Frédéric Fradette
Éric Gonthier
Sylvain Patoine
Au 19e siècle, un groupe d’intellectuels mené par Marx ont rédigé le manifeste du parti communiste. Les caractéristiques de la société décrite s’appliquent-elles encore aujourd’hui à notre mode de vie ? C’est à cette question que nous devrons répondre dans cet essai philosophique. Nous démontrerons par des exemples concrets comme la séparation des classes sociales et la mondialisation de l’économie. Nous prendrons nos sources dans les déclarations faites par nos politiciens comme Marois avec sa réforme en éducation ainsi que d'articles provenant d'Internet. Ces situations sont en plein centre des débats mondiaux actuels car toutes les modifications apportées à la gestion de la société capitaliste actuelle vont dans ce sens. Le rapport décideur/exécutant devient de plus en plus évident et c’est ainsi que l’on tend vers l’élimination de la classe moyenne. Ainsi font les capitalistes pour parvenir à s’enrichir davantage.
Tout d’abord, l’une des caractéristiques relevée dans le texte à l’étude est la séparation des classes sociales. On en parle sous forme d’antagonisme de classe ou encore d’écart entre la bourgeoisie et le prolétariat. Lorsqu’on applique cet aspect à notre société actuelle, on s’aperçoit que c’est un phénomène marquant qui s’accentue de plus en plus. Cette situation est causée par les dirigeants (décideurs, administrateurs, gouvernement) et est normalisée par notre société naïve et individualiste. Les nouveaux décideurs provoquent intentionnellement une séparation des classes, et ce, dans le domaine financier comme dans le domaine intellectuel.
Ces deux points font du système éducationnel un carrefour où débute la formation des classes sociétaires. Cela afin de créer la nouvelle génération de dominants-dominés, c’est-à-dire les décideurs-exécutants. Le système d’éducation québécois, qui provient du système béhavioriste américain, commence à faire le trie entre ses élèves surdoués, ceux de la classe moyenne et les " élèves à problème " dès le primaire. Il y a création de classes pour les surdoués, où on leur montre déjà à prendre des décisions et on leur inculque le sens des responsabilités. De l’autre côté, nous avons les jeunes à difficultés d’apprentissage que l’on tiendra à l’écart jusqu’à ce qu’ils décrochent. Au secondaire, on prépare déjà une catégorie d’étudiants aux D.E.P, c’est-à-dire qu’ils prennent le chemin des exécutants. Par exemple, les classes de cheminement particulier et surtout les classes de voie technologique incitent aux D.E.P. Les surdoués font partie, quant à eux, de classes comme concentration musique, qui ont comme norme d’admission les notes scolaires.
Le cégep constitue, en ce moment, la séparation définitive de ceux qui n’ont pas encore été touchés, soit la classe moyenne. Il y a les techniques qui sont en fait des D.E.P. de plus haut calibre et la formation générale qui conduit aux portes de l’université où sont formés les décideurs de demain. Les récentes coupures de 82 millions dans le système collégial récemment annoncées nous démontrent de plus en plus la séparation des classes sociales par les moyens financiers des individus. L’éducation gratuite étant de moins en moins véridiques, les plus fortunés pourront se diriger vers les universités alors que les moins nantis n’auront pas d’autre choix que d’aller vers les programmes manuels tels que les techniques et les D.E.P.. Les attitudes du gouvernement sur le plan de l’aide financière et les coupures budgétaires conduiront inévitablement à l’abolition des cégeps, et ainsi faciliteront la séparation directe des classes sociales. Cette démagogie sociale qui commence donc dans le système d’éducation entraînera d’autres problématiques à notre mode de vie.
Parmi ces problèmes, nous retrouvons celui du système de santé qui, depuis quelque temps, connaît une décentralisation significative. Ceci a pour cause d’entraîner des soins correspondant à la strate sociale dont vous faites partie. Le système québécois est constitué des CLSC, des hôpitaux et des cliniques privées. Les CLSC sont des genres de filtre qui gardent les pauvres en dehors des hôpitaux et des cliniques privées. Dans ce contexte, les riches, ayant de meilleurs moyens financiers et des assurances, peuvent se permettre de se faire traiter dans des cliniques privées où les soins ne sont pas couverts par l’assurance-maladie mais sont de meilleure qualité. Cela crée donc un système de santé à deux vitesses : un pour les riches et un pour les pauvres. Le gouvernement favorise cette situation en réduisant les budgets accordés aux hôpitaux pour les envoyer dans les cliniques privées et les CLSC.
Le virage ambulatoire est un excellent exemple des techniques prônées par le gouvernement et consiste en une réduction du nombre de lits, des effectifs, ce qui amène des soins prolongés à domicile et des congés hâtifs pour les patients. Cette forme de gestion du système médical ne correspond pas aux attentes et aux besoins de la population, car ceux qui le gèrent ne travaillent pas sur le terrain. Ils se contentent plutôt de manipuler des chiffres afin de parvenir à leur but ultime : diminuer le plus possible les dépenses pour en arriver à un profit optimal. En dirigeant ainsi le monde dans les cliniques privées, ils gardent ainsi l’argent dans la strate la plus haute de la société d’aujourd’hui.
De plus, l’évolution toujours accélérée de la technologie robotique et informatique élimine de plus en plus d’emplois, mais cela n’est pas encore assez pour les administrateurs qui, pour accentuer leur marge de profit, déménagent leurs usines dans des pays où les ouvriers travaillent pour des salaires minimes. Les employeurs ont dû choisir entre la robotisation ou la spécialisation de leurs employés. Ce phénomène fait partie de ce que l’on appelle la mondialisation de l’économie.
La mondialisation de l’économie est due à l’amélioration des moyens de communication et au besoin d’exportation des pays industrialisés. C’est donc une période de restructuration que nous vivons en ce moment. Chaque pays est maintenant à l’affût de tous les développements des pays concurrents, et ce, sur tous les aspects : politique, économique, idéologique et encore plus. L’ouverture de ces frontières amène la surproduction et cause, par ce fait même, la déflation mondiale. Ainsi, les pays les plus puissants provoquent intentionnellement des guerres afin de détruire des biens pour pouvoir liquider leurs stocks dans les pays atteints. La guerre du Golfe est un exemple parfait de cet énoncé. Les Irakiens avaient en tête de prendre le Koweït et ses richesses pétrolières, pour ainsi faire un pas de plus vers le monopole dans ce domaine. Les Américains en profitèrent donc pour liquider quelques armes afin de pouvoir en reconstruire. Quelle façon de voir les choses!
La loi du plus fort prédomine donc dans la course au leadership mondial dans tous les domaines. Cela engendre de sérieux problèmes sociaux tels que l’inégalité entre pays, entre classes sociales et entre individus. De même, un article que nous avons déniché sur Internet mentionne qu’un nouveau rapport de la Banque mondiale confirme que l’intégration économique d’un pays avec le monde entier est une condition essentielle de sa croissance économique.
C’est ainsi que se multiplient les accords d’échange internationaux entre pays. Nous prenons ici comme exemple l’ALÉNA ou Accord de Libre Échange Nord Américain. L’ALÉNA regroupe le Canada, les États-Unis et le Mexique. La répartition est simple : les ressources du Canada, la technologie des États-Unis et la main d’œuvre pas chere du Mexique. Les pays industrialisés exploitent donc les ressources ouvrières peu coûteuses des pays en voie de développement et augmentent ainsi leurs profits. C’est le cas des grandes entreprises comme GM et FORD qui établissent leurs chaînes de montage au Mexique. Ils paient ainsi les employés 2,75$ par heure au lieu de 25,50$ au Canada ou aux États-Unis. C’est de cette manière que des emplois disparaissent, amenant ainsi un plus grand nombre de personnes qui s’accrochent à l’État-Providence : la formation des programmes sociaux créés par le gouvernement pour venir en aide à la population. Enfin, nous pouvons comparer la mondialisation de l’économie aux effets de "déculturation" du capitalisme.
En résumé, le système capitaliste cause donc beaucoup de problème tels que décrits dans le manifeste du parti communiste. Par exemple, les forts s’enrichissent et les faibles s’appauvrissent; c’est ce que l’on qualifie de séparation des classes sociales. En arrêtant sur ce problème, nous avons constaté qu’il est en fait le résultat de ce que les décideurs du pays veulent qu’il devienne. Avec l’arrivée de tous ces phénomènes, tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée.
Mais les gens du peuple ont-ils vraiment le choix d’agréer ou non ce mode de gestion sociétaire? N’assistons-nous pas impuissant à une révolution sociale qui aura pour effet de changer complètement nos valeurs? Avec le nouveau système de gestion simple (décideur/exécutant), on peut comparer notre système économique à notre système d’éducation; De l’encadrement, de la constance, de l’uniformité mais surtout une grande démotivation et même du décrochage. Le peuple supportera-t-il longtemps les déboires de nos dirigeants? Jusqu’où les décideurs pourront exploiter la "classe inférieure"? Tout ce que nous savons, c’est que tous les phénomènes décrits dans notre travail sont reliés et se dirigent vers le même but : la séparation des classes sociales. Cela s’arrêtera-t-il un jour et si oui, par quoi cela sera-t-il remplacé? Seul le présent nous l’indique…