Mon intervention au forum de Trois-Rivières
23 octobre 07

Messieurs les commissaires, les accommodements problématiques, pour lesquels votre Commission a été mise sur pied, sont ceux reliés aux différences culturelles, et particulièrement religieuses. J'en ai dénombré au moins 20 qui touchent directement le principe de l'égalité hommes-femmes dans nos sociétés démocratiques occidentales. Je n'ai malheureusement pas le temps de les nommer, ici, mais ils impliquent presque tous des us et coutumes hassidiques et islamiques.

Quand on ose les nommer et parler de cela, vous nous dites que ce sont là des PRÉJUGÉS, particulièrement à l'égard de l'Islam. Des préjugés, dites-vous? Les femmes musulmanes qui sont venues à Hérouxville, le 11 février dernier, ont offert en cadeaux deux livres sur l'Islam, pour mieux nous le faire connaître. Or, il y est affirmé que hommes et femmes sont égaux, certes, mais différents, surtout, une différence voulue par Dieu et par la nature, et que cette différence impliquait nécessairement une différence de droits, tant sur le plan social que juridique, une différence malheureusement (!!) niée par l'Occident. Les percées et acquis du féminisme, loin d'être un progrès, sont, pour eux, un véritable désastre, la source de nouvelles coutumes, usages et lois qui ne sont que productrices de malheurs et de PERVERSION, donc surtout pas à imiter, mais à éviter et à combattre.

Le mot égalité - et je cite Motahhari, l'un des auteurs - n'est "qu'un slogan démagogique", une "marchandise occidentale", et il s'attaque, en plus,  à la Déclaration Universelle des Droits de la personne.

Vous me direz que c'est là une interprétation parmi d'autres du Coran, et pas des plus ouverte ou tolérante. En effet, c'est de l'intégrisme islamiste pur et dur, encore minoritaire au sein des communautés musulmanes, particulièrement celles d'ici et de certains pays, qui n'en veulent pas plus que nous et qui le combattent, mais il existe, il est actif et il est incompatible avec les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques occidentales. C'est pourquoi nous devons mettre des balises à la liberté de religion si souvent invoquée (la définir en précisant ce qu'elle inclut et ce qu'elle exclut), et rejeter tout comportement qui va à l'encontre du principe d'égalité hommes-femmes. Non pas, peut-être, en établissant la primauté de ce principe sur la liberté de religion, mais en délimitant celle-ci pour qu'en aucun cas, elle n'aille à l'encontre de l'égalité des sexes, et que toute demande d'accommodement en ce sens soit rejetée pour cette raison.




Parmi les vingtaine d'accommodements problématiques concernés, que je n'ai pu mentionner en l'espace restreint de 2 minutes:
  1. Certains vêtements féminins, dont le foulard islamique (hijab), niqab et burqa, concernant toute une représentation des rapports hommes-femmes et de la femme elle-même;
  2. Cacher le corps féminin aux regards des garçons; (les vitres givrées)
  3. Ne pas avoir sa photo sur une carte d'identité;
  4. Ne pas avoir affaire à une femme qui exerce telle ou telle fonction;
  5. Pouvoir réclamer et obtenir des lieux et activités non mixtes;
  6. Des demandes d'exemption de certains cours (particulièrement de sexualité et d'éducation physique);
  7. Des jugements de cour, concernant des abus à l'égard de filles mineures, atténués "pour cause de traditions culturelles"; (voir le Mémoire de Yao Assogba: cas de sodomie d'un père sur sa fille, et de proxénétisme juvénile)
  8. Des dérogations au Droit canadien ou québécois (comme la demande d'application de la charia, en Ontario);
  9. La perpétuation de la coutume de la tutelle des pères, frères, oncles et maris sur les femmes;
  10. Des demandes d'autorisation à la polygamie, parce que le Coran (ou tout autre livre sacré) le permet;
  11. Et, je me sens obligée de le mentionner, des demandes d'excision ou d'infibulation de fillettes, faites auprès de médecins; (même s'il n'y en aurait eu qu'une seule, c'est une de trop, mais il y en a eu.)


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