Chirac
Jacques Chirac a lancé hier sa campagne présidentielle sur le thème de la sécurité, préoccupation numéro un des Français.
Le président, qui avait choisi Garges-lès-Gonesse, dans la banlieue nord de Paris, pour effectuer son premier déplacement de candidat, a notamment prôné « l'impunité zéro » face à la délinquance et la création d'un ministère de la Sécurité intérieure, qui coordonnerait les politiques de lutte contre l'insécurité, des forces de police aux tribunaux.
« Plus personne en France n'est à l'abri. Plus personne ne se sent à l'abri (...) La violence est en train de changer le visage de notre République. Elle crée la peur », a estimé Jacques Chirac, s'appuyant sur la publication, fin janvier, des chiffres de la délinquance pour 2001, montrant une progression de 7,69 % des crimes et délits en France.
« Aucune infraction, si légère soit-elle, ne doit plus être laissée sans réponse, une réponse adaptée, proportionnée à la faute, juste, mais certaine, immédiate et dissuasive. C'est ce que j'appellerais « l'impunité zéro « », a-t-il souligné.
« Trop longtemps, on aura fermé les yeux »
Le président sortant s'en est aussi pris violemment à
la politique des gouvernements précédents :
« Trop longtemps on aura fermé les yeux. Trop
longtemps on aura discouru (...). Trop longtemps on aura laissé
la vague gonfler aux portes des villes, comme si elle pouvait
se briser sur un mur invisible », s'est-il indigné.
« Comme si la violence et la haine pouvaient être
conjurées par le silence, l'ignorance et l'oubli... »
« Il y a urgence à agir et à réagir », a estimé Jacques Chirac. Pour cela, le président sortant entend « prendre en compte dans toutes ses dimensions » le problème. « Les Français ne jugeront pas sur des intentions, ni même sur des actes, mais sur des résultats », a-t-il prévenu.
Batterie de propositions
Le tout nouveau candidat a présenté toute une batterie
de propositions : école, responsabilisation des parents,
renforcement du rôle des communes, « remotivation »
des forces de police et de gendarmerie, organisation d'une « justice
de proximité », construction de « prisons
modernes », soutien aux victimes, lutte contre l'illettrisme
ou amélioration des logements sociaux.
Un ministre serait également « spécifiquement chargé de la sécurité intérieure », avec auprès de lui un Secrétariat général permanent de la sécurité intérieure pour « coordonner les politiques de lutte contre l'insécurité ».
Une politique qui nécessite des moyens. Jacques Chirac s'est donc prononcé en faveur de l'adoption de « deux grandes lois de programmation », l'une « pour les forces de sécurité » et l'autre « pour la justice ».
Contre les « caids »
Concernant les mineurs délinquants et les multirécidivistes,
les « caids », Jacques Chirac s'est prononcé
pour une « adaptation » de l'ordonnance
de 1945 sur les mineurs, avant de réclamer la création
de « centres préventifs fermés »
pour les délinquants en instance de jugement et « d'établissements
éducatifs fermés » pour les multirécidivistes.
Mercredi 20 Fevrier 2002
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