Europe (FLAW)
Dès le début des années 50, les limites de la coopération européenne apparaissent déjà :
- il faut trouver les moyens
d'intégrer la toute jeune République Fédérale
Allemande (R.F.A. - née en 1949) au processus de construction
européenne.
- le fonctionnement des premières institutions, basé
sur des décisions prises à l'unanimité, est
décevant : l'Europe n'avance pas.
Cependant, une vision plus pragmatique de la construction européenne, basée sur l'économique plutôt que sur le politique, va lui donner, dès 1951, un nouvel élan.
Au début des années 50, ce sont les Etats-Unis qui font pression pour que les européens aillent au-delà de la coopération mise en oeuvre en matière de défense pour créer une véritable défense européenne intégrée. Au plus fort de la guerre froide, les américains viennent, en effet, de se lancer dans la guerre de Corée et ne peuvent plus assurer un engagement d'envergure dans la défense de l'Europe de l'ouest. Et ils souhaitent que l'Allemagne soit intégrée à ce projet. En 1952, les 6 signent le traité qui crée la CED : Communauté Européenne de Défense. Cependant, la CED ne verra jamais le jour : l'Assemblée nationale française refuse, en 1954, de ratifier le traité au nom du rejet, par une majorité de parlementaires, du "réarmement allemand".
Après l'échec de la CED, la construction européenne semble s'essouffler. Les sondages d'opinion montrent que de moins en moins de citoyens la souhaitent et la soutiennent. Puis, les travaux du comité de Paul-Henri Spaak posent les grands principes de la construction européenne à venir : l'objectif est la mise en place d'un marché commun, avec des règles communes, des actions en commun et un système d'institutions pour y veiller.
i. C'est
sur la base de ce rapport que vont être signés par
les 6, le 25 mars 1957, les traités instituant la Communauté
Economique Européenne (CEE) et la Communauté Européenne
de l'Energie Atomique (Euratom).
La Communauté Economique Européenne a pour ambition
le développement économique et, à
travers lui, la stabilité politique de l'Europe.
Elle se donne 2 objectifs :
- la mise en place d'un marché commun par la libération
des échanges,
- la mise en oeuvre de politiques économiques communes
par les pays européens.
- le marché commun
Un marché commun est un marché de libre-échange,
oû il y a :
- libre-circulation des marchandises,
- libre-circulation des travailleurs,
- libre-circulation des capitaux,
- liberté d'établissement et de prestations de services.
Le dispositif de marché commun défini par la CEE est axé sur la libre-circulation des marchandises : le traité signé par les 6 fixe un calendrier pour parvenir à l'union douanière, c'est-à-dire à l'élimination des droits de douane entre pays européens signataires. De plus, cette zone de libre-échange doit établir des tarifs douaniers communs vis-à-vis des pays extérieurs. Le calendrier s'établit sur 12 ans.
Les politiques économiques
communes
L'organisation de politiques économiques communes est également
prévue par le traité : la Politique Agricole Commune
(PAC) en deviendra très vite la concrétisation phare.
- chaque communauté dispose d'une Commission, composée de personnalités indépendantes, qui a pour fonction de proposer et faire appliquer les politiques communes,
- parallèlement, le Conseil des ministres doit avaliser les décisions et a le pouvoir de les modifier ou de les rejeter (à l'unanimité),
- l'Assemblée parlementaire (qui prendra le nom de parlement européen) a un rôle consultatif.
A partir de 1967, les 3 communautés
disposeront d'institutions communes : une Commission, un Conseil
et un Parlement.
Selon le traité de Rome, l'union douanière doit
être réalisée le 1er janvier 1970. Elle est
effective dès le 1er juillet 1968, soit avec 18 mois
d'avance.
ii. Les raisons de ce succès pour la construction européenne ?
Tout d'abord, la croissance économique sans précédent que connaissent tous les pays d'Europe dans les années 60. La croissance favorise la libération des échanges intra-communautaires et la libération des échanges (ceux-ci sont multipliés par 6 entre 1958 et 1970) favorise à son tour la croissance.
Dans ce contexte favorable oû les entreprises se développent tandis que le niveau de vie des citoyens augmente, les gouvernements européens n'hésitent pas à jouer le jeu du libre-échange et à favoriser l'accélération du calendrier de l'union douanière. Le 1er juillet 1968, il n'y a donc plus de droits de douane à acquitter dans le cadre d'échanges intra-communautaires et les tarifs appliqués aux importations sont les mêmes dans les 6 pays de la CEE.
La France et les Pays-Bas, deux pays où l'agriculture occupe une place primordiale dans l'économie et qui sont de gros exportateurs de produits agricoles, se battent dès 1957 pour la mise en place de la PAC : politique agricole commune. L'un et l'autre y voient le meilleur moyen de moderniser leur agriculture : les faits leur donneront raison.
La Commission définit en 1960 les principes de la PAC : libre circulation des marchandises, organisation des marchés agricole, solidarité financière, préférence communautaire.
La PAC se met progressivement en place sur 10 ans : c'est une réussite puisque les échanges intra-communautaires sont multipliés par 7 entre 1950 et 1960 et que le pari de la modernisation est tenu. Le principe de soutien des prix agricoles mis en place à cette époque ne tardera toutefois pas à poser de graves problèmes à une agriculture qui en devenant compétitive produit plus que le marché n'est capable d'absorber.
Le succès économique de la CEE est, il faut le rappeler, un peu une surprise pour tout le monde : les résultats sont inespérés.
La Grande-Bretagne, qui avait participé aux négociations préparatoires au traité de Rome mais refusé de le signer (privilégiant la zone d'échanges Commonwealth) pose dès 1963 sa candidature. Mais la France du Général de Gaulle met son veto à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE. Face à une nouvelle candidature en 1967, la France fait à nouveau valoir son droit de veto. L'élection de Georges Pompidou à la présidence française en 1969 assouplit la position de la France.
Décidé à la conférence de La Haye de 1969, l'élargissement de la communauté devient une réalité en 1972 avec l'entrée de 3 nouveaux membres : la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark.
Au fil des ans et de la mise en place de régimes démocratiques dans certains pays, la CEE s'ouvre aux pays du sud de l'Europe : la Grèce en 1981 puis le Portugal et l'Espagne en 1986. En 1995, ce sont l'Autriche, la Suède et la Finlande qui rejoignent l'Union européenne (le référendum norvégien est à nouveau négatif). Aujourd'hui, les candidatures officielles sont nombreuses : Turquie, Chypre, Malte, Hongrie et Pologne etc.
Le financement des politiques communes, qui concerne en quasi-totalité la PAC, pose dès les années 60 le problème du budget de la communauté. L'entrée de pays du sud dans la communauté à partir de 1981 redéfinit la politique d'investissements et de dépenses : l'aide à la modernisation des pays les moins développés de la communauté, par une politique de redistribution, devient un axe majeur. Le postulat est toujours le même : l'ensemble des pays de la CEE bénéficieront de la croissance de chacun des membres.
En 1979 naît le Système Monétaire Européens : SME. Celui-ci est une approche pour stabiliser les monnaies européennes. Quatre principes caractérisent le SME :
- une unité de compte commune est créée : l'écu. C'est un panier de monnaies, ce qui signifie que l'écu est constitué des monnaies des pays du SME selon des pondérations fixées en fonction de leurs poids Èconomiques respectifs,
- chaque monnaie de la CEE a un cours officiel de change par rapport à l'écu. Une marge de fluctuation de 2,25% est toutefois tolérée,
- tous les pays participent au soutien des parités officielles (cela signifie que si, par exemple, la lire est menacée d'aller au-delà de la marge de fluctuation ce sont l'ensemble des banques centrales des pays du SME qui vont intervenir pour la soutenir),
- des réserves sont mises en commun pour assurer la solidarité entre pays membres.
Le SME, auquel ne participe pas la Grande-Bretagne, est un succés : il va assurer une stabilité des monnaies européennes, quitte à assouplir ses règles (par exemple, certains pays bénéficient momentanèment d'une marge de fluctuation portée à 6%). Il prépare déjà le passage à la monnaie unique.
L'union politique
A partir de 1970, la communauté s'efforce de coopérer
en matière de politique étrangère. La CEE
a, depuis 1974, le statut d'observateur à l'ONU (l'Organisations
des Nations Unies) où elle tente d'affirmer "une troisième
voie". Mais le symbole de la recherche de l'union politique
est le projet lancé en 1974 de réunir 3 fois par
an le Conseil européen des chefs d'état et de
gouvernement. Le rôle de ce Conseil s'affirme au fil
des ans : il "donne à la construction européenne
une impulsion politique générale".
Avec le Conseil, les états accroissent leur pouvoir au sein de la communauté. Pour apporter plus de démocratie dans la construction européenne, l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct entre en vigueur en 1979.
iii. L'ensemble des aspects de la construction européenne sont concernés par l'Acte unique, signé en 1986 et entré en application en 1987 :
- l'union économique
avec la mise en place d'un grand marché intérieur
pour le 1er janvier 1993,
- le fonctionnement de la communauté,
- la coopération dans de nombreux domaines.
- le marché intérieur
En 1957, parmi les 4 critères qui définissent un
marché commun (libre-circulation des marchandises, des
travailleurs, des capitaux et des services), le traité
de Rome avait choisi de privilégier la libre-circulation
des marchandises, à travers l'union douanière.
L'Acte unique s'appuie sur l'ensemble des critères pour
parvenir au marché intérieur (ou marché unique),
nouveau nom symbolique de la volonté de parvenir à
l'UEM du marché commun :
- l'union douanière n' a pas totalement permis la libre-circulation
des marchandises; des mesures complémentaires sont
donc prises comme l'harmonisation de normes techniques,
- la libre-circulation des personnes, instituée
en 1968, ne fonctionne pas bien; de nouvelles dispositions voient
le jour, par exemple la reconnaissance des diplômes entre
les états européens,
- la libéralisation des mouvements de capitaux permet la
libre-circulation des actifs financiers et monétaires
d'un pays à l'autre : elle est mise en oeuvre en 1990,
- la libre-circulation des services autorise les établissements
financiers et les compagnies d'assurance à s'établir
et proposer des services dans tous les pays d'Europe.
- le fonctionnement de la communauté
La règle de vote des décisions par le Conseil européen
et le Conseil des ministres passe de l'unanimité à
la majorité qualifiée (sauf pour les directives
ayant trait à la libre circulation des personnes et à
la fiscalité).
- la coopération est renforcée dans
de nombreux domaines (politique, économique, social, culturel).
Le traité de Maastricht, entré en vigueur le 1er
novembre 1993, institue l'Union européenne. L'Union
européenne est une entité juridique, politique et
économique. Elle s'appuie sur 3 piliers :
-Communauté européenne,
-politique étrangère et de sécurité commune (PESC),
-affaires intérieures et
justice.
- la Communauté européenne
Le développement de la Communauté européenne (elle perd son adjectif d'économique pour étendre ses missions) prend une double direction : d'une part, l'union économique et monétaire et, d'autre part, l'efficacité institutionnelle et la démocratisation de la Communauté.
Le volet économique du traité est le plus connu. Il définit les modalités de mise en place de l'Union économique et monétaire (UEM). Le projet fait coîncider intégration économique et intégration monétaire, conformément au tout premier projet d'union monétaire de 1969.
iv. Le traité de Maastricht fait aussi évoluer le fonctionnement institutionnel de la Communauté. Il formule le principe de subsidiarité : la Communauté n'intervient que lorsque les états membres ne peuvent atteindre, par leurs propres moyens, un objectif. De plus, les fonctions des différentes entités de la Communauté sont reprécisées :
- le Conseil européen, constitué des chefs d'état et de gouvernement, définit le cadre de travail de la Commission et du Conseil des ministres,
- le Conseil des ministres comprend les ministres des états membres concernés par le sujet traité. Il conclut les accords internationaux de la communauté et partage avec le Parlement les pouvoirs législatifs et budgétaires : il y a co-décision,
- la Commission, composée de 20 commissaires et d'un président nommés pour 5 ans, a le monopole des propositions au Conseil. Elle met en oeuvre les décisions prises,
- le Parlement,
élu au suffrage direct, partage avec le Conseil le pouvoir
législatif et exerce un contrôle politique sur la
Commission.
- la politique étrangère et de sécurité
commune
Ce point du traité a pour objectif de "renforcer la
sécurité de l'Union et de ses états membres
sous toutes ses formes". Il prévoit une coopération
systématique entre états membres et la mise en oeuvre
d'actions communes. Enfin, il fait de l'UEO (Union de l'Europe
Occidentale) le "bras armé" de l'Europe.
- les affaires intérieures et la justice
Il s'agit ici d'une coopération intergouvernementale dans
des domaines tels que la politique d'immigration ou le travail
de la douane, la police et la justice.
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i. Summarise the key points of the treaty of 1957. (100 words maximum)
ii. The successes of the 60s and the position of the UK. (100 words maximum)
iii. The achievements of the Single European Act of 1986-87 (100 words)
iv. What Maastricht changes. (100 words)