Disul 29 a vis Kerzu 1996. Kreisteiz seizhwarnugent : achu eo abadenn ziwezañ " Du-mañ - Du-se ". Abalamour da betra e achui teir munutenn araog kreisteiz hanter ? Perag e pad an abadenn nebeutoc'h c'hoazh eged 45 munut ? Perag e vez gwelet epad diw vunutenn ouzhpenn, war-lerc'h dibenn an abadenn, ur ganaouenn gant ar Bleizi Ruz ? Peogwir omp bet sioul ha fur epad ar bloawezh tremenet ! Peogwir n'hon eus ket lâret netra e-keñver ar c'hlewell -- ar selled ha klewed -- e brezhoneg !
... Ha diw vunutenn war-lerc'h eo bet troc'het ar gomz ganto abalamour d'ar bruderezh e galleg ! Achu gant ar brezhoneg ! Kenavo ! `benn ar bloaz a zeu ! Ne vo tamm brezhoneg ebed kén beteg ar bloaz a zeu ? Geo, bez' e vo munutennoù da greisteiz hanter bemdez, ma ne vo ket un dra bennag pouesussoc'h evel an tennis pe " Avel ar boulloù-douar " ! Brusunoù pe brusunennoù brezhoneg kentoc'h ha c'hoarioù ! " Panem et circences " evel ma lavare unan bennag ewid ma chomfe sioul ar bobl.
Modall n'eo ket bet fall ar pezh a zo bet savet gant Nolwenn Korbel pe Gurvan Musset hag ar re all. Klasket o deus ober o seizh gwellañ gant an arc'hant a oa. Med daoust hag ez eus abadennoù ewid ar vugale, ar grennarded ? Respontit deomp, mar plij ! Pe skrivit kentoc'h da rener FR3 - 9 Bali Janvier - 35031 Roazon Cedex ewid souhetiñ d'ar brezhoneg ur bloawezh gwelloc'h war ar skramm bihan. Kassit un eilskwerenn da " Du-mañ - Du-se " (memes chomlec'h) ha deomp iwe !
BLOAWEZH MAD HA PLIJADURUS MEMESTRA !
Yann-Ber KEMENER
10èME COLLOQUE DE LA FLAREP ROSTRENEN LES 26-27/10/96
SUITE ET FIN DE LA CONFERENCE DE M. JEAN DUVERGER
Après avoir exposé les bénéfices d'un enseignement bilingue (voir numéro précédent), M. Duverger a énuméré les conditions à remplir pour qu'un tel bénéfice puisse exister.
Conditions à mettre en place pour l'efficacité d'un enseignement bilingue.
Il faut à tout moment que cet enseignement soit consenti et intériorisé par l'enfant. Il doit être séduit par ce type d'enseignement en deux langues, il ne faut pas qu'il rejette l'une des deux. Il faut donc assurer et maintenir un environnement favorable à la bonne marche de cet enseignement, ce qui n'est pas chose facile. Selon M. Jean Duverger, trois types de conditions doivent alors être réunies :
a. des conditions psycho-génétiques
Une question se pose : "A quel âge faut-il introduire la deuxième langue ?". Il s'agit alors d'un bilinguisme différé, car si dans le foyer de l'enfant on parle les deux langues, il n'y a pas d'âge. Si l'on introduit une seconde langue il ne faut pas le faire trop tard, en raison des conditions acoustico-phonatoires liées à l'âge, mais il ne faut pas non plus le faire trop tôt, encore que ces propos soient à nuancer. L'âge idéal se situerait donc vers quatre ans, parce qu'à cet âge la fonction du langage est à peu près en place chez l'enfant, et sensiblement affirmée grâce à une langue qui est celle de l'environnement, celle de sa famille. Si avant que l'enfant n'ait mis en place sa fonction de langage de manière opérationelle on introduit une deuxième langue trop tôt -- vers un an et demi, deux ans -- cela peut avoir certains inconvénients, mais cela s'applique essentiellement aux écoles où l'on pratique l'immersion linguistique.
b. des conditions d'environnement.
Si l'on veut qu'un enseignement bilingue porte ses fruits, il faut des conditions psycho-familiales et socio-politiques générales d'environnement convenables. Il faut que l'enfant bilingue soit encouragé dans sa famille, il faut qu'il trouve du sens à la mise en place de deux langues.
Au-delà de la famille, il faut également que l'environnement de la commune, de la région soit positif et l'incite à trouver du sens à cet enseignement en deux langues.
c. des conditions institutionnelles et pédagogiques.
Un enfant qui étudie dans un milieu bilingue se demande toujours pourquoi il est là. Au sein de l'école, il faut donc mettre tout en oeuvre pour donner du sens à cet apprentissage en deux langues.
M. Duverger reste réservé vis-à-vis de l'immersion linguistique mais cela dépend des buts, des conditions. Sur le plan pédagogique, il développe l'idée selon laquelle l'enfant apprend mieux en deux langues avec des statuts intériorisés par l'enfant qui soient de même nature. L'enfant doit comprendre qu'il peut faire, dire, vivre la même chose au niveau intellectuel et affectif avec les deux langues. S'il y en a une qui est évacuée -- par l'immersion -- il ne va pas pouvoir exploiter ces bénéfices.
Bien que tout dépende des lieux, des moments et des conditions, M. Jean Duverger reste cependant défavorable à l'immersion linguistique et préconise plutôt un biliguisme où les deux langues sont pratiquées à durée égale (50%-50%). Il faut faire vivre parallèlement les deux langues, et en cela M. Duverger est favorable à la règle suivante : "un maître, une langue", parce qu'elle permet à l'enfant de mieux se repérer dans les langues lorsqu'il affecte une personne à cette langue même s'il sait que c'est un jeu. Peut-être peut-on s'y prendre autrement avec une personne qui enseignerait les deux langues.
Partout dans la vie de l'enfant il doit y avoir des signes de cet enseignement en deux langues. Dans les médiathèques, tout devrait être mélangé et non pas classé par langue, de façon à amener l'enfant à ne pas se demander s'il lit du breton ou du français. L'enfant lit ce qu'il veut lire mais peu lui importe la langue. Il faut, de plus, que les projets pédagogiques, les fêtes, les maîtres en binômes soient bilingues, afin qu'à l'intérieur de l'école on vive effectivement en deux langues.
Fin de la conférence de Jean Duverger.
War-sav Bro-Dreger !
Ar Falz, mouvement culturel progres-siste breton, appelle ses militants et sympathisants à défendre l'emploi dans le Trégor. La décision de supprimer plus de 500 emplois industriels à Alcatel est inacceptable : Lannion doit renforcer ses emplois industriels pour trouver un équilibre entre recherches théorique et appliquée, développements et fabrica-tions.
L'affaiblissement de la zone industrielle de Lannion serait lourd de conséquences pour les différentes filières d'enseignement et en particulier pour les formations après le baccalauréat mises en place au lycée Félix Le Dantec, à l'IUT et à l'ENSSAT et pour les formations à mettre en place telles que des classes préparatoires aux grandes écoles ou des formations linguistiques trop peu nombreuses dans le Trégor.
Pour les défenseurs de la culture bretonne, le risque est grand de voir casser net un élan reconnu dans toute la Bretagne. La place de premier plan occupée par le Trégor s'est traduite en 1996 de différentes manières :
Convaincus que reconnaissance de l'identité bretonne et développement économique vont de pair, les défenseurs de la culture bretonne sont appelés à se mobiliser pour crier avec l'ensemble des forces vives : " Trégor debout, War-sav Bro-Dreger ! ". Per LAVANANT
1- Heuliet eo bet gant hor presidantes Yvonne Coz labourioù Kusul Sevenadurel Breizh. Diw vodadeg zo bet, unan e Plañvour (heuliet iwe gant Y.B. Duval) hag ar Vodadeg Veur e Sant-Brieg. Dañvez al labour a oa dazont ar Brezhoneg ha diorroadur ar mediaoù e Brezhoneg. Amañ da heul ar mennad bet votet gant an isili.
2- Pedet eo bet AR FALZ da gemer perzh e Bodadeg Veur an U.G.B. e Sant-Brieg. Heuliet eo bet an devezh labour penn da benn gant hor presidantes Yvonne Coz. Kalz a vennadoù zo bet votet gant isili an U.G.B., ha lâret eo bet sklaer gwirioù yezh ar vugale e Breizh. Tu zo da gaoud ar rentañ-kont-se digant Yvonne Coz pe e Montroules.
3- Diw vodadeg Embannerien Breizh, heuliet gant hor presidantes, zo
bet iwe e Ploermel ewid prientiñ saloñs al levrioù
e Paris (12-17 a vis Meurzh 97). Divizet he deus Skol Vreizh da gemer perzh
er c'hendalc'h-se, ur wezh c'hoazh, daoust d'ar pris a zo kresket kalz.
Ezomm a vo tud da harpañ mod pe vod, da gass al levrioù,
da zegass ar re se ne vint ket bet gwerzhet, da zerc'hel ar stand ur pennad
bennag. Gervel a raomp ar re a zo e Paris, pe o soñj mont d'ar saloñs
hag o deus tu da lojañ e ti mignoned e Paris lakaad o anv, en ur
pellgomz d'ar sekretourva e Montroules (pgz :
02 98 62 17 20). Ur vodadeg prientiñ all a vo e Ploermel d'ar 27
a vis Genver. Yann-Ber
Cette motion a été votée lors de l'Assemblée Générale statutaire du samedi 7 décembre 1996 à Saint-Brieuc.
Le Conseil Culturel de Bretagne constate que les droits, les besoins et la demande de la population bretonne en matière de langue et de culture bretonnes, tant dans le domaine de l'enseignement que dans celui des médias, ne sont pas pris en compte par les institutions publiques qui en ont la charge.
Il demande le droit d'accès à la langue bretonne pour tous les enfants de Bretagne, selon le choix des familles, entre trois filières (initiation, immersion partielle, immersion totale) constituant un dispositif cohérent et attractif d'enseignement. Ce qui implique :
L'efficacité d'un tel dispositif d'enseignement est liée au développement de l'usage social de la langue, ce qui implique sa présence normale et quotidienne à la radio et à la télévision. A cet égard, le Conseil Culturel de Bretagne préconise la création prioritaire d'un fonds spécifique de développement de l'audiovisuel en langue bretonne.
D'une façon plus générale, le Conseil Culturel de Bretagne demande que la promotion de la langue bretonne dans l'enseignement et dans son usage social soit inscrite dès à présent comme priorité des collectivités territoriales et de l'Etat et soit incluse dans le cadre du prochain Contrat de Plan Etat-Région-Départements. Ni le plan rectoral, ni la place faite à la langue bretonne dans la radio et la télévision ne répondent, en aucune manière, à l'urgence de la situation.
L'association ESKEMM ARZ STUMM échange et travaille avec les peuples d'Europe, transmet les savoir-faire spécifiques à la restauration du patrimoine traditionnel et anime la création culturelle en Bretagne en organisant rencontres, conférences, stages, expositions, symposiums, interventions en milieu scolaire, projets d'éducation populaire permanente et chantiers de restauration. Les cours sont dispensés en langue bretonne et dans toutes les langues nécessaires à la compréhension des participants.
Pour tout renseignement : ESKEMM ARZ STUMM - Kergaoueneg - 29520 Sant Gwazheg (tél. 02.98.26.83.54).
* AF *
L'association SELL `TA ! " Klewell modall e Breizh " a été créée pour pallier aux insuffisances de la production audiovisuelle en langue bretonne et pour organiser la diffusion de ces produits. Elle est consciente qu'une telle dynamique doit démarrer en collaboration avec les structures existantes en Bretagne et ailleurs en Europe et dans le monde. Actuellement la demande au niveau de l'audiovisuel est en pleine expansion en Bretagne, grâce à la progression du nombre des personnes apprenant le breton (cours du soir, écoles bilingues).
Un magazine d'une durée d'une heure vient d'être créé suivant la grille suivante : module pour les enfants, recettes de cuisine, reportage extérieur à la Bretagne, art et musique. Deux magazines ont été réalisés en 1996, le ndeg. 3 devant paraître en février 1997. De plus, au mois de décembre sort un numéro spécial de 30 minutes de dessins animés produits en Ecosse et doublés en breton. Un enregistrement de la pièce de théâtre " Amoko 2 " de Strollad ar Vro Bagan a également été réalisé. La distribution est effectuée par abonnement ou achat au numéro, ainsi que par le réseau câblé de Brest.
Après une année de mise en place, l'association prévoit pour 1997 l'achat de matériels, la collaboration avec d'autres structures travaillant dans le même domaine, un partenariat soutenu avec les régions de l'Arc Atlantique, une parution plus fréquente du magazine, ainsi qu'un examen des nouveaux supports numériques notamment et de leurs moyens de diffusion (Internet), le but étant de devenir une structure de qualité à vocation culturelle dans un esprit grand public.
Abonnements, renseignements : SELL `TA ! - Kergaoueneg - 29520 Sant Gwazheg - Breizh (pg. 02.98.26.83.54).
* AF *
Afin d'intégrer l'histoire de Bretagne dans les programmes des écoles, une équipe d'enseignants finistériens vient d'éditer dans le cadre du CDDP une série de 21 fiches destinées au cycle III (CE2, CM1 et CM2) au prix de 100 F. Ces fiches seront distribuées gratuitement aux écoles primaires publiques du Finistère. Elles couvrent la période allant de l'Armorique préceltique à 1945 en passant par la révolte des Bonnets Rouges et les mutations économiques du XIXe siècle et démontrent que la Bretagne historique (cinq départements actuellement) n'a jamais été renfermée sur elle-même, mais s'est trouvée toujours au carrefour de plusieurs civilisations, un lieu de circulation et de commerce.
Le dossier est abondamment illustré d'une centaine de reproductions d'archives, de cartes et d'une planche de diapos.
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Bro Nevez is the newsletter of the U.S. Branch of the International Committee for the Defense of the Breton Language - It is published quaterly : February, May, August and November. General Editor : Lois KUTER - 169 Grennwood Ave - B-4 Jenkintown - PA 19046.
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L'hebdomadaire du Centre Bretagne, c'est NEKEPELL, tous les mercredis en kiosque pour le prix de 7 F.
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Le numéro double de PENN AR BED 160/161 de 80 pages est entièrement consacré au barrage et à l'environnement de la Rance. Abonnement + adhésion à la SEPNB : 230 F. Abonnement seul : 140 F - SEPNB c/o D. Malengreau - BP 32 - 186 rue Anatole France - 29276 Brest Cedex.+
* AF *
E-doug Deizioù an Emglev e vo aozet ur genstrivadeg danevelloù e galleg koulz hag e brezhoneg, gant Emglev Bro an Oriant ha Mediaoueg Lannarstêr. Digor eo d'an holl adalek 18 vloaz. Tem : Breizh. Priz kentañ : 2 000 lur. 300 linenn skriverezet. Kassit 5 skouerenn eus ho skrid da : Mediaoueg Elsa Triolet - Plasenn Deleaune - 56600 Lannarstêr a-raok an 31 a viz Genver 1997. Titouroù : Cathy le Deveat (Pg. 02.97.76.14.32).
* AF *
Staj brezhoneg komzet savet gant Skol en Hanternoz, adalek an 20/2 (9 eur) betek an 22/2 (5 eur) e Ti ar C'hoajoù - 5 hent an Dachenn Sport - 22160 Ar Chapel Nevez (Pg. 02.96.21.60.21) (600 lur).
* AF *
Eizh vloaz zo e oa bet embannet war Al Liamm danevell gentañ Filip Oillo, ur gwenedour deus Teiz o chom bremañ e Penn ar C'hrann. E miz Gwengolo en deus embannet e romant kentañ, Blaz an Holen (emb. Al Liamm).
Kontañ a ra doareoù ur medisin deus Brest, Anton, hag a rank dilezel e vicher goude bout bet skarzhet deus an ospital ma oa é labourat, hag en em gava en Afrik goude bout paseet ur reuziad er prizon. Hag ar pep pouezusañ e-mesk e zoareoù eo e aferioù kalon hag e garantez evit un amiegez yaouank, Anna, hag e ranngalon goude-se dre ma ne oa ket evit dibab da vat etre ar plac'h-mañ hag e vestrezed kozh.
Ur blijadur eo lenn brezhoneg Oillo, hag a zo gwalarneg e doare Jakez Riou - pleustriñ a ra Oillo ivez da skrivañ leoneg, domaj eo evit Gwenediz -, mesket gant kavadennoù yezh dispar ha yac'haet gant ur stil nerzhus-sovaj. Evel-se e weler ur medisin kozh o " Varilaouiñ ", da lâret eo ober tro ar bed gant e vestrez Marilou, pe c'hoazh Anton war un aerborzh : " ur c'hoant yannbaoldaoueg kenañ a savas ennañ da bokañ d'an douar ". N'ankouain ket ar plac'h-mañ ivez, gwreg un ofiser a vor : " ur bruched a oa dezhi, fonnus ha brokus, da lakaat meur a ganerez-opera da semplañ gant ar vezh, ha begoù divronn dezhi, gwir misiloù Exocet anezho, mat da bulluc'hañ munut vertuz ur person kanton en ur egsosiñ e c'hoantoù dianav ha dianzav."
Alies, re alies, 'm eus bet lennet levrioù brezhoneg evit seveniñ ma dever emsaver, ha daoust m'o c'haven randonenn pe skrivet fall. Gant Mab e Dad Favereau ha Blaz an Holen Oillo meump bet nevez zo levrioù a lenner hep dispegañ deuse, ralat tra el lennegezh brezhoneg. Salo ma pado ha ma vo c'hoazh romantoù all a seurt-se gante pe gant skrivagnerien all !
Yann GERVEN
Cette conférence, organisée à l'initiative de l'UDB, n'a pas vraiment attiré les foules, en raison (en partie) de la pénurie de carburant due à la grève des routiers. Elle méritait pourtant une attention particulière, tant pour l'état des lieux qu'elle a dressé des télévisions régionales en France (par comparaison avec celles que l'on trouve en Grande Bretagne ou en Espagne) que pour les différentes propositions qui ont été faites, aussi bien pour l'audiovisuel que pour les autre médias (livres, théâtre, écoles).
Yannick Baron a rappelé en début de matinée la situation des émissions télévisées en langue régionale en Bretagne, à savoir qu'elles totalisent une durée de 65 à 70 minutes par semaine, et que les zones de diffusion sont limitées. (à titre de comparaison : Pays de Galles : 30 à 35 h/semaine, Ecosse : 7 h/semaine pour 60 000 locuteurs; Irlande : 14 h/semaine Pays Basque (Euskal Telebista) : 75 h/semaine).
C'est Patrice Pélian (Trégor Vidéo) qui a ouvert le débat, en rappelant l'étude prospective lourde qu'il a réalisée au sujet de la mise en place d'une chaîne locale. Il s'est essentiellement inspiré des exemples gallois et basques. Cette étude, bien que fondatrice, nécessiterait un complément sur les plans technique et financier : il ne s'agit pas d'une étude de réalisation, qui reste à faire. Les hypothèses qui peuvent être avancées pour le moment sont : des fonds propres de 10 MF, et des fonds de roulement de 15 MF.
M. Pélian suggère aussi que cette chaîne soit une chaîne de production, mais pas de réalisation : elle ferait appel à des réalisateurs indépendants (sauf pour les bulletins d'informations, que toute chaîne est tenue de fournir). Il propose aussi la mise en place de chaînes locales (départementales) fédérées en un réseau régional, pour des raisons de proximité, pour avoir des équipes réduites donc plus efficaces et plus mobiles. Ce concept de chaînes départementales est cependant incompatible avec les configurations géographiques imposées par le CSA. Deux hypothèses principales seront donc retenues : l'intégration par décrochage (insertion de programmes locaux dans un créneau horaire d'une chaîne hertzienne, comme M6 à Nantes ou Rennes), ou l'extension de France 3 à Brest.
L'intervention de Jean-Marie Le Monier, également de Trégor Vidéo, a mis en lumière les productions locales. La maison de production Trégor Vidéo fonctionne grâce à des permanents mais aussi des bénévoles. C'est un outil audiovisuel au service d'un pays, qui a pour but de donner la parole à tout le monde. Elle diffuse un magazine trimestriel de communication de proximité, Télé-Trégor. La diffusion se fait selon le principe de la "télé-brouette" : projection locale des programmes (dans une salle commune ou un bar), vente des cassettes.
Quelques remarques d'ordre général ont suivi : on a pu noter que la TV de proximité était beaucoup plus développée en Allemagne, au Bénélux, au Canada, etc. Ce développement est lié aux réseaux câblés, très peu présents en France, notamment dans les campagnes. Le problème français est aussi que l'on exige des chaînes locales une qualité trop importante, ce qui entraîne un besoin de capitaux démesuré (21 MF de fonds de roulement).
Rémi Morgenthaler, membre du " Haut Comité de Référence " alsacien, a ensuite exposé la situation des médias dans sa région. Malgré la vivacité de la langue et de la culture en Alsace-Lorraine (où 55% des jeunes sont favorables au “maintien du dialecte” dans la vie quotidienne), la durée hebdomadaire des programmes télévisés en alsacien sur F3 est passée de 2h20 à 1h25, puis à 50 minutes. L'idée géniale qui a surgi était de mettre en place une chaîne qui puisse fédérer les différentes régions parlant des dialectes alémaniques très proches (Bade, Schwarzwald, Suisse Alémanique, Autriche, Alsace-Lorraine, Luxembourg). Le projet semble cependant au point mort pour des raisons financières, mais aussi des raisons historiques qui font que les Alsaciens restent méfiants par rapport aux Allemands.
Enfin, Christian Le Bras, de l'association " Sell `ta", a présenté l'aspect essentiellement technique que constitue la mise en place et la diffusion d'un programme régional. La diffusion prochaine sur satellite des programmes gallois de S4C pourrait nous permettre d'accéder à un moyen de diffusion efficace. Auparavant, il faut préparer le terrain : créer, former des équipes de production, privilégier les bretonnants. Pour avoir des fonds de lancement, un travail de lobbying est nécessaire : il faut populariser l'idée que le breton est porteur de développement économique, tant auprès des politiques qu'auprès des entreprises.
Pour commencer à émettre, il faut constituer un fonds d'émissions à diffuser, en doublant des programmes peu onéreux : des documentaires, des feuilletons, et en créant des dessins animés. Une diffusion à perte peut être nécessaire pour fidéliser le public. Mais n'oublions pas le but final : contribuer à attirer de l'emploi en langue locale, comme cela se fait dans les Iles Britanniques. Au Pays de Galles, il y a actuellement 100 producteurs indépen-dants, dont dépendent 3000 emplois directs ! Le jeu en vaut peut-être la chandelle...
Pour conclure au sujet de l'audiovisuel, il est bon de rappeler que la Région dépense très peu pour la télévision régionale, mais en revanche, elle peut se permettre d'entretenir l'Orchestre National de Bretagne à raison de 7 MF par an !
Mais on peut surtout s'interroger sur l'attitude du principal média concerné, France 3 (voir l'éditorial). Une assistante de M. F. Broudic avait été invitée, mais M. Broudic lui a refusé l'autorisation d'intervenir au nom de France 3 à ce débat public. Lui-même ne pouvait pas participer à ce débat, étant retenu pour un colloque dans le Nord de la France...
Nous aurons l'occasion de revenir sur la suite de ce débat, qui concernait aussi les écoles, la politique du livre et du spectacle en Bretagne. Da c'hortoz, Bloawezh Mad d'an Holl !
Veig