Zola naît à Paris le 2 avril 1840, d'un père
italien, François, et d'une mère bourguignonne. La famille
s'installe à Aix-en-Provence : le père, ingénieur civil,
y fait construire un barrage pour alimenter la ville en eau. Mais, en 1847,
la mort de François Zola entraîne la faillite financière
des siens. Le jeune Emile poursuit ses études au collège d'Aix
où il se lie avec Paul Cézanne. Il n'oubliera jamais cette
Provence où il situe certains de ses romans. Plassans est
inspiré par Aix-en-Provence. En 1858, sa mère; l'appelle à
Paris où il étudie au Lycée Saint-Louis. Mais il échoue
deux fois au baccalauréat, à cause du français...
Placé devant la nécessité de gagner sa vie, Zola commence par être commis des douanes en 1860. Mais il croit en lui et il commence à écrire. Il veut innover et il cherche déjà à ouvrir de nouvelles voies de recherches romanesques. En 1862, il se rapproche du monde littéraire en entrant chez Hachette : il commence par faire les paquets, puis devient chef de publicité. Il entre en relation avec les écrivains de son temps et découvre que la littérature entre dans le cadre de la production économique. Naturalisé en 1862, il échappe au service militaire et écrit ses Contes à Ninon (1864). Marié en 1863, Zola se consacre à la littérature et s'interroge sur la déformation que fait subir à la réalité la vision d'un écrivain. Après La Confession de Claude (1865), il suit la mode de la littérature judiciaire, écrit un roman-feuilleton sur Les Mystères de Marseille et commence à forger sa méthode documentaire. Avec Thérèse Raquin, il veut donner une "grande étude psychologique et physiologique". La critique commence à le remarquer.
L'Introduction à la Médecine expérimentale (1865), de Claude Bernard, apporte à Zola l'assise scientifique
qu'il recherche. Sur le modèle du médecin, le romancier doit,
selon lui, fonder sa vision réaliste sur l'expérimentation
objective. Il faut expliquer les passions par les tempéraments et
les influences subies par les individus. L'heure est au scientisme et Zola
participe de cet enthousiasme nouveau. Dans la continuité de Balzac,
il imagine (1870) le plan d'une vaste fresque : Les
Rougon-Macquart. Il le soumet à l'éditeur Charpentier
dont il sera le romancier salarié. Les deux premiers romans sortent
en 1871 : La Fortune des Rougon et La Curée.
Le second entame la longue polémique qui fait de Zola une manière
de pornographe, selon les dires des bien-pensants de l'époque. Cette
accusation indigne l'auteur, pour qui la question de la moralité
ne se pose pas dans une oeuvre qui se veut authentique. Avec méthode
et une puissance de travail immense, il produit roman sur roman. De 1873
à 1876, paraissent encore Le Ventre de Paris, La
Conquête de Plassans, La Faute de l'Abbé Mouret,
Son Excellence Eugène Rougon. Il n'est cependant pas
encore reconnu à l'égal d'un Hugo, qui domine l'horizon de
la littérature. Ses amis ne le prennent guère au sérieux.
A une époque où le réalisme balzacien tend à
se dégrader en banalité, on regroupe sous le terme de "naturalisme",
lancé par le peintre Courbet, les romans de Flaubert, Zola ou Daudet.
Ces écrivains vont former un groupe et le charisme de Zola va peu
à peu l'imposer comme un chef d'école.
1877 décide du succès définitif de Zola : L'Assomoir prend, pour la première fois, le monde ouvrier pour sujet. C'est la gloire! Et l'auteur achète sa maison à Médan. L'oeuvre se poursuit et confirme sa vocation à la fois psychologique (Une Page d'amour, 1877 ; La Joie de vivre, 1884 ; Le Rêve, 1888) et sociologique : Nana, sur une courtisane (1880) ; Pot-Bouille, sur la bourgeoisie (1882) ; Au Bonheur des dames, sur les grands magasins (1883) ; Germinal, sur les mineurs (1885) ; L'Oeuvre, sur la création (1886) ; La Terre, sur les paysans (1887) ; La Bête Humaine, sur le crime, dans un chemin de fer (1890) ; L'Argent, sur la bourse (1891) ; La Débâcle, sur la défaite de 1870 (1892) ; Le Docteur Pascal, sur la science (1893).
En 1894, le capitaine Dreyfus, d'origine juive, est condamné
pour trahison. Cependant, Zola évoque le sentiment religieux, au
travers de trois villes, Lourdes (1894), Rome
(1896), Paris (1897). A son retour dans la capitale (1897),
il prend conscience de la nécessité de s'engager dans la lutte
contre l'antisémitisme : à ses yeux, l'affaire Dreyfus résulte
d'une pure et simple machination. A cette époque, l'affaire divise
la France. En dépit des attaques, Zola rédige plusieurs articles
: "J'accuse", paru
dans L'Aurore, journal de Clemenceau, lui vaut une condamnation.
Zola passe alors onze mois en Angleterre où il commence son message
d'espoir, Les Quatre Evangiles. Après le suicide du
commandant Henry reconnu coupable de faux, Dreyfus est libéré.
Zola remporte un triomphe moral. Mais il n'aura pas le temps de terminer
sa dernière oeuvre : il meurt, asphyxié, le 29 septembre 1902.
Le 6 juin 1908, ses cendres sont transférées au Panthéon.
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