle et que la plupart des gens sont fabriqués scientifiquement, les gens naturels sont considérés comme anormaux. Les clones peuvent donc rirent d’eux comme ils le souhaitent, puisque ce sont des rebuts de société. Cela donne un énorme problème de société.
Bien sûr, il y a aussi un effet favorable au niveau social. Lorsque nous pensons aux tensions sociales en Russie, nous voyons que cela pourrait être atténué grâce aux manipulations génétiques des aliments. En effet, la Russie manque de nourriture due au climat, les aliments étant génétiquement modifiés, accroîtrait la production. Cela mènerait à une diminution progressive des hostilités provoquées par l’alimentation défaillante.
Un autre mauvais aspect de la génétique au niveau social serait que des connaisseurs s’en serviraient à tord et à travers. Comme les religions l’on dit, c’est à cause de Dieu. Maintenant, nous dirons, sans chercher plus loin, que c’est à cause des gênes. Si un comportement est difficile à comprendre, nous n’aurons qu’à dire que c’est les gênes de la personne qui causent cela. Les généticiens pourront faire des abus de pouvoir très facilement, sans que les gens le sachent. C’est tout de même un domaine assez complexe. Ils pourront cacher des choses plus facilement.
Au niveau de la criminologie, la génétique permettra de retracer facilement les malfaiteurs, car toute l’information génétique est contenue dans chaque cellule. Il sera donc plus facile de comparer les cellules sur le lieu du crime et celles de l’accusé. Par contre, il pourrait y avoir certains problèmes à ce niveau, car si une personne se trouvait à cet endroit lorsque le crime s’est produit, des erreurs sur la personne pourraient subsister. Les pour à ce niveau sont plus nombreux, car des diminutions de fraude seraient en vigueur. En prenant mon exemple sur GATTACA, nous voyions que pour passer les douanes, nous devions nous faire piquer et si le sang n’indiquait pas la bonne personne, le passage était interdit. Fabriquer de fausses cartes, c’est facile, mais cela ne se fait pas de fabriquer du faux sang. Donc élimination de fraudes.
Suite à cette recherche sur la bioéthique, nous observons qu’il y a encore beaucoup à apprendre et à comprendre. Les premières expériences n’ont pas encore dévoilé la totalité des résultats, mais si tout se passe comme prévu, cela devrait nous apporter beaucoup. Une grosse révolution technique amène des changements au point de vue médical, agricole, social et politique. Médicalement, la génétique est prometteuse pour ce qui est de guérir des maladies. Les recherches nous poussent à croire que la majorité des maladies sont d’origine génétique. Au niveau agricole, on ne sait pas encore quels seront les effets à long terme pour la consommation d’aliments transgéniques, mais cela pourrait régler les problèmes de famine dans le monde. Au point de vue social, cela entraîne toute sorte de problèmes discriminatoires, mais il y a quand même de bonnes choses comme l’élimination de beaucoup de fraude. Nous nous prononçons à dire que malgré les inconvénients, les arguments pour s’imposent davantage. La venue de la génétique se voit comme la bienvenue et nous aidera à relever les défis de demain : surpopulation, famine, faiblesse des écosystèmes, etc. Espérons cependant que les scientifiques et la population en général feront en sorte d’éviter des désastres et qu’ils se pencheront efficacement sur la question.
Annexe A :
Historique du clonageFin du XIXè siècle
: Les chercheurs découvrirent dans le noyau de cellule de grosses molécules organiques. Ils supposèrent: d’abord qu’il s’agissait de protéines, mais ils finirent par constater que ce sont en fait des acides formées d’atomes de C, H, O, N et. P. Ces acides seront baptisés "acides nucléiques".*Fin XIXè siècle-1938 : L’amélioration significative des outils de travail en laboratoire, entre autres celle du microscope, offrit aux biologistes l’opportunité d’effectuer des découvertes importantes. Durant cette période, ceux-ci trouvèrent dans le noyau des cellules les chromosomes X. De cette découverte en découla une seconde : celle de la chromatine.
1938: Hans Spemann, un embryologiste allemand, élabore le principe de l’énucléation d’un ovocyte. Selon cette conjecture, toute l’information essentielle au développement complet d’un individu se trouve dans chacune des cellules embryonnaires. Il suggère à ses collègues de tenter l’expérience sur des batraciens.
1952 : Les confrères de Spemann obtiennent des têtards capables de nager. Des tentatives ultérieures permettront la production d’animaux adultes.
1953 : Watson et Crick découvrent la structure de l’acide désoxyribonucléique. L’ADN est en fait une double chaîne de nucléotides hélicoïdales.
1953-1983 : Les tentatives de clonage chez les mammifères conduisent à l’échec.
1983 : Des chercheurs mettent au point une technique de transfert nucléaire chez la souris. Celle-ci ne donne que des résultats limités.
1984-1992 : Un embryologiste danois obtient des moutons adultes normaux à partir de cellules non différenciées. D’autres équipes parviendront à fabriquer des veaux, des chèvres et des lapins. Cependant, l’application du transfert nucléaire à des cellules déjà spécialisées s’avère laborieuse. En effet, les cellules nées de cette technique développent très souvent des anomalies chromosomiques. Celles-ci sont dues au fait que, lors de l’implantation de la cellule dans l’ovocyte énucléé, la cellule donneuse et la cellule receveuse ne sont pas au même stade de la mitose. Bref, la croissance cyclique du cytoplasme énucléé n’est pas en phase avec celle du noyau. On comprend que ce phénomène induit tôt ou tard un arrêt du développement de l’embryon.
Face à une telle difficulté, certains conclurent en l’impossibilité de cloner un mammifère par transfert nucléaire. De ce fait, de nombreuses firmes de biotechnologie abandonnèrent leurs travaux de recherche en matière de clonage. D’autres plus coriaces tentèrent de synchroniser la cellule donneuse et la cellule receveuse. Ils ont cherchèrent d’abord les moyens de préactiver chimiquement ou électriquement l’ovocyte énucléé, avant sa fusion avec la cellule donneuse. Cette préactivation avait pour avantage de permettre au noyau de conserver son enveloppe nucléaire. Par contre, cette méthode ne permit pas de contrôler les deux cycles de la cellule embryonnaire. C’est ainsi qu’un membre du groupe écossais qui, plus tard, clonera un mouton pour fabriquer "Dolly", eut l’idée de faire sortir les cellules de leur cycle habituel.
1993 : Une équipe du Wisconsin produit quatre veaux à partir de cellules de blastocyste, déjà différenciées. Lors des manipulations, un technicien avait oublié d’alimenter en sérum les cellules en culture.
1995 : Le hasard a voulu que l’équipe écossaise soit mise au courant de cette erreur technique. En incluant celle-ci dans leur protocole, ils sont parvenus à rendre les cellules donneuses et receveuses quiescentes*. Ainsi, ils ont donné naissance à des moutons à partit de cellules déjà différenciées de blastocyste. Maintenant que le clonage par transfert nucléaire est possible, les scientifiques tentent d’en améliorer le rendement.
*Quiescente : Se dit d’un organe au repos ou d’un processus temporairement arrêté dans son développement.
Annexe B
: Historique des manipulations génétiques.Les gens travaillant dans le domaine de la biotechnologie se sont rapidement aperçus que s’il était possible de produire des clones, il serait également possible de modifié le code génétique d’êtres vivants déjà existant.
L’évolution de la thérapie génique repose essentiellement sur le développement de systèmes de transfert de gènes. Ceux-ci doivent être sûrs, efficaces, capables de fonctionner dans des cellules qui ne se divisent pas et d’assurer la stabilité de l’expression du gène thérapeutique. De plus, leur production industrielle doit être fiable et rentable. Contrairement à ce qu’on pensait, il est difficile de rencontrer tout ces critères à la fois puisque l’évolution a doté l’être humain d’un système immunitaire lui permettant de se protéger efficacement contre l’intrusion de tout corps étranger. De ce fait, l’introduction d’ADN dans le génome est une tâche délicate.
Les chercheurs se sont d’abord tournés vers les rétrovirus puisque de part leur évolution, ces petites particules sont équipées de mécanismes réactionnels leur permettant d’infecter (insérer leur propre matériel génétique) des cellules. Ceux-ci remplacent la séquence qui confère au rétrovirus sa pathogénicité par le ou les gènes qu’ils désirent transmettre à la cellule. En passant, les rétrovirus peuvent "emmagasiner" 8 kb d’information génétique(1).
Les protocoles cliniques utilisant des vecteurs rétroviraux sont essentiellement basés sur une approche ex vivo(2). La reconnaissance entre une protéine de l’enveloppe virale et un récepteur cellulaire(3) permet au vecteur de pénétrer dans la cellule.
Une fois entré dans la cellule, le matériel génétique viral doit pénétrer le noyau pour s’insérer dans le chromosome visé par la manipulation. Ceci n’est possible qu’au moment de la mitose (en métaphase). À cet instant, la membrane cellulaire éclate, ce qui met directement le gène modifié en contact avec le bagage génétique cellulaire. Donc, un vecteur rétroviral ne peut être efficace que chez des cellules ayant un appareil mitotique fonctionnel (4). De plus, dû à sa nature virale, le rétrovirus peut très bien redevenir pathogène en réagissant avec le contenu des cellules cibles (5). Les cellules d’encapsidation murines produisent des vecteurs qui sont détruits par le système immunitaire. Certes, cette sensibilité rend le vecteur tout à fait inoffensif, mais par le fait même, elle réduit considérablement son temps de demi-vie ce qui a pour conséquence de diminuer l’efficacité du transfert de gène.
Autre problème : le système immunitaire considère le gène des cellules modifiées comme appartenant à un organisme étranger à cause qu’elles adoptent un comportement différent de celui des cellules non modifiées. (6) Pour produire des particules virales qui ne seront pas reconnus et éliminés par le système immunitaire, les biochimistes ont en mains deux possibilités : soit qu’ils utilisent des cellules murines modifiées ou soit qu’ils optent pour une autre famille de rétrovirus. Étant donné la complexité du problème qui s’offre à eux, certains chercheurs ont décidé d’explorer d’autres types de vecteur (adénoviraux, virus AVV, vecteur du virus de l’herpès, vecteur synthétique.) qui possèdent chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Toutefois, une analyse poussée de chaque vecteur nous apparaît purement inutile, voire presque hors sujet, pour le genre de travail. Les intéressés pourront consulter la bibliographie attachée à la présente recherche.
Créer la vie : un biologiste américain (du groupe TIGR) veut créer, en procédant par élimination des gènes essentiels à la survie de la plus petite bactérie connue en ce monde, mycoplasme genitallium (de la famille des mycoplasmes, très petites bactéries dépourvues de paroi. Contrairement aux virus qui doivent se procurer du matériel génétique pour espéré se reproduire, les mycoplasmes sont des êtres autonomes) une nouvelle forme de vie qui serait en fait l’être pourvu du plus petit génome possible. Un couple de chercheurs allemands tente d’obtenir le même résultat en procédant autrement : l’élimination des gènes inutiles par sélection naturelle, menant à un être voué à une impasse évolutive.
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Tout corps animal est composé de particules qui interagissent physico-chimiquement entre elles. Les réactions de ce genre sont presque toujours réversibles. Elles ont donc un équilibre. Cet équilibre est influencé par le milieu à l’intérieur duquel les interactions se déroulent. Pour les être vivant, cet équilibre est d’une importance cruciale. Le terme biomédical qui désigne l’état dans lequel le milieu interne de l’organisme reste relativement constant, à l’intérieur de certaines limites est "homéostasie".Ainsi, une multitude de paramètres (température, taux d’humidité, composition de l’air, aliments ingérés, etc.) entraînent la modification d’une multitude d’équilibres physico-chimiques (glycémie, pH sanguin, pourcentage d’eau, etc.). Il serait important de mentionner que, pour créer les conditions internes nécessaires au maintient de l’homéostasie, les mécanismes réactionnels doivent être synchronisés entre eux. En tant qu’être vivant, la plupart d’entre nous constatons que les différents paramètres du milieu ne sont pas nécessairement tous défavorables au corps animal en permanence et à un même niveau. De ce fait, les mécanismes réactionnels internes ne se déroulent pas tous simultanément avec la même intensité. Ceci fait en sorte que le comportement des cellules varie en fonction de leur type et en fonction du temps.
Ainsi, les gènes ne produisent pas leurs protéines en continu. Les animaux supérieurs sont d’ailleurs dotés d’un système autonome capable de contrôler les milliers de réaction de synthèse protéique. On le nomme système endocrinien. Celui-ci est composé de glandes dites endocrines. Il prend racine dans l’hypophyse, une glande faisant partie de l’hypothalamus (une portion du cerveau reptilien.) Les deux parties de l’hypophyse sont reliées au troisième ventricule par des cellules neurosécrétrices (cellules nerveuses sécrétant soit des hormones, soit des facteurs de libération ou d’inhibition). Les diverses sécrétion de ces cellules sont libérées dans des conduits qui débouchent sur l’hypophyse. En cet endroit, les facteurs de libération et d’inhibition influencent le relâchement des hormones dans le système cardio-vasculaire.
Chaque type d’hormone a pour organe cible une glande du système endocrinien. Stimulées par les hormones hypophysaires, ces glandes confectionnent à leur tour des hormones. Celles-ci ont pour objectif des cellules bien spécifiques. L’hormone modifiera une propriété de la cellule cible. Dépendant de sa nature physico-chimique, elle rectifiera le métabolisme, la perméabilité de la membrane ou activera/désactivera un gène responsable de la synthèse d’un type particulier de protéines.
Lorsqu’il y a assez de cellules qui produisent la protéine spécifique, l’hormone produite par la glande ne doit pas continuer à s’infiltrer dans les cellules cible. Si ce phénomène se produisait, il y aurait surproduction de protéines, ce qui provoquerait un nouveau déséquilibre homéostasique. En situation normale (chez un être vivant en santé), l’hormone libérée par la glande cible agit également sur le système nerveux central. Ainsi, quand il y a suffisamment de protéines produites, l’hormone peut soit inhiber la sécrétion du facteur de libération dans l’hypothalamus ou soit bloquer la libération de l’hormone qui agit sur la glande qui la produit. Ces deux processus font partie de ce qu’on appelle la "boucle rétroactive longue". Les hormones hypophysaires exercent également un effet rétroactif sur l’hypothalamus. Ce dernier provoque alors la libération de facteurs d’inhibition, ce qui empêche la mise en circulation des hormones hypophysaires elles-mêmes. Ce mécanisme se nomme "boucle rétroactive courte". Par ce processus rétroactif, le système endocrinien est totalement autonome.
Stratégies employées pour modifier un gène : Voir Le Nouveau Petit Robert
Annexe C
Chromosome
: Molécule d’ADN étroitement enroulée, partiellement recouverte de protéines. Les protéines modifient la longueur et l’épaisseur du chromosome. Des informations sont contenues dans la portion ADN du chromosome, sous forme d’unités appelées.ADN : Alors que les unités structurales de base des protéines sont les acides aminés, celles des acides nucléiques sont les mononucléotides. Une molécule d’ADN est formée de deux chaînes enroulées en double hélice, et chaque chaîne est un polymère de mononucléotides. Chacun de ces derniers est composé de trois éléments de base : une des quatre bases azotées, un pentose (le désoxyribose) et des groupements phosphate.
Épisome : Petit élément génétique ou unité d’ADN non intégré au chromosome, et qui peut être transféré à une autre cellule.
Gène : Groupe de mononucléotides sur une molécule d’ADN qui sert de moule pour la fabrication d’une protéine particulière. Certaines protéines sont capables de se fixer sur l’ADN et ainsi activer ou inactiver les gènes. Ceux-ci contiennent plus de 1000 paires de mononucléotides, qui apparaissent dans une séquence particulière d’une molécule d’ADN. Il n’y a pas deux gènes qui aient exactement la même séquence de mononucléotides; ce phénomène constitue la clé de l’hérédité.
Bibliographie :