Or, l'Opéra, le plus monumental et plus représentatif des édifices du second Empire, construit sur les plans de Charles Garnier, de 1862 à 1875, n'existait pas au moment où est censée se dérouler l'action d'Une Page d'Amour. Zola, dans sa lettre-préface, répondit à ceux qui relevèrent cet anachronisme :
"[...]Un mot encore, à propos de ces vues de Paris. Des critiques, éplucheurs de détails, après avoir gratté l'oeuvre dans tous les sens, ont découvert que j'avais commis l'impardonnable anachronisme de mettre à l'horizon de la grande ville les toitures du nouvel Opéra et la coupole de Saint-Augustin, dès les premières années du second Empire, époque à laquelle ces monuments n'étaient point bâtis. J'avoue ma faute, je livre ma tête. Lorsque, en avril 1877, je montai sur les hauteurs de Passy pour prendre mes notes, à un moment où les échaffaudages du futur palais du Trocadéro me gênaient déjà beaucoup, je fus très ennuyé de ne trouver, au nord, aucun repère qui pût m'aider à fixer mes descriptions. Seuls, le nouvel Opéra et Saint-Augustin émergeaient au-dessus de la mer confuse des cheminées. Je luttai d'abord pour l'amour des dates. Mais ces masses étaient trop tentantes, allumées sur le ciel, me facilitant la besogne en personnifiant de leurs hautes découpures tout un coin de Paris, vide d'autres édifices ; et j'ai succombé et mon oeuvre ne vaut certainement rien, si les lecteurs ne peuvent se résoudre à accepter cette erreur volontaire de quelques années dans les âges des deux monuments..."
This page hosted by Get your own Free Home Page