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Période islamique
Le Chador est une des façons de respecter la façon dont
une femme doit s'habiller afin de suivre le code vestimentaire
islamique, le hijab. Ce code vestimentaire islamique dérive de
versets du Coran, 24:31 et 33:59. Le premier de ces deux versets
stipule que les femmes ne doivent pas présenter leurs ornements (zīnata
honna) à d'autres personnes que leurs maris, ou certaines
catégories de personnes. Le second verset contient l'injonction
que, quand elles sortent de chez elles, les femmes doivent mettre les
couches extérieures (jelbāb) de leurs vêtements
autour d'elles.
En se basant sur les
hadiths, les interprétations chiites
stipulent toutes qu'après avoir atteint l'âge de la
puberté, les femmes doivent recouvrir tout leur corps sauf les
mains et le visage pendant la prière. Par mesure de
précaution, les parties des mains à côté des
poignets et le tour du visage doivent aussi être couverts. Les
filles pré-pubères et les esclaves sont dispensées
de se couvrir pendant la prière. D'après un commentaire
du Coran, 24:61 de l'Imam Reza, les vieilles femmes (sans
précision d'âge), ne sont pas obligées de se
couvrir quand elles sortent de chez elles, mais elles doivent le faire
quand elles prient.
Le Chador n'a pas toujours eu la même forme à travers les
âges. Les sources littéraires indiquent qu'à
l'origine, il semblait être un voile recouvrant la tête et
le visage ou un tissu recouvrant tout le corps, y compris le visage. Il
aurait aussi été composé de deux pièces,
une supérieure et une inférieure faite de laine.
C'est à la période Qajar que le Chador est devenu le
vêtement destiné à être porté dans la
rue, probablement à partir du modèle qui existait pour la
prière. Une des raisons de cette évolution pourrait
être due à l'abandon de vêtements traditionnels (Arkhāleq,
une tunique et chāqchur, un pantalon large) des femmes à
mesure de l'adoption des modes européennes à la cour du
Shah. Le chador de cette époque était
généralement tissé en satin ou en laine et
teinté de bleu indigo.
Cette forme du chador est resté standard jusqu'à l'interdiction par Reza Shah le 7
janvier 1936 (7 Dey 1315). Les officiels du gouvernement dont
les femmes portaient le chador pouvaient alors être
renvoyés, et les femmes qui refusaient de l'ôter de leurs
corps se voyaient refuser l'entrée dans les lieux publics et
étaient souvent dérangées par la police. Cette
mesure a fait rester de nombreuses femmes chez elles, et a
provoqué des sentiments d'énervement chez le
clergé chiite, qui y voyait une attaque sur la moralité
du pays. Après l'abdication de Reza Shah et l'assouplissement de
ces lois par Mohammad Reza Pahlavi, de nombreuses femmes traditionnalistes se
sont remises à porter le chador.
Les femmes traditionnelles ayant des moyens ont deux chadors, l'un
réservé à la prière, rangé dans un
morceau de tissu spécial et l'autre pour l'utilisation à
l'extérieur, de couleur foncée, coupé dans de la
crêpe de Chine. Les femmes ayant peu de moyens n'ont qu'un
chador, de couleur noire et fait dans un matériau moins
léger.
Avec la montée de
l'activisme islamique depuis les années 1960-1970, le chador, et
la pensée islamique sous-jacente, sont considérés
comme un garde-fou pour la dignité des femmes et pour
l'authenticité de la société dans son ensemble.
Dans le cadre du mouvement de
rejet des normes occidentales, de nombreuses femmes qui ne
faisaient pas partie de milieux traditionnels se sont mises à
porter le chador, et des contingents importants de femmes en chador ont
participé aux manifestations massives pendant la
révolution iranienne. Après la révolution, les
règles vestimentaires islamiques sont graduellement rendues
obligatoires. En Mars 1979, Khomeini proclame que toutes les femmes
travaillant dans l'administration doivent respecter le hijab. Par la
suite, des manifestations de proclamation de femmes des classes
moyennes et hautes, contre le port du hijab, alternent avec les
manifestations de femmes traditionnelles, qui militent pour le respect
de la tenue islamique. Par la suite, les commerçants ont
été invités à ne pas accepter les femmes
sans foulard islamique, et finalement, pendant le printemps et
l'été 1982, une campagne vigoureuse est lancée par
les pasdaran
(gardiens de la révolution islamique iranienne de Khomeiny) pour
faire respecter la règle dans chaque ville ou village.
Le Chador est habituellement porté avec un foulard (rusari),
un chemisier (pirhan) et une jupe (doman) ou une jupe
portée par dessus un pantalon (shalvar). Depuis la
révolution iranienne de 1979, le chador a commencé
à être porté par dessus le foulard et un long
manteau, qui sont devenus la règle pour une couverture totale
des femmes.